La CPU pense que les problèmes sont résolus … (25 Mars)

Position de la CPU sur la situation dans les universités en date du 25 mars 2009 25/03/2009

La CPU, réunie en assemblée plénière le 25 mars 2009 à Brest, prend acte, après deux mois de débats dans les universités et de discussions avec le gouvernement, de l’évolution concrète, grâce à l’action de l’ensemble des parties prenantes, sur tous les sujets qui sont à l’origine des mouvements actuels : les suppressions de postes, la réforme du statut des enseignants-chercheurs, la réforme de la formation des enseignants, la question des IUT, le contrat doctoral et les chaires université-organisme.
Les décisions incriminées ont été suspendues ou compensées, les réformes sont remises en chantier, les partenaires sociaux ont pu négocier, continuent ou s’apprêtent à le faire.
Le champ de la concertation et de la négociation étant largement ouvert, la CPU considère dès lors que, dans les établissements ou les composantes qui ont été perturbés ou qui le sont encore, les enseignements doivent reprendre régulièrement, et les aménagements nécessaires pour la fin du semestre, et l’organisation des examens doivent être mis en œuvre le plus tôt possible. Il en va de l’intérêt des étudiants et de la qualité de tous les diplômes universitaires de l’année 2009.
Texte adopté à l’unanimité

Lundi 30 Mars : réveillons les grands hommes !

AU SECOURS : REVEILLONS LES GRANDS HOMMES !
GRAND CONCERT DE CASSEROLES DEVANT LE PANTHEON
LUNDI 30 MARS A 16H30

Dans le cadre du mouvement general qui mobilise le monde de l’éducation et de la recherche, un terrible concert de casseroles
aura lieu le lundi 30 mars a 16h30 devant le Pantheon, ce haut lieu de la République où reposent ses plus grands hommes (et de bien rares femmes).
Cet événement bassement symbolique, aux intentions tout à fait pacifiques mais néanmoins bruyantes, est destiné à attirer l’attention de nos grands hommes sur les dangers multiples qui pèsent sur l’éducation et la recherche, et déboucher les oreilles de nos gouvernants inaptes à écouter le monde de l’éducation et de la recherche.

DEROULE DES EVENEMENTS
– A partir de 16h15, les participants se rassemblent sur la place située devant le Panthéon et les trottoirs de la rue Soufflot, munis d’une vieille casserole et d’une cuillère en bois (bouchons auditifs recommandés)
– A 16h30 pile, les participants commencent le concert.
– Vers 16h45, dès que les grands hommes se réveillent, le concert s’arrête et la foule se disperse, chaque participant étant libre de rejoindre sur la place de l’hôtel de ville la RONDE DES OBSTINÉS.

VENEZ NOMBREUX. ACTIVEZ VOS CONTACTS DANS LES MÉDIAS

Album photo de la CNU 7 (Strasbourg)

Album de la 7e coordination nationale des universités, libre de droits:
http://www.flickr.com/photos/gunthert/sets/72157615729726475/

Diaporama:
http://www.flickr.com/photos/gunthert/sets/72157615729726475/show/

Congrès de l’Association Française de Sociologie : s’arrêtera ou s’arrêtera pas ?

Message à l’Association française des sociologues (AFS) concernant la tenue de son congrès
« Chères collègues, chers collègues,
Je m’interroge: l’AFS va-t-elle vraiment tenir son congrès en pleine lutte de l’enseignement supérieur et de la recherche?
Pendant que nombre d’entre nous font grève dans leur fac, dans leur labo, manifestent dans les rues, tournent dans des rondes des obtinés, etc., il serait très paradoxal qu’une association professionnelle telle que l’AFS déroule son congrès comme si de rien n’était ou même avec une simple motion de solidarité.
Je vous demande donc de prendre en compte ma remarque et de reconsidérer la place que doit prendre une telle association dans les luttes en cours.
Merci d’indiquer publiquement la position de l’AFS sur le mot d’ordre lancé par la première coordination des universités « l’université s’arrête ». Mot d’ordre qui suppose, si on y adhère, qu’on le mette en oeuvre réellement et que l’on cesse nos activités professionnelles.
Bien cordialement
xxxxxx xxxxxxxx
Sociologue
maître de conférences / Université de xxxxxxxx
Informations relatives au Congrès de l’AFS : les programmes détaillés sont désormais disponibles sur le site de l’AFS http://www.afs-socio.fr/

Proposition de lettre au président de la république

Un collègue propose l’envoi massif de lettres au président de la république sur la base des arguments et des modalités suivantes:

=============

  • Il ne s’agirait pas d’envoyer un argumentaire (on a bien compris que ce n’est pas ce à quoi il est sensible)
  • mais une lettre brève et claire l’avertissant que les universitaires ne sont pas prêts à céder et qu’ils tiendront jusqu’à ce que les décrets aient été retirés et la loi LRU re-négociée.

Connaissant personnellement quelqu’un qui a travaillé toute une année au service du courrier, je pense que l’action ne serait pas aussi inutile qu’on peut le croire : les lettres envoyées au Président ne sont pas jetées à la poubelle, elles font l’objet d’une lecture systématique et surtout les services du courrier font remonter des pointages et des notes de synthèse sur ce qu’ils appellent les « signaux faibles » ; une augmentation massive des courriers sur la question universitaire au Président sera forcément relayée ;

Je propose donc que chacun d’entre nous envoie une lettre formulée à peu près en ces termes :

« Monsieur le Président de la République,
Je suis, comme plusieurs dizaines de milliers d’enseignants-chercheurs, doctorants, enseignants, BIATOS, étudiants, en grève depuis huit semaines pour protester contre votre politique de mépris vis-à-vis du monde universitaire et de la recherche fondamentale en France, et pour demander le retrait des décrets sur le statut des enseignants-chercheurs, sur la « mastérisation » des concours de l’enseignement, sur le contrat doctoral, demander le rétablissement des postes supprimés dans l’université en 2009 et une re-négociation complète de la loi LRU. La mobilisation sans précédent à laquelle je participe n’a provoqué de la part de vos ministres que mépris et mensonge. En tant que citoyen de la République Française, j’attends que vous interveniez directement et que vous usiez de toute votre autorité pour faire retirer les décrets et lois concernés. Tant que cela n’aura pas été fait, nous resterons mobilisés, nous continuerons à sortir dans la rue, toutes les semaines pour des manifestations massives et tous les jours pour des actions ponctuelles. Nous ne vous laisserons aucun repos tant que nous n’aurons pas obtenu satisfaction et si le mouvement doit s’étendre, se durcir, emprunter des formes violentes, vous en porterez l’entière responsabilité.
En l’attente d’une réaction responsable de votre part, je vous prie de bien vouloir recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments républicains. »

Trois remarques :

  • 1) bien entendu les termes doivent être modulés selon les situations et opinions personnelles – et mieux vaut, d’ailleurs, qu’il ne s’agisse pas de purs et simples copiés-collés
  • 2) je sais que je n’ai pas repris dans le texte de cette lettre précisément toutes les revendications de la CNU : il s’agit d’être très fédérateur et le service de courrier ne lira pas les revendications en détail, il fera seulement passer le message d’une mobilisation immense.
  • 3) si on veut que cette action ait une réelle portée, elle doit être massive et limitée dans le temps. Il faudrait, par exemple, que toutes les lettres partent lundi matin (le 30 Mars) ; il faudrait surtout, que l’action soit relayée à l’ensemble de vos collègues et étudiants, afin d’atteindre une masse énorme de lettres.

URGENT : TOUS A LA SORBONNE POUR DIRE NON A SON EVACUATION !!

A l’instant (21h00) : l’évacuation est en cours des occupants qui sont dans la Sorbonne. Au dernier contact téléphonique ils disaient souhaiter des présences massives à l’extérieur pour former une haie d’honneur et servir de témoins de ce qui se passera.
Quelques minutes avant à l’extérieur : Encerclement des protestataires place de la Sorbonne, suivi d’un fichage en bonne et due forme, et d’une arrestation. Donc, si vous n’êtes pas trop loin, merci d’aller rapidement vers la Sorbonne.

21h26 : L’évacuation est terminée, apparemment sans incident. Les collègues sont encore nombreux place de la Sorbonne. Si vous n’êtes pas trop loin, merci d’aller rapidement vers la Sorbonne.

20h23 le 26 Mars : « Ce soir, la Sorbonne est libre ! »

Ce soir, la Sorbonne est libre …

Ce soir, 26 mars 2009, la Sorbonne est libre. La Sorbonne, libérée par ceux à qui elle appartient depuis toujours, par ceux qui sont l’université, enseignants, chercheurs, BIATOSS, étudiants, affirme son indépendance à l’égard de toutes les pressions, du pouvoir politique, des forces de l’argent, de tous les contrôles, de toutes les répressions. Ici, depuis cette salle consacrée à la mémoire de l’historien Marc Bloch, nous lançons un appel à la résistance, contre tous ceux qui veulent enfermer l’enseignement supérieur et la recherche dans le carcan du profit à courte vue et de la logique marchande, contre des projets gouvernementaux qui dénaturent nos métiers, qui dévoient nos missions, qui compromettent l’avenir de toute une génération.

Solidaires avec nos collègues en désobéissance de l’enseignement primaire, avec les lycéens et professeurs qui refusent les suppressions de postes dans l’enseignement secondaire, avec les chercheurs qui occupent en ce moment la direction du CNRS, avec tous nos collègues en lutte dans les IUT, dans les IUFM, dans les universités de France et d’Europe, nous affirmons que, de la maternelle à l’université, la production et la transmission du savoir constituent le bien le plus précieux d’une société, parce qu’ils sont gages d’avenir.

La Sorbonne doit être ouverte à toute la communauté universitaire et le Rectorat, comme la police, qui menacent le libre accès au Savoir et les libertés fondamentales, doivent s’en aller. Nous sommes pacifiques, nous sommes déterminés, nous resterons dans ces bâtiments où nous sommes chez nous, nous invitons tous les universitaires à nous y rejoindre pour en faire ce que la Sorbonne doit être : un lieu de liberté et de dialogue.

Les Occupants de la Sorbonne

Paris, le 26 Mars 2009

Bilan des mobilisations universitaires à l’occasion de la 7ème CNU (23 Mars)

Pour télécharger le fichier powerpoint : http://www.slideshare.net/olivier/bilan-des-mobilisations-cnu7/download

Message des occupants du CNRS : renforts dès maintenant et rassemblement demain matin à 8 heures

Sans réponse du gouvernement à l’adresse au premier ministre, l’occupation du siège du CNRS se prolongera. Nous appelons les personnels et les étudiants solidaires de cette action à rejoindre les occupants à partir de 18h pour un apéro festif au siège – prévoir les victuailles. Dès à présent, nous appelons également à un rassemblement demain (vendredi 27 mars) à l’entrée du siège afin de mettre en place un barrage filtrant dès 8h.
Nous profitons de ce message pour dénoncer la provocation que constitue le message de Catherine Bréchignac adressé aux personnels en fin de matinée, qui une nouvelle fois montre son indifférence et sa morgue à l’égard des personnels. Selon Madame Bréchignac, tout va pour le mieux dans l’organisme dont elle assure la présidence, et le CA a été à peine
« perturbé ».
Venez nombreux nous aider à « perturber » (les informations sur l’occupation seront mises en ligne notamment sur le site de SLR)

Les occupantEs du siège du CNRS

PS : Nous exprimons notre solidarité à l’égard des occupants de la
Sorbonne <http://sorbonneengreve.revolublog.com/>

Message des occupants du CNRS, Jeudi 26 mars à 16h30
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2685>
OCCUPATION DU CNRS : ADRESSE AU PREMIER MINISTRE
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2684>
Le siège du CNRS est occupé depuis 9h30 ce matin.
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2683>
Jeudi 26 mars, RV à 8h30 au siège du CNRS
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2679>
REFUSONS LES CHAIRES !
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2675>
le 26 mars 2009

Pourquoi nous occupons la Sorbonne ce 26 mars 2009

Pourquoi nous occupons la Sorbonne ce 26 mars 2009

Pourquoi nous occupons la Sorbonne ce 26 mars 2009
envoyé par sorbonnard2009

La Sorbonne assiégée par les CRS (18h50)

La Sorbonne assiégée par les CRS
Les personnels des universités parisiennes occupent la Sorbonne pour protester contre les réformes du gouvernement.
Les personnels qui occupent en ce moment la Sorbonne ne peuvent que s’indigner des méthodes brutales des forces de l’ordre contre les étudiants et les collègues venus les soutenir place de la Sorbonne.
Depuis 16 h, devant la Sorbonne, un rassemblement pacifique et festif réunissant 300 personnes, étudiants, enseignants et personnels se tenait pour soutenir l’occupation de la Sorbonne par les personnels des université parisiennes. A partir de 18h (toujours en cours), il a été brutalement chargé par les forces de l’ordre, qui les ont chassé avec violence de la rue et de la place.

Nous dénonçons cette répression; de telles pratiques sont inacceptables face à un mouvement pacifique. Elles remettent en cause le droit de manifester. Nous demandons le rétablissement de la liberté de circulation pour tous les citoyens dans le quartier latin et la libre accès à la Sorbonne.

Les occupants de la Sorbonne, à 18h50.

Colloque de la CPU à Brest annulé ou « déplacé dans un lieu tenu secret » ?

Voici des liens qui résument les actions et conséquences autour de la tenue du congrès annuel de la CPU à Brest

D’après Ouest-France, il semblerait que des ateliers se soient tenus Jeudi après-midi dans un « lieu tenu secret » et que la journée de demain (vendredi) du colloque de la CPU soit bien maintenue : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Brest-le-colloque-des-presidents-d-universite-s-est-poursuivi-cet-apres-midi_-873804–BKN_actu.Htm

Les p’tits nègres des colonies répondent : ou pourquoi les professeurs de l’UQAM font-ils la grève, et donc le trottoir ?

Les p’tits nègres des colonies répondent : ou pourquoi les professeurs de l’UQAM font-ils la grève, et donc le trottoir ?

Hier matin est paru sur ce site un article tentant de rendre compte de la grève des professeurs de l’Université du Québec à Montréal. Son auteur, que nous appellerons désormais l’Anonyme – c’est sûr qu’à sa place, j’aurais moi aussi cherché à garder l’anonymat ! – y combine l’ignorance absolue propre au mauvais journalisme avec le mépris colonial que certains Français de France portent (visiblement, toujours et encore !) à leurs « cousins » du Québec. Et oui, imiter l’accent (l’accent ! qui fait que si on n’est pas né en France, on ne devient jamais totalement Français aux yeux des autres…) et condescendre en sympathie, pour bien en rigoler derrière leurs dos, sur ces fous de nègres noirs ou blancs et autres êtres à peine humains, cela reste hélas un geste classique des Français fiers de l’être, en allant dans leurs anciennes colonies ! Attitude toutefois plus qu’étonnante sur un site d’universitaires français, autrement dit chez des intellectuels censés être capables de se renseigner (non seulement parce que la langue est la même…), surtout quand il s’agit de trouver la solidarité entre luttes d’universitaires de ci et de là de l’Atlantique : chercher à saisir ce qui, tant en termes politiques que dans les revendications précises, unit « notre » cause et la « leur ». Bien que ce soit le but affiché de l’article, cette fois-ci, c’est bien raté ! Malheureusement, non seulement l’Anonyme montre du mépris au lieu de la solidarité envers ses collègues d’outre-Atlantique, mais encore il confond à peu près tout ce qu’on pouvait confondre dans l’affaire. Alors, quelques rectifications s’imposent…

De fait, le corps professoral de l’UQAM est en grève, et ceci depuis maintenant 3 semaines. Il l’est pour obtenir le renouvellement de sa convention collective, sur laquelle je reviendrai : ici les professeurs ne sont pas des fonctionnaires, les universités fonctionnent sous conventions collectives, négociées par les syndicats des employés. En effet obligatoires, ceux-ci ne « s’introduisent » pas dans l’entreprise comme le ferait dans l’imaginaire de l’auteur la CGT ou la SGEN : non, ce sont des syndicats locaux, qui sont formés par un corps d’employés et les représentent. Corporatistes sans doute, et moins politiques nécessairement que les syndicats français nationaux, ces syndicats ont l’immense avantage de représenter, à travers leurs élus, la volonté majoritaire des employés.
Nous autres professeurs ne sommes pas les premiers à exprimer notre mécontentement à l’UQAM. L’auteur Anonyme du billet confond les revendications des professeurs (sur lesquelles il n’a pas fait l’effort de se renseigner le moindrement) avec les revendications des employés de soutien, dont le mot d’ordre est en effet « On n’est pas coupables » — pour le gouffre financier de l’UQAM, que la direction invoque continuellement pour expliquer les suppressions de postes dans l’administration. Pourtant, les employés ne portent pas d’écharpe orange, mais bleue, ce qui est assez facile à distinguer… ; et on ne les voit pas non plus sur les piquets de grève mais seulement lors des manifestations, dont l’Anonyme affirme qu’elles n’existent guère outre-flaque…
Ce qui a abouti à la grève actuelle des professeurs et au mécontentement de toute la communauté de l’UQAM – professeurs et maîtres de langue, chargés de cours, étudiants employés, étudiants et employés de soutien, qui ne sont pas nécessairement les uns contre les autres, et de fait, dans cette lutte, deviennent de plus en plus solidaires… – c’est la conjonction de trois facteurs, inséparables pour comprendre la situation :
o des dépenses irresponsables engagées par la direction de l’UQAM autour d’un investissement immobilier (l’« îlot voyageur ») entamé en 2005, dont le gouvernement du Québec et le (nouveau) rectorat de l’université font porter le poids sur la communauté universitaire, tant du côté des conditions de travail que de celles de l’apprentissage ;
o l’arrivée à échéance, en 2007, de la convention collective de deux corps d’employés, les professeurs et des maîtres de langue ;
o enfin la préparation, par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et des Sports (sic) du Québec, d’un projet de loi (« la loi 107 ») qui vise à revoir les modalités de la gouvernance des universités, l’encadrement des professeurs et leur charge d’enseignement, et que le gouvernement cherche sans doute à finaliser avant de renégocier la convention collective.

Comme tout ceci intervient dans un contexte de longue durée depuis longtemps défavorable – à savoir que l’UQAM est notoirement sous-financée depuis des décennies par rapport à toutes les autres universités du Québec – et un contexte immédiat de crise, la direction de l’UQAM et le Ministère ont refusé de négocier la convention collective, échue en mai 2007, depuis 22 mois. Mais la patience des « gentils québécois », et même des professeurs d’université qui ne comptent pas leurs heures de travail, a des limites. Et du coup, les profs ont décidé de se mettre en grève puis de la prolonger, de semaine en semaine, par un vote syndical au bulletin secret de plus en plus fort (65% d’abord, 75% après la première semaine, 80% après la seconde) et un taux de participation élevé (65-70% de votants).
Depuis, nous faisons des piquets de grève en trois tournées par jour (et pas toute la journée…) autour de l’UQAM, pour empêcher que les gens rentrent – et que quelques cours se tiennent. Depuis, nous manifestons dans les rues et organisons toutes sortes d’activités alternatives, des ateliers et conférences aux gestes de visibilité artistiques et politiques… tout comme en France ! Contrepartie immédiate et implacable : nous ne recevons pas de salaire pour les journées et semaines de grève, car l’université est par ici… autonome, et la charge de travail des profs – vous diriez : enseignants-chercheurs – définie depuis longtemps (même si on peut discuter si notre salaire hebdomadaire doit se découper en 5 ou 7 journées de travail, et de combien d’heures). Nous recevons en revanche des allocations de grève, car nous sommes syndiqués, si nous participons aux piquets de grève. Et comme le syndicat des professeurs fait très bien son boulot, tant dans l’organisation de la grève que dans la représentation de nos intérêts, nous n’avons pas les mêmes problèmes que nos collègues en France avec les dinosaures syndicaux englués dans la cogestion ou en compétition les uns avec les autres pour une petite parcelle de pouvoir. Ici, les syndicats sont forts parce qu’obligatoires – et la démocratie syndicale fonctionne pleinement. Il suffit de venir voir une de nos assemblées générales : elles donnent, comparées à toutes celles que j’ai pu fréquenter pendant vingt ans en France, l’impression d’un corps professoral et d’une communauté universitaire bien plus conscients, disciplinés, démocratiques et solidaires.

Enfin, pour de plus amples renseignements, tout intéressé – y compris l’Anonyme, qui aurait mieux fait de le faire plus tôt ou s’abstenir… – peut se tourner vers les sites suivants :

Piroska NAGY
Citoyenne française, ancienne membre de SLU, maître de conférence en détachement, professeure à l’UQAM.

Occupation de la Sorbonne par les enseignants !

LES PROFS OCCUPENT LA SORBONNE

Face à la mainmise du Rectorat sur la Sorbonne, armée de CRS et de vigiles privés, face à la politique répressive qu’il y mène, face à l’autisme du gouvernement, les enseignants-chercheurs des universités parisiennes ont décidé d’occuper pacifiquement et symboliquement la Sorbonne.
Un rassemblement festif de soutien a lieu en ce moment place de la Sorbonne : venez nombreux nous soutenir !

Communiqué :
« Nous, enseignants-chercheurs des universités parisiennes, exigeons que cessent définitivement les contrôles policiers, les fouilles, les fermetures à répétition de la Sorbonne et des autres centres d’enseignement et de recherche. Nous demandons le rétablissement de notre liberté d’étudier, d’enseigner, de chercher et de nous réunir. La Sorbonne doit rester ouverte ! La Sorbonne est aux universités, pas au Rectorat ! Libérons la Sorbonne !
Mais ce qui se passe à la Sorbonne n’est qu’un symptôme d’une politique générale. Nous dénonçons la politique de répression du mouvement des universités et de toutes les protestations en cours ; nous nous alarmons des graves menaces qui pèsent sur les libertés publiques.
Nous demandons donc :
1) que le Recteur de l’Académie de Paris reçoive une délégation pour discuter de la fin des contrôles, des fouilles sur le site de la Sorbonne et sur son ouverture permanente ; ainsi le dialogue remplacera l’arbitraire et la répression ;
2) Que le gouvernement cesse ses manœuvres dilatoires et accède sans conditions aux revendications de la communauté universitaire en retirant sans délai ses contre-réformes (retrait des réformes de la formation des enseignants, du statut des enseignants-chercheurs, du contrat doctoral unique et restitution des postes supprimés en 2009).
L’exaspération est à son comble : c’est seulement après ces retraits que sera enfin possible un retour au dialogue, à la sérénité ainsi qu’une reprise des cours à laquelle nous aspirons tous.

En attente d’une réponse, nous restons dans la Sorbonne dont nous n’aurions jamais dû être chassés. »

Occupation du CNRS : communiqué des et de la direction

Suite à l’occupation de ce jour du CNRS, ci-dessous le communiqué de presse des représentants du personnel au CA du CNRS et le message de la directrice.

Communiqué de presse des représentants du personnel au CA du CNRS
au Conseil d’administration du CNRS du 26 mars 2009
La direction du CNRS a fait savoir aux membres du conseil d’administration qu’elle retirait de l’ordre du jour du CA du 26 mars 2009 le vote concernant la création d’un dixième institut Informatique et celui concernant le projet de contrat Etat-CNRS 2009-2013.
Suite à l’appel des organisations syndicales et des associations, les personnels étaient présents devant la salle du conseil d’administration pour empêcher sa tenue. La direction a maintenu la réunion du CA dans une autre salle du siège du CNRS pour faire adopter la décision modificative du budget permettant le report des crédits 2008. Les représentants du personnel au CA ont refusé de siéger dans ces conditions. Une partie des personnels présents a décidé d’occuper le siège.
Les représentants du personnel au CA rappellent que le texte du projet de contrat Etat-CNRS qui devait être présenté est encore incomplet et qu’aucune des critiques formulées à ce jour par les instances de l’établissement n’a été prise en compte.
Après plus d’un an de préparation de ce texte, c’est une situation inadmissible. Les représentants du personnel dénoncent le mode de rédaction imposé par la tutelle ministérielle : une écriture conjointe entre la direction du CNRS et le ministère en charge de la recherche. Cette façon de procéder, en soi aberrante pour un organisme autonome, interdit au conseil d’administration d’exercer une de ses principales prérogatives, l’élaboration de la stratégie de l’organisme et du contrat pluriannuel. Mais, c’est le moyen choisi par le pouvoir politique pour tenter de cacher l’objet réel de ce contrat, valider le démantèlement de l’établissement par pur choix idéologique.
Les élus représentants du personnel refusent de se prêter à ce qui n’est une nouvelle fois qu’une mascarade de concertation.
Les représentants du personnel demandent que soient prises en compte les remarques des instances de l’établissement et que le conseil d’administration soit pleinement associé à une nouvelle rédaction du projet de contrat CNRS-Etat.
Ils exigent que les deux parties contractantes, Etat et CNRS, soient à parité d’obligation, et donc que soit associée aux objectifs affichés par le CNRS une programmation par l’Etat des moyens financiers et humains nécessaires pour réaliser ces objectifs.
Ils demandent que soient impérativement revus plusieurs des choix inscrits dans le texte et que les quelques principes suivants soient respectés :
. le CNRS doit rester opérateur de recherche sur l’ensemble des unités
. toutes les disciplines scientifiques doivent être présentes au sein de l’organisme
. le Comité national de la recherche scientifique doit retrouver ses prérogatives dans l’évaluation des unités de recherche
. toute vision de gestion des ressources humaines relevant d’une conception managériale totalement décalée de la réalité du travail de recherche doit être abandonnée
. rien ne pourra se faire sans une politique de programmation pluriannuelle de créations d ‘emplois.
En conséquence, les élus des personnels au Conseil d’administration du CNRS demandent comme mesures immédiates :
le retrait du projet actuel de contrat Etat-CNRS
l’abandon de la procédure des chaires et le rétablissement des 90 postes correspondants au recrutement normal de Chargés de Recherche au concours 2009,
l’arrêt des dés-associations d’UMR (de manière officielle ou clandestine) et des projets de regroupements forcés d’unités qui se multiplient actuellement,  la restitution des postes supprimés en 2009 et l’arrêt des suppressions programmées pour 2010 et 2011.
Charles-Antoine ARNAUD (Sgen-CFDT), Pierre GIRARD (Sgen-CFDT), Patrick MONFORT (SNCS-FSU), Daniel STEINMETZ (SNTRS-CGT).

Message de la Présidente et du Directeur général

Paris, le 26 mars 2009
Message de la Présidente et du Directeur général aux personnels du CNRS
Nous avons pris l’habitude de vous faire un rapide compte-rendu après chaque réunion du conseil d’administration du CNRS. Comme vous le savez, cette instance est cruciale dans la vie de l’organisme et donc des unités de recherche. C’est au conseil d’administration que revient d’arrêter les grandes orientations de la politique du Centre, mais aussi de prendre les décisions majeures qui rythment la vie de nos laboratoires, notamment par le vote du budget de l’établissement et des opérations qui en découlent. Pourquoi vous rappeler ces points statutaires ? Parce que le conseil d’administration, qui s’est réuni ce jeudi 26 mars au siège du CNRS, a été perturbé. Les représentants des personnels n’ont pas souhaité rejoindre la salle dans laquelle l’ensemble des administrateurs étaient appelés à siéger, et nous le regrettons. Le quorum des participants ayant été atteint, nous avons décidé de maintenir cette réunion dans les locaux du siège. Comme nous en avions pris l’engagement en modifiant l’ordre du jour, le conseil d’administration a voté uniquement les décisions budgétaires et l’éméritat. Nous avons pu ainsi clôturer les comptes 2008 et prendre les décisions budgétaires permettant le report, sur l’exercice 2009, de vos ressources contractuelles non consommées en 2008. De même, l’établissement a pu conférer le titre d’émérite, et donc le maintien de l’accès aux laboratoires, aux chercheurs d’excellence partant à la retraite. La clôture des comptes et les opérations qui en découlent, l’éméritat, sont, en effet, traditionnellement, des points inscrits à l’ordre du jour de la séance de mars du conseil d’administration. Nous avons tenu à voter ces mesures budgétaires pour que vos laboratoires puissent fonctionner en 2009. Nous comptons sur la compréhension, par chacune et chacun d’entre vous, de cet enjeu et sur l’esprit de responsabilité qui doit en découler et tous nous animer.
Catherine Bréchignac Présidente du CNRS, Arnold Migus Directeur général du CNRS

Urgent : LE CNRS EST OCCUPE !

Il y a actuellement un début d’occupation au siège du CNRS. En effet le CA du CNRS a commencé à se tenir clandestinement au 2e étage alors qu’il avait été dit aux manifestants que celui-çi était annulé. Les représentants syndicaux au CA n’ont même pas été avertis de la tenue du CA. Devant ce mépris les manifestants ont commencé l’occupation du
siège du CNRS. Venez au siège 3 rue Michel Ange – Métro: michel-ange Auteuil.

Communiqué de presse :

Le siège du CNRS est occupé depuis 9h30 ce matin.
Ce jeudi 26 mars 2009, quelques centaines de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens, doctorants, précaires se sont réunis au siège du CNRS, rue Michel-Ange à Paris. Ils avaient décidé d’empêcher la tenue du Conseil d’Administration du CNRS prévue à 9h. Le blocage de ce CA, comme de tous les Conseils d’Administration des organismes publics de recherche, s’inscrit dans la logique des actions actuellement menées dans les universités et les laboratoires : mettre un terme à une politique catastrophique pour l’avenir de notre système de recherche et d’enseignement supérieur.

Mais la direction du CNRS a choisi de tromper délibérément les personnels réunis au siège, en faisant mine de renoncer à la tenue de ce CA dans la salle prévue à cet effet, et en organisant un CA clandestin dans une autre salle. Lorsque le secrétaire général du CNRS est venu dire aux manifestants que le CA avait eu lieu, ceux-ci ont décidé l’occupation des lieux.

L’étage de la direction du CNRS est donc occupé depuis 9h30. Les occupants appellent leurs collègues à venir les soutenir, malgré la présence des forces de l’ordre autour de l’édifice.

Paris, le 26 mars 2009

cnrs