CNRS : vers des licenciements massifs ?

Voici le courrier que notre Collectif diffuse actuellement à des collègues des laboratoires du CNRS, devant la menace imminente d’une très vaste campagne de licenciements qui pourra toucher non seulement les agents du CNRS mais tous ceux qui travaillent dans ses laboratoires (les universitaires, notamment). On a aussi des échos en provenance de laboratoires industriels, comme quoi leurs patrons se frottent déjà les mains avec ce qui va se passer au CNRS.
Merci à quiconque voudra bien nous aider en rediffusant la note qui suit :

Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/

aux agents des laboratoires du CNRS.

Cher (e) Collègue,
La situation qui s’est créée avec le vote du contrat d’objectifs entre le CNRS et l’Etat par le Conseil d’administration du Centre, dans le contexte de la promulgation prochaine d’une véritable loi de licenciement à grande échelle des fonctionnaires en cours d’adoption et de la préparation d’un nouveau décret sur l’organisation et le fonctionnement du Centre, nous apparaît d’une gravité sans précédent.
Les agents du CNRS, mais aussi les universitaires, se trouvent collectivement confrontés à des menaces imminentes sur leur emploi dont on ne parle guère.
C’est pourquoi, en vous priant de bien vouloir nous en excuser, nous nous permettons de vous déranger à nouveau et, si le contenu du matériel que nous vous faisons parvenir vous paraît raisonnable ou digne d’intérêt, de vous demander de le rediffuser autour de vous.
Suivent quelques résumés d’articles récents, sur notre blog « La Science au XXI Siècle », analysant cette situation nouvelle.
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/07/03/cnrs-et-loi-de-licenciement-massif-des-fonctionnaires.html

CNRS et loi de licenciement massif des fonctionnaires
Le 3 juillet, l’Assemblée Nationale a mis en ligne une nouvelle version du projet de loi de licenciement massif des fonctionnaires, appelé pour la forme « projet de loi relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique ». Le texte est issu des débats d’hier et destiné à être adopté mardi prochain. Il guidera donc, entre autres, l’application du contrat d’objectifs entre le (CNRS) et l’Etat approuvé la semaine dernière et qui place la grande majorité des personnels du Centre dans une situation « atypique ». Les perspectives ne paraissent guère différentes pour l’ensemble de la fonction publique.
[la suite, sur le lien
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CNRS : un contrat d’objectifs liquidateur (I)

Le 1er juillet, EducPros commente un discours récent de Valérie Pécresse estimant notamment que la communauté universitaire attend « trop de choses » des pouvoirs publics. Ce n’est pas une surprise, mais dans ce cas d’où viendront les moyens de la recherche, qui pourra la mener à terme ? Au nom de quels intérêts, et qui en détiendra le contrôle réel ? Le contrat d’objectifs quadriennal entre le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l’Etat, approuvé il y a une semaine par le Conseil d’Administration (CA) du CNRS, enlève à cet établissement l’essentiel de ses prérogatives et prépare à terme sa disparition. Il semble donc bien, comme nous l’avions estimé à plusieurs reprises, que la recherche publique française soit destinée à tomber très rapidement sous la coupe du secteur privé avec la disparition programmée du CNRS. L’éventuelle entrée en application du Traité de Lisbonne ne fera qu’accélérer ce processus.
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Qui a tué le CNRS ? (I)
Le 28 juin, le Journal du Dimanche (JDD) consacre la une plus sept autres pages au décès de Michael Jackson. La une porte même le titre : « Qui a tué Michael Jackson ? ». Mais le média se montre beaucoup plus discret sur d’autres morts scellées ou annoncées qui, par leurs enjeux, touchent plus directement les Français. Tel est le cas de la liquidation du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) organisée par le contrat d’objectifs 2009-2013 approuvé cette semaine, et dont un projet de décret tout aussi dévastatateur risque de renforcer bientôt la base juridique. Quant aux causes de ce décès lourd de conséquences, silence radio. Pareil en ce qui concerne la mort de la fonction publique française que représente le projet de loi dit « relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique ».
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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/26/cnrs-le-vote-du-conseil-scientifique-sur-le-contrat-d-object.html

CNRS : le vote du Conseil Scientifique sur le contrat d’objectifs (II)
Le 26 juin, un article de Sylvestre Huet dans la rubrique Sciences de Libération commente le passage en force du Conseil d’Administration (CA) du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) français intervenu la veille par le vote très controversé du contrat d’objectifs 2009-2013, au cours d’une séance tenue en Suisse dans le Canton de Genève. L’auteur semble estimer que le mouvement des chercheurs aurait obtenu des concessions significatives, mais nous ne sommes pas de cet avis. Bien au contraire, le CNRS perd l’essentiel de ses missions et prérogatives et s’achemine vers la fermeture pure et simple. Un coup dur pour les chances de survie du CNRS a été le vote du Conseil Scientifique (CS) de la semaine dernière (15 et 16 juin), où le comportement de la représentation élue syndicale paraît très difficile à expliquer. A ce sujet, le relevé des recommandations officiel du CS mis en ligne sur le site du CNRS met en évidence un comportement des élus plus étonnant qu’on n’aurait pu le craindre sur la base des premières informations diffusées.
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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/25/le-cnrs-aura-vecu-70-ans.html

Le CNRS aura vécu 70 ans
Le 25 juin, réfugié en territoire étranger, le Conseil d’Administration du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) français a adopté par 15 voix contre 6 le projet de contrat d’objectifs avec l’Etat rejeté par les personnels et qui équivaut à une mise à mort de l’établissement. Trois jours après le discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès, ce passage en force témoigne de la réalité de la politique du nouveau gouvernement. L’événement peut choquer d’autant plus, qu’il ne semble pas que l’actuel gouvernement des Etats-Unis pratique à l’égard de sa recherche fédérale une politique analogue à celle appliquée en France par Valérie Pécresse contre le CNRS, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA et l’ensemble des organismes publics de recherche. A qui profitera le démantèlement de la recherche publique française ?

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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/24/cnrs-quelle-reforme-quels-objectifs-ii.html

CNRS : quelle « réforme », quels objectifs ? (II) Faisant état du remaniement gouvernemental, Les Echos du 24 juin commente la suppression annoncée de 16.000 postes (équivalent temps plein) dans l’éducation nationale l’année prochaine, pour 13.500 cette année, 11.200 l’année dernière et 8.700 il y a deux ans. Soit, un total d’environ 50.000 postes supprimés dans l’éducation nationale en un temps record. On peut se demander de quelle « priorité » parle Nicolas Sarkozy lorsqu’il inclut l’éducation parmi ses « priorités ». A fortiori, lorsqu’il évoque le « modèle américain » alors que dans sa campagne électorale d’il y a un an Barack Obama a largement attribué le recul des Etats-Unis en tant que superpuissance à un déficit grave et chronique dans le domaine de l’éducation. Il en est de même de la politique de démantèlement des organismes publics de recherche comme le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) dont le Conseil d’Administration se réunira demain en Suisse dans un contexte particulièrement conflictuel, ou encore l’INSERM, l’INRA, l’INRIA… Précisément, l’actuelle« réforme » sans réel débat du CNRS ne correspond en rien à un quelconque « modèle américain » : aux Etats-Unis, les missions et prérogatives essentielles de la recherche fédérale n’ont pas été supprimées, malgré la politique réactionnaire des administrations Reagan et Bush. A la question de savoir dans quel sens devraient évoluer des établissements publics à caractère scientifique et technologique comme le CNRS, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA… la réponse se situe clairement aux antipodes de l’actuelle politique de Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse.

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/06/24/cnrs-quelle-reforme-quels-objectifs-ii.html ]

Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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Le CNRS aura vécu 70 ans

« Le 25 juin, réfugié en territoire étranger, le Conseil d’Administration du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) français a adopté par 15 voix contre 6 le projet de contrat d’objectifs avec l’Etat rejeté par les personnels et qui équivaut à une mise à mort de l’établissement. Trois jours après le discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement réuni en Congrès, ce passage en force témoigne de la réalité de la politique du nouveau gouvernement. L’événement peut choquer d’autant plus, qu’il ne semble pas que l’actuel gouvernement des Etats-Unis pratique à l’égard de sa recherche fédérale une politique analogue à celle appliquée en France par Valérie Pécresse contre le CNRS, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA et l’ensemble des organismes publics de recherche. A qui profitera le démantèlement de la recherche publique française ? » (article à lire sur le site Indépendance des chercheurs)

A voir également, une petite vidéo de nos collègues qui ont accueilli le CA du CNRS au CERN :
http://www.dailymotion.com/ifleg/video/16260713

La section 36 s’élève contre le démantèlement du CNRS !

MOTION Section 36  Sociologie – Normes et règles
Objet : Démantèlement du CNRS
La section 36 du Comité national s’élève contre le démantèlement du CNRS, la transformation du CNRS en agence de moyens et les menaces qui en découlent pour les recherches menées dans l’organisme, le statut des laboratoires et la pérennité des emplois statutaires.
La section 36 proteste contre la restriction drastique de ses missions, transférées à des instances composées uniquement d’experts nommés (AERES, ANR). Elle s’inquiète de la politique injustifiée et arbitraire de « désassociation » des UMR et demande à ce que les sections du comité national retrouvent toute leur place dans l’évaluation des unités.
La section 36 refuse la marginalisation annoncée des personnels ITA, que l’on tend de plus en plus à confiner dans des fonctions de ressources humaines. Ces suppressions de postes privent la recherche publique de compétences techniques essentielles pour l’efficacité et l’innovation des équipes de recherche. La section 36 déplore plus généralement la réduction massive du nombre de postes dans la recherche et dans l’enseignement supérieur. Elle s’érige contre les conditions dans lesquelles sont mises en place les chaires mixtes CNRS/Université. Ces chaires ne doivent pas impliquer une diminution concomitante du nombre de postes de chargés de recherche proposés au concours. Le recrutement devrait être national et transparent. Les sections du Comité national devraient y être associées en tant que telles.
La section s’élève enfin contre les décisions autoritaires et peu éclairées du pouvoir politique. Elle y voit une menace pour l’indépendance et la qualité de la recherche en sciences humaines et sociales et elle demande à ce qu’aucune réforme ne soit envisagée sans concertation avec les professionnels de la recherche scientifique eux-mêmes.
Elle s’associe au mouvement dans les universités pour la défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche.
En conséquence, elle demande :
-le respect du moratoire des expertises demandé par le C3N du CNRS (Conseil Scientifique + présidents des Conseils Scientifiques de Départements + Conférence des Présidents des sections du Comité National) tant que ne sera pas garanti un fonctionnement conforme aux canons d’une institution scientifique : désignation collégiale par la communauté scientifique dans son ensemble des experts et de la hiérarchie de l’AERES, instauration d’un conseil scientifique dans cet organisme et participation des élus C aux comités de visites ;
– le boycott des jurys de chaires mixtes CNRS/Universités par les chercheurs, les enseignants chercheurs et les membres du comité national.
– un fonctionnement conforme aux canons d’une institution scientifique de l’ANR : désignation collégiale par la communauté scientifique dans son ensemble des experts et de la hiérarchie de l’ANR, instauration d’un conseil scientifique dans cet organisme.

Motion adoptée le 2 mars 2009 à la majorité
Oui : 17 non : 0 abstention : 0

M. Philippe AUVERGNON Président de la section

Destinataire(s) :

– M. Bruno LAURIOUX – Directeur scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS
– M. Arnold MIGUS – Directeur général du CNRS
– Mme Catherine BRECHIGNAC – Présidente du CNRS
– M. Jean-François DHAINAUT – Président de l’AERES
– Mme Jacqueline LECOURTIER – Directrice générale de l’ANR
– Mme Valérie PECRESSE – Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

Cette motion sera transmise aux destinataires ci-dessus par le SGCN.

Message des occupants du CNRS : renforts dès maintenant et rassemblement demain matin à 8 heures

Sans réponse du gouvernement à l’adresse au premier ministre, l’occupation du siège du CNRS se prolongera. Nous appelons les personnels et les étudiants solidaires de cette action à rejoindre les occupants à partir de 18h pour un apéro festif au siège – prévoir les victuailles. Dès à présent, nous appelons également à un rassemblement demain (vendredi 27 mars) à l’entrée du siège afin de mettre en place un barrage filtrant dès 8h.
Nous profitons de ce message pour dénoncer la provocation que constitue le message de Catherine Bréchignac adressé aux personnels en fin de matinée, qui une nouvelle fois montre son indifférence et sa morgue à l’égard des personnels. Selon Madame Bréchignac, tout va pour le mieux dans l’organisme dont elle assure la présidence, et le CA a été à peine
« perturbé ».
Venez nombreux nous aider à « perturber » (les informations sur l’occupation seront mises en ligne notamment sur le site de SLR)

Les occupantEs du siège du CNRS

PS : Nous exprimons notre solidarité à l’égard des occupants de la
Sorbonne <http://sorbonneengreve.revolublog.com/>

Message des occupants du CNRS, Jeudi 26 mars à 16h30
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2685>
OCCUPATION DU CNRS : ADRESSE AU PREMIER MINISTRE
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2684>
Le siège du CNRS est occupé depuis 9h30 ce matin.
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2683>
Jeudi 26 mars, RV à 8h30 au siège du CNRS
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2679>
REFUSONS LES CHAIRES !
<http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2675>
le 26 mars 2009

Occupation du CNRS : communiqué des et de la direction

Suite à l’occupation de ce jour du CNRS, ci-dessous le communiqué de presse des représentants du personnel au CA du CNRS et le message de la directrice.

Communiqué de presse des représentants du personnel au CA du CNRS
au Conseil d’administration du CNRS du 26 mars 2009
La direction du CNRS a fait savoir aux membres du conseil d’administration qu’elle retirait de l’ordre du jour du CA du 26 mars 2009 le vote concernant la création d’un dixième institut Informatique et celui concernant le projet de contrat Etat-CNRS 2009-2013.
Suite à l’appel des organisations syndicales et des associations, les personnels étaient présents devant la salle du conseil d’administration pour empêcher sa tenue. La direction a maintenu la réunion du CA dans une autre salle du siège du CNRS pour faire adopter la décision modificative du budget permettant le report des crédits 2008. Les représentants du personnel au CA ont refusé de siéger dans ces conditions. Une partie des personnels présents a décidé d’occuper le siège.
Les représentants du personnel au CA rappellent que le texte du projet de contrat Etat-CNRS qui devait être présenté est encore incomplet et qu’aucune des critiques formulées à ce jour par les instances de l’établissement n’a été prise en compte.
Après plus d’un an de préparation de ce texte, c’est une situation inadmissible. Les représentants du personnel dénoncent le mode de rédaction imposé par la tutelle ministérielle : une écriture conjointe entre la direction du CNRS et le ministère en charge de la recherche. Cette façon de procéder, en soi aberrante pour un organisme autonome, interdit au conseil d’administration d’exercer une de ses principales prérogatives, l’élaboration de la stratégie de l’organisme et du contrat pluriannuel. Mais, c’est le moyen choisi par le pouvoir politique pour tenter de cacher l’objet réel de ce contrat, valider le démantèlement de l’établissement par pur choix idéologique.
Les élus représentants du personnel refusent de se prêter à ce qui n’est une nouvelle fois qu’une mascarade de concertation.
Les représentants du personnel demandent que soient prises en compte les remarques des instances de l’établissement et que le conseil d’administration soit pleinement associé à une nouvelle rédaction du projet de contrat CNRS-Etat.
Ils exigent que les deux parties contractantes, Etat et CNRS, soient à parité d’obligation, et donc que soit associée aux objectifs affichés par le CNRS une programmation par l’Etat des moyens financiers et humains nécessaires pour réaliser ces objectifs.
Ils demandent que soient impérativement revus plusieurs des choix inscrits dans le texte et que les quelques principes suivants soient respectés :
. le CNRS doit rester opérateur de recherche sur l’ensemble des unités
. toutes les disciplines scientifiques doivent être présentes au sein de l’organisme
. le Comité national de la recherche scientifique doit retrouver ses prérogatives dans l’évaluation des unités de recherche
. toute vision de gestion des ressources humaines relevant d’une conception managériale totalement décalée de la réalité du travail de recherche doit être abandonnée
. rien ne pourra se faire sans une politique de programmation pluriannuelle de créations d ‘emplois.
En conséquence, les élus des personnels au Conseil d’administration du CNRS demandent comme mesures immédiates :
le retrait du projet actuel de contrat Etat-CNRS
l’abandon de la procédure des chaires et le rétablissement des 90 postes correspondants au recrutement normal de Chargés de Recherche au concours 2009,
l’arrêt des dés-associations d’UMR (de manière officielle ou clandestine) et des projets de regroupements forcés d’unités qui se multiplient actuellement,  la restitution des postes supprimés en 2009 et l’arrêt des suppressions programmées pour 2010 et 2011.
Charles-Antoine ARNAUD (Sgen-CFDT), Pierre GIRARD (Sgen-CFDT), Patrick MONFORT (SNCS-FSU), Daniel STEINMETZ (SNTRS-CGT).

Message de la Présidente et du Directeur général

Paris, le 26 mars 2009
Message de la Présidente et du Directeur général aux personnels du CNRS
Nous avons pris l’habitude de vous faire un rapide compte-rendu après chaque réunion du conseil d’administration du CNRS. Comme vous le savez, cette instance est cruciale dans la vie de l’organisme et donc des unités de recherche. C’est au conseil d’administration que revient d’arrêter les grandes orientations de la politique du Centre, mais aussi de prendre les décisions majeures qui rythment la vie de nos laboratoires, notamment par le vote du budget de l’établissement et des opérations qui en découlent. Pourquoi vous rappeler ces points statutaires ? Parce que le conseil d’administration, qui s’est réuni ce jeudi 26 mars au siège du CNRS, a été perturbé. Les représentants des personnels n’ont pas souhaité rejoindre la salle dans laquelle l’ensemble des administrateurs étaient appelés à siéger, et nous le regrettons. Le quorum des participants ayant été atteint, nous avons décidé de maintenir cette réunion dans les locaux du siège. Comme nous en avions pris l’engagement en modifiant l’ordre du jour, le conseil d’administration a voté uniquement les décisions budgétaires et l’éméritat. Nous avons pu ainsi clôturer les comptes 2008 et prendre les décisions budgétaires permettant le report, sur l’exercice 2009, de vos ressources contractuelles non consommées en 2008. De même, l’établissement a pu conférer le titre d’émérite, et donc le maintien de l’accès aux laboratoires, aux chercheurs d’excellence partant à la retraite. La clôture des comptes et les opérations qui en découlent, l’éméritat, sont, en effet, traditionnellement, des points inscrits à l’ordre du jour de la séance de mars du conseil d’administration. Nous avons tenu à voter ces mesures budgétaires pour que vos laboratoires puissent fonctionner en 2009. Nous comptons sur la compréhension, par chacune et chacun d’entre vous, de cet enjeu et sur l’esprit de responsabilité qui doit en découler et tous nous animer.
Catherine Bréchignac Présidente du CNRS, Arnold Migus Directeur général du CNRS

Urgent : LE CNRS EST OCCUPE !

Il y a actuellement un début d’occupation au siège du CNRS. En effet le CA du CNRS a commencé à se tenir clandestinement au 2e étage alors qu’il avait été dit aux manifestants que celui-çi était annulé. Les représentants syndicaux au CA n’ont même pas été avertis de la tenue du CA. Devant ce mépris les manifestants ont commencé l’occupation du
siège du CNRS. Venez au siège 3 rue Michel Ange – Métro: michel-ange Auteuil.

Communiqué de presse :

Le siège du CNRS est occupé depuis 9h30 ce matin.
Ce jeudi 26 mars 2009, quelques centaines de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens, doctorants, précaires se sont réunis au siège du CNRS, rue Michel-Ange à Paris. Ils avaient décidé d’empêcher la tenue du Conseil d’Administration du CNRS prévue à 9h. Le blocage de ce CA, comme de tous les Conseils d’Administration des organismes publics de recherche, s’inscrit dans la logique des actions actuellement menées dans les universités et les laboratoires : mettre un terme à une politique catastrophique pour l’avenir de notre système de recherche et d’enseignement supérieur.

Mais la direction du CNRS a choisi de tromper délibérément les personnels réunis au siège, en faisant mine de renoncer à la tenue de ce CA dans la salle prévue à cet effet, et en organisant un CA clandestin dans une autre salle. Lorsque le secrétaire général du CNRS est venu dire aux manifestants que le CA avait eu lieu, ceux-ci ont décidé l’occupation des lieux.

L’étage de la direction du CNRS est donc occupé depuis 9h30. Les occupants appellent leurs collègues à venir les soutenir, malgré la présence des forces de l’ordre autour de l’édifice.

Paris, le 26 mars 2009

cnrs

Qu’est-ce qu’un démantèlement ?

Extrait de l’article à lire intégralement sur le site de SLU.

« Le démantèlement a connu plusieurs étapes. En voici un récit abrégé. Il a d’abord consisté à enlever au parlement de la science tout droit de regard sur la conduite et l’organisation de la recherche scientifique. L’analyse approfondie du travail des UMR et de leur personnel par le Comité national a été supprimée et remplacée par une « évaluation » issue d’une agence, l’AERES. Les membres de l’AERES sont tous nommés par l’État. L’essentiel de leur légitimité tient dans l’application scrupuleuse de protocoles d’évaluation élaborés par une minorité. Ces protocoles sont aussi appelés « grilles ». Il se pourrait qu’il y ait un sens à parler, ici, de forteresse.

Il n’existe plus désormais d’évaluation telle que pouvait en bénéficier la recherche française depuis soixante ans. Elle reposait sur des rapports contradictoires pour le moindre dossier et la moindre demande, sur le principe de comparaisons, opérées publiquement, en session plénière, sur des propositions faites indépendamment des pouvoirs administratifs ou politiques et respectées par eux. L’évaluation réelle ne vient pas d’être instaurée mais elle vient d’être supprimée. C’est la première étape du démantèlement, à dater de la loi « Pacte pour la Recherche » d’avril 2006.

Ensuite a été remise en cause l’idée de la « continuité thématique ». La formule fait à nouveau jargon. Elle recouvre pourtant quelque chose d’assez simple. Le CNRS s’est engagé dans un mouvement de communication et de croisement des savoirs rigoureusement parallèle à celui qui s’est produit, dans les universités, avec la fin de l’organisation en Facultés. La seule différence tient à que le CNRS se soutenait intégralement de l’exigence d’interdisciplinarité, tandis que les universités mènent de front l’interdisciplinarité et la formation aux disciplines sans lesquelles il n’y a pas d’interdisciplinarité.

La « continuité thématique » est l’autre nom de l’interdisciplinarité. Pour pratiquer concrètement l’interdisciplinarité, il faut qu’une entité incarne le tout des disciplines à rapprocher, le tout évolutif de la science, l’encyclopédie. Que le CNRS incarne l’encyclopédie ne signifie pas qu’il se l’arroge. Il marque, simplement, un point de repère. »

Article complet : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2164

CNRS : moins 1000 postes dans 4 ans ?

Communiqué des syndicats du Cnrs

Si l’importance des mobilisations en cours ont obligé F. Fillon et V. Pécresse à annoncer qu’ils renonçaient aux suppressions de postes prévues pour 2010 et 2011 dans les universités, rien n’a été annoncé pour les organismes de recherche. Le fossé existe toujours entre les revendications des personnels des laboratoires et le ministère qui maintient les suppressions de postes dans les labos, qui refuse la mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emploi et  continue le démantèlement des EPST.

Selon les informations dont nous disposons, mais qui n’ont pas encore été rendues publiques, le CNRS continuera à perdre des emplois sur la période 2009-2013. Cette «version» du contrat d’objectifs et de moyens entérine la baisse de l’emploi scientifique et technique. 596 postes d’ITA et 253 postes de chercheurs seront perdus sur les cinq prochaines années. La création de chaires CNRS-Universités au rythme de 90 par an continuera à consommer deux postes de fonctionnaires pour un emploi créé. Une telle politique de l’emploi est inadmissible. Il est de la responsabilité de la direction du CNRS de revoir d’urgence ses demandes en matière d’emploi et de d’exiger du ministère de réels  moyens supplémentaires en terme de postes de titulaires. Les organisations signataires rappellent leur exigence de voir transférer les financements de l’ANR vers les organismes, ces budgets pourraient tout à fait permettre de stabiliser les personnels sur CDD et financer une partie du plan pluriannuel de l’emploi qu’elles exigent.

Pour ce qui concerne les autres aspects du Contrat d’Objectif Moyens  qui donne de plus en plus l’impression de se limiter à un simple contrat d’Objectifs sans moyens -, nous voulons rappeler notre opposition de principe sur les points suivants.

·       Nous sommes fondamentalement attachés au bon fonctionnement des UMR. Celui-ci nécessite un équilibre sincère entre les universités et les EPST. Cela n’est pas le cas dans les rédactions successives qui nous sont proposées. Nous exigeons un contrat  identique entre les laboratoires et chacune de leur tutelle scientifique, quel que soit le gestionnaire financier. Le CNRS choisissant le rôle d’agence de moyens vis à vis des UMR sous gestion universitaire affectera ou retirera des personnels en fonction de critères non pas scientifiques, mais d’opportunité ou de suivi d’indicateurs technocratiques. Nous refusons cette fragilisation des équipes de recherche et rappelons que  les salariés ne sont pas des  pions.

·        Nous récusons le poids excessif que vont prendre le contrôle administratif, le poids des critères et indicateurs non scientifiques. Il faut rétablir le comité national dans tout son rôle d’évaluation des unités, des personnels et de la prospective scientifique. La structuration scientifique doit demeurer la colonne vertébrale de l’organisation de l’établissement. L’administration doit s’organier en appui de celle-ci en créant la cohérence de l’organisme. Nous dénonçons également la décision de créer immédiatement, sur ordre du ministère, le dixième institut des Sciences et technologies de l’Information, sans avoir achevé le cycle normal des consultations. Mais là encore, nous ne pouvons interpréter cette décision que comme la volonté d’accepter sans  jamais les discuter les ukases du ministère. Nous exigeons l’ouverture immédiate de négociations avec le ministère sur les revendications des personnels des organismes de recherche. Nous appelons les personnels des laboratoires à amplifier  leur mobilisation et à participer à la journée nationale des délégués des assemblées générales de laboratoires le 12 mars 2009.

SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SGEN-CFDT Recherche EPST, SNPTES-UNSA, SNPREES-FO, SUD Recherche EPST

(Voir également l’article de Sylvestre Huet annonçant la « fuite » d’un document annonçant 1000 postes en moins sur les 4 prochaines années pour le CNRS)

Mise à jour 22h19 : Un collègue du CNRS Villejuif indique que « Les informations de Sylvestre Huet sur les suppressions de postes au CNRS pour 2009-2013 sont recoupées. La direction du CNRS a essayé, sur ordre, de les retenir le plus longtemps possible. 600 ITA, 250 chercheurs. A cela s’ajoutent les 450 « chaires mixtes universités-organismes », dont chacune représente un poste de CR ET un poste de MCF. Pas de suppressions de postes d’enseignants-chercheurs en 2010-2011, nous dit-on ? Les voici, pourtant.« 

Communiqué du personnel du CEVIPOF

COMMUNIQUE DU PERSONNEL DU CEVIPOF (UMR 7048 du CNRS)
ASSEMBLEE GENERALE DU 12 FEVRIER 2009
A la suite de l’assemblée générale des chercheurs réunie le 12 février 2009, le personnel du CEVIPOF affirme sa participation au mouvement de protestation nationale contre les réformes déjà mises en œuvre ou envisagées par le gouvernement dans l’enseignement et la recherche. Loin de les favoriser, ces reformes sans concertation préalable bloquent en fait les évolutions nécessaires.
Nous partageons pleinement l’émotion ressentie par l’ensemble de la communauté scientifique face au discours du Président de la République du 22 janvier et au mépris dont il a témoigné, qui se traduit actuellement par plusieurs réformes inacceptables.
Nous voulons :
–          Le retrait de la réforme du statut d’enseignant-chercheur : l’évaluation nécessaire doit passer par le CNU et non par les présidents d’université, ce qui développerait les risques d’arbitraire.  .
–          L’arrêt du démantèlement des organismes de recherche publique (CNRS, INSERM, INRA…), le rétablissement de l’ensemble de leurs missions (opérateur de recherche, labellisation des revues…) ainsi que l’abandon de la transformation du CNRS en instituts devenant agences de moyens
–          L’abandon de toute politique de désassociation et donc le maintien des UMR permettant une coopération fructueuse entre universités et organismes.
–          L’arrêt de la politique de mutualisation et de fusion forcée des unités.
–          La fin de la politique de précarisation  des emplois scientifiques et le rétablissement de TOUS les postes supprimés dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche ; la conversion des « post-doc CNRS » récemment supprimés en postes statutaires ;
–          Un plan pluriannuel de recrutement de chercheurs et d’enseignants-chercheurs conforme à la priorité affichée par le gouvernement  pour ce secteur essentiel de l’activité nationale

Dans cette situation, il nous paraît indispensable de défendre en France comme à Sciences Po l’indépendance des métiers du savoir (chercheurs, enseignants-chercheurs, accompagnateurs de la recherche, doctorants, post-docs) et d’affirmer le laboratoire comme leur lieu naturel d’exercice.
Les personnels du CEVIPOF appellent à une réflexion collective concernant l’exercice des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur, le recrutement, l’évaluation, la carrière, le statut des enseignants-chercheurs et des chercheurs, les possibilités offertes aux doctorants et aux postdocs  ainsi que la gouvernance au sein de l’établissement. Les personnels du CEVIPOF soulignent l’importance à ses yeux de la collégialité et de la pleine inscription de Sciences Po dans la communauté académique et dans le champ des sciences sociales.

En conséquence :
·        Nous décidons un moratoire du laboratoire sur toutes les expertises de l’ANR et de l’AERES
·        Nous appelons à rejoindre les mobilisations à venir pour obtenir le retrait de ces réformes nuisibles.

Premiers signataires :
Martine Barthélémy, Daniel Boy, Jacques Capdevielle, Bruno Cautrès, Flora Chanvril, Jean Chiche, Claude Dargent, Nadia Dehan, Jean-Pierre Didelin, Jean-Marie Donegani, Elisabeth Dupoirier, Alexandre Escudier, Eric Landowski, Viviane le Hay, Guy Michelat, Janine Mossuz-Lavau, Henri Rey, Mariette Sineau, Thierry Vedel, Jean Viard

UMR 7041 en lutte

UMR 7041 – ARCHEOLOGIES et SCIENCES DE L’ANTIQUITE

(Nota Bene : Cette UMR est l’une des plus grosses des SHS – Sciences Humaines et Sociales).

CNRS – Université de Paris I – Université de Paris X – Ministère de la Culture et en convention avec l’INRAP

« ArScAn en lutte »
« Notre UMR ArScAn (Archéologies et Sciences de l’Antiquité) s’est prononcée nettement et très rapidement en soutien à l’appel du C3N. Depuis, la situation de la Recherche et de l’Enseignement supérieur n’a cessé de se dégrader. Nous sommes profondément inquiets face aux réformes récentes, en cours et à venir qui touchent l’université et le CNRS, et nous opposons à leurs conséquences :

  • – déstructuration des cadres existants à l’encontre de la cohérence scientifique et de la continuité disciplinaire du CNRS,
  • – menace de déstabilisation et de disparition de champs entiers de la recherche par la réduction du CNRS à une simple agence de moyens,
  • – volonté de subordonner la recherche et l’enseignement supérieur à des objectifs définis par les décideurs politiques et les nécessités économiques du moment ou du lieu,
  • – mise en place de systèmes concurrentiels poussant individus et structures à des rivalités inutiles et malsaines alors qu’il faudrait renforcer les coopérations sur des bases de programmations scientifiques,
  • – mise en place accentuée de procédures d’évaluation mécaniquement technocratiques sur des bases quantitatives étroites,
  • – disparition progressive des nécessaires instances de contrôle et d’évaluation comprenant des élus (remplacés par des nommés),
  • – précarisation croissante des emplois comme des programmes de recherche,
  • – limitation des perspectives pour les étudiants (dont la fin des post-docs CNRS), les chercheurs et ITA (programmation de la baisse rapide et de l’anéantissement des effectifs permanents), les enseignants-chercheurs (nouveau statut), etc.

La surdité du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur face aux arguments des enseignants-chercheurs, chercheurs, personnels techniques et administratifs, étudiants, n’a d’égal que le dogmatisme, le mépris et la provocation des plus hautes instances de l’Etat, le discours présidentiel du 22 janvier, dépassant tout ce que l’on aurait pu imaginer. Nous nous élevons contre cette stigmatisation de personnels qui donnent leur maximum, avec les moyens dont ils disposent, pour contribuer à une production scientifique de haute qualité, internationalement reconnue, et pour assumer pleinement leur rôle dans la formation à et par la recherche. La journée du jeudi 29 janvier, à laquelle notre UMR a largement participé, a montré la force du refus de cette politique calamiteuse.
C’est pourquoi nous nous déclarons « Laboratoire en lutte » et appelons tous les personnels et les étudiants à se mobiliser pour arrêter cette casse systématique de la recherche et de l’enseignement supérieur. La recherche et l’enseignement supérieur doivent être des forces pour l’avenir et nous voulons une organisation et des moyens publics qui garantissent vraiment un fonctionnement efficace, pérenne et dans la continuité disciplinaire. Nous ne sommes pas réfractaires aux changements : depuis des années chercheurs et enseignants-chercheurs élaborent des propositions systématiquement détournées ou ignorées. Qu’elles soient enfin entendues ! »
Vendredi 6 février 2009

Communiqué du C3N Lundi 9 février 2009.

Communiqué du C3N Lundi 9 février 2009.
Le C3N, qui regroupe le bureau du Conseil Scientifique (CS) du CNRS, les présidents des Conseils Scientifiques de Département (CSD) et le bureau de la Conférence des Présidents des sections du Comité National (CPCN), partage l’émotion de tous les personnels de la Recherche, choqués par le discours prononcé jeudi dernier 22 janvier par le président de la République.
Le C3N hésite pour sa part entre la sidération et la colère devant l’agressivité délibérée du ton, que ne justifient ni le caractère sommaire des analyses assénées, ni le caractère platement comptable des ambitions mises en avant.
Il ne saurait accepter la condamnation des organismes français au motif de comparaisons mal informées et de mauvaise foi avec l’étranger ni, sous couleur d’évaluation, la mise en accusation globale des enseignants-chercheurs, auxquels le président-procureur promet des millions d’euros tout en les rendant, au fond, responsables devant l’opinion, par l’insuffisance prétendue de leurs performances, de tous les maux économiques du pays. Le C3N dénonce l’ingérence brutale et permanente dans la sphère des compétences académiques d’un pouvoir politique qui court-circuite toutes les instances et toutes les procédures de concertation en nommant à tour de bras des « comités » majoritairement acquis à ses positions.
Le C3N estime que l’heure est à la coordination de l’action entre les personnels des organismes de recherche et ceux des universités. Il se déclare partisan de la tenue d’une conférence plénière du Comité national de la recherche scientifique, et pense que cette conférence devrait donner lieu, sous les formes appropriées, à une convergence de réflexion et d’action avec le Conseil national des Universités. À cet effet, le C3N prendra rapidement contact avec la Conférence des Présidents du Conseil National des Universités (CPCNU).
Dans l’immédiat, constatant l’accélération et l’aggravation depuis janvier de l’ensemble des évolutions négatives contre lesquelles il n’a cessé de mettre en garde depuis 2008, le C3N appelle solennellement la communauté scientifique à un moratoire des expertises à l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et à l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES).
Chaque évaluateur pressenti ou potentiel est invité à signifier son engagement dans ce moratoire par un courrier électronique adressé aux responsables de ces deux agences, avec copie à la ministre.
Pour information, les adresses sont « jacqueline.lecourtier@agencerecherche.fr », « jean-francois.dhainaut@aeres-evaluation.fr » et « valerie.pecresse@recherche.gouv.fr ». Afin de nous permettre de suivre sur un plan strictement quantitatif la progression de cette action, nous vous proposons également de mettre votre message en copie à l’adresse « c3n.moratoire@gmail.com »
Par cet appel, qui lui paraît traduire les sentiments profonds du monde de la recherche et auquel il invite toutes les instances et structures concernées à s’associer selon les intentions et selon les formes qui leur sont propres, le C3N assume sa part de responsabilité dans une situation désormais devenue inacceptable.
Dans cet esprit, le C3N estime que le retour à un dialogue serein et constructif sur les réformes à opérer ne saurait intervenir :
– que si le gouvernement adopte enfin des méthodes de concertation dignes de ce nom
– et que, par des prises de position publiques suivies d’actes concrets, rapides et formalisés, il
– s’engage dans la voie de la reconnaissance et du renforcement du rôle national des organismes dans la structuration de la recherche (et non pas dans celle de leur négation et de leur démantèlement) ;
– exprime clairement sa compréhension de la nécessité scientifique du caractère pluridisciplinaire du CNRS ;
– préserve l’avenir des laboratoires mixtes (les UMR) et l’engagement du CNRS dans ces unités ;
– se fixe le cap de relancer l’emploi scientifique sous forme de postes permanents pour toutes les catégories de personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (et non pas celui d’instaurer et de généraliser un système d’emplois
contractuels précaires) ;
– consent à reconnaître aux enseignants-chercheurs les moyens d’assurer leurs missions de recherche (au lieu de continuer à les accabler de tâches bureaucratiques et de mettre ces missions en concurrence avec leurs missions
d’enseignement) ;
– garantit, pour les laboratoires comme pour les chercheurs et les enseignantschercheurs, la prédominance du modèle de l’évaluation scientifique par les pairs, avec une proportion significative d’élus, sur le double principe intangible de
l’indépendance académique et de la compétence scientifique.
Au vu des réponses qui auront entre temps été apportées par la ministre, il appartiendra à la conférence plénière du Comité national, dont le C3N est partie intégrante, de se prononcer pour la suspension ou la prolongation du moratoire et de
décider, le cas échéant, des autres actions collectives qu’elle jugera appropriées. Le C3N rappelle enfin qu’il s’est engagé depuis plusieurs semaines dans une large consultation des unités de recherches sur le thème du maintien de la « continuité thématique » au CNRS. La question du maintien de la biologie et de l’informatique en son sein est au coeur de la lutte pour que le principal organisme de recherche national puisse continuer à exercer un rôle efficace auprès des universités dans un système de recherche français qui, contrairement aux allégations du président de la République, n’a jamais cessé de se réformer et ne l’a pas attendu pour cela. Cette question est déterminante pour assurer une interdisciplinarité complète à l’intérieur de l’organisme – interdisciplinarité plus que jamais nécessaire si l’on veut bien considérer que tous les champs disciplinaires sans exception (y compris les sciences humaines et sociales) sont requis pour répondre aux grands défis nationaux et planétaires complexes du XXIe siècle.
Le C3N appelle donc les laboratoires qui ne se seraient pas encore exprimés sur ce sujet à organiser leur vote et à en communiquer le résultat (avant le 15 février 2009) à l’adresse suivante : continuite.thematique@c3n-recherche-scientifique.fr. On peut déjà, sur le site http://www.c3n-recherche-scientifique.fr, s’informer en temps réel des progrès et des résultats de
cette consultation, qui a déjà recueilli un très large soutien puisqu’à la date de ce communiqué, 564 unités ont déjà répondu, et que parmi elles, 551 unités, d’un effectif total de 54603 personnes, dont 32146 personnels permanents (de toutes catégories) l’approuvent.

Motion de la section 35 du CNRS

Motion « Condamnation des erreurs et des contre-vérités concernant la recherche française »
La commission 35 du Comité national de la recherche scientifique, instance représentative d’évaluation des chercheurs en philosophie, littérature, histoire des sciences et musicologie, s’associe à l’indignation des personnels des Universités et du CNRS provoquée par le discours du Président de la République du 22 janvier 2009.

  • Elle condamne les contre-vérités manifestes appuyées sur des éléments partiels et des erreurs flagrantes concernant la recherche française, notamment en ce qui concerne son mode d’évaluation.
  • Elle appelle à coordonner les réponses du CNRS et de l’université aux mesures qui se précisent concernant l’avenir des organismes de recherche et des laboratoires, le statut des enseignants chercheurs, l’emploi scientifique et universitaire, la formation des futurs enseignants, l’évaluation « indépendante », mesures qui renvoient toutes à un interventionnisme du politique dans la sphère des compétences académiques.
  • Elle dénonce la mise en place permanente de commissions ad hoc aux conclusions déjà établies et tout particulièrement le projet de transformation du CNRS en une nouvelle agence de moyens parmi d’autres.

A ce titre, elle contribuera à l’organisation d’une réunion plénière du Comité national de la recherche scientifique, et appelle à la définition d’une action commune avec les sections du Conseil national des universités afin de mettre terme à la dynamique de précarisation et de démantèlement systématiques de la recherche en France, dans les Universités comme dans les organismes.

Motion votée à l’unanimité des présents 4 février 2009
Liste des destinataires : Membre de la commission 35 / Présidents des sections / Président du CNRS / Directeur du CNRS / SLU / SLR / CNU / CPU