Déclaration du CNESER du 16 mars 2009

Une fois de plus, le CNESER n’aura pas duré longtemps. Derrière la délégation SNESUP, sont sorties la plupart des organisations représentatives (CGT – UNSA – CFDT – SGEN-CFDT – SNPREES-FO – UNEF). Nous avons laissé le MEDEF, l’UNI, la FAGE et PDE faire comme si de rien n’était, abordant les points à l’ordre du jour…

Déclaration du CNESER du 16 mars 2009

Six semaines d’actions continues dans les universités, dans les autres établissements d’enseignement supérieur, dans les organismes de recherche, ce malgré de premiers reculs a minima, n’ont en rien entamé ni la détermination de la communauté scientifique et universitaire ni sa capacité de mobilisation.
La ministre refusant de mettre l’ordre du jour du CNESER du 16 février en phase avec l’actualité inédite dans les universités, sept organisations ont quittées la séance et demandé que soit convoqué dans les plus brefs délais un CNESER en formation plénière. Le refus obstiné de convoquer une telle séance, tout comme celui de voir nommer en son sein des commissions pérennes (formation et recrutement des maîtres, répartition des moyens, …) illustrent outre le mépris de la Ministre pour cette instance et les organisations qui y siègent, la fébrilité d’un gouvernement affaibli.
L’heure n’est plus au « saucissonnage » des dossiers employé jusque là par le ministère, mais à de réelles négociations, à des réponses globales et responsables sur l’ensemble de nos revendications.
Pour ces raisons, nous ne siégerons pas ce jour.
SNESUP-FSU – CGT – UNSA – CFDT – SGEN-CFDT – – SNPREES-FO – UNEF

Le CNESER a voté pour le retrait des différents projets (16 février)

Le CNESER (même boycotté) du 16 février 2009 a (cependant ?) voté pour le retrait des différents projets
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Le CNESER, réuni le 16 février 2009,
– constatant que des dizaines de milliers d’universitaires ont manifesté à Paris et dans toute la France le 10 février et que la grève se développe dans tous les établissements,
– informé des revendications et décisions de la 3ème assemblée nationale des délégués des universités, réunie le 11 février,
– informé des revendications et décisions de l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche du 12 février,
– constatant que la médiation mise en place par la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, visant à retravailler le projet de décret modifiant le statut de 1984 des enseignants-chercheurs, est rejetée par l’immense majorité des universitaires,
demande instamment à la Ministre et au Président de la République :
– de retirer le projet de décret modifiant le statut de 1984 des enseignants-chercheurs,
– de retirer le projet de réforme de la formation des enseignants du 1er et 2nd degrés,
– de retirer le projet de contrat doctoral,
– d’arrêter le démantèlement des organismes de recherche,
– de restituer les 1030 postes supprimés au budget 2009, de mettre en œuvre un plan pluriannuel d’emplois statutaires dans les universités et les organismes permettant ainsi la résorption de la précarité.
13 pour, 8 abstentions, 2 contre

Boycott du CNESER du 16 Février.

La séance du CNESER de ce matin n’aura pas duré longtemps. Devant l’absence de modification de l’ordre du jour (demande faite dans la dynamique des manifestations du 10 février), qui aurait dû prendre en compte l’actualité  dans les universités,
nos élus présents ce matin ont impulsé le boycott de la séance du CNESER.

Après avoir voté largement la motion reproduite ci-dessous (18 pour, 4 abstentions,  2 contre (MEDEF, UNI), nous sommes intervenus pour exiger un CNESER plénier afin que la Ministre s’explique devant les organisations représentatives de l’enseignement supérieur et de la recherche dans les plus brefs délais, puis nous avons quitté la séance emmenant avec nous l’UNEF, le SGEN-CFDT, l’UNSA, FCPE, CFTC, FO.

Motion présentée au CNESER du 16/02/2009
Depuis plusieurs semaines les étudiants et les personnels de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ont participé massivement aux assemblées générales se tenant dans les universités. Le 10 février ce sont plus de 100 000 personnes qui ont manifesté pour exprimer leurs inquiétudes quant aux réformes en cours. La communauté universitaire a exprimé son opposition aux politiques mises en œuvre par la Ministre, en effet ces réformes fragilisent le service public d’enseignement
supérieur et de recherche, et dégradent les conditions de travail des personnels et les conditions de vie et d’études des étudiants.
L’ensemble des projets du ministère (modulation des services, mastérisation, réforme de l’allocation des moyens, restructuration des organismes de recherche…) sont imposés de force à la communauté universitaire.
Le CNESER condamne le mépris des propos tenus récemment par le président de la république et son ministre de l’éducation nationale à l’encontre de la communauté universitaire et plus généralement de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Face à la colère grandissante dans les universités, le CNESER demande à la ministre de prendre la mesure de la situation et d’agir en conséquence en prenant en considération les demandes des organisations représentatives.
Le CNESER demande :
– Une remise à plat totale du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs rendu caduc.
– Le retrait du dispositif gouvernemental de démantèlement de la formation des enseignants et des concours pour pouvoir négocier une toute autre réforme de la formation des enseignants du 1er et 2nd degrés prenant en compte les très fortes critiques de la communauté universitaire et de ses organisations.
– L’augmentation conséquente des moyens, afin de permettre un financement prenant en compte les vrais besoins.
– Le rétablissement des emplois supprimés au budget 2009 et un plan pluriannuel de création d’emplois dans le cadre d’un budget consolidé fortement revalorisé.
– Le refus de la précarité (CDD) par la création d’emplois stables de fonctionnaires.
– L’arrêt du démantèlement des organismes de recherche.
– La revalorisation de toutes les carrières.
– L’amélioration des salaires avec un point d’indice indexé sur l’inflation et un rattrapage de sa perte de pouvoir d’achat pendant les 10 dernières années.
– Une politique ambitieuse pour la vie étudiante.

Il convient de noter que l’Etat Français consacre beaucoup moins d’argent pour former les étudiants des universités que les étudiants des classes préparatoires et BTS. L’enquête annuelle de a DEPP indique qu’un étudiant des universités coûte à la nation environ 9000€ contre 14000€ pour les classes préparatoires et les BTS sans parler des grandes écoles. Il convient de ne pas oublier que, de plus, cette somme de 9000€ inclue la recherche. Hors recherche c’est donc 6000€ qu’il convient de comparer à 14000. L’alignement sur un montant de 14000€ par étudiant permettrait de résoudre presque tous les problèmes de l’université en ne contraignant pas les réformes par des moyens budgétaires par trop insuffisants.

Compte tenu de la situation, Le CNESER appelle la Ministre à réunir de toute urgence le CNESER dans sa formation plénière.