Répression administrative scandaleuse à Strasbourg !

Témoignage.
« J’ai envoyé un mel sur la liste il y a quelques semaines faisant état des pressions dans mon service suite à ma participation active dans les mobilisations et grèves de février à avril. J’ai été informé hier de ma mutation forcée au sein de l’Université, avec perte de toute autorité hiérachique, et perte indemnitaire. La mutation sera arrêtée le 1er juillet prochain (dans 8 jours !!!)
Je me permets de faire ci-dessous un petit résumé des semaines passées après la fin de la grève.

Donc faits et dates
Début Mai, mon Directeur me demande de prendre contact avec le Secrétaire Général pour changer de poste. Selon lui le SG lui aurait demandé de faire un papier contre moi. Le Directeur me dit refuser de faire un tel papier. Mais il faut que je coopère pour partir, sinon on me forcera à partir. Le Directeur me dit encore qu’il faut que je sois placé dans un poste plus cadré hiérarchiquement et plus technique.
Deux jours plus tard, le Directeur revient à la charge, et me demande si j’ai contacté le SG. Je lui réponds que je ne le ferai pas. Il me prend à partie devant tout le service.
La semaine suivante, il reviens vers moi, me dit que nous sommes partis sur de mauvaises bases, en fait on a découvert mes grandes compétences, il faut que je vois la DRH qui aurait des poste à me proposer, postes à la hauteur de mes fortes compétences.
La DRH me donne RV pour le 19 mai. Je vais à ce RV accompagné par 2 syndicalistes.
Il m’est proposé 2 postes : un comme adjoint en lycée, 1 comme adjoint en service central. Je refuse ces postes. Il m’est alors reproché mon attitude professionnelle. Il y aurait des plaintes de personnels contre moi.
Durant 1 mois les pressions s’accentuent dans mon service : rétention d’information, collaborateurs qui ont reçu ordre de ne me plus donner copie de leur travail, de ne plus m’informer. Des réunions se font avec le Directeur sans moi. Je ne vois plus du tout le Directeur. Mes derniers dossiers me sont retirés.
J’envoie un mel au SG en lui décrivant les pressions internes à mon service. Il me fait une réponse sèche, se sent visé par mes accusations de harcèlement, me dit de faire attention aux termes que j’emploie. Je lui réponds qu’il n’est pas visé, mais que je l’informe de la situation dans ma composante.
Je suis convoqué le 23 juin chez le SG.
Il m’est signifié une nouvelle affectation non négociable, en service central. Je serai sous l’autorité d’un chef de Département. Mes nouvelles fonctions ne seront assorties d’aucun pouvoir hiérarchique.
Il m’est dit que cette affectation n’est pas une sanction, elle serait motivée par l’absence de connivence entre mon Directeur et moi.
Je demande à garder le bénéfice de mon indemnité NBI. Le SG s’engage à me laisser l’indemnité jusqu’au mois de décembre prochain. Il me dit que je devrai déjà être content d’avoir touché cette indemnité durant 1 an.
Il finit l’entretien en me disant « alors on est bien d’accord »
Je lui répond qu’il ne s’agit pas d’accord, puisqu’il s’agit d’un ordre, mais que je prend acte de sa décision
Il me répond que c’est mon interprétation
Fin entretien
La mutation sera arrêtée et actée au 1er juillet prochain (j’ai envoyé cette nuit un message au SG pour demander de repousser cette date au 1er septembre, pour pouvoir me retourner, il m’a été répondu par la négative, la mutation sera arrêtée au 1er juillet, même si pour raisons congés et rangement de mon bureau actuel, ma prise d’acte effective ne se ferait qu’au 1er septembre)

David Romieux ».

Nota-Bene : des démarches syndicales sont en cours. Chacun est invité à apporter publiquement son soutien à David Rommieux et à donner une très large rediffusion à ce message. Une pétition sera lancée prochainement. Nous vous en tiendrons informés.

Répression administrative : témoignage édifiant à Strasbourg.

Message édifiant reçu sur la liste de discussion de la coordination nationale des universités.

« J’en profite pour parler de mon propre cas.
J’ai été pas mal mobilisé durant les grèves et actions entre janvier et avril dernier.
J’ai participé à 5 ou 6 CNU, et en ai organisé une à Strasbourg avec l’aide de quelques enseignants (je suis Biatos)
A la fin du mouvement Strasbourgeois, j’ai très rapidement été touché par une répression hiérarchique.
Il est vrai que je faisais partie des acteurs principaux du mouvement local, et  que j’avais réussi à organiser de nombreuses AG Biatos assez conséquentes (quelques fois 150 personnes, ce qui était historique à Strasbourg, puisqu’aucun Biatos n’avait jamais été engagé dans un mouvement de contestation local)
Je suis responsable administratif. Mon Directeur est venu me voir pour me conseiller de collaborer afin de changer de poste, sinon on me forcerait à partir en faisant « des papiers contre moi ». Il me fallait, d’après lui, un poste plus technique et plus cadré hiérarchiquement. J’ai refusé bien entendu ce chantage. Mon Directeur est revenu à la charge en me mettant en cause devant tout le service. J’ai tenu bon. La semaine suivante, changement de stratégie : « nous sommes partie sur de mauvaises bases, en fait nous avons découvert vos grandes compétences professionnelles et nous voulons vous proposer un poste plus en adéquation avec vos grandes compétences »

J’ai été convoqué chez la DRH. Deux syndicalistes m’ont accompagné.  Il m’a été proposé 2 postes : un en lycée (une vraie promotion !!!!), l’autre comme adjoint au chef de bureau marchés publics en services centraux (sous le chef de département, sous le Directeur de la direction financière, sous le secrétaire général adjoint, sous le secrétaire général…et ouais nous sommes université LRU), un poste effectivement plus cadré hiérarchiquement et plus technique (en ce moment je suis responsable administratif d’une UFR Physique, 1000 étudiants, 270 enseignants, 70 biatos avec les labos ; je n’ai qu’un supérieur hiérarchique, le Directeur de la composante, et bien entendu le secrétaire général et le président de l’Université)

Ils veulent ou me dégager de l’université ou tout au moins être sûrs que je ne sois pas à un poste politique où je pourrai avoir des infos stratégiques.
J’ai refusé immédiatement ces postes. S’en est alors suivie une attaque professionnelle en règle (« sans lien avec la grève », me fut-il assuré), faite de rumeurs et prétendus commérages

Depuis, je suis placardisé. Mes collaborateurs ont reçu ordre de ne plus me mettre en copie de leurs mels, et de ne plus me donner d’informations. Des groupes de travail, des réunions, se font constamment sans que j’en sois informé.

Aujourd’hui, le dernier dossier que j’avais en charge m’a été retiré.

J’attends la suite

Des syndicats ont proposé de négocier avec la direction qu’ils me placent dans un autre poste à responsabilité et salaire équivalent, et seulement si cette demande était refusé de réagir aux pressions qui me sont faites.
Je me permettrai de continuer à vous tenir informé des pressions et menaces qui me sont faites, au lendemain de la grève, « sans aucun lien, bien évidemment, avec celle-ci »

Et vive l’entreprise universitaire. »

Passage en force de la masterisation

(mail d’un collègue de l’université de Strasbourg)
Chers tous,
Le jour même où nous apprenons la composition de la commission Marois-Filâtre (qui n’a donc pas encore commencé à travailler en vue de rendre un rapport au 15 juillet), on découvre que les décrets réglementaires relatifs à la mastérisation sont déjà rédigés et que leur promulgation pourrait avoir lieu courant juin. Ces projets de décret sont inscrits à l’OJ de CTPMEN du 27 mai. Dans une succession et une gradation des coups de force, celui-ci atteint des sommets : les groupes de travail ont travaillé pour rien, la commission M-F devient potiche et les EG de la CDIUFM peuvent se transformer en agence comptable pour calculer les frais dépensés inutilement par les deux premiers qui, rappelons-le,  ont été mis en place par nos ministres.
Mes analyses critiques de noctambule en quête de démocratie étaient bien en-deçà de la terrible réalité : nous sommes entrés
dans une république bananière et poutinesque. Les négociateurs peuvent manger leur chapeau. Ils avaient été pourtant alertés
par des centaines de mises en garde et de protestations venant des bases les plus diverses. On peut espérer qu’il auront maintenant un peu compris qu’on ne négocie pas sans mandat avec un pouvoir qui bafoue quotidiennement la démocratie pour faire passer sur tous les service publics le rouleau compresseur ultra-libéral le plus puissant qui soit.
Une question, avant même l’analyse des décrets (catastrophiques et incohérents à mon sens, après une première lecture) : qu’est-ce qu’on fait?
Sommes-nous et demeurons-nous tétanisés par ce coup de force des coups de force qui intervient au moment le plus idoine des rattrapages, de la tenue des examens et de la fin de la mise aux pas des soit-disant derniers résistants (P4 et Lille ont craqué ce jour)? Ou bien ce coup de force crée-t-il un électrochoc qui nous rend plus conscients de la nature véritable de ce pouvoir, décuple notre énergie et nous fait entrer dans une résistance à la hauteur d’un adversaire qui développe une véritable stratégie de combat? Je répondrai pour ma part en portant mon regard vers trois directions :
– les actions locales qui continuent et montrent qu’on ne cédera pas : sujet d’exam envoyé à Pécresse par nos info-math, tribune des historiens (chapeau bas!) parue hier dans le Monde : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/05/18/universite-recherche-pourquoi-nous-ne-cederons-pas-par-des-enseignants-de-l-universite-de-strasbourg_1194867_3232.html
– les initiatives nationales qui montrent que des milliers d’EC et de C ont par exemple signé en quelques jours un manifeste (on peut avoir des réserves) pour une refondation de l’Université :
– la confiance dans notre force de proposition et de construction d’ une autre Université de Strasbourg. Les refondateurs appellent à des EG dans toutes les universités françaises : élaborons un projet solide pour la tenue d’Assises de l’UdS! Sans rien céder sur l’urgence des combats pour défendre la démocratie qui est plus que jamais en danger. C’était le sous-titre de l’appel II de Strasbourg qui ne perd rien de son actualité (http://appeldestrasbourg.unistra.fr )

Communiqué de presse CA UdS du 12 mai

Les syndicats CGT, FO, SNESup-FSU, SUD éducation, membres de l’intersyndicale « Agir ensemble pour une université démocratique » dans les conseils élus de l’Université de Strasbourg, font part de leur vive inquiétude et dénoncent un véritable déni de démocratie de la part de l’équipe dirigeante de cet établissement, suite aux dysfonctionnements intervenus mardi 12 mai dans le déroulement du Conseil d’Administration de l’UdS.

Pour la seconde fois ce printemps, en effet, le CA a été délocalisé en dernière minute vers un endroit tenu secret pour notre élu et pour les représentants étudiants de l’UNEF. Alors qu’il était convoqué à14h30 dans le bâtiment de la faculté de droit, sur le campus de l’Esplanade, le CA s’est en fait réuni à l’IGMBC d’Illkirch.

Arrivé au lieu indiqué sur la convocation, notre élu a trouvé salle quasiment vide : seul un messager, astreint au secret, se trouvait là pour le prier de rejoindre une voiture devant le mener à une destination qu’il n’était pas alors en droit de lui révéler. Ces méthodes dignes de mauvais films d’espionnage sont d’autant plus critiquables que visiblement les autres membres du CA avaient pour leur part été avertis à temps du lieu de réunion (d’ailleurs, lors du CA précédent, ces autres administrateurs étaient rentrés par leurs propres moyens, sans recourir à un chauffeur secret). Dénonçant ces procédés  rocambolesques, notre élu a préféré ne pas entrer dans ce jeu et n’a du coup pas siégé au CA.

Pourquoi inflige-t-on ce traitement particulier à notre seul élu et aux deux seuls étudiants de l’UNEF ?  Parce qu’ils ont osé s’engager dans le mouvement de protestation en cours dans les universités françaises ? Parce qu’on les tient pour responsables des  CA empêchés par des irruptions d’étudiants au cours de ce printemps ? Aux yeux de la présidence, y aurait-il « élu » et «élu » ? Cela nous ne pouvons l’accepter.
« Agir ensemble », qui s’est constitué sur un programme dénonçant les effets néfastes de l’application de la loi LRU dans le cadre de l’UdS nouvellement née et qui a remporté 25% des suffrages internes à l’automne dernier , dénonce l’iniquité à l’œuvre depuis quelques temps dans le traitement de son élu au CA (dans les autres conseils il n’y a pas ce problème).

Ces dysfonctionnements ne sauraient se reproduire, car ils empêchent le déroulement démocratique des débats dans notre université et diffusent entre les personnels et leur direction un sentiment de défiance dont nous ne saurions être tenus pour responsables. Nous voulons une université démocratique, gérée dans la transparence et le respect des différences d’opinions. Nous demandons solennellement à l’équipe de M. Beretz d’en prendre acte et d’y donner suite favorablement, dans l’esprit des traditions de ce qui fonde l’Université.

Lettre d’un étudiant au président de l’université de Strasbourg (4 Avril)

Objet : Droit de réponse au communiqué du Président de l’Université de Strasbourg.

Monsieur le Président de l’Université de Strasbourg,

Je vous écris ici pour opposer mon droit de réponse suite au mail que vous avez largement diffusé aux personnels, enseignants et étudiants de votre université, et en qualité d’étudiant en Master au sein de cette même université.
Les semaines écoulées ont en effet été riches en évènements, dont des blocages de bâtiments comme vous le soulignez. Je tiens néanmoins à replacer ces faits dans leur contexte en précisant les raisons qui ont poussé les étudiants, personnels et enseignants de votre université à voter en Assemblée Générale les différents blocages que vous recensez.
Voici plus de 8 semaines que la communauté universitaire strasbourgeoise, en solidarité avec la communauté universitaire de tout le pays est mobilisée contre les projets de réformes du gouvernement concernant l’Enseignement Superieur et la Recherche.
Nous n’avons eu de cesse de nous mobiliser contre la réforme dite de « Masterisation » sur la formation des enseignants car nous demandons une concertation globale sur cet enjeu majeur de l’Education française et souhaitons participer à l’élaboration d’une formation de qualité pour les futurs enseignants, garantissant ainsi un enseignement de qualité pour les futurs générations d’élèves et d’étudants.
Nous nous sommes mobilisés et continuons de le faire sur le décret des EC ( Enseignants-Chercheurs ) car nous croyons en la force et en l’efficacité d’une recherche libre de toute nécessité de rentabilité immédiate et que nous tenons à affirmer notre volonté d’une recherche indépendante ainsi que l’importance de sa mise en relation avec l’enseignement.
Nous sommes encore aujourd’hui mobilisés aprés 8 semaines de grève active contre la privatisation de nos universités, conséquence directe de la loi LRU qui menace a court comme à long terme les filières dites « non rentables ». Car je vous pose la simple question : quel chef d’entreprise ira investir des millions d’euros dans une filière qui ne lui rapportera pas un sou ?
Nous rejettons la logique de mise en concurrence de nos lieux de travail et d’études, le savoir n’est pas une marchandise.

Aujourd’hui, chacun de nous est à même de prendre conscience du choix de société qui nous est imposé à travers ces réformes -parmis tant d’autres-, le choix entre une société de connaissances, de culture et de savoirs et une société du tout économique et du tout rentabilisable qui n’hésite pas à sacrifier l’éducation et la recherche au nom de quelques euros.
C’est de ce choix qu’il est aujourd’hui question, et c’est contre ce projet de société que nous avons pris le risque de mettre nos semestres en danger.
Où en sommes nous aujourd’hui concrètement ?
Le gouvernement n’a opéré que de petits reculs aprés 8 semaines d’une mobilisation forte et unanime de toute la communauté universitaire française, se recroquevillant sur des réformes que tous dénoncent. La seule réponse à laquelle le mouvement sans précédent dont nous sommes partie intégrante a eu droit est une répression policière particulièrement violente et un mépris profond et assumé.
A l’heure d’aujourd’hui, Mme Pécresse, Ministre de l’Enseignement Superieur et de la Recherche consent enfin à quelques reculs, notamment sur les 130 postes rétablis au CNRS. Des avancées ont également été faites sur le statut des enseignants chercheurs, même si certaines zones d’ombre restent à éclaircir.
Enfin sur la réforme dite de « Masterisation », M. Darcos, Ministre de l’Education Nationale n’a opéré aucun recul significatif; si les concours resteront en place l’année prochaine, la « Masterisation » entrera bien en vigueur. Nous n’en demandons pas le report mais le retrait, et cela depuis le début de notre mouvement.
Enfin plus grave encore, sur les conditions de travail des personnels BIATOSS et ITA, aucune avancée n’a encore été faites, tout juste le sujet a-t-il été abordé. Il en va de même pour les conditions de vie des étudiants : on sait qu’un étudiant sur deux aujourd’hui est obligé de se salarier pour payer ses études.
Monsieur le Président de l’Université de Strasbourg, voilà les raisons qui font que partout en France les universités sont perturbées, sujettes à des blocages et que le semestre est remis en cause. Cela ne tient pas de la volonté des étudiants, enseignants et personnels grèvistes mais bien d’une attitude gouvernementale frisant  » l’autisme  » pour reprendre les propos de votre collègue G. Molinié, Président de Paris IV.
Sachez, Monsieur le Président de l’Université de Strasbourg que j’ai un profond respect pour votre gestion de cette crise sans précédent, que vous avez su gérer avec calme et parcimonie.
Cependant je ne peux que m’opposer à votre volonté de mettre fin à tout blocage, même si je comprend aisémment votre volonté d’assurer le plus normalement possible la tenue du deuxième semestre universitaire. Les circonstances sont exceptionnelles et nécessiteront des mesures exceptionnelles auxquelles je vous demande de réfléchir dès à présent, car le mouvement ne saurait s’arrêter là où il en est actuellement.
Je vous demande le plus respectueusement possible de ne pas aller à l’encontre de la volonté de l’ensemble des personnels, enseignants et étudiants en lutte depuis maintenant plus de 8 semaines et dont la voix s’exprime à travers les Assemblées Générales.
Nous avons le même combat, celui de garantir la grandeur et l’efficacité de l’Université Française, de l’Education et de la Recherche.
Vous parlez, Monsieur le Président de l’Université de Strasbourg des semaines de cours tronquées au calendrier universitaire. Nous en sommes tous conscients et nous en avons tous été conscients dés le premier jour de notre mobilisation. Ces semaines sont autant de sacrifices de la part d’enseignants, de personnels et d’étudiants qui aiment leur travail et leurs études et entendent par cet acte les défendre.
Nous demander aujourd’hui de rompre avec l’idée même d’un blocage de l’Université revient à nous demander de fouler au pied tous ces sacrifices et d’accepter de laisser se mettre en place des réformes dont nous avons combattu la logique, la forme et le fond durant plus de deux mois.
Pourquoi le blocage est il un point si important dans notre « lutte » ?
Le blocage est une modalité d’action qui nous donne un poid qu’aucun autre mode d’action ne saurait nous donner, en nous permettant notamment de peser sur le calendrier universitaire. Il est un moyen -et non une fin- de permettre à ceux qui souhaitent se mobiliser de le faire sans avoir à craindre pour leurs cours, que cela soit du coté des étudiants ou de celui des enseignants. Le blocage symbolise enfin la possibilité de pouvoir nous regrouper et nous organiser à partir d’un point fixe qu’est notre lieu de vie quotidien : l’Université que nous entendons défendre.
Croyez bien qu’à travers le pays d’autres modalités d’actions sont expérimentées. Je n’en citerai que quelques unes comme la « ronde infinie des obstinés », des manifestations à répétition depuis 8 semaines, des manifestations nocturnes, des occupations de lieux symboliques et stratégiques, des blocages de lieux économiques, la Nuit du Palais U, des rallyes lectures, etc etc …
Notre volonté n’est pas de gêner les étudiants, dont nous faisons nous-mêmes partie, mais de marquer notre opposition contre les réformes imposées.
Si lundi nous levons le blocage sur votre demande, vous pourrez dire que vous avez enterré le mouvement de contestation sur Strasbourg, facilitant ainsi le passage des réformes contre lesquelles nous nous mobilisons. Car enfin si le blocage n’est pas reconduit, et l’occupation de nuit interdite, chaque étudiant, grèviste ou non grèviste ne sera plus préoccupé que par ses révisions. Les actions et les manifestations seront désertées et chacun ne pourra que pleurer les deux mois de sacrifices faits qui n’auront servi à rien.
C’est pourquoi, avec tout le respect que je vous dois Monsieur le Président de l’Université de Strasbourg, je vous demande de revenir sur vos paroles, au nom de tous ceux de vos enseignants, de vos personnels et de vos étudiants qui se battent aujourd’hui pour garantir l’avenir d’une Université et d’une Education de qualité qu’ils sentent menacées. Je vous invite une nouvelle fois à réfléchir tout comme nous essayons de le faire à des modalités d’examens aménagés permettant à tous de s’y retrouver.
J’ai moi-même payé mon inscription au sein de votre université, je puis vous garantir que je ne fais pas le choix de la grève par facilité ni par plaisir.
Je vous remercie de votre attention,
Avec tout mon respect,
XXXXXXX, étudiant en Master à l’UdS.

A Strasbourg, près de 1200 étudiants réunis en AG ont voté le blocage de l’université (6 Avril)

(Source : France Inter)

« A Strasbourg, près de 1200 étudiants réunis en AG ont voté le blocage de l’université. »

Pendant ce temps, à Strasbourg toujours, « le droit de manifester a pris une sacré claque »

Communiqué Attac France, Attac Strasbourg et Attac Vosges du Nord concernant la manifestation anti-OTAN du 4 avril 2009.

En préambule, il doit être rappelé qu’après de très longues négociations menées avec la Préfecture par un comité, dont des représentants Attac VDN et Strasbourg faisaient partie, la préfecture avait autorisé la manifestation (sur un trajet différent de celui que nous aurions souhaité) ainsi que la jonction des militants allemands et français sur le pont de Kehl.

Pour avoir participé à la manifestation du 4/3/09, nous dénonçons vivement à travers les points suivants la violence qui a été faite aux manifestants par les forces de l’ordre et qui montre que les autorités françaises représentées par le Préfet, n’ont pas respecté leurs engagements et ont tout fait pour que la manifestation ne puisse avoir lieu.

1)    la route, indiquée par la préfecture, pour permettre aux bus, voitures et piétons d’accéder au site de rassemblement de la manifestation a été bloquée par les forces de l’ordre, obligeant les manifestants pacifiques à, soit attendre pendant des heures, soit emprunter d’autres itinéraires, avec le risque de se retrouver à nouveau bloqués ou pris dans des affrontements ;
2)    une fois le lieu de rassemblement atteint après un véritable « parcours du combattant », des hélicoptères ont survolé à très basse altitude le rassemblement pourtant pacifique et bon enfant, empêchant les manifestants d’entendre les prises de parole des représentants de groupes politiques, d’associations internationales… et créant une atmosphère plus qu’oppressante ;
3)    des grenades lacrymogènes ont été tirées pendant les prises de parole sans la moindre justification, contraignant la manifestation à se former dans la confusion et l’urgence, permettant à des groupes violents de s’infiltrer dans le cortège ;
4)    ces éléments violents ont pu passer les frontières alors que le dispositif Schengen avait été levé, soi-disant pour empêcher cela et que, par contre, des manifestants n’ont pu accéder à Strasbourg le 3 avril (conférence au Liexenbuhl sur l’OTAN) et le 4 avril, à cause des dispositifs de blocage mis en place ;
5)    les forces de l’ordre ont laissé ces mêmes éléments violents, au demeurant peu nombreux, (dont le Ministère de l’Intérieur se targue pourtant de connaître les identités) détruire l’ancien poste de douane sans intervenir et ont, par contre, empêché 7000 manifestants allemands de rejoindre le rassemblement, comme convenu avec les autorités françaises et allemandes ;  comment interpréter les autres destructions que les forces de l’ordre, pourtant en surnombre dans Strasbourg, n’ont pas su (?) empêcher ? Incompétence ou volonté de laisser faire ?
6)    les forces de l’ordre, comme c’est leur mission lors d’une manifestation autorisée, n’ont pas assuré la sécurité des manifestants, mais l’ont, au contraire délibérément compromise en laissant les éléments violents agir à leur guise, en déviant la manifestation du trajet initialement prévu, l’amenant de fait dans une souricière pendant que les forces de l’ordre envoyaient sur les manifestants bloqués des grenades lacrymogènes et des flash-balls créant ainsi des mouvements de panique (qui auraient pu avoir de graves conséquences) et une dislocation prématurée de la manifestation.

Il nous apparaît, au vu de tous ces éléments, que non seulement les autorités françaises n’ont pas tenu leurs engagements ni joué leur rôle de sécurisation, mais, au contraire ont tout fait pour que cette manifestation ne puisse se dérouler, quitte à jouer avec la vie des manifestants. Du reste, Beaucoup de manifestants ont eu très peur et ont subi un choc psychologique devant ce qui est une première : une agression par les forces de l’ordre d’une manifestation autorisée, ce qui revient à dénier le droit démocratique à manifester.
Les Dernières Nouvelles d’Asace du 5 avril, journal qu’on ne peut qualifier d’opposition, conclut de même : « Le droit de manifester a pris une sacrée claque ».

Document d’analyse Après comme avant Strasbourg : Non à l’OTAN !
http://www.france.attac.org/spip.php?article9797

Attac France, Montreuil, le 6 avril 2009

APPEL DE STRASBOURG II : « La démocratie est en danger ! »

Appel de Strasbourg (II) : « La démocratie est en danger »

Nous, enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs, personnels administratifs et techniques de l’Université de Strasbourg, étudiants et jeunes chercheurs, nous nous adressons à l’opinion publique, à notre représentation nationale, aux partis politiques, aux organisations syndicales, aux instances européennes et à l’ensemble des médias pour qu’ils entendent, soutiennent et relayent notre appel.

Trois mois après la publication de l’Appel de Strasbourg (http://appeldestrasbourg.unistra.fr), après huit semaines de grève et de multiples manifestations, nous observons que la mobilisation la plus importante, la plus unanime et la plus longue de ces quarante dernières années continue d’être ignorée par le gouvernement et demeure encore mal connue par l’opinion publique. Aussi nous tenons à afficher notre soutien aux médias et aux journalistes qui ont le courage de dénoncer les nombreuses violences policières dont notre mouvement est la victime ainsi que les mensonges du gouvernement qui conduisent aujourd’hui à une grave désinformation. Celle-ci tend à travestir la force de notre mobilisation, la clarté de nos revendications et la teneur réelle des réformes imposées. Malgré les affirmations péremptoires de Valérie Pécresse et Xavier Darcos, toute la population de notre pays doit savoir qu’à ce jour aucun dossier n’est réglé, malgré quelques concessions à la marge :
* la logique du décret réécrit sur le statut des enseignants-chercheurs reste celle du texte initial ( ce qui a été admis par Claude Guéant lui-même)
* M. Darcos essaye d’échanger un moratoire sur le contenu des concours contre une application immédiate de la réforme de la formation des enseignants
* aucune avancée n’a été obtenue dans le dossier du démantèlement des organismes publics de recherche, ni dans les autres dossiers portés par notre mouvement (contrat doctoral unique, individualisation de carrières des personnels administratifs et techniques, externalisation des tâches…)
* les gels de suppressions de postes pour 2010 et 2011 ne sont que des promesses qui n’impliquent ni retour sur les suppressions de 2009, ni réponse à notre demande d’un plan de création d’emplois statutaires scientifiques.

Le combat que les médias ont à mener et que certains d’entre eux ont entrepris est le même que le nôtre : la défense de liberté d’expression et de la libre circulation des idées contre un gouvernement qui pratique l’artifice, la manipulation et l’intimidation. Nous l’affirmons avec gravité : la démocratie est en danger. Usant de tous les moyens de pression et de répression à sa disposition, notre gouvernement se sert du dossier universitaire comme d’un laboratoire préparant l’extension d’une politique régressive dans tout le service public d’éducation, et au-delà, dans l’ensemble de la fonction publique et dans les associations qui assurent des missions d’intérêt public.
Aussi nous prenons à témoin toute la population de notre  pays de ce que notre gouvernement ne sait répondre que par un grave déni de démocratie, par une irresponsable obstination à faire passer de mauvaises réformes quel qu’en soit le prix, et par un refus incompréhensible d’entendre notre colère légitime et notre force de proposition.

Avec tous ceux qui nous soutiennent depuis des mois dans notre combat, avec les parents d’élèves, les élèves et les étudiants, avec toute la communauté d’enseignement et de recherche, de la maternelle à l’Université, qui s’est mobilisée massivement le 19 mars et encore le 2 avril, nous demandons solennellement à notre représentation nationale et à tous nos élus de relayer enfin, dans toutes les instances et assemblées, notre double demande d’un retrait sans délais de toutes les réformes contestées et de l’ouverture du grand débat national que le monde de l’Enseignement et de la Recherche est en droit d’attendre. Nous formulons également une demande pressante aux organisations syndicales, et en particulier à leurs directions respectives, afin qu’elles s’abstiennent de brader nos revendications dans une mascarade de négociations qui aggravent l’illisibilité et l’inapplicabilité de réformes mal conçues dans la plus grande précipitation. Nous les appelons à soutenir explicitement les motions de la Coordination Nationale des Universités qui exigent depuis deux mois le retrait pur et simple des réformes incriminées.

Nous interpellons enfin la Commission Européenne ainsi que les parlementaires européens afin qu’ils se mettent à l’écoute des aspirations et des demandes de tous ces enseignants, chercheurs et étudiants européens qui n’acceptent plus aujourd’hui, ni le sacrifice des Humanités et des Sciences Humaines et Sociales sur l’autel de l’ « Economie de la connaissance », ni la dépendance accrue de la recherche scientifique aux seules lois de la rentabilité, du marché et de l’industrie. Nous nous adressons à tous les partis politiques et tous les candidats aux élections européennes pour qu’ils se saisissent des questions de l’enseignement et de la recherche et prennent clairement position sur les réformes en cours, sur la nocivité de la loi LRU et de ses conséquences en chaîne, et sur l’entreprise de destruction massive du service public engagée par le gouvernement français.

Le collectif des Appels de Strasbourg

Cet appel est proposé aux signatures collectives (coordinations, associations, collectifs, sociétés savantes, etc…). Un troisième Appel de Strasbourg est en cours de rédaction et paraîtra la semaine du 6 avril.

Contact pour envoi des signatures collectives : appel@alinda.u-strasbg.fr

Evacuation musclée à Strasbourg

« L’évacuation du Patio occupé depuis plus de deux semaines s’est déroulée sans heurt ce matin, un peu avant 6h. Il y avait
un car de CRS par étudiant, soit une quarantaine. »
Je rappelle que tout le campus est fermé jusqu’au 6 avril au matin en raison de l’état de guerre imposé par le sommet de l’OTAN. Ce qui ne signifie pas que nous resterons inactifs.

Textes et motions de la 7ème coordination nationale des universités

7ème Coordination Nationale des Universités
Strasbourg, le 23 mars 2009

Communiqué du matin
Alors que depuis 2 mois, l’université et la recherche sont en grève, le gouvernement n’a réagi que par le mépris, les manœuvres et la répression. Il n’a donné satisfaction à aucune de nos revendications, faisant de l’enseignement supérieur et de la recherche un des laboratoires de sa politique destructrice de l’éducation nationale et de la fonction publique.

La CNU prend à témoin l’opinion publique de l’attitude du gouvernement et de son refus d’offrir les conditions nécessaires à l’ouverture de réelles discussions. Valérie Pécresse a une nouvelle fois montré son mépris ce matin sur France 2 en sommant les universitaires d’organiser le rattrapage des cours. Cette surdité fait ainsi porter l’entière responsabilité de la radicalisation du mouvement sur le gouvernement.

Nous ne demandons pas à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos de reculer mais d’avancer en retirant leurs projets.

Tous dans la rue les 24 et 26 mars !

Communiqué du soir
Réunie à Strasbourg ce lundi 23 mars 2009, la Coordination Nationale des Universités tient à rappeler les conditions incontournables pour sortir de la crise qui secoue depuis de longs mois le monde universitaire : le retrait du décret statutaire, le retrait du décret sur la mastérisation, le retrait du contrat doctoral unique, l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche ainsi que des engagements clairs en matière d’emploi statutaire. Elle invite toutes les organisations syndicales à se montrer intransigeantes sur ces points qui sont indissociables, à ne pas se satisfaire de promesses et de demi-mesures, à n’accepter aucune négociation partielle. Leur crédibilité serait gravement compromise pour le futur s’ils devaient déroger à cette règle.

Les véritables finalités des réformes et de l’orientation générale de la politique éducative, universitaire et de recherche suivie depuis 2006/2007, sont à présent connues de tous. Il s’agit :
* de la dégradation programmée des contenus disciplinaires, de la culture générale et des humanités ;
* de la destruction de la fonction publique d’Etat dans l’enseignement, par l’extension du recours à l’emploi précaire et par la déconcentration locale du recrutement et de la gestion des carrières, desquelles résulteraient une perte d’autonomie et une moindre protection des personnels, notamment administratifs et techniques.
* de la libéralisation du « marché » de l’enseignement supérieur et de la recherche, où le secteur privé, commercial ou religieux, serait invité à venir prendre des parts supplémentaires, en droite ligne des recommandations de l’OCDE.

Cette politique rejoint celle actuellement appliquée à l’Hôpital et menace selon le rapport Le Bris de nombreux autres secteurs de la fonction publique, au point de mettre en danger tout le pacte social républicain, fondé avant 1914 et renouvelé en 1945. L’opinion publique doit en prendre conscience.

Les conséquences en seraient dramatiques pour l’ensemble de notre système : formation des jeunes et avancement de la recherche. Aussi, la Coordination Nationale des Universités avertit-elle solennellement le gouvernement : la communauté universitaire mesure parfaitement l’importance de ces enjeux et prendra toutes ses responsabilités pour défendre jusqu’au bout la tradition de liberté dont elle est l’héritière.

Valérie Pécresse et Xavier Darcos, qui se sont déjà disqualifiés comme interlocuteurs par le mépris qu’ils ont manifesté à notre communauté, doivent partir. Mais au-delà de ces deux ministres, le gouvernement doit savoir que s’il n’entend pas notre colère, c’est sa légitimité même qui sera très bientôt mise en question. La Coordination Nationale des Universités l’invite donc à abandonner dès maintenant toutes ces réformes et à s’engager sur l’abrogation de la loi LRU et du pacte pour la Recherche, avant que l’état de désordre actuellement installé dans l’université ne soit irréversible, avant, tout simplement, qu’il ne soit trop tard.

Motions adoptées par la 7ème Coordination Nationale des Universités réunie le 23 mars 2009 à Strasbourg
Dans la perspective de la continuation du mouvement de la communauté universitaire, la Coordination Nationale des Universités appelle à l’intensification des actions. Face au mépris du gouvernement, nous n’avons plus d’autre choix que de durcir notre mouvement.

La Coordination Nationale des Universités confirme son appel aux journées « RPG » selon les modalités définies dans la motion n°1 votée aujourd’hui à Strasbourg.

La Coordination Nationale des Universités appelle les universités à mandater leurs délégués afin de lui permettre de prendre les décisions qui s’imposent lors de sa prochaine réunion pour assurer les meilleures conditions de la prise en compte du second semestre universitaire pour les étudiants.

La Coordination Nationale des Universités appelle les universitaires à suivre le mot d’ordre de démissions des fonctions administratives de la 4ème Coordination Nationale des Universités de Paris X – Nanterre.

La Coordination Nationale des Universités appelle l’ensemble des coordinations et collectifs, organisations et sections syndicales à interpeller publiquement et par tous les moyens les élus et les candidats aux prochaines élections. Elle appelle également à s’adresser aux institutions européennes, en rappelant notamment le rendez-vous du contre-sommet de Louvain les 28 et 29 avril.

La Coordination Nationale des Universités en appelle aux médias pour dénoncer les manœuvres dilatoires du gouvernement et prend à témoin l’opinion publique sur sa manière révoltante de gérer la crise du monde de l’éducation et de la recherche.

La Coordination Nationale des Universités  souhaite une réelle convergence des mouvements de contestation de la maternelle à l’université, en lien étroit avec la recherche et le secteur privé, à travers notamment l’organisation de nombreux forums sociaux contre la casse du service public.

Motion n°1 : Proposition de motion d’action partageable RPG
La Coordination Nationale des Universités, suite à la proposition d’action dite « RPG » (Rectorats, Péages, Gares) votée lors de sa réunion à Dijon le 16 mars dernier, confirme la programmation de sa mise en œuvre et en définit ainsi les modalités.

1. Constatant la mobilisation historique de tous les secteurs professionnels lors de la journée du 19 mars, observant à la suite de nombreuses rencontres et de forum sociaux une convergence de plus en plus forte des revendications, notamment dans le secteur public, la Coordination Nationale des Universités appelle les secteurs professionnels en grève ou en lutte à venir partager avec les étudiants et les personnels de l’éducation, de l’université et de la recherche, trois journées d’actions visibles, les 25, 26 et 27 mars prochain et ainsi de suite chaque semaine tous les mercredis, jeudis et vendredis.

2. L’action partageable RPG se donne un calendrier national de trois destinations symboliques :
– tous les mercredis : les rectorats comme espace des décisions unilatérales et des logiques autoritaires.

Au choix les jeudis et vendredis :
– les péages autoroutiers et les grandes surfaces comme symboles de la marchandisation des savoirs et des dangers de la privatisation des services publics et de l’externalisation des services (tracts, ouverture des barrières et passages gratuits, cours en grande surface) ;
– les gares routières et ferroviaires comme symboles de la liberté de  la circulation et de la transmission des savoirs (tracts, tenues de cours ou de mini forum sociaux dans les halls de gare suivis de die-in ou de sit-in, et plus si affinités).

3. L’action devra être conduite de façon totalement non violente, avec un nombre de personnels et de travailleurs suffisant pour ne pas exposer les étudiants, dans une optique qui consistera à ne jamais affronter ou provoquer les forces de l’ordre.

La Coordination Nationale des Universités souligne que la réussite de ces trois journées hebdomadaires d’action partageable dépendra de l’effectivité de sa mise en œuvre et du caractère vraiment coordonné et national de l’action.

Motions n°2 : Sur le second semestre universitaire
Après avoir provoqué la grève la plus longue de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse fait mine de se soucier de la tenue des enseignements. Elle avait pourtant un moyen simple de mettre fin à une colère qui fait l’unanimité du milieu universitaire contre ses projets : les retirer tous purement et simplement.

Quant à nous, enseignants et enseignants-chercheurs grévistes, nous saurons dans chaque université et dans le respect des spécificités disciplinaires trouver les modalités de la tenue du second semestre en liaison avec les étudiants et en accord avec les personnels administratifs et techniques.

Motion N°3 : Non à la répression
La Coordination Nationale des Universités  déclare son soutien aux personnes arrêtées dans une extrême violence lors du mouvement de contestation actuel. Nous condamnons la répression policière qui touche de plus en plus de mouvements sociaux. Nous demandons la fin des poursuites judiciaires entamées.

Motion N°4 : Soutien aux personnels administratifs et techniques
La Coordination Nationale des Universités soutient les personnels administratifs et techniques, BIATOSS et ITA, dans leurs revendications en adoptant la motion qu’ils ont votée lors de leur première réunion nationale qui s’est déroulée le 21 mars 2009 à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (voir après le calendrier).
Motion N°5 : Calendrier des actions
* 24 mars :
* Appel aux syndicats siégeant au CTPU à voter contre le projet de décret statutaire dont nous exigeons le retrait ; appel à un rassemblement massif au lieu de réunion de la CTPU.
* Manifestation nationale de la maternelle à l’université ?
* 25, 26 et 27 mars : « RPG » (voir motion n°1)
* Rectorats.
* Péages.
* Gares.
* 26 mars :
* Journée de manifestation nationale avec des déclinaisons locales.
* Appel au blocage du CA du CNRS.
* 28 mars : Suspension des activités de direction des labos (voté le 14 mars).
* 30 mars : Actions standards téléphoniques et CROUS.
* 31 mars :
* Cérémonie de non remise des maquettes.
* A Paris : Manifestation de chez Valérie Pécresse à chez Xavier Darcos, pour la non remontée les maquettes.
* 1er avril :
* Journée des Rectorats.
* Remise des démissions administratives aux recteurs.
* Actions vers l’interprofessionnel et l’intercatégoriel (CNE).
* 2 avril :
* Manifestation nationale à Paris.
* Journée BIATOSS et ITA : personnels administratifs et techniques des universités et des EPST en tête des cortèges.
* Journée nationale de blocage.
* 3 avril : Nuit des écoles et des universités (occupation nocturne et festive simultanée de toutes les écoles et universités).
* 6 avril : 8ème Coordination Nationale des Universités à Paris 3.
* 8 avril : Manifestations.

*Motion des personnels BIATOSS et ITA réunis le 21 mars 2009 à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
Des personnels BIATOSS et ITA, des universités, établissements et organismes d’enseignement supérieur suivants : BNF, CNAM, ENS ULM, ENS LSH (Lyon), GIP Bulac – Bibliothèque universitaire des langues et civilisations, Universités de Dijon, Grenoble – Joseph Fournier, Littoral côte d’opale (ULCO), Lyon 2, Marne la Vallée, Paris 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 13, Rennes 1, réunis le 21 mars,
Affirment leur ancrage dans le mouvement de mobilisation des universités et dans le mouvement interprofessionnel qui s’est exprimé massivement le 19 mars. Ils appellent la CNU et les organisations syndicales à donner une suite rapide à cette journée de grève pour construire le nécessaire rapport de force face au gouvernement
Ils exigent :
* l’abrogation de la RGPP, du Pacte Recherche et de la loi LRU qui mettent en place l’arbitraire, la précarité (CDD et CDI prévus) ;
* le maintien de la fonction publique d’état ;
* le maintien et la restitution de tous les postes dont BIATOSS et ITA supprimés au budget 2009 et l’annulation de toutes les suppressions prévues aux budgets 2010/2011 avec la mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires de la fonction publique d’Etat pour toutes les catégories de personnels ;
* la fin du processus d’externalisation des tâches administratives et techniques qui menace les personnels BIATOSS et ITA ;
* la reconnaissance pour ces personnels de leurs qualifications et l’abandon de l’évaluation individuelle basée sur la performance et le résultat, contre l’individualisation des salaires et des carrières ;
* l’intégration des personnels précaires sur des emplois statutaires d’Etat (et notamment contre les CDD et les vacations à répétition) ;
* l’augmentation uniforme de 300 euros des salaires, aucun salaire en dessous de 1500 euros net ;
* le retrait des mesures qui visent à la suppression de la filière « bibliothèques » ;
* la fin du démantèlement des EPST et des UMR (unités mixtes de recherche)
Plus largement, ils refusent le modèle d’éducation et de recherche imposé par le gouvernement dont l’un des objectifs est la casse du service public, la remise en cause des acquis sociaux et la dégradation des conditions de travail de tous les salariés.

Violences policières à Strasbourg

Communiqué de presse . Le 12 mars 2009, 17h30

Les organisations syndicales et collectifs des personnels et étudiants de l’Université de Strasbourg et des organismes de recherche, des enseignants du premier et second degrés condamnent vivement l’intervention sans sommation et la violence des forces de police le mercredi 11 mars, à l’occasion de la journée de grève et de manifestation contre la casse du service public d’enseignement et de la recherche.
Le trajet de la manifestation, déposé en préfecture, s’arrêtait effectivement place Kléber. Un millier de manifestants (étudiants, lycéens, enseignants, chercheurs, ingénieurs et techniciens) a cependant décidé de poursuivre la manifestation pacifiquement et en musique, en direction de la gare de Strasbourg. Les forces de l’ordre ont alors lancé, sans aucune sommation, des gaz lacrymogènes sur les manifestants, mettant ainsi l’ensemble des personnes présentes dans la rue du Maire Kuss en situation de danger. Manifestants, mais aussi passants et employés de magasin, ont ainsi été victimes de ces tirs de gaz lacrymogènes.

Si cela ne suffisait pas, et alors qu’aucun signe d’hostilité n’émanait des personnes en repli, les forces de l’ordre ont ensuite chargé et matraqué les manifestants. Ils ont continué de les harceler sur le parcours du retour à l’Université, via le carrefour du Polygone (pour plus de détails, voir le communiqué des étudiants).
Nous ne pouvons que condamner fermement cette violence et cette répression gratuites, sans dialogue, sans concertation ou sommation préalables. La répression du mouvement de contestation actuel dans le service public d’enseignement, de la maternelle à l’université, et de recherche ainsi que du mouvement social dans son ensemble, ne sauraient être, et ne peuvent être, une réponse démocratique acceptable aujourd’hui de la part du gouvernement.
Nous continuerons de condamner énergiquement toute forme de répression du mouvement social, comme celle qui s’est abattue ce jour sur les personnels de l’éducation  nationale, de l’Université de Strasbourg et des organismes de recherche, étudiants, lycéens, parents d’élèves, qui manifestaient pacifiquement dans les rues de Strasbourg.

SUD, SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNES-FSU, SNTRS-CGT, SES-CGT, SGEN-CFDT, FO, UNSA-AI, UNEF, Confédération Etudiante, Collectif de l’Appel de Strasbourg

AG étudiants/personnels Strasbourg, 26 février

Motions de l’AG unitaire Etudiants/Personnels de l’Université de Strasbourg, 26 février 2009 (11h-14h)
I. Motions de principes :
1. L’Assemblée générale exige l’abrogation de la loi LRU et du Pacte pour la Recherche et l’arrêt immédiat de leur mise en œuvre.
2. Les étudiants et les personnels de l’Université de Strasbourg, personnels techniques et administratifs, personnels des organismes de recherche, enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs, proclament leur pleine et entière unité dans leur combat pour défendre un Service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, démocratique, collégial et émancipateur. Ils s’opposent au processus de destruction des services publics français mis en œuvre par le gouvernement.
3. Ils prennent acte du communiqué de presse du premier ministre en date du 25 février, ils observent l’art de l’esquive et les manœuvres dilatoires du gouvernement, ils constatent que celui-ci continue d’ignorer nos exigences, dont celle de l’abrogation de la LRU, et ils apportent solidairement les réponses suivantes :
– nous refusons « la mise en place d’une commission de suivi permanent de la réforme de la formation des enseignants » tant que cette réforme et celle des concours n’ont pas été retirés, retrait qui doit être suivi d’une consultation nationale sur les métiers de l’enseignement
– nous refusons « la mise à disposition de l’université de professeurs agrégés du second degrés », mesure qui s’inscrit dans une stratégie globale de réduction des postes d’enseignants chercheur et conduira à une dégradation de la qualité des enseignements du niveau licence.
– nous ne pouvons nous satisfaire que le décret sur le statut des enseignants-chercheurs soit « entièrement réécrit », nous exigeons qu’il soit entièrement retiré comme condition préalable à l’ouverture de véritables négociations avec tous les représentants de la communauté universitaire.
– nous ne pouvons nous satisfaire du gel des suppressions de postes d’enseignants-chercheurs pour 2010 et 2011 et continuons d’exiger le rétablissement immédiat de tous les postes supprimés en 2009  ainsi que la mise en place d’un plan pluri-annuel de créations de postes statutaires.
4. Ils apportent leur soutien et leur peine adhésion aux quatre motions de la Coordination nationale des universités réunie à Paris 10 Nanterre le 20 février 2009.
5. A la suite de la motion 1 de la coordination nationale des personnels, ils exigent la non diminution du nombre de postes offerts à tous les concours de l’Education Nationale.

II. Motions à l’attention de la Direction de l’Université de Strasbourg
1. L’AG demande à la direction de l’UdS,  au sujet des personnels administratifs et techniques:
– de ne pas rendre les emplois supprimés
– l’adoption de mesures en faveur de réelles perspectives de carrières
– des négociations avec les organisations syndicales pour la rédaction d’une convention collective en faveur des personnels contractuels.

L’AG demande un engagement ferme de l’UDS contre la contractualisation des emplois et contre l’externalisation des tâches.
Par ailleurs l’AG demande au gouvernement l’arrêt de toutes les suppressions d’emploi et des négociations pour la revalorisation des salaires des personnels administratifs et techniques.

2. L’AG appelle la direction de l’UdS à banaliser la demi-journée de manifestation à l’occasion de la journée de mobilisation nationale du 10 mars 2009, dite « de la maternelle à l’université ».
3. L’AG appelle la direction de l’UdS à prendre les mesures suivantes : pas de sanction des étudiants pour leurs absences aux cours (TP, TD, CM) pendant toute la durée de la grève et de la mobilisation, pas de pénalités financières pour les vacataires (tuteurs, doctotants, moniteurs), pas de sanction en cas d’absence aux contrôles continus et contrôles partiels, banalisation de toutes les demi-journées de manifestation.
4. L’AG demande à l’équipe de direction de réunir les conditions matérielles afin que les étudiants puissent poursuivre l’occupation d’un lieu de l’UdS de leur choix qui leur permette de développer, dans la sécurité et le respect des biens et des personnes, leur travaux de réflexions et leurs activités collectives avec lesquelles les personnels se montrent solidaires.
5. Les membres étudiants de l’AG demandent à l’équipe de direction de donner des garanties par un accord signé pour pouvoir réoccuper le Patio après la semaine de vacances du 2 au 7 mars. Ils votent le principe d’occuper le bâtiment Le Bel à compter du 2 mars.

III. Autres motions :
1. L’AG appelle tous les enseignants, les doyens et directeurs de composantes à tout mettre en œuvre pour que les étudiants ne subissent pas les conséquences de la grève et de la mobilisation.
2. L’AG mandate 4 membres du personnel pour représenter l’UdS lors de la réunion de la coordination nationale du 6 mars qui se tiendra à Paris 12 Créteil.

Programme provisoire Strasbourg (23-27 février)

Assemblées générales, actions et manifestations du lundi 23 février :
10h00, AG de l’UFR PLISE (Philo-Sciences du Langage, Lettres, Arts) Le Portique, côté campus, salle 412
11h00, 3e Réunion de la coordination inter-composantes/labos/services
* organisation des manifestations, communication personnels/étudiants
* comptes-rendus :
– coordination nationale des universités
– forums
– table ronde sur la formation aux métiers de l’enseignement, la « mastérisation » et l’intégration de l’IUFM  dans l’UDS
• suite du mouvement

Institut Le Bel, Amphi 1
11h00, AG de l’UFR Arts Le Patio, Amphi 1
14h00, Anne Merker (philosophie), cours d’agrégation ouvert à tous : Sophiste Le Portique, côté campus, salle 402
17h00, 1ère séance du Groupe de lecture Germination de l’action collective : Sartre, La Critique de la Raison dialectique  Le Portique, côté campus, 4e étage (PLISE)
Passages sur la fusion et l’organisation des groupes
17h00, Réunion de préparation au Rallye lecture de mercredi Le Portique, côté rue, UFR de Lettres, s. 415 –  (étudiante 3e année Lettres)

Assemblées générales, actions et manifestations du mardi 24 février :
Journée de multiplications des actions en direction du public pour faire connaître les revendications des Universités et des organismes de recherche
10h00, Université Hors les Murs, Librairie Kléber (contact : Jean Sanchez cestchezsanchez@neuf.fr) :  Chantal Cutajar : Maître de Conférences en Droit « Blanches sont les fleurs de l’Éden, Criminalité Globalisée, Blanchiment d’Argent & Paradis Fiscaux »
13h00, AG des étudiants Amphi 1, Le Patio
13h00, Université Hors les Murs, Librairie Kléber : Patrick Werly : Maître de Conférences en Littérature Comparée « Le Carrefour comme Allégorie du Choix (littérature, philosophie, religion) »
15h00, Université Hors les Murs, Librairie Kléber : Jean-Noël Sánchez : Maître de Conférences en Civilisation Hispanique
« In Hoc Signo Vinces, L’Idéologie du Pouvoir dans l’Empire Espagnol des Habsbourg : Europe, Amérique, Asie »
14h, AG des personnels de l’UFR Sciences historiques Palais Universitaire, salle 113
1. Le point sur la situation nationale et CR de la réunion de la coordination nationale de vendredi 20 février  (motions, décisions etc.)
2. Le point sur la situation strasbourgeoise et les projets d’action à venir, le calendrier (vacances, date d’une AG à la rentrée pour faire le point)
3. La question de l’IUFM, bilan des réunions et perspectives
4. Et pour l’avenir : à partir de l’action d’un comité de réflexion sur l’université, mettre en place des réflexions sur le système, la pédagogie, les attentes, qui perdureraient même après les événements.

Assemblées générales, actions et manifestations du mercredi 25 février :
10h00, Université Hors les Murs :  Jean-Paul Meyer : Maître de Conférences en Sciences du Language « Représentations de la deixis dans la bande dessinée »
12h00-16h00, Rallye lecture dans les rues de Strasbourg, organisée par les étudiants de lettres en grève active. Contact :  (étudiante 3e année Lettres) Un stand sera tenu : chacun peut apporter ses livres et prévoir une lecture. Place Kléber, de midi à 16 h
13h00, Université Hors les Murs : Denis Monnerie : Professeur d’Ethnologie « Quelques Facteurs Déterminants dans l’Avenir de la Nouvelle Calédonie.»
14h00 Projection d’une vidéo : La soutenance de thèse de Valérie Pécresse, « Du bricolage à l’université à l’université du bricolage » Pièce de théâtre interprétée par les membres de la communauté universitaire de Grenoble. La projection sera suivie d’un atelier de réflexion sur le tournage d’un film retraçant la mobilisation à Strasbourg : Respectez au moins Goethe ! (Titre provisoire) Palais Universitaire, salle 119
15h30, Université Hors les Murs :  M’hamed Oualdi : ATER en Histoire Moderne « Le Monde Arabe avant les Colonisations Française et Britannique :  Nouvelles Lectures de l’Histoire de la Palestine, Égypte, Tunisie et Algérie »
18h30, Cycle « Représentations de l’histoire au cinéma » projection de Danton, de Andrej Wajda avec Gérard Depardieu (1983)
Séance animée par Nicolas Bourguinat et Alexandre Sumpf Palais Universitaire, salle 119

Assemblées générales, actions et manifestations du jeudi 26 février :
10h00, Université Hors les Murs : Christophe Lebold : Maître de Conférences au département d’Anglais « Moby Dick : Dans le Ventre de l’Oeuvre Mastodonte,  Baleine Blanche, Épistémologie & Impérialisme Américain »
13h00, Université Hors les Murs : Isabelle Reck : Professeur de Littérature Espagnole « Le Théâtre Espagnol du XXe siècle et sa Fascination pour l’Auto Sacramental »
12h00, AG des étudiants et de tous les personnels de l’UFR de Lettres Amphi 6, Le Patio
13h00 AG des personnels administratifs et techniques de l’UDS et des organismes de recherche Lieu à préciser
15 h, Manifestation (dans le cadre de la journée nationale de manifestation) Horaire à préciser (peut-être vendredi), Roselyne Waller, Corinne Grenouillet, Elsa Constantopoulos, « Aragon, le verbe haut : lecture de textes poétiques »
Lieu à préciser (Le Patio ou Le Portique) suivi de : Horaire à préciser, Littérature et engagement : débats enseignants/étudiants
18h00 « L’histoire secrète de L’Archipel du goulag de Soljenitsyne », film-documentaire inédit de Jean Crépu et Nicolas Miletitch. Fondé sur des entretiens avec l’auteur et des témoignages de ceux qui l’ont aidé à publier son livre, ce documentaire montre la situation de l’écrivain soviétique condamné au silence,  et le rôle de Paris comme capitale littéraire et relais de la dissidence. Présenté par Tatiana Victoroff, MCF en littérature comparée Lieu à préciser (Patio)

Assemblées générales, actions et manifestations du vendredi 27 février :
Horaire non précisé – Dans le cadre du cycle “Les Films contre”, projections de films personnels des uns et des autres, suivie de débats
Journée et soirée coordonnées par Vincent Lowy, chercheur en histoire du cinéma et responsable de la filière cinéma, Salle  18 au Portique
10h00, Université Hors les Murs : Nadine Jasmin : Maître de Conférences en Littérature Française « La Plume et la Baguette, Les Contes de Fées de Madame d’Aulnoy »
13h00, Université Hors les Murs : Marie-Jeanne Da Col Richert : Maître de Conférences en Langues Étrangères Appliquées
« La dimension politique de l’intime »
14h45, Université Hors les Murs : Poésie Hors les Murs
Programme Artistique Coordonné par Juliette Meyer, Étudiante en 3ème Année de Licence d’Espagnol
15h15, Université Hors les Murs : Jean-Jacques Schwien : Maître de Conférences en Archéologie Médiévale « La Sorcellerie en Procès au XVIe siècle Ou l’Envers d’une Société en Mutation »

Et pour la suite :
12 mars, 10h, Patrick Werly (Lettres), « Médée au 20e siècle : aspects de l’exclusion » .
18 mars, 10 h, Roland Pfefferkorn, « Rapports de classes / rapports de sexes ».
26 mars, 10 h, Pierre Hartmann (Lettres) et Jacob Rogozinski « Debord et la démocratie-spectacle »

7 motions de Strasbourg (19 février)

Motions votées à l’Assemblée Générale des personnels de l’Université de Strasbourg le 19-02-2009

  • I. Résolution de soutien et de pleine adhésion aux quatre motions votées le 11 février 2009 par la coordination nationale des universités réunie à l’université de Paris 8.
  • II. L’AG soutient et adhère pleinement aux résolutions votées par l’AG des personnels administratifs et techniques le 19 février 2009. Elle affirme notamment que l’enseignement supérieur et la recherche doivent être une réelle priorité de l’Etat, notamment par l’arrêt de toutes les suppressions d’emploi, la restitutions des postes supprimés et le maintien des statuts existants. Elle souligne que l’université ne saurait exister et fonctionner sans ses personnels administratifs et techniques.
  • III.  L’AG appelle les personnels de l’Uds et des organismes de recherche du site de Strasbourg à reconduire la grève active et à l’étendre.
  • IV. L’AG réaffirme, à l’encontre de toute parodie de médiation, son exigence du retrait préalable du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et l’abandon de la réforme de la formation des enseignants ainsi que celle de la réforme des concours.  Nous n’accepterons aucun décret ni aucune réforme qui n’auraient pas été véritablement négociés et qui n’auraient pas l’assentiment de la communauté universitaire.
  • V. L’AG constate que le gouvernement reste sourd aux demandes légitimes de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. En conséquence l’AG de Strasbourg appelle à durcir les formes de contestation et à concevoir  de nouvelles modalités d’actions parmi lesquelles la démission massive des fonctions administratives, le boycott des jurys de bac et la grève administrative des jurys et des examens de la session de printemps.
  • VI. L’AG demande au président de l’UdS de tout mettre en œuvre, dans le respect de la démocratie, pour que la motion du Congrès extraordinaire du 13 février, les motions des autres Conseils et celles des composantes de l’UdS ainsi que les motions des Assemblée Générales soient bien prises en compte et transmises au Ministère de l’Education nationale et au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
  • VII. L’AG décide de mandater quatre membres des personnels pour représenter l’UdS à la quatrième AG de la coordination nationale des universités qui aura lieu le 20 février à Paris 10 Nanterre.

Par ailleurs, voici la MOTION DE L’AG des personnels administratifs et techniques de l’Université de Strasbourg

  • « Nous appelons au respect des principes essentiels du service public universitaire.
  • Nous demandons le maintien des emplois existants et de réelles perspectives de carrière.
  • Nous dénonçons toutes atteintes à nos statuts et notamment la mise en place d’une prime au mérite qui aura des effets dévastateurs.
  • Nous sommes opposés à la contractualisation des emplois.
  • L’Assemblée Générale exige la mise en place rapide à l’Université de Strasbourg de discussions avec les organisations syndicales sur une convention collective des personnels contractuels dont le principe avait été retenu dans la phase de construction de l’Université de Strasbourg.
  • Nous soutenons nos collègues enseignants chercheurs dans leurs revendications.
  • Nous soutenons les étudiants dans leur lutte.

Une autre motion a été votée concernant plus spécifiquement les personnels ITA et les labos

Motion votée par les personnels adm et techn le 19 fév 2009

Motion ITA AG ITA/ATOSS du 19/02 a 12h 30

L’assemblée générale des personnels BIATOSS/ITA de Strasbourg:

  • exige du gouvernement l’arrêt du démantèlement des organismes, de leur trasnformation en agence de moyens et les désassociations arbitraires de laboratoires.
  • soutient le recours intersyndical pour l’annulation des CA du CNRS du 27/11/2008 et de l’INSERM du 4/12/2008
  • soutient l’initiative intersyndicale de l’organisation d’une  assemblée nationale de mobilisation des agents des organismes de recherche en Mars
  • demande à l’Université de Strasbourg conformément à l’esprit du texte de son congrès en date du 13/02/2009 de réintervenir fermement auprès du ministère contre les désassociations de labos strasbourgeois…

Université de Strasbourg: le congrès se prononce à l’unanimité contre les projets de réforme en cours

Metz, Mardi 17 février 2009, 19:44:23
Université de Strasbourg: le congrès se prononce à l’unanimité contre les projets de réforme en cours
Les 130 membres du congrès de l’université de Strasbourg, qui rassemble les représentants des trois conseils et les membres du comité technique paritaire, ont adopté, vendredi 13 février 2009, une motion demandant à Valérie Pécresse « le retrait des projets de textes et décrets affectant la communauté universitaire dans son ensemble« , indique le service communication de l’université. Adoptée à l’unanimité, « cette position exprime la volonté de la communauté universitaire d’impulser une nouvelle dynamique au service de la formation des étudiants, du développement de la recherche et de l’intérêt général ».

STATUT. « Le principe qui doit porter la définition des services et de ses éventuelles modulations est celui de l’égalité fondamentale des missions dans leur dignité et leur complémentarité », observe le congrès de l’UdS, au sujet de la réforme du statut des enseignants-chercheurs. « L’objectif ne sera pas la recherche d’économies budgétaires, mais le développement de la recherche et de l’enseignement au sein de l’université. Les suppressions de postes sont totalement incompatibles avec cet objectif. »
“La modulation des services ne peut pas être imposée », poursuit le congrès. « Elle doit […] procéder de critères objectifs, notamment par une évaluation de toutes les missions et services. Si modulation il doit y avoir, il faut impérativement commencer par fixer un plafond et un plancher pour chaque mission à partir d’un volume d’heures. » Par conséquent, le congrès de l’UdS « exige le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, en préalable de toute négociation« .
RESSOURCES HUMAINES. Au sujet des dotations 2009 le congrès de l’UdS « s’oppose à une utilisation de nouveaux outils de critérisation des moyens dans une logique uniquement comptable, impliquant la suppression d’emplois Biatoss ». L’université strasbourgeoise « s’engage à ne pas s’orienter vers une précarisation de l’emploi des personnels […] et à défendre les statuts de la fonction publique d’État dans l’enseignement supérieur ».
Le congrès estime que « la répartition des moyens pour la formation et la recherche réellement constatée est contradictoire avec les priorités que le ministère fixe aux universités ». Il en appelle à une concertation prenant en compte les spécificités de toutes les composantes (UFR, IUT, écoles).
MASTERISATION. « Sans être hostile au principe de la masterisation » pour les métiers de l’enseignement, le congrès « demande le retrait de ce projet qui précarise les futurs enseignants et dissocie formation à l’enseignement et formation à la recherche ». Refusant d’envoyer ses propositions « sans un nouveau cadrage national », le congrès de l’UdS constate que « l’échéance de la rentrée 2009 est caduque ». “À titre conservatoire », “[il] demande le maintien des concours dans leur forme actuelle ».
RECHERCHE. Le congrès de l’UdS « réfute avec fermeté les propos de stigmatisation [à l’encontre des chercheurs] tenus par le président de la République » dans son discours du 22 janvier  « Les chercheurs sont les premiers à mettre en œuvre une évaluation interne et externe collégiale sans complaisance », est-il souligné dans sa motion.
« La recherche fondamentale est au centre du projet universitaire. Elle vivifie l’enseignement, teste les limites de la connaissance et nourrit toutes les missions de l’université. [De plus], elle contribue de manière essentielle et non directement programmable à l’innovation et aux transferts de savoirs vers la société et l’économie. » Dans ces conditions, le congrès demande « l’arrêt de la déstructuration des organismes de recherche » et « l’arrêt de la diminution des moyens, afin de maintenir la présence de l’université sur tous les champs de la connaissance ». Enfin, il invite le ministère à reprendre le chantier du contrat doctoral, avec « un réel effort en direction des disciplines sous-dotées ».

QUELS MODELES ETRANGERS POUR L’UNIVERSITE FRANÇAISE ?

QUELS MODELES ETRANGERS POUR L’UNIVERSITE FRANÇAISE ?
Forum organisé le mercredi 18 février prochain au Palais universitaire de Strasbourg, salle 119 à 14h30.
Les réformes qui nous sont imposées prétendent se fonder sur certains modèles d’organisation en vigueur dans plusieurs pays étrangers, en particulier dans le monde anglo-saxon. Dans quelle mesure ces modèles, leurs conditions de réalisation et leurs conséquences sont-ils connus de nos gouvernants ? (voir l’article du Monde du 6 février dernier) ; quels en sont réellement les avantages et les inconvénients pratiques ? Telles sont les questions auxquelles le forum entend répondre.
Le forum abordera plusieurs aspects de la question (la liste ci-dessous n’en est pas exhaustive et chacun des intervenants sera sans doute amené à la compléter ou à la traiter en fonction de son expérience).
A) Recrutement des EC
– Recrutement des enseignants-chercheurs (comités ad hoc, commissions diverses, rôle des instances locales, régionales, nationales, rôle du président de l’université, etc.)
– Niveaux de recrutement : existe-t-il une hiérarchie entre les postes ? Assistant, Maître de Conférences, Professeurs (ou statuts équivalents) Les recrutements sur chacun de ces statuts se font-ils à titre provisoire ou définitif ?
B) Evaluation
L’évaluation se fait-elle, dans les deux domaines de la recherche et de l’enseignement par les pairs (comités de spécialistes nationaux, régionaux, locaux), par le président/recteur de l’université, par les étudiants, etc. ?
C) Recherche
– répartition théorique et pratique entre recherche et enseignement
– organisation pratique de la recherche : projets, programme, évaluation des programmes
D) Enseignement
– Organisation des différents cycles
– charge horaire
– public étudiant : nombre par niveau (conséquence d’un concours/examen d’entrée, des frais d’inscription ?)
– longueur et subdivisions de l’année universitaire
E) Condition matérielles et salaire
– Ressources en matériel et en personnel (état des bibliothèques, secrétariat collectif ou personnel, équipement informatique, locaux personnels/collectifs, défraiements)
– Salaire (si souhaité)

Programme de la semaine à l’Université de Strasbourg (16-20 février)

Programme de la semaine à l’Université de Strasbourg
Assemblées générales, actions et manifestations du lundi 16 février :

  • 11h00, 2e Réunion du « collectif inter composantes-labos-services » Amphi Carnot, UFR de Physique, 3 rue de l’Université
  • 13h00, AG des étudiants de l’UDS Amphi 1 du Patio.
  • 13h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber : Michelle Audin : Professeur à l’Institut de Recherche Mathématique Avancée, « La géométrie, comme mesure de la Terre »
  • 15h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Georges Bischoff : Directeur de l’Équipe de Recherche en Sciences Historiques « Miracle à Disneyland: l’huile bouillante et les oubliettes , un tour d’horizon du mythe des châteaux médiévaux dans les dessins et jouets d’enfants »

Assemblées générales, actions et manifestations du mardi 17 février :

  • Journée d’information sur la situation des Universités et de la recherche à destination du grand public : tractage à la gare et devant les écoles, collèges et lycées.
  • 10h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Paul Dumont : Directeur du Département d’Études Turques « Le tropisme européen de la Turquie »
  • 13h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Jacob Rogozinski : Professeur de Philosophie « Pourquoi me persécutes-tu? La conversion de Saint Paul » 15h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  :
  • Thierry Petit : Professeur d’Archéologie « Fouilles au palais d’Amathonte(Chypre): archéologie protohistorique et idéologie contemporaine »
  • 16h45, réunion commune IUFM/Université proposée par l’IUFM concernant les maquettes Site de la Meinau, Amphi du site, 141 avenue de la Meinau. Cette réunion, organisée par F. Werckmeister, est ouverte à tous les personnels concernés par les réforme en cours, Biatos, PEMF comme formateurs associés,  Prag et PRCE comme enseignants chercheurs, etc

Mercredi 18 février :

  • 12h00, AG de l’UFR de Lettres (étudiants et personnels) AMPHI 4 du Patio.
  • 13h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Alexandre Sumpf : Maître de Conférences en Histoire Contemporaine, « Qu’est-ce que le cinéma de propagande? »
  • 14h00, Forum : Quels modèles étrangers pour l’Université française ? Palais Universitaire, salle 119 Avec (à compléter) : Alessandro Arbo, Antoine Consigny (?), Thomas Monikhe, Tatiana Victoroff …
  • 15h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Loup Bernard : Maître de Conférences en Archéologie « Splendeurs et Misères de l’archéologue : le cas d’un oppidum, entre  science et politique marseillaise »

Jeudi 19 février :

  • 10h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  :  Ineke Wallaert : Maître de Conférences d’Anglais au Département de LEA « Du fantastique au gothique, la réécriture de Poe par Baudelaire »
  • 13h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Jean-Jacques Schwien : Maître de Conférences en Archéologie « L’archéologie-bataille ou les traces matérielles de la guerre au Moyen Âge »
  • 15 h00 Manifestation à l’appel du Collectif, de l’intersyndicale et des étudiants Départ place d’Athènes (parvis de la faculté de droit)

Vendredi 20 février

  • 10h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Chantal Cutajar : Maître de Conférences à l’Université de Droit « Le crime au paradis, Réflexions sur la lutte contre la criminalité organisée transnationale par l’éradication des sociétés écran des paradis fiscaux »
  • 13h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : François Bonnarel : Chercheur à l’Observatoire Astronomique « L’observatoire virtuel: Science, Image et Technologie de l’information en Astronomie »
  • 14h00, table-ronde sur la mastérisation avec Michel Denecken, VP de l’UDS Salle Ourisson, Bâtiment Le Bel [sur invitation…]
  • 15h00, Université Hors les murs, Librairie Kléber  : Magdaléna Hadjiisky : Maître de conférences en sciences politiques « Vingt ans après : retour sur la mobilisation de 1989 en Tchécoslovaquie »

Tremblement de terre à Strasbourg

A la demande de l’intersyndicale Agir pour une université démocratique et du collectif de l’appel de Strasbourg, un congrès extraordinaire s’est tenu ce jour. Le débat des quatre conseils a porté sur « la situation dans les universités ». Le vote à l’unanimité de la motion ci-dessous témoigne d’un renversement complet des positions majoritairement pro-réforme et des conseils, et de l’équipe de direction.

Motion du congrès de l’Université de Strasbourg . 13 février 2009
Le Congrès de l’Université de Strasbourg a adopté à l’unanimité le texte suivant :
Le congrès de l’université de Strasbourg demande le retrait des projets de textes et décrets affectant la communauté universitaire dans son ensemble (enseignement supérieur et recherche). Le principe qui doit porter la définition des services et de ses éventuelles modulations est celui de l’égalité fondamentale des missions dans leur dignité et leur complémentarité. L’objectif ne sera pas la recherche d’économies budgétaires, mais le développement de la recherche et de l’enseignement au sein de l’université. Les suppressions de postes sont totalement incompatibles avec cet objectif. Les moyens doivent donner la possibilité de mettre en oeuvre ces mesures avec équité. La modulation des services ne peut pas être imposée. Elle doit, dans le respect des intérêts individuels et collectifs, procéder de critères objectifs notamment par une évaluation de toutes les missions et services. Si modulation il doit y avoir il faut impérativement commencer par fixer un plafond et un plancher pour chaque mission à partir d’un volume d’heures. C’est pourquoi le congrès exige le retrait du projet de décret sur le statut des EC en préalable de toute négociation. Il réaffirme son attachement au statut et à la mission nationaux du CNU.
Le congrès de l’UdS s’oppose à une utilisation de nouveaux outils de critérisation des moyens dans une logique uniquement comptable impliquant la suppression d’emplois biatos. L’UdS s’engage à ne pas s’orienter vers une précarisation de l’emploi des personnels, toutes catégories confondues, et à défendre les statuts de la fonction publique d’État dans l’enseignement supérieur. La répartition des moyens pour la formation et la recherche réellement constatée est contradictoire avec les priorités que le ministère fixe aux universités. Le congrès demande que la critérisation et la répartition des moyens soient revues dans une véritable concertation fondée sur la prise en compte des spécificités de toutes les composantes (UFR, IUT, écoles).
Le projet de réforme de mastérisation de la formation aux métiers de l’enseignement suscite inquiétude et désarroi dans la communauté universitaire tant par la manière dont elle est conduite, que par son contenu. Le congrès, sans être hostile au principe d’une mastérisation, demande le retrait de ce projet qui précarise les futurs enseignants et dissocie formation à l’enseignement et formation à la recherche.
Aucune maquette ne sera remontée dans ces conditions. Le congrès manifeste sa solidarité avec les enseignants de l’IUFM, et affirme son attachement aux concours nationaux et au caractère universitaire de la formation aux métiers de l’enseignement. Il reconnaît la compétence et la légitimité de l’IUFM au sein de la communauté universitaire. La formation des enseignants doit se fonder sur une formation disciplinaire forte cohabitant avec une formation professionnelle incontestée. Le congrès constate que l’échéance de la rentrée 2009 est caduque. Il attire l’attention sur les inquiétudes des étudiants engagés dans la préparation des
concours et refuse l’envoi de propositions sans un nouveau cadrage national.
Aucune réforme ne se fera sans concertation. À titre conservatoire, le congrès demande le maintien des concours dans leur forme actuelle.
La recherche fondamentale est au centre du projet universitaire ; elle vivifie l’enseignement, teste les limites de la connaissance et nourrit toutes les missions de l’université. Cette recherche fondamentale contribue aussi de manière essentielle et non directement programmable à l’innovation et aux transferts de savoirs vers la société et l’économie. Le congrès réfute avec fermeté les propos de stigmatisation tenus par le Président de la République. Les chercheurs sont les premiers à mettre
en oeuvre une évaluation interne et externe collégiale sans complaisance. Le congrès s’inscrit en faux contre la manière dont la situation de la recherche est présentée à l’opinion publique.
Le congrès rappelle son attachement à la notion de service public et à la valeur universelle de la recherche. Il demande l’arrêt de la déstructuration des organismes de recherche, l’arrêt de la diminution des moyens, afin de maintenir la présence de
l’université sur tous les champs de la connaissance.
Le congrès attache une importance particulière à la situation des jeunes chercheurs. Le chantier du contrat doctoral, intéressant dans son principe et sur certaines de ses propositions, doit cependant être repris ; dans cette perspective, un réel effort doit
être fait au niveau national en direction des disciplines sous-dotées.
Le congrès réaffirme la nécessité à la fois de développer la recherche fondamentale et la recherche appliquée au service de l’intérêt général. Sans remettre en cause le principe d’une agence d’évaluation indépendante, le congrès demande la présence
en son sein de membres élus ainsi qu’une amélioration des modalités de fonctionnement.
La position adoptée par le congrès de l’Université de Strasbourg exprime la volonté de la communauté universitaire d’impulser une nouvelle dynamique au service de la formation des étudiants, du développement de la recherche et de l’intérêt général.
S’inscrivant dans le mouvement de mobilisation nationale, le congrès accompagne son rejet des projets de réforme actuel de propositions concrètes dans tous ces domaines. En cette période de crise économique et sociale, l’investissement dans
l’Université avec comme finalités le développement des connaissances et un renforcement de la qualité des formations est l’une des meilleures réponses que l’on puisse apporter au service de l’intérêt général.

Compte-rendu journée de 5 février à Strasbourg

CR de la journée du 5 février à Strasbourg

  • Manifestation de 2000 personnes réunies « place rouge », sur le parvis de la fac de droit. Cortège vers le Palais U aux alentours de 10h. Les manifestants occupent la place Brand et les marches du bâtiment qui est gardé par quelques gros bras de la BAC.
  • A l’intérieur : un grand nombre de collègues a été refoulé (même Catherine Trautmann a eu le plus grand mal à entrer !) : le service de gestion de l’entrée du bâtiment a été visiblement mal organisé puisque des personnes qui ne figuraient pas sur les listes ont pénétré dans l’aula, contrairement à d’autres, inscrites.
  • Pendant le discours d’A. Beretz, plusieurs médias présents se focalisent sur nos discussions et en viennent à interviewer certains d’entre nous. Quelques huées en fin de discours. Certains élus (MM. Riess et Bigot) évoquent les luttes en cours.
  • Pendant le discours de V. Pécresse, plusieurs d’entre nous arborant des gilets fluorescents avec le slogan « Halte au mépris » se placent entre le public et la tribune officielle, en tournant le dos à la ministre pour montrer et leur message et leur désapprobation. A deux reprises, deux sifflets contestateurs interrompent un discours centré sur la seule UdS et la fête inaugurale. Quelques cris appellent au retrait des projets.
  • Pascal Maillard parvient ensuite à se frayer un passage jusqu’au micro (M. Deneken, vice-président de l’UdS et le directeur de cabinet de la ministre tentent de l’en empêcher) pour remettre la pétition de l’Appel de Strasbourg.
  • Pendant le spectacle qui a suivi (la ministre étant déjà partie), une action a été menée par les musiciens (affiches « en grève » sur les pupitres vides d’étudiants refoulés ou boycottant le spectacle) et les danseurs de l’UFR STAPS (en fin de spectacle, ils ont brandi des affiches de protestation).
  • A l’extérieur : pendant les discours officiels, un mouvement de foule en direction de l’entrée du Palais U entraîne une vive et disproportionnée riposte des services d’ordre : les CRS évacuent le perron où quelques étudiants tentaient de s’asseoir à coup de matraque et de gaz lacrymogène (pas de blessé grave). Averti par nos collègues restés dehors, l’un de nous a demandé une intervention du président Beretz et de la ministre pour faire cesser cette réaction très musclée.

Quelques vidéos :

Motion du conseil scientifique de l’univ. de Strasbourg (4 février)

le Conseil Scientifique de l’université de Strasbourg ont voté la motion ci-dessous (4 abs et 1 contre) hier, jeudi 4 février, la veille de la venue de Valérie Pécresse.

« Le conseil scientifique de l’Université de Strasbourg réaffirme son attachement à la création de l’Université de Strasbourg. Il manifeste avec la plus grande fermeté son opposition aux réformes du gouvernement.
Il demande :

  • le retrait du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs
  • le retrait de la réforme de formation et de recrutement des enseignants des premiers et seconds degrés
  • l’arrêt du démantèlement du CNRS, de l’INSERM et des autres EPST
  • l’arrêt des suppressions d’emplois
  • l’arrêt des atteintes aux statuts des BIATOSS.

Ces réformes vont toutes dans le sens d’une remise en cause fondamentale des missions de l’enseignement supérieur et de la recherche et d’un recul de ses moyens financiers et en postes.« 

Pourquoi nous avons décliné l’invitation de Valérie Pécresse à Strasbourg

Communiqué de presse du 5 février 2009, 08h00
A l’occasion de l’inauguration de l’Université de Strasbourg, une entrevue avec Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a été proposée aux organisations syndicales et à des représentants du collectif de l’Appel de Strasbourg.
Nous avons unanimement décliné l’invitation, considérant que depuis des semaines nos points de vue ont été largement exprimés, non seulement par nous-mêmes, mais par toutes les composantes de la communauté universitaire de ce pays. Nos positions sont connues de la ministre, elle n’a jamais voulu les entendre et les prendre en compte.
Aujourd’hui nous sommes face à une crise profonde et générale de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette crise a été déclenchée par les réformes précipitées et non concertées imposées par le gouvernement. Celles-ci ont été ressenties comme autant de provocations par une grande partie de la communauté universitaire car elles sont inadaptées à un exercice de qualité de nos missions. En outre, ces réformes font suite à une stagnation des moyens et un déficit récurrent en postes depuis plusieurs années, ainsi qu’à une dégradation des salaires et des conditions de travail pour tous les personnels, en particulier chez les personnels ingénieurs, techniciens et administratifs.
C’est pourquoi nous lançons un appel solennel au gouvernement pour suspendre toutes les réformes en cours, et pour ouvrir de véritables négociations impliquant la communauté universitaire dans son ensemble.
Nous dénonçons le caractère irresponsable du démantèlement des organismes de recherche et leur retrait des unités mixtes des universités, alors même que des emplois sont supprimés tant dans les organismes que dans les universités.
Nous affirmons notre volonté de participer activement à une réflexion de fond sur le métier d’enseignant et sur le contenu des programmes, impliquant tous les acteurs, avant toute réforme des concours et des formations préparant à ces métiers ; nous
refusons de gaspiller notre temps à construire des maquettes de formations qui n’ont ni sens ni cohérence.
Nous refusons une modification du statut des enseignants-chercheurs qui, sous couvert de prendre enfin en compte nos différentes missions, est imposée sans qu’aucun débat sur l’évaluation et les critères n’ait été mené et sans la moindre garantie quant au maintien du caractère national de ce statut.
Nous rappelons l’importance du maintien des emplois des personnels, ingénieurs, techniciens et administratifs, indispensables aux missions fondamentales de formation et de recherche.
Enfin nous insistons sur la nécessité d’une allocation des moyens suffisante et sur des critères transparents, qui garantisse l’accès à l’enseignement supérieur indépendamment de la catégorie sociale d’origine.


FSU (SNASUB, SNCS, SNESUP), CGT (SES, SNTRS), SGEN-CFDT, UNEF, UNSA (AI, SNPTES), SNPREES-FO, SUD-Education, collectif de l’Appel de Strasbourg.