Lettre ouverte de 130 EC de Paris Ouest

Lettre ouverte de 130 Enseignants-chercheurs de l’Université Paris-Ouest Nanterre,
à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos.
Nanterre, le 12 juin 2009

Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,

Parce que nous sommes des chercheurs et des professeurs responsables, des humanistes, des parents et des citoyens, nous refusons de faire payer à nos étudiants le prix de votre incompétence et de votre despotisme. Nous ferons donc en sorte que, malgré des mois de grèves douloureuses et de perturbations multiples, nos étudiants aient un diplôme de qualité cette année, comme chaque année. Nous avons pris cette décision la mort dans l’âme, sachant que vos médias s’empresseront d’en déduire que nous reculons devant vos menaces insultantes et que « tout rentre dans l’ordre ». Mais nous restons solidaires de nos collègues qui, en divers points du territoire et dans des conditions particulières, ont pu prendre des décisions plus radicales, plus difficiles à tenir, sans doute, mais peut-être plus courageuses que la nôtre, pour vous résister avec plus de fracas. Nous le montrerons en continuant à manifester avec nos étudiants, et en résistant avec force à vos basses manoeuvres politiques. La crise des universités ne fait peut-être que commencer, car votre attitude actuelle qui consiste à imposer des décrets scélérats rejetés par tous, à la veille des vacances, ne fait que renforcer notre défiance à l’égard de votre administration.

Après 8 mois de motions unanimes, de tribunes publiques et de pétitions qui ne nous valurent pas même l’honneur d’une réponse ; après 4 mois de protestation vigoureuse ponctués de grèves diverses, d’actions symboliques et de manifestations rassemblant chaque semaine des dizaines de milliers de personnes dans le respect de l’ordre républicain, nous devons constater que vous avez, en apparence, gagné la bataille sur la question des examens si facile à mettre en musique médiatique. Vous avez eu raison de parier sur notre bonne nature : nous ne sacrifierons pas sur l’autel de vos vanités, l’avenir de nos étudiants.
Vous avez l’impression d’avoir gagné, pour quelques semaines, face au monde du savoir, face à l’innovation, face au dynamisme, face aux plus grands noms des sciences et des sciences humaines françaises qui, chaque jour, portent par leur travail, malgré vous, notre pays au rang des premières puissances culturelles et intellectuelles de la planète — face à tous ceux, prix Nobel compris, dont vous n’avez pas su entendre les appels raisonnables et argumentés. En vous appuyant sur des médias aux ordres, sur des mensonges éhontés, des chiffres ouvertement truqués, des intimidations policières et des lieux communs populistes, vous pouvez donner l’impression d’avoir gagné, pour un temps, mais pour un temps seulement, contre l’Université de la République.

Nous dénonçons la violence de votre gouvernance, qui préfère nous mettre en concurrence pour gérer une pénurie de moyens volontairement entretenue, au lieu de nous aider à unir nos forces dans une dynamique de réformes stimulantes et partagées. Nous dénonçons la violence et la cynique duplicité de vos discours, qui parlent d’ « autonomie » pour décrire la vente à la découpe des universités, de « milliards mis sur la table » pour mieux dissimuler des suppressions de postes, d’ « effort sans précédent » pour masquer le désengagement de l’Etat, la hausse des frais universitaires et l’endettement des étudiants. Nous dénonçons votre plan de destruction massive de l’école publique, laïque et ouverte à tous, que vous attaquez en portant gravement atteinte à la formation des maîtres, et en détruisant des postes indispensables — pour les pourvoir, dans le meilleur des cas, par des vacataires sans formation, voire pour les remplacer par des portiques de sécurité, encore moins coûteux. Dans le même temps, vous confiez des missions de service public à des universités catholiques privées, soumises à l’autorité du Vatican, avec l’espoir qu’elles drainent vers elles, moyennant des droits d’inscription considérables, des étudiants en butte aux pénuries orchestrées de l’université publique.

Alors oui, peut-être plions-nous aujourd’hui, Madame la ministre, Monsieur le ministre, devant tant de mépris pour l’avenir de nos étudiants, devant tant de sourde incompétence.
Mais nous ne rompons pas.

Nous refusons plus que jamais vos « preuves d’amour » qui ne sont que des mots pour couvrir d’un voile blanc le viol en réunion de la Princesse de Clèves et de l’Ecole de la République.
Et nous restons debout, aux côtés de nos étudiants, pour continuer à leur donner le meilleur de nous-mêmes dans les conditions de misère que vous promettez aux universités sous couvert d’illusoires libéralités.
Nous restons debout, aux côtés de nos collègues du secondaire et du primaire qui, comme nous, continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes à tous les enfants de ce pays, malgré le harcèlement moral qu’ils subissent depuis des années.
Nous restons debout, aux côtés de tous les défenseurs des services publics en voie de marchandisation et d’appauvrissement, et aux côtés de tous les citoyens porteurs des valeurs républicaines de solidarité, d’ouverture aux autres, de laïcité, de progrès partagé et d’esprit critique.
Nous restons debout dans la rue, dans les tribunes des journaux, et partout où cela sera nécessaire, pour appeler les Français à prendre conscience du désastre qui se joue aujourd’hui, sous leurs yeux, sans qu’ils n’en sachent rien.
En brisant un à un les liens qui unissent entre eux les Français ; en rompant une à une les amarres de notre histoire et de notre identité ; en privant tant de citoyens du droit à être entendus et du droit à penser différemment les relations humaines, vous n’avez, semble-t-il, qu’une ambition : faire de la rentabilité immédiate et de la concurrence sauvage les seules références morales dignes de respect dans notre société. Cette servilité, ce cynisme et cette étroitesse d’esprit, auront un prix, que vous paierez un jour.

Vous aspirez maintenant, paraît-il, à d’autres fonctions, trouvant dans la fuite vers d’autres ambitions politiciennes et carriéristes, le moyen, croyez-vous, de sortir la tête haute du gâchis monstre dont vous portez l’écrasante responsabilité. Votre bilan est pathétique.
Vous pouvez partir. Nous, nous restons. Vous avez détruit, nous reconstruirons.

Veuillez croire, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, à notre profond respect pour les fonctions que vous exercez.

Liste des signataires :

Verena Aebischer, MCF, psychologie ; Gianni Albergoni, MCF, Sociologie ; Anne-Claude Ambroise-Rendu, MCF, Histoire contemporaine ; Estelle Amy de la Bretèque, ATER, Ethnomusicologie ; Patricia Attigui, Professeur des Universités, Psychologie ; Sylvie Bauer, MCF, Anglais ; Annette Becker, Professeur des Universités, Histoire contemporaine ; Anna Bellavitis, MCF, Histoire moderne ;Cécile Birks, MCF, Anglais ; Hélène Blais, MCF, Histoire contemporaine ; Michel Blanc, MCF, Sociologie ; Chrystèle Blondeau, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Barbara Bonnefoy, MCF, Psychologie ; François Bost, MCF, Géographie ; Myriam Boucharenc, Professeur des Universités, Lettres ; Véronique Boucherat, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Michel Boutillier, Professeur des Universités, Economie bancaire et financière ; Cyrille Bouvet, MCF, Psychologie ; Jean-Albert Bron, PRAG, Arts du spectacle ; Jean-Pierre Bruckert, MCF, Psychologie ; Sylvaine Camelin, MCF, Ethnologie ; Jean-Marc Chamot, MCF, Civilisation américaine ; Jean-Luc Chassel,
MCF, Histoire du droit ; Serge Chauvin, MCF, Etudes anglo-américaines ; Nathalie Cheze, MCF, Mathématiques ; Miguel Chueca, MCF, Langue et civilisation espagnoles ; Céline Clavel, Post-doctorante chargée de cours, Psychologie ; Céline Clément, MCF, Sociologie ; Michèle Cohen-Halimi, MCF, Philosophie ; Franck Collard, Professeur des Universités, Histoire médiévale ; Sylvaine Conord, MCF, Sociologie ; Marcel Cori, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Flore Coulouma, MCF, Anglais ; Laurence Croq, MCF, Histoire moderne ; Bernard Cros, MCF, Civilisation britannique ; Vincent Cuche, ATER, Histoire ancienne ; Frédérique Cuisinier, MCF, Psychologie ; Elizabeth Deniaux, Professeur des Universités, Histoire ancienne ; Henri Desbois, MCF, Géographie ; Marianne Desmets, MCF, Sciences du langage ; Sylvia Dobyinsky, MCF, Mathématiques-Informatique ; Claude Dorey, MCF anglais ; Yvette Dorey, MCF, Psychopathologie ; Aude-Marie Doucet, ATER, Histoire médiévale ; Frédéric Dufaux, MCF, Géographie ; Stéphane Dufoix, MCF, Sociologie ; Jean Duma, Professeur des Universités, Histoire moderne ; Annie Duprat, Professeur des Universités, IUFM Versailles, Responsable agrégation interne d’Histoire et de Géographie à l’Université Paris Ouest Nanterre, Histoire moderne ; Brigitte Dussart, MCF, Sociologie ; Nicole Edelman, MCF, Histoire contemporaine ; Anne Fabre, PRAG, Economie-Gestion ; Alexandra Filhon, MCF, Sociologie ; Fabrice Flahutez, MCF, Histoire de l’art contemporain ; Arnaud Fossier, AMN, Histoire médiévale ; Bernard Friot, Professeur des Universités, Sociologie ; Danièle Frison, Professeur émérite, Anglais ; Marie-Pierre Gervais, Professeur des Universités, Informatique ; Elisabeth Gontier, ATER, Psychopathologie ; Justine Gourbière, Monitrice, Histoire de l’art médiéval ; Maya Gratier, MCF, Psychologie ; Claude Grimal, Professeur des Universités, Littérature américaine ; Jean-Marie Guillaume, I.E.R., Philosophie ; Matthieu Hély, MCF, Sociologie ; Olivier Hochedez, Moniteur, Sociologie ; Nicolas Jonas, ATER, Sociologie ; Sylvain Kahane, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Karine Kray-Baschung, MCF, Sciences du langage ; Emilie Kurdziel, AMN, Histoire médiévale ; Evelyne Labbé, Professeur des Universités, Littérature américaine ; Thierry Labica, MCF, Anglais ; Anne Lacheret, Professeur des Universités, Linguistique ; Frédéric Landy, Professeur des Universités, Géographie ; Frédérique Leblanc, MCF, Sociologie ; Marie Leca-Tsiomis, Professeur des Universités, Littérature française ; Samuel Lepastier, Professeur associé à l’Université Paris Ouest, Psychopathologie ; Claude Leroy, Professeur émérite, Littérature française ; Despina Liolios, MCF, Ethnologie ; Hubert Lisandre, MCF, Psychopathologie ; Julien Magnier, Doctorant, chargé de cours en psychologie ; Aliocha Maldavsky, MCF, Histoire moderne ; Luca Marsi, MCF, Italien ; Christophe Martin, Professeur des Universités, Littérature française du XVIIIe siècle ; Jacques Martineau, MCF, Littérature française ; Corinne Mazé, MCF, Sciences psychologiques ; Caroline Mellet, MCF, Sciences du langage ; Béatrice Ménard, MCF, Littérature latino-américaine ; Vincent Meyzie, MCF, Histoire moderne ; Christophe Mileschi, Professeur des Université, Etudes italiennes ; Virginie Milliot, MCF, Ethnologie ; Laure Moguerou, MCF, Sciences de l’éducation ; Annie Mollié, MCF, Mathématiques et Statistiques ; Jean-Pierre Morelou, MCF, Droit public ; Isabelle Moret-Lespinet, MCF, Histoire contemporaine ; Emmanuelle Mortgat-Longuet, MCF, Littérature française du XVIIe siècle ; Colette Noyau, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Christine Ollivier, MCF, Psychologie ; Florence Paravy, MCF, Lettres modernes ; Nicolas Patin, AMN, Histoire contemporaine ; Christine Pauleau, MCF, Sciences du langage ; Richard Pedot, Professeur des Universités, Littérature anglaise ; Sylvie Pédron Colombani, MCF, Sociologie ; Marie Personnaz, MCF, Psychologie sociale ; Liliane Picciola, Professeur, Littérature française ; Patrick Pion, MCF, Archéologie pré et protohistorique ; Nicolas Prévôt, MCF, Ethnomusicologie ; Pierre Ragon, Professeur des Universités, Histoire moderne ; Véronique Rauline, MCF, Anglais ; Hélène Raymond, Professeur des Universités, Science économique ; François Regourd, MCF, Histoire moderne ; Rosine Réveillé, MCF, Statistiques ; Simone Rinzler, MCF, Anglais ; Nicolas Sallée, Moniteur, Sociologie ; Danielle Schütz, PRAG, Lettres modernes ; Pascal Sebille, MCF, Sociologie ; Gabriel Segré, MCF, Sociologie ; Christine Sellin-Catta, Assistante en Histoire contemporaine ; Alexis Sierra, MCF, Géographie ; Frédérique Sitri, MCF, Sciences du langage ; Amandine Spire, Monitrice, Géographie ; Jean-Fabien Steck, MCF, Géographie ; Anne Steiner, MCF, Sociologie ; Emmanuelle Tixier, MCF, Histoire médiévale ; Anne Trévise, Professeur des Universités, Anglais ; Delphine Tribout, ATER, Sciences du langage ; Laurence Vanoflen, MCF, Littérature du XVIIIe siècle ; Olivier Vecho, MCF, Psychologie ; Sarah de Vogué, MCF, Sciences du langage ; Christophe Voilliot, MCF, Sciences politiques ; Panayota Volti, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Claudine Wolikow, MCF, Histoire moderne.

Le département ethno-préhistoire (Paris X) préconise la neutralisation par dispense du 2nd semestre

Motion du département ethno-préhistoire de Paris X Nanterre, lundi 4 Mai

MOTION DU DÉPARTEMENT D’ETHNOLOGIE

Préoccupés par la question de la validation, les enseignants du département d’ethnologie de l’Université Paris Ouest, Nanterre, se sont  réunis le 4 Mai 2009 pour étudier les différents scénarios possibles à ce jour. Nous nous sommes entendus sur la nécessité d’inscrire la réponse exigée sur la question de la validation dans un cadre national et politique. Malgré les effets d’annonce, le gouvernement n’a pas reculé. L’injonction ministérielle à rattraper les cours est inacceptable. La validation du semestre, à la hauteur de ce qui est normalement attendu, n’est plus possible aujourd’hui, notamment pour les Licences.
Par conséquent, nous décidons d’aller dans le sens de la motion de la Coordination Nationale des Universités du 29 Avril 2009 appelant à ne pas tenir les examens et  préconisons une neutralisation par dispense du second semestre.

Des nouvelles de Nanterre

A Nanterre, les motions pleuvent : grève reconduite en Langues, Philo, Lettres, Arts du Spectacle, Ethnologie. Gros suspense autour de la question des examens…
Attendons des nouvelles de SPSE (Psycho) et Droit.

UFR LCE Paris 10 : « pas de retrait, pas de cours ; pas de cours, pas d’évaluation »

« VALIDATION » : MOTION DE L’AG DE L’UFR LCE

Les enseignants de l’UFR LCE réunis le mardi 28 avril 2009 en Assemblée générale ont discuté longuement de la position du Conseil d’administration du 27 avril concernant la validation du semestre.

Ils s’interrogent sur les arguments avancés pour rejeter la demande de l’Assemblée générale unitaire du 27 de validation automatique du semestre [1] : la menace d’invalidation du Ministère nous semble porter aussi sur les fausses évaluations qui nous sont proposées.

Ils expriment leurs plus vives inquiétudes quant aux réactions que cette position du CA peut provoquer chez les étudiants mobilisés, les divisions qu’elle ne pourra que créer parmi les enseignants et la remise en cause de fait du « principe d’égalité de traitement des étudiants », pourtant invoqué dans la motion votée par le CA.

En ce qui nous concerne, nous refusons de rentrer dans une logique de « sortie de crise » alors qu’aucune de nos revendications n’a été satisfaite.

Nous alertons l’équipe présidentielle sur la nécessité de prendre une position politique claire face à une situation exceptionnelle qui, de fait, rend toute évaluation égalitaire impossible.

Si une menace pèse sur la validation du semestre, la responsabilité en revient exclusivement au gouvernement qui depuis des mois refuse d’entendre les revendications légitimes du monde universitaire.

Nous réaffirmons le principe suivant : « pas de retrait, pas de cours ; pas de cours, pas d’évaluation ».

[1] La proposition également votée dans l’AG, mais minoritaire, d’une validation « arc-en-ciel » (garantie de validation pour tous mais prise en compte des travaux effectués et notes obtenues par certains) a également été rejetée.

L’UFR LL-Phi de Paris X continue la grève active !

L’AG de l’UFR LL-Phi (Lettres (classique et modernes) Linguistique, Philosophie, Arts du Spectacle) de l’U. Paris X, réunie le 27 avril 2009, constatant que le ministère, au mépris total du mouvement des  universités a fait passer en force durant les vacances l’ensemble des  décrets que nous combattons depuis 3 mois :
– vote la contiuation de la grève active,
– appelle à intensifier la mobilisation universitaire
– à participer à la convergence des luttes et à manifester massivement les 28 avril et 1er mai prochains »

Abst : 1 NPPP : 1 Contre : 1 Pour : 115

Motion de l’Assemblée générale des enseignants de l’UFR LCE en grève jusqu’au 4 Mai.

Ci-dessous, la motion votée par l’Assemblée générale des enseignants de l’UFR de Langues et Cultures étrangères de l’Université Paris Ouest Nanterre, réunie mardi 7 avril, de 10h30 à 12h30 :

Motion de l’Assemblée générale des enseignants de l’UFR LCE, mardi 7 avril 2009.

Les enseignants de l’UFR LCE, réunis en Assemblée générale le mardi 7 avril 2009, reprennent à leur compte le mot d’ordre de la 8è Coordination nationale universitaire : pas de reprise des cours sans retrait des réformes contestées.
En conséquence, ils décident :
1)   de revoter la grève jusqu’au lundi 4 mai inclus (54 pour ; 9 abstentions) ;
2) de poursuivre et amplifier le mouvement de suspension de toutes les tâches administratives sine die (56 pour ; 4 abstentions)

Les enseignants constatent que le gouvernement, par son mépris envers le mouvement dans l’Université et la Recherche et son refus d’entendre ses revendications légitimes, porte l’entière responsabilité de la menace de non-validation du semestre. Ils veilleront à ce que les étudiants ne soient pas pénalisés par l’attitude intransigeante et irresponsable des ministres et à ce que soit respecté le principe d’égalité de traitement de tous les étudiants (61 pour ; 2 abstentions).

Les activités du conseil de l’UFR LCE sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Nous,  soussignés les membres du Conseil de l’UFR LCE  réunis le 3 avril 2009, nous associons au mouvement de lutte qui s’oppose aux réformes Darcos et Pécresse en l’état.
Nous estimons que la suspension collective des responsabilités administratives permet d’exprimer cette opposition.
C’est pourquoi, en tant qu’élus au conseil d’UFR, nous avons décidé de ne plus siéger collectivement.. Nous demandons à la directrice de l’UFR de porter à la connaissance de la Présidence la suspension de nos responsabilités administratives.

Motion mise au vote: 5 voix contre 20 voix pour
Les activités du conseil de l’UFR LCE sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Modulation de service et « enseignement punition » : c’est parti à Paris 10.

De: C. Marchowsky-Dupuis <marchodupuis@u-paris10.fr>
> Objet: Fw : Athéna
> À: directeursUFR-paris 10 <directeursUFR-paris10@u-paris10.fr>

Note de service
à
MMes et MM.les directrices et directeurs d’UFR et de services
pour diffusion à
Mmes et MM. les enseignants-chercheurs

Le projet de décret portant réforme du statut des enseignants chercheurs implique l’appréciation des travaux de recherche.
J’ai le plaisir de vous informer que cette évaluation sera le cas échéant possible grâce au logiciel « Athéna » qui sera mis à votre disposition dans les semaines à venir.
Il suffira désormais d’utiliser le logiciel lorsque vous procéderez à la rédaction de vos projets de publications.
Ce logiciel permettra de prendre en compte l’avancement de vos travaux, hebdomadairement, mensuellement et à tout moment sur demande des autorités universitaires ou de tutelle. Il autorisera une prise en compte de la constance des recherches, de leur volume et de leur originalité (le plagiat étant détecté comme il l’est pour les étudiants).
Il permettra à tous, notamment à la présidence, d’obtenir une évaluation objective de la recherche de chacun selon une échelle de 1 à 5.  Et facilitera la définition corrélative des charges d’enseignement. Le 5 permettant de maintenir le service d’enseignement à 192 HTD, le 4 impliquant une augmentation dudit service de 20 % et ainsi de suite.
Les résultats de chacun seront en consultation permanente sur le site services.ens-cherch@u-paris10.fr
Dans le cas où les cours et TD disponibles ne permettraient pas de satisfaire les obligations de service au delà du plancher des 192 HTD le projet de  circulaire ne prévoit, en l’état, la délivrance d’aucun ordre de reversement. Afin d’éviter des éventuelles mauvaises surprises, certaines universités se sont engagées à procurer aux enseignants-chercheurs concernés un complément de service.
Soit dans les séances de révisions qui seront organisées pour les étudiants entre la première et la deuxième session d’examens. Soit en cours d’année, dans l’encadrement ou la substitution des étudiants affectés aux diverses tâches à eux offertes par l’université (monitorat, confection de fiches de travaux dirigés, travaux de bibliothèque, etc.).
Une consultation du CTP et des directeurs d’UFR sera organisée sur ce point.
Par ailleurs, chaque enseignant-chercheur pourra bénéficier d’une formation pour le chargement et l’utilisation (très simples) du logiciel.
Pr  C. Marchowsky-Dupuis. Vice-présidente déléguée. Chargée de l’évaluation

=========================

Fort heureusement, le Pr  C. Marchowsky-Dupuis n’existe pas. Pas davantage qu’il n’existe à Paris 10 de « Vice-présidente déléguée chargée de l’évaluation ». Universitesenlutte vous souhaite un joyeux premier avril. Continuons de lutter pour éviter que demain, la fiction humoristique ne devienne notre triste réalité.

Tonnerre de Brest ! Cinq présidents d’université appellent à la poursuite du mouvement !

Tonnerre de Brest !

La Conférence des Présidents d’Université (CPU) tient depuis le mercredi 25 mars son colloque annuel, à Brest. Pendant ce temps, nos ministres de tutelle maintiennent le cap des réformes que la communauté universitaire, après huit semaines de mobilisation, continue massivement à rejeter. Pendant que les présidents réunis à Brest appellent clairement les universitaires à rentrer dans le rang au prétexte que leurs principales revendications auraient été satisfaites, nos universités voient dans les faits le mouvement en cours se poursuivre, voire s’amplifier, avec une détermination et une inventivité étonnantes. Nous, présidents d’université responsables, avions hésité à participer à ce colloque brestois de la CPU que nous jugions pour le moins inopportun… et qui ressemble ces jours-ci  à une fuite à Versailles !

Le dernier communiqué de la CPU, ainsi que les conditions dans lesquelles se tient son colloque, justifient amplement nos préventions. En capitaines de navires qui traversent une tempête comme l’université n’en a pas connue depuis 1968, nous considérons que notre devoir est de rester sur le pont, solidaires de nos collègues enseignants-chercheurs et personnels administratifs, solidaires de nos étudiants.

Cet « Appel de Brest » lancé mercredi par la CPU invitant unanimement à la reprise des cours et de l’organisation des examens, sonne comme une réponse à «l’Appel de la Sorbonne» que nous avions lancé le 9 février, par lequel nous appelions les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à «retirer tous les projets de réformes controversés» et à organiser une véritable concertation pour construire sur de meilleures bases l’avenir de nos institutions universitaires. Ce communiqué n’a donc été voté qu’à l’unanimité des présidents présents à Brest et n’exprime donc nullement une position unanime de l’ensemble des présidents d’université.

Notre sens de la responsabilité nous conduit également à regarder les circonstances avec les yeux de l’honnêteté, à dénoncer le fait que nos ministres n’ont toujours pas pris la mesure de la situation, à regretter l’étrange surdité de certains collègues qui depuis le phare de Brest croient observer que le «champ de la concertation» a réellement été ouvert et qu’il convient donc que les universités reprennent leur activité normale… Fermez le ban !

Pour ce qui nous concerne, nous constatons que la réforme dite de la «mastérisation» reste confuse dans l’organisation qu’elle propose pour les concours de recrutement et que ce projet est maintenu dans des termes et des principes que nous continuons à rejeter comme nocifs tant à la qualité qu’à la cohérence de la formation des enseignants des premier et second degrés. Les dernières propositions du ministère génèrent une confusion pointée par tous les acteurs de la formation des enseignants en prétendant échanger un recul dans la mise en place des nouveaux concours contre une mise en place immédiate des nouvelles formations. C’est là une manœuvre pour faire entériner à l’avance tout le processus combattu par la majorité de la communauté universitaire. La seule solution simple et claire est de proroger le dispositif actuel dans sa totalité, pour un an (y compris l’année de formation en alternance). Nous constatons aussi que l’augmentation des moyens promise par les pouvoirs publics ne s’est jusqu’à présent traduite que par le travestissement des dotations budgétaires de l’Etat (qui font en réalité apparaître une baisse sensible de nos moyens) et que les suppressions de postes pour l’année 2009 sont toujours maintenues.

Nous constatons encore que la réforme du statut des enseignants-chercheurs, loin de satisfaire les attentes des personnels concernés, continue d’aggraver les contradictions de la loi LRU. Inscrite dans la dernière version du projet de décret, la possibilité pour les enseignants-chercheurs de choisir librement l’établissement dans lequel ils souhaitent effectuer leurs activités de recherche empêchera les acteurs de l’université de conduire efficacement la politique scientifique de leurs établissements, telle que la loi LRU pourtant les invite à la construire de manière autonome. Et c’est encore la concurrence entre universités qui sera ainsi exacerbée. Cette nouvelle version d’un décret que la ministre ne finit pas de réécrire, est proprement irréaliste en ce qu’il hypothèquerait tout recrutement sur les bases d’un profil de recherche correspondant à la politique scientifique de l’établissement.

Notre sens des responsabilités nous appelle, enfin, à garantir la qualité des diplômes de l’année 2009. Nos universités ont acquis depuis longtemps une expérience en matière d’aménagement des modalités de validation des cursus en période de grève, et nous n’avons pas besoin d’injonctions pour prendre les mesures qui conviennent à la situation. La fébrilité manifeste de certains, qui les conduit, face aux revendications des étudiants, à préférer à l’échange d’arguments, celui de gestes violents, dans des altercations confuses, ne les qualifie pas pour donner des leçons de responsabilité. Il est plus que temps de négocier sérieusement en acceptant de traiter globalement une crise qui est globale, ce qui suppose d’abord de retirer, comme nous le demandons depuis plusieurs semaines, les projets de réforme controversés. Cette crise aurait pu être évitée et réglée en quinze jours au mois de janvier : poursuivons tous la mobilisation pour que cette crise ne pourrisse pas davantage l’année universitaire.

  • Pascal BINCZAK, Président de l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
  • Bernadette MADEUF, Présidente de l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
  • Georges MOLINIE, Président de l’université Paris IV La Sorbonne
  • Philippe ROLLET, Président de l’université Lille I
  • Anne FRAISSE, Présidente de l’université Montpellier 3 Paul Valéry

(Source : le blog de Sylvestre Huet. D’autres présidents d’universités devraient incessamment rejoindre les signataires de cet appel. Ce billet sera mis à jour au fur et à mesure)


Le printemps des colères, Jeudi 26 Mars à Nanterre

LE PRINTEMPS DES COLERES : EPISODE I
L’Université de Paris X
Nanterre en lutte invite :
– les enseignant(e)s-chercheur(e)s, les chercheur(e)s, les étudiant(e)s, les personnels BIATOSS, les personnels des IUFM… mobilisé(e)s
– les acteurs et actrices des mouvements sociaux qui s’opposent au démantèlement des services publics et aux atteintes aux libertés :
à venir échanger et débattre,
à poursuivre ensemble la construction de l’expression convergente de notre résistance,
mais aussi à manger, chanter et rire sur le campus de Nanterre
JEUDI 26 MARS 2009, de 10h à 15h
Halls des bâtiments A et B

Au programme :
10h – 12h : onze tables-rondes simultanées de conférences et débats
12h-13h : meeting, avec la participation des acteurs et actrices des mobilisations sociales en cours (universités, cnrs, poste, école, fonction publique)
13h : grand pique-nique et « ambiance guinguette », avec Riton la manivelle et son orgue de barbarie
QUE CHACUN AMENE NOURRITURE ET BOISSONS A PARTAGER !
Puis départ collectif pour l’action des facultés parisiennes
PROGRAMME DES TABLES-RONDES
– Table-ronde n°1 : Quelles réponses à la contestation des projets de réforme de l’Université et de la Recherche ?
Coordination : Christine Sellin-Catta et Emmanuelle Tixier (Département d’Histoire, UPX) Donna Kesselman (Département d’Anglais, UPX)
– Table-ronde n°2 : La masterisation ou la mise en péril de l’enseignement secondaire public
Coordination : Anne Trevise, Claude Dorey, Bernard Cros (Département d’Anglais, UPX), Liliane Picciola (Département de Lettres, UPX)
– Table-ronde n°3 : La situation des personnels BIATOSS : en quoi sont-ils concernés par la LRU ? Quelles revendications ?
Coordination : Intersyndicale BIATOSS de Paris X.
– Table-ronde n°4 : Faire une thèse aujourd’hui, mission impossible ?
Coordination : Collectif des doctorants de Paris X Nanterre,
– Table-ronde n°5: Etre étudiant(e) aujourd’hui: précarité, pauvreté, parcours du combattant…
Coordination : Etudiant(e)s mobilisé(e)s de Nanterre
– Table-ronde n°6 : Les atteintes aux libertés publiques
Coordination : Odile Roy (UFR de Droit, UPX), avec la participation de Sylviane Delzongle Arzel (UFR de Droit, UPX)
– Table-ronde n°7 : Les enjeux de la Culture
Coordination : Jean-Albert Bron (Département Arts et Spectacles, UPX), avec la participation de Frédérique Leblanc (IUT Métiers du Livre), J. Martineau (Département de Lettres, UPX), Sabine Le Blanc (Département d’Histoire de l’Art, UPX).
– Table-ronde n°8 : Les droits des femmes en danger, l’égalité dans l’impasse ?
Coordination : Sabine Fortino, Céline Clément (Département de Sociologie, UPX), avec la participation du MFPF 93, Efigies, Etudions Gayment, SUD-étudiant et CNT.
-Table-ronde n°9 : Justice et injustices environnementales et sociales,  crise écologique, « développement durable »… au sud  et au nord : des questions urgentes pour tous ?
Coordination : Frédéric Landy, Monique Poulot, Chloé Buire et Frédéric Dufaux (Département de Géographie, UPX), Jean Gardin (Paris I)
– Table-ronde n°10 : Crise économique, réponses à la crises : la relance en question
Coordination : Thierry Labica (Département d’Anglais, UPX), avec la participation de postiers du 92 en grève, de cheminots, salariés de Renault Flins…
– Table-ronde n°11 : Vers une gestion libérale, autoritaire et sécuritaire de la santé mentale, de la psychiatrie et de la souffrance au travail.
Coordination : Patricia Attigui, Cyrille Bouvet (UFR SPSE UPX), avec la participation de Laurence Croix, Samuel Lepastier,  Elisabeth Gontier (UFR SPSE, UPX),  (MC SPSE), Dario Morales (SMPR Santé / Sainte),  Brigitte Tarrière  (MGEN).
– Table-ronde n°12 : l’Education en danger : réforme Darcos des programmes scolaires, menaces sur l’école maternelle et sur l’éducation « informelle »…
Coordination : Sarah Devogue (Département de Sciences de l’éducation) et Sylvain Gavroy (étudiant en Sociologie, membre de l’association « Aroeven »)

Et la lutte continue à jeudi à 15h, en D1, avec la « Mobilisation par la musique » (ouvert à tous). Coordination : Estelle Amy, Aurélie Helmlinger, Nicolas Prévôt (Département d’ethnomusicologie)

Les tables de Nanterre

la Présidente de l’université Paris Ouest Nanterre écrit au Premier Ministre

Veuillez trouver ci-dessous la lettre que la Présidente de l’université a adressée au Premier Ministre à la date du 23 mars 2009.

Nanterre, le 23 mars 2009
La Présidente,
À
Monsieur le Premier Ministre

Monsieur le Premier Ministre,
Que l’Université française ait besoin d’un nouvel élan est aujourd’hui une idée largement admise. Je peux vous assurer qu’elle est amplement partagée par la communauté universitaire. Depuis son installation, votre gouvernement s’emploie activement à engager des réformes cohérentes avec la logique politique qui est la vôtre. Aujourd’hui cependant, il faut me semble-t-il se rendre à l’évidence : malgré ce que Madame la Ministre et vous-même dans vos propres déclarations avez présenté comme des ouvertures, ces réformes sont quasi unanimement rejetées. Les tensions s’exacerbent, chacun peut le constater. Je tiens, en tant que présidente d’université, à vous faire part des très vives inquiétudes qui sont les miennes.
Faute de réponse appropriée, les différents mouvements de protestation se radicalisent. L’absence de prise en compte de leurs revendications et la poursuite de ces mouvements, en mettant en péril le second semestre d’enseignement, déconsidèrent le projet de réforme, qui ne peut plus prétendre oeuvrer pour le bien de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Je vois (qui ne le verrait pas) s’accumuler dans les semaines qui viennent de très grandes difficultés. L’Université peut-elle être mise en mouvement pour affronter l’avenir ? Oui, j’en suis certaine. Face à l’évolution du monde universitaire au plan international, il faut agir et mobiliser l’ensemble de la communauté universitaire. De plus, nombre de solutions aux difficultés économiques et sociales de la période passent par une nouvelle intelligence collective de notre société. Dans cette construction, les universitaires et les chercheurs, avec bien d’autres, dont les travailleurs intellectuels de demain que sont nos étudiants, doivent jouer un rôle irremplaçable dans les réflexions de fond qui restent à mener. Pour mobiliser de manière constructive la communauté universitaire et la richesse de réflexion et de propositions qu’elle représente, deux conditions me paraissent devoir être réunies :

  • – rétablir un climat de travail serein en suspendant, sans équivoque, la mise en oeuvre des hypothèses de changement qui ont prévalu jusqu’ici ;
  • – faire appel aux forces vives de l’Université pour construire avec elles, et tous ses partenaires, dans le respect et le dialogue, une nouvelle dynamique à la hauteur des enjeux.

Souhaiter une Université mobilisant toutes ses forces pour explorer avec audace des chemins nouveaux, passe par une confiance renouvelée et la reconnaissance de l’indépendance et de l’autonomie réelle de la communauté universitaire. Ces deux dimensions sont indispensables pour reconstruire un partenariat fortement mis à mal par des réformes si mal engagées.
Monsieur le Premier Ministre, la situation telle que je la perçois est grave et dans les universités l’horizon proche est lourd de menaces. Je suis persuadée que vous saurez rétablir les conditions minimales du dialogue républicain.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma plus haute considération.
Bernadette MADEUF
N.B. : face à l’inquiétude de la communauté universitaire, je l’informe de cette démarche.

UFR droit-sciences politiques à Paris X revote la grève (16 Mars)

l’UFR droit-sciences politiques à Paris X, qui était la seule à avoir suspendu la grève 15 jours, l’a revotée lundi 16 mars.

Qu’attendez-vous Madame la ministre ?!

(lien vers la pétition en ligne)

Madame la Ministre,

Qu’attendez-vous ?
Depuis cinq semaines les universités françaises sont en grève, et de plus en plus nombreuses sont les universités bloquées. Chaque semaine les manifestations ne désemplissent pas. Cela fait des mois que la totalité (ou presque) de la communauté universitaire exprime son rejet des réformes que vous voulez imposer et des pseudo accords et des pseudo négociations que vous médiatisez à outrance. L’absence de prise en compte par vous-même de la légitimité de ce mécontentement quasi unanime et global, votre stratégie de la division, du découragement et de la désinformation ne font qu’exacerber la colère et accroître l’amertume et la défiance à votre égard.
Qu’attendez-vous ?
Que la tension soit à son comble et que des dérapages surviennent de plus en plus nombreux ? Qu’il y ait des dégradations, des blessés, si ce n’est pire ? Que ce semestre universitaire soit encore plus gâché qu’il ne l’est ? Que la communauté universitaire finisse par se déchirer ? C’est vous qui portez la responsabilité de ce chaos grandissant et des risques graves qui l’accompagnent, car c’est vous qui voulez imposer dans la précipitation des réformes inadaptées et rejetées à la quasi unanimité par les universitaires, quelles que soient leurs sensibilités politiques. Ce faisant, vous ne respectez même plus les principes démocratiques : l’immense majorité refuse vos réformes !
Qu’attendez-vous ?
Que la communauté universitaire (pourtant habituée à se réformer) soit tellement exaspérée par votre refus de réelle négociation que toute réforme ultérieure soit compromise ? Car l’université est réformable : n’avons-nous pas appliqué la réforme « LMD » il y a trois ans, puis, cette année, sans même que ses effets soient évalués par le ministère, la réforme du LMD ? Ne nous sommes-nous pas très vite (trop ?) engagés dans la mastérisation de la formation des enseignants du 1er et du 2nd degré malgré un manque incroyable d’informations (sur les concours par exemple), des inquiétudes sans réponse (sur les stages, les rémunérations…) et des délais incroyablement courts ? N’avons nous pas œuvré dés la rentrée 2008 à l’application du plan réussite en licence – dont les moyens promis sont d’ailleurs fondus dans les budgets globaux contrairement à vos engagements – ? N’avons-nous pas accepté – et ce fut probablement une erreur vu la situation actuelle – la loi LRU réformant en profondeur les universités ? N’y a-t-il pas eu 100 propositions émanant des Etats généraux de la recherche en 2004 dont vos réformes ne tiennent aucun compte ? Ne gâchez pas ce potentiel de changement ! Il faut maintenant ouvrir de véritables négociations avec toute la communauté universitaire (et pas seulement avec quelques syndicats non représentatifs de l’ensemble de la communauté universitaire) pour construire ensemble de véritables réformes adaptées à une Université publique moderne, ce qu’attendent depuis trop longtemps les universitaires et plus largement vos concitoyens.
Pourquoi attendez-vous ?
Ne voyez-vous pas que dans le contexte de baisse des budgets que vous tentez de faire passer pour une hausse, et de baisse des effectifs d’enseignants chercheur et de personnels BIATOSS en 2009, vos réformes ne seraient même pas applicables faute de moyens nécessaires ? Comment envisager par exemple l’équivalence TP=TD et des modulations des services à la baisse qui imposent des postes supplémentaires alors même que nos postes et nos moyens, déjà insuffisants, vont encore diminuer dès cette année ? Et comment vos réformes pourraient-elles être appliquées dans un tel contexte de rejet par les universitaires ? Pourquoi dans ces conditions persister dans la voie de l’autoritarisme masqué (imposer en faisant semblant de négocier) ?
La seule voie raisonnable est de réformer l’université avec les universitaires et non contre eux. Retirez vos projets et ouvrez de vraies négociations, non pas sur tel ou tel aspect de notre statut, mais sur l’université publique, ses missions, son organisation, ses moyens et son avenir. Nous n’avons pas besoin d’amour Madame la Ministre, nous avons besoin de réformes ambitieuses portées par une communauté universitaire respectée et au service de la jeunesse de notre pays.

Depuis longtemps l’attachement fort que nous portons à nos missions de service public nous encourage à supporter la faiblesse chronique de nos salaires à laquelle s’ajoutent les centaines d’heures de travail non comptabilisées dans nos services chaque année et dédiées au bon fonctionnement de nos universités, à supporter que ce soit en partie à nos frais que nous travaillons chaque jour, tant pour l’enseignement que pour la recherche, faute de locaux et de budget de fonctionnement dignes de ce nom ; à supporter les conditions d’études très difficiles de nos étudiants dont la majorité travaille pour payer ses études ; à supporter la précarité galopante de nos collègues BIATOSS. Faudra-t-il encore longtemps que nous supportions ce manque de moyens indigne d’un pays comme la France pour les universités et pour la recherche ? D’évidence, vos projets de réforme et les restrictions qui les accompagnent vont aggraver encore plus cette situation !

Madame la Ministre nous nous passerions d’excuses publiques pour la façon dont nous avons été honteusement traités par le Président de la République le 22 janvier 2009 et nous trouverions sûrement le moyen de supporter le mépris, exprimé publiquement par certains de ceux qui aujourd’hui nous dirigent, de la pensée, de la culture et de la science qui participent pourtant de la grandeur de l’humanité, nous supporterions tout cela si nous avions l’espoir qu’enfin la communauté universitaire soit associée en toute sincérité, à la construction des réformes qui la concernent. Ne brisez plus cet espoir. Arrêtez le gâchis en cours, n’attendez plus ! Retirez vos réformes et prenez le temps (votre ministère en a les moyens) de créer une véritable concertation avec l’ensemble des représentants de la communauté universitaire française.

50 enseignants chercheurs de l’université Paris Ouest – Nanterre la Défense qui croient à l’université publique française : Véréna Aebischer, Patricia Attigui, Nathalie Béguin, Eric Boeda, Barbara Bonnefoy, Dalila Bovet, Cyrille Bouvet, Jean-Pierre Bruckert, Nathalie Camart, Véronique Champeil-Desplats, Peggy Chekroun, Franck Collard, Frédérique Cuisinier, Marianne Desmets, Sarah Devogue, Yvette Dorey, Olivier Douville, Frédéric Dufaux, Géraldine Espiau, Dominique Fablet, Damien Fouques, Maya Gratier, Marie-Anne Hugon, Michel Imberty, Sylvain Kahane, Jean-Baptiste Legal, Cendrine Marro, Pascal Mallet, Corinne Maze, Jean-Luc Mogenet, Laure Moguerou, Laurent Nagle, Ahogni N’gbala, Valérie Nicolas-Dherbécourt, Colette Noyau, Christian Lazzeri, Samuel Lepastier, Hubert Lissandre, Marie-Louise Le Rouzo, James McCabe, François Metayer, Christine Pauleau, Nicolas Prevost, Liliane Rioux, Lucia Romo, Christine Sanguin-Bruckert, Marie-Adeline Schmelck , Olivier Vecho, Berta Vega Fernandez, Jean-François Verlhiac.

Actu : enterrement de Nanterre

Cent cinquante étudiants de l’université Paris-X Nanterre ont rajouté, mardi 17 février, une nouvelle revendication originale aux mots d’ordre du mouvement de protestation dans les universités : le maintien du précédent nom de leur établissement, qui s’appelle désormais Paris-Ouest Nanterre-La Défense. Ces étudiants rejettent l’association entre leur établissement et le quartier d’affaires voisin, temple d’un capitalisme honni.
Environ 150 personnes ont donc enterré symboliquement, mardi, leur université. Un étudiant non syndiqué, a prononcé l’oraison funèbre sur le parvis de La Défense. Le cortège s’est ensuite ébranlé, portant un cercueil à bout de bras, dans les galeries commerciales du quartier au son d’une marche funèbre, jouée au tambour et à la trompette. Le mouvement s’affirme ‘spontané’, et une majorité d’étudiants n’appartient à aucune organisation, même s’ils s’affirment proches de la Coordination étudiante.
Les manifestants ont également défendu des revendications plus classiques : contre la mastérisation des concours enseignants, contre le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, contre les suppressions de postes ou pour l’abrogation de la loi Libertés et responsabilités des universités (LRU). A Nanterre, la grève est dite ‘active’ : les enseignants accueillent les étudiants dans les amphis pour débattre des motifs de la protestation en cours.

« L’UMR 7055 en lutte »

« L’UMR 7055 en lutte »
UMR 7055 CNRS et Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense MAE Nanterre Laboratoire « Préhistoire et Technologie » section 31 du Comité National, Dept SHS Les membres de l’UMR 7055, dans leur quasi-totalité, ont pu examiner la déclaration
avancée par le C3N dans son appel du 9 décembre 2008.
La somme de leurs avis individuels fait apparaître une quasi-unanimité pour s’associer à cette déclaration (10 oui, 1 abstention).
L’avis global de notre laboratoire est donc très clairement positif, en soutien de la déclaration du C3N.
A la position de nos collègues de l’UMR ArScAn (Archéologies et Sciences de l’Antiquité) que nous partageons pour l’essentiel, nous ajoutons notre opposition à toute atteinte aux principes de libertés académiques et de fonctionnement collégial,
sans lesquels l’enseignement supérieur et la recherche fondamentale ne peuvent fonctionner sainement, c’est à dire fonctionner tout court.
Par ailleurs, nous constatons et réprouvons la « détitularisation » amorcée et promise des métiers de la recherche, sinon d’une part de l’enseignement supérieur, en particulier par la baisse drastique des postes ouverts au CNRS dans nos disciplines.
Pour la section 31, le simple renouvellement démographique impliquerait 8 entrants par an : mis à part les postes EDD, les postes SHS sont passés de 5 en 2006 et 2007 à 4 en 2008 et 2,5 cette année !
Présentée comme compensant cet effondrement, la précarisation de jeunes docteurs sur des CDD « post-doc » ou ANR (6500 sur l ‘ensemble des programmes ANR !) est une mesure de court terme dont les effets pervers sont inéluctables : après 1, 2, 3
CDD, la grande majorité de ces chercheurs seront « remerciés », autour de leurs 40 ans, pour laisser place à de plus jeunes qui connaîtront bientôt le même sort.
La position du gouvernement actuel, telle que nous la révèle sans ambages Nicolas Sarkozi, est une position profondément idéologique. Elle vise à déstabiliser des corporations considérées comme « de gauche » tout en les étranglant, à appliquer
de force les principes les plus « libéraux » de mise en concurrence et de menace de sanction sur chaque individu. Elle est aussi grossièrement ignorante des modes de fonctionnement des communautés scientifiques, comme des conséquences à terme
de cette politique sur notre fonction sociale.
Elle atteint de fait un niveau démagogique sans précédent dans le dénigrement des métiers et des corps sociaux les uns envers les autres, dont l’effet est délétère sur la cohésion de l’ensemble de notre société. Nous demandons l‘arrêt de ces réformes autoritaires et inconsidérées : si des adaptations peuvent être les bienvenues, et même souhaitables, elles doivent être élaborées dans le consensus du fonctionnement collégial, et respectueuses des libertés académiques.
Sur ces principes, l’UMR 7055 se déclare « en lutte » contre les réformes du gouvernement actuel.
le 12 février 2009

Motion Paris Ouest Nanterre La Défense (9 février)

Motion présentée par l’association étudiante Cultur’PX et votée par le CA extraordinaire du 09/02/2009 de l’univeristé Paris Ouest Nanterre la Défense. Elle constitue l’une des deux motions votées lors de ce CA extraordinaire. La seconde étant une motion intersyndicale.
Motion votée par le CA extraordinaire de l’université Paris Ouest Nanterre la Défense le 09/02/2009
Ainsi que l’avait préssenti la communauté étudiante l’année dernière, les répercussions de la loi sur l’Autonomie des Universités s’avèrent dramatiques pour la communauté universitaire dans son ensemble, et particulièrement pour celle de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense.
Nombre d’universités ont vu leur budget réel diminuer de manière substantielle en dépit des affirmations contraires émanant du ministère. A échelle locale, Nanterre aura bien des difficultés à pallier l’amputation de plus de 10% de sa masse budgétaire et au plafonnement de sa DGF, compte tenu de ses nouvelles charges.
La mise à mort du service public de qualité qu’offrait jusqu’alors les universités françaises ne saurait épargner aucun de ses acteurs. C’est pourquoi le mouvement de protestation légitime des enseignants chercheurs contre la réforme de leur statut doit impérativement s’accompagner de mots d’ordre unitaires rassemblant toute la communauté universitaire.
Nous ne pouvons que protester vigoureusement contre la menace faite à notre bon fonctionnement, lorsque par le chantage, on nous incite à supprimer des postes dont, au su de tous, nous manquons déjà cruellement. Les emplois de personnels BIATOS, comme ceux des enseignants et des enseignants chercheurs, doivent être protégés et pérennisés.
De même nous nous devons de refuser le Contrat Doctoral Unique et de ce fait ne pas laisser cette catégorie de travailleurs en proie à une concurrence accrue et à la précarité, fruits de l’économie de marché, qui ne conviennent pas du tout à la bonne marche de leur travaux.
Enfin, nous ne pouvons que continuer de protester contre l’instrumentalisation, faite par le gouvernement, de la misère que connaît une grande partie des étudiants pour imposer leurs réformes et leurs plans. L’échec scolaire et l’absentéisme importants constatés à l’université ne sauraient incomber à celle-ci, mais bien à la situation économique et sociale de la France, qui n’as pas attendu la crise pour être affligeante.
Il est nécessaire que le gouvernement cesse de faire payer à l’université les conséquences d’une situation dont elle n’est pas responsable et de sacrifier le savoir sur l’autel de la rentabilité. Car il est fort hypocrite de sa part de s’emparer du douloureux sujet de la condition étudiante pour faire passer des lois qui à terme, réduiront les chances des plus défavorisés d’accéder à des études supérieures. Le fait que la moitié des étudiants des universités soient obligés de travailler pour vivre et financer leurs études n’est étrangement jamais évoqué par le ministère pour expliquer les déconvenues qu’ils rencontrent dans leurs études.
C’est pourquoi il nous faut mettre en cause ici la masterisation des concours de l’enseignement primaire et secondaire. Peu  d’étudiants pourront en effet se permettre de travailler une année à 35 heures par semaine pour 300 euros par mois, afin d’obtenir leur diplôme.
La fin programmée de la sectorisation des universités et le nouveau système d’admission post bac sont aussi le présage d’une sélection à l’entrée des universités, dont on voit mal, au train où vont les choses comment elles pourront se passer d’augmenter leurs droits d’inscription.
Voilà pourquoi, la communauté universitaire dans son ensemble se doit aujourd’hui de lutter contre le démantèlement du service public autour des mots d’ordre suivants :
–         Abrogation de la LRU
–         Des emplois stables et des salaires convenables pour toutes les catégories de personnel, y compris pour les doctorants.
–         Une université accessible à tous les détenteurs du baccalauréat ou diplômes équivalents.
–         Pas de hausse des frais d’inscription
–         Hausse du budget

Lettre de la présidente de Paris Ouest Nanterre à la Ministre

Extrait :

« Madame la Ministre,
Au fil des jours, dans notre université Paris Ouest Nanterre La Défense, le nombre des assemblées générales, par U.F.R., par départements se multiplie ; les motions s’accumulent. Et chaque fois grandit le nombre d’enseignants-chercheurs exprimant leur opposition au projet de décret réformant leur statut d’universitaire. Les raisons de leur désaccord sont certes diverses mais devant un sujet aussi complexe comment s’en étonner ? Ce qui rassemble les collègues dans le refus, c’est cette volonté qu’ils perçoivent de régenter sans prendre le temps d’écouter pour comprendre.
Un de mes éminents prédécesseurs à la présidence de notre université, René Rémond, a enseigné à des générations d’étudiants sa définition de l’extrémisme : « penser qu’il y a des solutions simples aux problèmes compliqués ».
Madame la Ministre, je vous en prie, écoutez la rumeur qui enfle chaque jour en provenance des horizons de pensée les plus divers. (…) »

Lire l’intégralité de la lettre : lettre-de-la-presidente-a-la-ministre2