C’est reparti pour un tour !

C’est reparti pour un tour !
La Ronde des obstinés lance un appel aux candidats aux européennes.

Depuis plus de quatre mois, l’université française connaît un mouvement d’une force et d’une durée sans précédent.
Non seulement le gouvernement refuse de nous entendre, mais il s’est efforcé, durant ces dernières semaines, de dépolitiser le débat, de le réduire à la question des validations d’examens, alors qu’il ignore avec constance  la totalité de nos revendications, multipliant pressions, menaces, et parfois même actions répressives.

La Ronde infinie des obstinés lance donc un appel aux candidats aux élections européennes.

Rejoignez nous nombreux du 2 au 6 juin, de 12h à minuit devant le Panthéon !
Nous sommes obstinés et notre vigilance, infinie.
Inscriptions sur : http://www.doodle.com/kcsdy84bb2tup5as
rondeinfinie@gmail.com
http://rondeinfinie.canalblog.com/

Lettre aux candidats :

100 heures pour faire de l’enseignement et de la recherche un débat de campagne.
« Il est plus que temps…»
À Mesdames et Messieurs les candidats aux élections européennes du 7 juin 2009, Pendant près de quatre mois, l’université française a vécu un mouvement de grève, de manifestations, d’occupations, de rondes infinies des obstinés. Nous, qui faisons, pensons, et rêvons l’université, nous, enseignants, chercheurs, personnels et étudiants, affirmons que les réformes actuelles qui atteignent l’université sont permises par la soumission du politique au champ économique.
Pendant près de quatre mois, nous avons fait face à une entreprise gouvernementale de propagande et de dénigrement délibéré de l’université, des hommes et des femmes qui la font vivre, une entreprise de destruction de son image et de sa fonction dans la société. Pourtant, pendant près de quatre mois, le mouvement de rejet des conséquences de la loi « Libertés et responsabilités des universités » (LRU) s’est renforcé parce que nous en mesurons tous aujourd’hui les vices profonds et le danger mortel qu’elle fait peser sur l’université : présidence toute-puissante, gestion managériale, marginalisation des critères scientifiques dans les prises de décisions, précarisation généralisée des personnels, explosion à terme des droits d’inscription. Cette loi produira en France ce qu’elle a produit partout où les mêmes principes sont déjà à l’oeuvre : gestion arbitraire des carrières et des équipes de
recherche, dépendance aux bailleurs de fonds privés, cloisonnement des savoirs, destruction de pans entiers de l’enseignement, injustice sociale croissante. Est-ce donc ainsi que l’Europe conçoit l’université et la recherche ?
En effet, à la fois bureaucratique dans son principe, autoritaire dans sa mise en oeuvre, et liberticide pour le monde universitaire dans ses effets, cette loi LRU n’est que la caricature française d’un processus qui confronte le système universitaire européen à une transformation et un reformatage, le volet académique de la soumission de l’ensemble de la société à la « main invisible du marché ». Les promoteurs de cette société et leurs artificiers nationaux ont associé à cette opération de destruction le nom de deux des plus anciennes universités européennes, celles de la Sorbonne (déclaration du 25 mai 1998) et de Bologne (déclaration du 19 juin 1999). Or, ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « processus de Bologne » et qui est au coeur de la politique universitaire européenne n’a jamais été discuté publiquement. Son inscription dans la Stratégie de Lisbonne (2000) a été suivie d’une série de conférences ministérielles et de sommets qui ont renforcé la soumission des acteurs de l’université à des objectifs utilitaristes à court terme. Ces orientations détruisent l’université comme lieu de formation de citoyens éclairés et pensants, elles
entendent forclore les valeurs d’élaboration et de transmission des savoirs sur lesquelles doivent reposer les universités européennes. En faisant mine de valoriser les missions de l’université, elles les nient. En imposant à l’université et à la recherche des règles managériales et des critères de gestion qui ne peuvent lui être appliquées, elles détruisent l’université comme lieu d’élaboration et de transmission d’un savoir libre et non contraint. Enfin, en s’appuyant sur la théorie du « capital humain », ces orientations conduisent désormais à faire payer aux étudiants le prix du désengagement public.
Il est donc temps d’affirmer que le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne ont pour fonction d’introduire dans les universités une concurrence généralisée placée sous les auspices de la rentabilité économique. Il est temps d’affirmer que la notion d’ « employabilité » n’est qu’un outil de destruction des savoirs humanistes qui sont au coeur de notre civilisation. Il est temps d’affirmer que la notion d’ « économie de la connaissance » dissimule la transformation de la connaissance en bien économique. Il est temps d’affirmer que le slogan d’ « adaptation de l’université à la société » ne dit pas que cette société est réduite à sa seule finalité économique. Aujourd’hui, nous affirmons que l’adaptation de l’université européenne ne passe pas nécessairement par sa réduction utilitariste à l’employabilité de ses diplômés. Nous refusons la soumission de l’université à
une logique marchande qui réduit le rationnel à ce qui est utile et calcule l’utilité à l’aune du profit.
L’université n’est pas le lieu du pur utilitarisme calculé en termes exclusivement économiques.
L’acquisition et l’invention des savoirs est un droit pour tous et ne peut être limité. Le savoir, la création et la recherche ne sont pas des marchandises, mais le bien de tous : ils ne sont pas à vendre.
Dans la dernière semaine de cette campagne, nous, citoyens obstinés qui ne demandons qu’à être éclairés sur vos ambitions pour l’université et la recherche, vous soumettons les interrogations suivantes :
1/ L’université a-t-elle vocation à être « gouvernée » comme une entreprise ? Le mariage systématique entre recherche et rentabilité est-il possible et même souhaitable ?
2/ Les personnels sont-ils les variables d’ajustement du nouveau modèle de « bonne gouvernance » ? Devront-ils désormais exercer leur métier sous la menace des retraits de financement pour hétérodoxie ou au premier coup de blizzard boursier ?
3/ La multiplication des structures bureaucratiques et administratives d’évaluation est-elle la « Nouvelle frontière » de la « qualité » universitaire ? L’émulation académique est-elle d’ailleurs réductible à la « concurrence non faussée » ?
4/ L’université doit-elle former des citoyens libres et pensants ou des salariés prêts à l’emploi ? Les étudiants devront-ils pallier le déficit d’investissement public dont nos universités ont souffert depuis près de trois décennies et qu’ils paient d’ores et déjà lourdement ?

En d’autres termes, à l’instar de l’association « Sauvons l’Université » (SLU) dont nous partageons les valeurs et les analyses, nous vous demandons aujourd’hui à vous, candidats à la députation européenne, une formulation claire de votre vision de l’université de demain. Nous vous demandons également de vous saisir du sujet fondamental qu’est la formation des générations futures de citoyens éclairés et libres. Il est encore temps de faire de la question de l’université et de la recherche, de la formation et de l’éducation un thème majeur de la campagne européenne et d’assumer devant le pays ou de rejeter avec force la soumission complète de l’université, de la recherche et du système d’éducation à la logique marchande et aux intérêts purement économiques.
Nous vous demandons d’affirmer avec la plus grande fermeté que l’éducation, l’université et la recherche sont un service public et non pas des « services », qu’elles ne peuvent en aucun cas être régies par les règles du marché, et d’en tirer toutes les conséquences. Nous ferons connaître les réponses que vous voudrez bien apporter à nos questions. Nous sommes obstinés et notre vigilance, infinie.

Veuillez croire, Mesdames et Messieurs les candidats, en l’expression de nos sentiments les plus cordiaux.
Paris, le 29 mai 2009.
La Ronde infinie des obstinés

Nuit des universités à Paris 8

Alors que les 4 mois de grève seront bientôt dépassés dans les universités, du vendredi 12 juin au samedi 13 juin, se tiendra la NUIT DES UNIVERSITES à Paris 8.

Nous vous invitons à la prochaine réunion d’organisation des activités qui ponctueront cette nuit, le développement du programme (concerts, débats, expositions, théâtre…), et à communiquer autour de vous cette invitation à rejoindre cet évènement qui se veut dépasser le simple cadre universitaire.

LUNDI 1er JUIN 2009 à PARIS 8 VINCENNES ST-DENIS à 12H.

RDV Hall / Point Information
http://www.univ-paris8.fr/article.php3?id_article=227
métro Saint-Denis Université (ligne 13)

Aix Marseille : rétention des notes

Communiqué de presse pour le campus de Saint Jérôme (Aix Marseille I et III, secteur sciences)
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Le gouvernement nous oblige à bloquer les notes!

Sur le campus de Saint Jérôme, les personnels en lutte ont décidé de ne pas perturber les examens de première session. Néanmoins, ils continuent de pratiquer la rétention des notes et refusent que soient passés en force les décrets sur la réforme des concours d’enseignement, dite ‘masterisation’.
Si le gouvernement maintient son attitude ouvertement méprisante vis à vis de toute forme de concertation, y compris celle qu’il a lui même mise en place, la deuxième session d’examen, prévue pour fin Juin, ne pourra avoir lieu faute de jurys. Les diplômes ne seront donc pas délivrés en Juin.

Voici le texte de revendication voté par les enseignants pratiquant la rétention des notes:
« Les personnels mobilisés du campus St.-Jérôme sont particulièrement choqués par le « passage en force » des décrets sur la réforme des concours d’enseignement du secondaire et du primaire sans attendre le résultat des concertations mises en place par le gouvernement.
En défense de notre système éducatif de la maternelle à l’université, nous annonçons que nous pratiquerons la rétention des notes et que nous empêcherons la tenue des jurys tant que le gouvernement ne retirera pas ce projet de décret et tant qu’il n’acceptera pas de rédiger un décret tenant compte de l’avis des personnels et étudiants de l’université. »

4ème coordination nationale des personnels BIATOSS : 6 Juin à la Sorbonne

La 4ème coordination nationale des personnels BIATOSS et ITA se tiendra samedi 6 juin 2009 en Sorbonne (Paris 4)
La salle sera précisée ultérieurement.
Merci de confirmer votre présence en envoyant un courriel à :
svbiatoss@gmail.com

Au bout du mouvement des facs, le cadavre du savoir ? (Marianne 2)

Marianne 2 : http://www.marianne2.fr/Au-bout-du-mouvement-des-facs,-le-cadavre-du-savoir_a179966.html

Régis Soubrouillard-Marianne | Jeudi 28 Mai 2009 à 13:14
« En phase d’épuisement, le conflit qui opposait depuis trois mois les universitaires au duo Sarkozy-Pécresse s’avère un puissant révélateur des errements médiatiques et politiques qui travaillent la société française, et de l’épuisement de la société de la connaissance, transformée en machine à produire des résultats.

La désastreuse victoire  que le duo Sarkozy-Pécresse est en passe de remporter dans le conflit qui l’oppose depuis plus de trois mois aux universitaires et aux étudiants ne laisse pas d’étonner. Comme le jusqu’au-boutisme désespéré, le nihilisme « suicidaire », dont le Figaro crédite le dernier carré des Astérix de la culture. Cette victoire mérite que l’on s’interroge sur les conditions de sa possibilité.
Car en réalité, au-delà de l’affrontement politique, ce conflit gravissime à plus d’un titre et son issue prévisible apparaissent comme de précieux indicateurs des changements qui travaillent la société française, des indices de la mutation civilisationnelle en cours dans les pays développés. Comme l’a été d’ailleurs l’accession au pouvoir de Sarkozy lui-même. Sans ces changements, ils n’eussent pas été possibles.

Un silence assourdissant
Au bout du mouvement des facs, le cadavre du savoir?
De ce travail souterrain, ce sismographe rudimentaire que constitue le monde des médias (presse écrite et audiovisuelle), n’a rien perçu ni rien enregistré. A de très rares et timides exceptions près, un silence assourdissant a enveloppé un mouvement d’une ampleur et d’une durée exceptionnelles. Silence cependant rompu régulièrement par la reprise servile des communiqués ministériels  et ponctuellement par la dénonciation éventée du rôle de l’extrême gauche dans la radicalisation du conflit.
Les « raisons » invoquées de ce silence ? La méconnaissance par les médias, censés s’informer pour informer, du monde universitaire et de ses valeurs, de la complexité de la réforme, la lutte pour le pouvoir symbolique entre deux institutions concurrentes mais également déclinantes. Et, réalité ou (et) fantasme, l’auto-censure envisagée comme une conséquence de la complicité politique entre les médias et le pouvoir. »

Lire la suite sur Marianne 2 : http://www.marianne2.fr/Au-bout-du-mouvement-des-facs,-le-cadavre-du-savoir_a179966.html

Quelle europe pour l’université ?

(Texte publié sur Médiapart : http://www.mediapart.fr/club/edition/observatoire-des-reformes-des-systemes-de-formation-enseignement-et-recherche/article-89)

Appel aux candidats, partis politiques, collectifs et citoyens pour que la campagne des élections européennes pose enfin la question de l’enseignement supérieur et de la recherche. Loin des bonnes intentions et lieux communs habituels, dix questions posées aux candidats par Sauvons l’université.

Aujourd’hui, nous, universitaires français, excédés par plusieurs mois de manipulations et par le processus de destruction des savoirs et de nos métiers, le mépris souverain de nos gouvernants pour la formation de citoyens éclairés et pensants, nous demandons aux candidats aux élections du Parlement européen du 7 juin de prendre clairement position contre le dévoiement des missions de l’université, dissimulé sous une novlangue managériale incompatible avec un véritable enseignement et une véritable recherche.

Dans le processus de Bologne, l’Europe s’est engagée à développer ce qu’elle a appelé «la société de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde», en réalité la seule «économie de la connaissance». Pour cela, l’Europe a choisi d’appliquer les techniques managériales de gestion et d’évaluation aux secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, la «méthode ouverte de coordination» (MOC). Cette méthode confère un rôle primordial aux conseils intergouvernementaux, à la Commission européenne dans la définition des orientations et les processus de décision, mais en exclut le Parlement et la Cour de Justice. Est-il acceptable que de telles questions échappent à la représentation populaire européenne ?

L’application des techniques managériales à la gestion de toutes les structures d’enseignement et de recherche conduit ainsi à l’instrumentalisation de la notion de «connaissance» dans une perspective purement économiciste. Sous couvert d’harmonisation, elle tend à l’uniformisation des structures universitaires pour les mettre en concurrence, au détriment des formations. Fondée sur le benchmarking (la production infinie d’étalons jamais atteints de compétitivité), la politique mise en oeuvre asservit les gouvernements. Elle conduit à des analyses infondées et promeut des processus d’évaluation insensés.

La démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur, l’idée même que nous nous faisons de la recherche sont aujourd’hui en conflit avec la construction d’un «marché européen de la recherche et de l’innovation». Nous ne pouvons laisser à l’idéologie du marché – qui détermine la refonte de l’enseignement supérieur et de la recherche au niveau européen – le soin de définir ce que sont l’accès démocratique au savoir, la transmission des connaissances et la recherche véritable. Nous le pouvons d’autant moins que cette idéologie a déjà montré ses effets destructeurs sur l’organisation, les conditions et la qualité du travail ainsi que la créativité.

La principale caractéristique des «réformes» adoptées, en France comme ailleurs, dans le cadre de ce «processus de Bologne» est de se faire sans, voire contre, la communauté universitaire. À cet égard, la situation française est une caricature d’imposition par le haut d’une transformation radicale jamais formulée pour ce qu’elle est, alors même que la méthode de coordination est dite «non contraignante».

Depuis le vote de la loi LRU trois mois tout juste après l’élection de Nicolas Sarkozy, l’université et l’enseignement voient grandir une contestation profonde des principes sur lesquels se fondent les «réformes» actuelles. Ces dernières, inaptes à résoudre les difficultés propres du système français, détruisent ses fondements : publique, laïque, démocratique, l’université française s’appuie sur une articulation forte entre enseignement et recherche, elle préserve un accès démocratique à l’enseignement supérieur à côté d’autres structures fortement élitistes. Nous rappelons l’engagement des pays membres à respecter les spécificités nationales dans le cadre du processus de Bologne : dans cette perspective, l’Europe ne doit pas servir à détruire les caractéristiques qui ont fait la force de l’université française.

Pour que les universitaires ne se détournent pas de la construction européenne, il faut que la politique européenne en matière d’enseignement et de recherche soit radicalement transformée. Il faut que la question même de l’enseignement supérieur, d’un accès démocratique de tous au savoir, revienne explicitement dans les objectifs politiques européens. En Europe comme en France, il est nécessaire de mettre fin aux manipulations sémantiques et aux faux-semblants. Plusieurs contre-vérités constituent en effet le socle de la politique européenne actuelle en matière d’enseignement supérieur et de recherche.

  • 1. La concurrence généralisée, meilleure que l’émulation académique ?

Il n’est pas vrai que la mise en concurrence des individus (étudiants, chercheurs, enseignants, personnels administratifs et techniques) et des établissements (universités, organismes publics de recherche, instituts) favorise l’augmentation des connaissances et crée le cercle vertueux d’un partage enrichissant chacun des partenaires.

Nous affirmons que la recherche est une activité collective qui suppose la collégialité et l’émulation, le partage des savoirs et la coopération internationale. L’émulation est un des moteurs de la recherche et de la création : elle permet un véritable travail en équipe et un partage fécond des connaissances. Elle est incompatible avec la concurrence, guerre de tous contre tous et entrave à une vraie circulation des savoirs.

  • 2. La précarisation, un mode de gestion efficace de la recherche ?

Il n’est pas vrai que les contrats précaires, opposés au statut stable de fonctionnaire, soient un levier d’amélioration de la recherche et de l’enseignement ; il n’est pas vrai que la précarité développe la «compétitivité» des individus dans le champ scientifique. Elle dévalue la diversité des compétences essentielles à la recherche dans tous ses aspects et à tous ses niveaux. Elle engendre soumission et conformisme scientifiques. Efficace? Elle a pour effet d’atomiser le monde de l’enseignement et de la recherche, de le rendre dépendant du bailleur de fonds, du donneur d’ordre et/ou de la tutelle bureaucratique.

Nous affirmons que la recherche libre nécessiteun emploi stable, seul garant de l’autonomie scientifique vis-à-vis de toutes les tutelles, qu’elles soient académiques, politiques, économiques ou bureaucratiques.Nous affirmons que l’Europe doit encourager les États à favoriser la recherche et l’enseignement supérieur par des plans nationaux pluriannuels de postes statutaires.

  • 3. Évaluer pour sanctionner ?

Il n’est pas vrai que l’évaluation soit une opération mathématique relevant de l’objectivité scientifique et de la neutralité technique. Les critères qu’elle utilise ne sont jamais universels. En une vingtaine d’années, elle a cessé d’être conçue comme nécessairement collégiale, prospective, comparative pour devenir un outil de gestion budgétaire ainsi qu’un instrument anonyme de sanction financière et morale des individus et des structures.

Nous affirmons que l’évaluation peut être le moyen de construire sa place dans le champ scientifique, à condition que cette évaluation soit plurielle,contradictoire et qualitative.Elle n’a de sens que si elle permet de soutenir les efforts de recherche et d’enseignement, ainsi que l’émulation, non d’instaurer et de faire fonctionner la concurrence en encourageant notamment une vaine course à la publication.

  • 4. Employabilité ou formation ?

Il n’est pas vrai que la professionnalisation des études soit l’instrument d’une insertion professionnelle durable et de qualité, pas plus que l’allongement des études n’est automatiquement synonyme d’amélioration de la formation. Une professionnalisation étroite risque au contraire de limiter les possibilités d’adaptation de chacun aux transformations futures.

Nous affirmons que la question de la professionnalisation est posée aux universités par l’existence d’un chômage structurel et la massification des étudiants depuis quarante ans. Nous affirmons qu’elle n’est actuellement pensée qu’en termes d’employabilité à court terme au détriment d’une réflexion sur ce qu’est une formation véritable.

  • 5. Le Classement de Shanghai, veau d’or de l’Europe de la connaissance?

Il n’est pas vrai que le classement de Shanghai soit un indice exact de la valeur des enseignements et de la recherche proposés dans les universités. Le regroupement et l’augmentation de la taille de certaines universités françaises les feront mécaniquement remonter dans ce classement, mais ils ne signifieront pas pour autant amélioration de la formation et de la recherche dans ces établissements.

Nous rappelons en revanche que si les communicants voulaient utiliser honnêtement ce classement pour évaluer la «performance» des universités et de la recherche françaises, ils devraient rappeler que la France se place au 6e rang mondial, alors que la part du PIB consacrée à l’enseignement supérieur et à la recherche la classe 18e des pays de l’OCDE.

Nous affirmons que seuls les ignorants croient encore à la pertinence du classement de Shanghai, inapte à rendre compte de la manière dont l’université accomplit ses missions.

  • 6. L’autonomie, nouveau paradis académique ?

Il n’est pas vrai que l’«autonomie» des universités octroyée par la loi LRU leur donne une indépendance scientifique, pédagogique et financière.Elle ne leur attribue qu’une responsabilité de gestion, sous contrôle renforcé de leur ministère de tutelle. Elle leur confère la tâche de gérer l’ensemble du budget de l’université. Elle fait de la masse salariale la principale variable d’ajustement de cette gestion: c’est donc sur le potentiel humain que se feront nécessairement les économies budgétaires des universités passées aux «compétences élargies».

Nous affirmons que la seule autonomie digne de ce nom est l’autonomie scientifique. Celle-ci repose pour les enseignants-chercheurs et les chercheurs sur la stabilité d’un statut national, pour les établissements sur le renforcement des compétences des organes universitaires scientifiques, et leur capacité à orienter les choix de l’université. Rappelons qu’à l’inverse, la loi LRU prive les conseils scientifiques de toute véritable capacité d’intervention dans la politique de l’université.

  • 7. La «gouvernance» et le «pilotage », nouveaux arts de gouverner ?

Il n’est pas vrai que le «pilotage» nouveau de la recherche et de l’enseignement supérieur favorise la rationalisation, l’efficacité et la transparence des directions que la notion de gouvernance prétend promouvoir au niveau national et au niveau européen. Au contraire, il promeut un modèle autoritaire de la direction des structures de recherche et des universités. La notion de «gouvernance» procède d’un discours managérial de la direction qui n’a rien à voir avec l’art de gouverner.

Nous affirmons que la collégialité est un des instruments essentiels de l’organisation et de la politique des universités ; elle devrait l’être pour les organismes. Nous affirmons que seule la représentation, fondée sur le vote, garantit la légitimité des personnels de direction, à quelque niveau que ce soit. La nomination ne garantit que l’autoritarisme de ceux qui sont en position décisionnaire, elle biaise et fragilise leurs choix administratifs et scientifiques, elle entretient le clientélisme et favorise le conformisme de la recherche et des carrières.

  • 8. Le financement sur projet, pierre philosophale de la recherche moderne ?

Il n’est pas vrai que le financement sur projet et par objectif garantisse la qualité de la science.Le financement sur projet accentue la mainmise du pouvoir économique et politique sur la recherche ; il favorise les grosses équipes, le gonflement artificiel des budgets et le développement technologique, sans permettre pour autant la critique des connaissances scientifiques.

Nous affirmons que toute recherche de qualité nécessite des structures stables, dotées de fonds pérennes et suffisants. Seule la stabilité permet de «faire de la recherche», impliquant prise de risque, adaptabilité aux résultats, persévérance, bifurcations et découvertes véritablement innovantes, non inscrites dans les projets préalables.

  • 9. Simplification ou multiplication des structures bureaucratiques ?

Il n’est pas vrai que nous allions vers une simplification des modes du fonctionnement de la recherche, créant des économies au niveau national comme au niveau européen.La multiplicité croissante des structures de financement actuel de la recherche, notamment au travers d’innombrables agences, produit opacité, stérilité et bureaucratie. Elle implique une dépense de temps, d’énergie et de moyens considérable: un véritable gaspillage scientifique, humain et financier.

Nous affirmons que la pluralité des structures de recherche et d’enseignement constitue une garantie de leur indépendance politique et de leur qualité. Cette pluralité doit être protégée par les Etats et encouragée par l’Europe. Nous affirmons qu’elle est la véritable justification, le véritable intérêt de la circulation des étudiants, des enseignants et des chercheurs entre les pays de l’Union.

  • 10. L’endettement à vie, un avenir radieux pour les étudiants ?

Il n’est pas vrai que le recours massif au prêt étudiant permette d’augmenter les dotations des universités, ni qu’il soit socialement équitable. Les exemples anglo-saxons montrent qu’il accroît la sélection sociale et n’est qu’une façon pour l’Etat de faire payer aux étudiants et à leurs familles son propre désengagement.

Nous affirmons que l’université est un service public et qu’à ce titre, l’Etat doit en garantir le financement et l’accès pour le plus grand nombre.

«Il n’y a pas d’alternative», vraiment ?

Ces questions sont fondamentales. Nous sommes face à un choix de société. Il n’est pas vrai que la politique européenne de recherche et d’enseignement soit un processus irréversible, ni que la destruction des services publics de l’enseignement supérieur et de la recherche soient obligatoires et inéluctables.

L’université et la recherche deviendront-elles les instruments normalisés, atomisés, précarisés, garrottés de l’économie globale ? La volonté politique existe-t-elle de confirmer l’université et la recherche dans leur fonction de formation des hommes et des savoirs, dans leur mission de transmission et de création ?

Les représentants élus des pays de l’Union ont une responsabilité devant l’histoire de ce continent. Nous refusons que Bologne, nom d’une des plus anciennes et prestigieuses universités d’Europe, soit à l’avenir associé à une entreprise de destruction de la connaissance. La stratégie de Lisbonne doit être renégociée en 2010 : l’occasion à ne pas manquer d’en modifier radicalement les orientations.

Sauvons l’Université !

Autonomie des universités ou gestion napoléonienne des universités ?

Adresse à la CPU. Autonomie des universités ou gestion napoléonienne des universités ? SLU s’adresse à la CPU.

(Lire en ligne : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2648)

Après le recours systématique ces dernières semaines à une utilisation exorbitante des recteurs en les transformant en des préfets en mission pour encadrer brutalement les formes de validation du second semestre, voilà donc qu’une nouvelle fois, le gouvernement nous offre une superbe illustration de sa conception napoléonienne de « l’autonomie » des universités et des universitaires. Xavier Darcos et Valérie Pécresse choisissent ainsi de passer en force sur un dossier majeur du conflit en cours : la question de la formation et du recrutement des enseignants.

Au mois de décembre dernier, le président de la république avait déclaré – dit-on – qu’il était nécessaire de pratiquer la concertation à une condition : ne tenir aucun compte des avis des personnes qui se prêtaient à ce jeu-là. Ce qui vient de se passer ces derniers jours dépasse à cet égard l’imagination la plus débridée. Les ministres concernés avaient annoncé, non sans quelque contradiction d’ailleurs, qu’étaient mis en place d’un côté une série de « groupes de travail » avec les syndicats mais aussi, de l’autre côté, une commission co-présidée par un président d’université et un recteur (commission comprenant par ailleurs une autre présidente d’université chargée spécifiquement de ce dossier au sein de la CPU). Bien sûr, le calendrier imposé était une nouvelle fois à la hauteur de la précipitation et de l’agitation qui règnent dans notre pays depuis deux ans, puisque tous les travaux devaient être conclus d’ici au 15 juillet, mais enfin cela ressemblait encore à un ersatz de négociation pour quiconque voulait bien y croire.

Las, depuis quelques jours les choses sont claires y compris pour celles et ceux qui prêtaient encore quelque crédit à la volonté d’écoute du gouvernement. Alors que la commission programmée n’a pas encore été mise en place, sont rendus publics, soumis aux comités techniques paritaires consultatifs et annoncés pour passage au Conseil d’Etat, les textes des projets de décrets mettant en place l’année transitoire et faisant passer en force la logique de la « mastérisation » ministérielle de la formation et des concours d’enseignants dont on avait annoncé que sa mise en place était reculée d’un an pour permettre de consulter sérieusement (enfin !) celles et ceux qui devraient la mettre en œuvre.

L’autonomie de gestion sous surveillance rectorale montre ainsi son vrai visage. Personne ne saurait désormais l’oublier. L’honneur de la CPU serait d’en tirer toutes les conséquences et de retirer ses deux représentants d’une commission dont l’inutilité est désormais patente.

POUR LE MAINTIEN D’ UNE VERITABLE FORMATION PROFESSIONNELLE DES ENSEIGNANTS

Pétition pour que les lauréats des concours 2010 aient la même formation professionnelle que les lauréats actuels. A diffuser sans modération.

www.formationdesenseignants.org

POUR LE MAINTIEN D’ UNE VERITABLE FORMATION PROFESSIONNELLE DES ENSEIGNANTS
La formation des enseignants est un élément clef de l’ amélioration de notre système éducatif et de la réussite de tous les élèves.
La mastérisation des enseignants et des CPE doit se traduire par une amélioration de la formation disciplinaire, didactique et professionnelle
A la suite de multiples mobilisations, le gouvernement a pris la décision de maintenir les concours existants, les conditions de leur préparation et la possibilité d’une inscription en IUFM en septembre 2009.
Ainsi la promotion d’ enseignants et de CPE issue du concours 2010 bénéficiera donc d’une formation avant le concours identique à celle des générations précédentes; elle doit donc bénéficier des mêmes conditions de formation après le concours.

Si les choix du ministère d’affecter les lauréats du concours à 2/3 du temps en responsabilité étaient confirmés, de nombreux enseignants pourraient être responsables d’une classe en septembre 2010 sans avoir jamais effectué de stages en responsabilité devant des élèves ou sans avoir bénéficier de formation dans le cadre de l’ IUFM.
Les soussignés demandent solennellement, qu’ après le maintien des concours et de leurs conditions de préparation, soient également maintenues les conditions d’organisation de l’année actuelle de stagiaire (2 ème année d’ IUFM ) afin qu’ elle reste une véritable année de formation professionnelle en alternance.
Ils demandent qu’à l’avenir la formation dont bénéficieront les lauréats du concours lors de l’année de stagiaire soit améliorée, organisée sur la base d’une véritable alternance entre service en responsabilité et temps de formations qui s’appuie sur le maintien de l’expérience des IUFM et de leur potentiel de formation.

Pétitions à l’initiative de :
FSU : SNES, SNEP, SNUEP, SNUipp, SNEsup UNSA-éducation : SE-UNSA, SUP-Recherche-UNSA SGEN-CFDT

Universités : pourquoi le mouvement des universités ne s’arrêtera pas !!

(communiqué des porte-parole de la 10ème CNU)
Pourquoi le mouvement des universités ne s’arrêtera pas
Alors que la fin de l’année universitaire approche, le mouvement de grève des universités entre dans son quatrième mois. Devant ce mouvement historique, le gouvernement persiste dans son refus de tout dialogue et de toute concertation. Pire, il a multiplié jusqu’au bout les provocations et les passages en force sur des projets unanimement rejetés par l’ensemble de la communauté universitaire.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et celui de l’éducation nationale, Valérie Pécresse et Xavier Darcos, ont orchestré ces dernières semaines une campagne systématique de désinformation, de dénigrement et de diffamation contre notre mouvement. Ils ont cherché, au mépris de toute évidence, à faire croire à la démobilisation des universitaires et au retour à la normale. Ils ont stigmatisé les enseignants et les étudiants en lutte, les faisant passer pour une minorité d’irresponsables. Ils ont tenté par tous les moyens d’opposer entre elles les différentes composantes de notre communauté, de dresser les étudiants contre les enseignants, les enseignants contre les personnels administratifs et techniques, les étudiants contre les étudiants. Ces ministres déconsidérés sont responsables de la plus grave crise qu’ait connue l’université française.
La communauté universitaire ensemble a décidé que les étudiants ne paieraient pas par la perte de leur année l’irresponsabilité ministérielle. Cela n’entame en rien notre unité ni notre détermination à combattre la politique inacceptable de ce gouvernement. Depuis le 2 février et parfois même plus tôt encore, c’est l’ensemble de la communauté universitaire, toutes tendances, toutes sensibilités et toutes catégories confondues qui est entrée en lutte pour défendre ce bien commun qui nous est cher, le service public d’enseignement et de recherche. Le gouvernement qui s’y attaque n’en a pas fini avec nous !
La loi LRU et le pacte pour la recherche appliquent à l’université et à la recherche les principes et les méthodes de l’entreprise privée. La « gouvernance » autoritaire remplace la collégialité et le fonctionnement démocratique. La mainmise des financements privés menace les libertés académiques, l’indépendance et la qualité de la recherche. La généralisation de la précarité et les externalisations de services aggravent les conditions de travail, en particulier pour les personnels de bibliothèques, administratifs et techniques. Les suppressions de postes, le désengagement financier de l’État et la mise en concurrence des établissements préparent une université paupérisée aux diplômes dévalorisés.
C’est un système profondément inégalitaire qui se met en place, où seuls les étudiants qui auront les moyens de payer des droits d’inscriptions importants pour accéder aux établissements les plus prestigieux pourront espérer un enseignement de qualité. En même temps, la réforme du recrutement des enseignants du primaire et du secondaire organise une dégradation catastrophique de leur formation avec un objectif purement budgétaire de réduction des coûts.
C’est cette logique que la communauté universitaire refuse. C’est pour cela que nous demandons que les textes dans lesquels elle s’incarne soient retirés, à commencer par la loi LRU et ses décrets d’applications. C’est à cette seule condition que pourrait se mettre en place un réel débat sur l’avenir du système d’enseignement supérieur et de recherche.
À travers l’université et la recherche, c’est toute la société qui est attaquée. C’est le principe même de l’égalité d’accès aux savoirs qui est menacé. Mais la politique universitaire du gouvernement s’inscrit aussi dans un cadre plus large, celui d’une attaque générale contre l’ensemble des services publics. La loi Bachelot applique à l’hôpital public les mêmes principes de rentabilité que la LRU à l’université. La Révision Générale des Politiques Publiques organise la suppression massive de postes de fonctionnaires, et la loi de mobilité prépare la possibilité de leur licenciement. Alors que la crise économique rend nos missions plus dures et plus indispensables que jamais et exige une politique ambitieuse de l’emploi public, c’est au contraire un projet global qui se met en place à travers la destruction systématique des services publics, celui d’une société plus injuste, plus brutale et plus inégalitaire.
Une attaque contre toute la société
Le savoir n’est pas une marchandise, l’université n’est pas une entreprise !
Parce que nous sommes face à un gouvernement qui a montré qu’il ne connaît et ne comprend que le rapport de force, notre détermination ne faiblira pas.
Parce que les enjeux de la bataille des universités dépassent largement les intérêts des seuls universitaires, nous continuerons à nous adresser à nos collègues de la fonction publique et, au-delà, à toute la société, pour, ensemble, construire une université de demain réellement publique, ouverte et démocratique.
Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités • Contact : porte-parole@cnu.lautre.net

CNU_25mai.pdf

Masterisation : les 4 directeurs des Ecoles Normales Supérieures écrivent à Xavier Darcos

(la même lettre a été envoyée à Valérie Pécresse)

lettre_4ENS_25mai09.pdf

Proposition de loi contre les accords France-Vatican

Pour information, une  proposition de loi a été déposée le 19 mai dernier pour tenter de s’opposer aux accords France-Vatican (voir:  http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion1682.asp ) .
Elle est intitulée « proposition de loi tendant à promouvoir la laïcité et à sauvegarder le monopole de la collation des grades universitaires« .
Il n’est toutefois pas du tout certain qu’elle puise faire l’objet, à terme, d’un vote à l’assemblée nationale.
Ci-dessous la reproduction de l’exposé des motifs :
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présentée par Messieurs

Jacques DESALLANGRE, Pierre BOURGUIGNON, Christian BATAILLE, Marc DOLEZ, Jean-Pierre BRARD, Jean MICHEL et André GERIN, députés.

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Le mouvement d’émancipation individuelle et citoyenne que représente la laïcité n’a cessé depuis ses origines de faire l’objet d’attaques plus ou moins directes de la part des clergés et de certains pouvoirs publics. Néanmoins, l’édifice était porté jusqu’à ce jour grâce à l’engagement républicain et laïque d’une bonne partie de nos élus, au soutien d’associations déterminées, et à l’attachement de la majorité de nos concitoyens à ce pilier de notre République.

Or, depuis quelques années les attaques se font plus insidieuses, plus vigoureuses et plus nombreuses. Certaines autorités publiques s’engagent délibérément et officiellement dans des voies clairement anti-laïques. Nous ne reviendrons pas sur les propos tenus par le Président de la République au Latran puis leur réitération à Ryad. Nous ne nous attarderons pas non plus sur les recommandations du rapport Machelon et les velléités de réformer la loi de 1905, ni sur la commande qui fut faite à Madame Veil de préconiser l’introduction dans notre Constitution du principe de diversité, qu’elle récusa clairement.

Le 18 décembre dernier la France a signé avec le Saint Siège un traité international permettant aux établissements d’enseignement supérieur habilités par la Congrégation pour l’éducation catholique de délivrer des grades et des diplômes. Rappelons incidemment que l’État du Vatican est une théocratie dans laquelle le pape dispose d’un pouvoir absolu sans contre pouvoirs institutionnels. La séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire y est évidemment absente en revanche la confusion entre pouvoirs spirituel et temporel est totale. Cette double qualité du Saint Siège, à la fois acteur international et autorité religieuse est source d’ambiguïtés entrainant dans le présent cas plusieurs illégalités manifestes. Ces caractéristiques intrinsèques expliquent en partie que le Vatican ne soit ni membre de l’ONU (en tant qu’État partie) ni membre de l’Union Européenne qui impose des conditions démocratiques pour toute admission.

Cet accord international avec le Saint Siège fut publié par décret n° 2009-427 du 16 avril 2009. Il ne s’agit pas dans le cas présent d’une simple reconnaissance d’équivalence comme il en existe avec les États européens, mais d’une capacité nouvelle donnée à un État étranger (le Vatican) de délivrer des grades et des diplômes sur le territoire d’un autre État souverain : la France. Le protocole additionnel précise que « les Universités catholiques et les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint Siège » et établis sur le territoire français pourront délivrer l’ensemble des diplômes et grades dans toutes les spécialités (Histoire, Mathématiques, Physique, Science Sociale, Science Naturelle, Droit,…).

Le Gouvernement ne pouvait ignorer qu’examinant ce qui deviendra la loi de 1984, le Conseil d’État a considéré que «le principe suivant lequel la collation des grades est réservée aux établissements publics d’enseignement qui remonte à la loi du 16 fructidor an V et que les lois de la République n’ont jamais transgressé depuis 1880 s’impose désormais au législateur aussi a-t-il disjoint du projet de loi sur l’enseignement supérieur un titre autorisant le ministre chargé de l’enseignement supérieur à accréditer des établissements privés à délivrer des diplômes nationaux » (avis publié in E.D.C.E. 1987, p. 138). C’est ce monopole que l’article 17 de la loi du 26 janvier 1984 puis l’article 137 de la loi du 18 janvier 2002 dont est issu l’article L 613-1 du code de l’éducation viendront consacrer en disposant on ne peut plus clairement que « l’État a le monopole de la collation des grades et des titres universitaires ». Ce principe à valeur constitutionnelle – ainsi que la doctrine la plus avertie a pu le relever (conf. par ex. Y. Gaudemet, Les bases constitutionnelles du droit universitaire, RDP 2008/3 p.680 ets., spec. p.696) – s’impose donc au législateur et a fortiori au pouvoir réglementaire qui ne pouvait donc pas ratifier l’accord intervenu avec le Vatican sans avoir préalablement fait réviser la Constitution. Or tel n’a pas été le cas.

Par ailleurs, l’article 53 de la Constitution imposait au Gouvernement de procéder à la ratification de l’accord seulement après en avoir été dûment habilité par la loi. Cet article dispose que les accords internationaux « qui modifient des dispositions de nature législatives […] ne peuvent être ratifiés ou approuvés que en vertu d’une loi ». Or, nous constatons que l’accord dont le décret précité assure la publication prétend bien modifier notamment l’article L. 613-1 du code de l’éducation. Il ne pouvait donc être ratifié qu’après habilitation législative. Enfin l’article 34 de la Constitution dispose que « la loi détermine les principes fondamentaux : – de l’enseignement ». La définition de l’autorité chargée de délivrer les grades et diplômes relève des principes fondamentaux organisant l’enseignement et doit donc faire l’objet d’une loi pour pouvoir être modifiée.

Il en résulte que le Gouvernement était manifestement incompétent pour ratifier sous forme simplifiée un accord international ayant pour effet de modifier des dispositions de natures législatives et constitutionnelles. En y procédant néanmoins, il a entaché sa décision d’incompétence et ce faisant commis une illégalité que notre proposition de loi tend à corriger en abrogeant le décret illégal.

De plus l’allégation suivant laquelle cet accord n’aurait pour unique objet que d’assurer la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur conformément au processus dit de Bologne, relève d’une véritable dénaturation de l’objet de celui-là. L’accord international joint au décret précité accorde en effet à l’église catholique le pouvoir d’organiser sur le territoire français un enseignement à l’issue duquel peuvent être délivrés des grades et des diplômes. L’article 2 de cet accord attribue ainsi à la Congrégation pour l’éducation catholique autorité pour arrêter la liste des institutions, des grades, et des diplômes que l’enseignement catholique délivrera en France. Cet accord contrevient donc directement au préambule de la Constitution de 1946 qui dispose dans son treizième alinéa que « l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. » Il est également contraire à l’article 1er de la Constitution de 1958 qui dispose que « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Les établissements dont les diplômes seront ainsi reconnus n’auront aucun lien juridique nécessaire avec l’État du Vatican, mais se définiront uniquement par les critères cumulatifs suivants : leur caractère religieux (catholique) et leur subordination à l’autorité cultuelle résidant au Saint-Siège.

Or si le caractère propre religieux de ces établissements privés ne contrevient à aucune loi française, la reconnaissance de l’État du Saint-Siège comme leur représentant, du seul fait qu’ils sont par lui « habilités » au seul titre de considérations religieuses, est contraire à la loi de séparation des églises et de l’État du 9 décembre 1905, qui dispose en son article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». L’attribution de prérogatives de puissance publique aux organisations représentantes d’une église enfreint ce principe constitutionnel de laïcité.

De même, la loi du 9 décembre 1905, en imposant à l’État la neutralité religieuse, vise à établir une stricte égalité de traitement entre les cultes. Cette égalité est rompue, dès lors qu’un culte particulier voit reconnus publiquement les seuls diplômes, y compris « ecclésiastiques », qu’il délivre. On n’ose imaginer les revendications à venir, au nom d’autres religions.

Ainsi contrairement à ce que la lettre du décret semble laisser supposer celui-ci n’a nullement pour objet d’assurer la reconnaissance de diplômes entre États – ce qui supposerait leur délivrance préalable ! – mais bien d’autoriser un État étranger qui plus est théocratique à délivrer des diplômes profanes sur le territoire de la République ce qui, vous en conviendrez, n’est pas sans poser de nombreux problèmes moraux, diplomatiques, politiques et philosophiques.

En conclusion le décret et cet accord contreviennent aux normes constitutionnelles de séparation des pouvoirs législatif et exécutif, de monopole de la collation des grades universitaires, et de la séparation des églises et de l’État en conférant aux autorités ecclésiastiques un pouvoir exorbitant du droit commun sur le territoire français. La proposition de loi qui vous est soumise tend à corriger ces illégalités en réaffirmant le caractère supra-réglementaire du monopole de la collation des grades et abrogeant de ce fait indirectement toutes normes contraires dont le décret incriminé. Nous préserverons ainsi le caractère laïc de notre République.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

Toute norme contrevenant directement ou indirectement au principe de monopole de la collation des grades universitaires tel que défini à l’article L. 613-1 du code de l’éducation est réputée nulle et non avenue.

IMPORTANT : 11ème CNU

La 11ème Coordination Nationale des Universités aura lieu à Paris 13, campus de Villetaneuse le 3 juin à 10h (accueil de 9h à 10h) et nous avons évidemment besoin de votre collaboration pour son bon déroulement.

Délégations:
Les délégations désignées par vos AG (5 personnes maximum) doivent nous faire savoir leur venue en écrivant à delegues@cnu11.org . Nous vous invitons à indiquer les catégories des mandatés.
Cette adresse sert également à recueillir les demandes d’hébergement en région parisienne.

Motions:
Nous accueillons toutes vos motions, propositions de motions et d’actions à l’adresse motions@cnu11.org avant samedi 19h (essayez de respecter cette limite !). Nous vous prions d’indiquer clairement en tête du message la nature de celui-ci : motion d’AG d’université, d’UFR, de conseil d’UFR, de CA, proposition personnelle, etc.

Etat de la mobilisation:
Nous comptons aussi sur vous pour établir un « état de la mobilisation ».  Merci de nous faire parvenir à l’adresse mobilisation@cnu11.org toutes les informations concernant la situation de votre établissement en renseignant les catégories suivantes établies par Marne-La-Vallée lors de la dernière CNU:
Rétention de notes
Grève
Grève perlées
Blocage
Démissions administratives
Boycott du bac
Examens normaux
Examens aménagés
Examens repoussés
Examens non tenus
Solutions adoptées de validation
Rétentions des notes du 2nd semestre
Actions locales (rondes, etc…)
Rattrapage du 2nd semestre

Nous ajoutons d’autres catégories concernant:
-les modes d’application de la LRU:
Modulation
Entretiens professionnels
Mise en place des compétences élargies
etc…
Merci de préciser si des résistances locales contre ces nouvelles procédures se sont mises en place.

-les consultations/ referendum sur les réformes en cours que certaines universités ont mis en place:
Questions posées, résultats, participation, modalités d’organisation…

Répression:

Nous établissons une synthèse des actes de répression que personnels et étudiants mobilisés ont pu subir, qu’ils soient de nature policière, administrative ou hierarchique. Faites-nous parvenir les informations les plus précises possibles à l’adresse repression@cnu11.org

Enfin, nous attendons vos propositions indviduelles et collectives sur la suite du mouvement.

Bien cordialement,
pour le comité d’organisation de la 11ème Coordination Nationale des Universités.

Demande de report du CTPM par les organisations syndicales (FSU, UNSA, CFDT)

Communiqué des syndicats de la FSU, de l’UNSA et de la CFDT représentés dans le CTPM, 27 mai 2009

Demande de report du Comité technique Paritaire

Le snuipp, le snes, le snep, le snuep, le SE-unsa le Sgen-cfdt ont décidé de ne pas participer à ce CTPM car elles dénoncent les conditions dans lesquelles vont être étudiés les textes concernant les modifications statutaires liées à la mastérisation.
Ces textes sont en effet présentés alors même que les multiples groupes de travail institués sur cette question sont loin d’avoir achevé leur travail et d’avoir abouti à des conclusions. Dans le même temps, la commission Marois Filatre qui doit appuyer ses travaux sur la base de ces groupes vient à peine d’entamer ses auditions et doit remettre ses propositions à la mi-juillet.
Les modifications qui sont présentées à ce CTPM ne sauraient préjuger des conclusions des groupes de travail et des auditions. La tenue de ce CTPM est prématurée. Elle compromet fortement le sens et le contenu de ces groupes de travail ainsi que ceux de la commission Marois-Filâtre.

En conséquence, nous vous demandons de le reporter à une date qui permettra pleinement de prendre en compte les propositions issues des groupes de travail et de la commission Marois-Filâtre.

Communiqué du 27/05/09

Source : Snesup

Marche de tous les savoirs (Academic Pride) : le 4 Juin !

La marche de tous les savoirs « Academic Pride »
Le jeudi 4 juin 2009 aura lieu la deuxième édition de « La marche de tous les savoirs (Academic Pride) » organisée par SLR (« Sauvons la recherche) avec les principales associations et syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche. Toutes les personnes attachées à la transmission et au développement des savoirs sont invitées à marcher le 4 juin 2009 dans plusieurs villes de France. A Paris, le départ aura lieu à 14h00 devant la Maison des Sciences de l’Homme. Pour plus de détails et pour toutes les manifestations, pour des suggestions de panneaux et affiches, voir le site http://www.academicpride.fr.nf
« La marche de tous les savoirs (Academic Pride) » sera l’occasion pour toutes celles et ceux qui défendent l’importance du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche (ES&R), d’affirmer publiquement la fierté des métiers qui font vivre ce bien commun, et des valeurs qui les fondent. Ils diront qu’ils sont debout, pour défendre ces valeurs, qui sont menacées.
Ce rassemblement de tous les acteurs de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche se déroulera alors que se poursuit l’un des mouvements sociaux les plus durs qu’ait connu ce secteur. Par son importance et sa durée il s’agit d’un conflit exceptionnel qui, derrière les questions institutionnelles et de statut, voit s’opposer deux conceptions de la place du savoir dans notre
société. Dans la conception gouvernementale de « l’économie de la connaissance » déclinaison nationale de la « stratégie européenne de Lisbonne », la connaissance doit avant tout être au service de l’économie. Il en découle un nouveau mode d’organisation de l1enseignement supérieur et de la recherche calqué sur celui des du secteur privé, qui met en concurrence les institutions publiques pour maximiser leur rentabilité, mesurée via des indicateurs standardisés. A l’opposé de cette
vision utilitariste et élitiste du savoir portée par le pouvoir, nous défendons une vision humaniste et sociale qui est au coeur des valeurs de service public. Face au mépris affiché par le gouvernement et à son refus de toute concertation nous affirmerons à l’occasion de « La marche de tous les savoirs (Academic Pride) » la fierté que nous éprouvons à exercer nos métiers et la fierté de nos réussites, des plus discrètes jusqu’aux plus visibles, qui obtiennent des récompenses internationales (Médaille Fields en 2006, prix Turing et prix Nobel en 2007 et 2008) et qui consacrent le travail de très longue haleine mené par des équipes. Nous affirmerons que nous sommes fiers de transmettre ces connaissances et de faire de nos étudiants, quelle que soient leur
origine sociale, des citoyens plus libres et plus autonomes dans leur pensée.
Le 4 juin 2009 sera l’occasion de redire que le gouvernement fait un choix irresponsable en cassant le système existant, en manifestant son mépris pour l’avis des professionnels qui font fonctionner le service public l’enseignement supérieur et de la recherche. Les différentes « réformes » et réorganisations mises en place depuis quatre ans (ANR, pacte sur la recherche, AERES, LRU, démantèlement des organismes de recherche) créent un climat d’incertitude profondément déstabilisant au quotidien pour les équipes de recherche et les universités. La volonté de « réduire les coûts » en précarisant de plus en plus les emplois scientifiques est particulièrement délétère pour les jeunes qui renoncent de plus en plus à s’engager dans des carrières scientifiques ou à les poursuivre, puisque le gouvernement ferme leur horizon quand il faudrait l’ouvrir. Les dégâts créés sont déjà désastreux et seront très difficiles à réparer.

Les choix du gouvernement français ne sont hélas pas isolés en Europe. L’attaque contre le système de l’ES&R dans l’Italie de Berlusconi est encore plus violente qu’en France, et a fait descendre dans la rue des millions d’Italiens. En Allemagne, un grand mouvement de protestation contre les attaques dont fait l’objet le système allemand d’ES&R va déclencher une semaine
d’actions et grèves massives, prévues pour la mi-juin. Avec nos collègues italiens, allemands et autres européens, nous devons dire très fort que l’Europe dont nous rêvons n’est pas une Europe où les services publics seront laminés, mais une Europe où les gouvernements défendent les biens communs y compris une connaissance au services des hommes et non pas de la rentabilité.
Le 4 juin 2009, la « Marche de tous les savoirs (Academic Pride) » sera aussi un moment fort pour la défense de cette Europe-là.

Plus d’infos (et d’autres possibilités d’affiches) sur le site http://www.academicpride.fr.nf/
RV le 4 juin à 14h au Métro Sèvres Babylone (Maison des Sciences de l’Homme). Direction le SERI (Salon Européen de la Recherche et l’Innovation) porte de Versailles : des sciences de l’homme (inutiles selon nos dirigeants) à l’innovation industrielle (utile selon eux). A nous, sur ce trajet, de faire entendre un autre discours !

Au premier rang il y aura des hors-statuts (doc, post-doc, ITA en CDD) mêlés à des personnalités scientifiques connues (plus les 6 présidents d’universités qui ont été à nos côtés, ayant signé un texte au Monde; ils ont été invités, on attend leur réponse). Ils défileront derrière une banderole ‘La Marche de tous les savoirs ». C’est ensuite seulement qu’arrivera la banderole Academic Pride et le reste de la marche.

Le mardi 2 juin à 12h aura lieu à l’Institut Cochin (amphi Luton, 24 rue du Fg St Jacques) une Assemblée Générale ouverte à tous. On y parlera de :
Bilan du mouvement/conflit en cours dans l’enseignement Supérieur et la Recherche. Quelles perspectives ? Préparation de l’Academic Pride.

Animation du défilé : il faut continuer à faire appel à toutes les initiatives et bonnes volontés pour multiplier ces animations. Nous avons prévu de grandes photos de Darwin, Marie Curie, Simone de Beauvoir, Barbara Mc Clintock, Newton, Galilée Maxwell, Einstein, Bourdieu, Freud, Pasteur, avec des bandeaux-commentaires (La RAGE ! pour Pasteur, et autres qualificatifs : révolutionnaire, extrémiste, jusqu’au-boutiste, rebelle etc…)
Merci à toutes celles et ceux d’entre vous qui connaissent une ou deux personnalités scientifiques reconnues, de les solliciter pour être présent en tête de cortège.

Ci-dessous une série d’affichettes pour l’Academic Pride.

Fermeture administrative de la faculté des arts (Amiens)

Message du Doyen de la Faculté des arts d’Amiens
« Chères et chers collègues,
Ce mot pour vous dire que le Président a décidé la fermeture administrative de la Faculté et du Campus dès ce soir, mardi 6 mai.
Bien cordialement.
Serge Bismuth »
Pour mémoire, la Faculté des Arts avait voté le poursuite du blocage lundi dernier (25 mai). Le campus avait voté le déblocage lundi dernier (25 mai)a une voix pour et la reprise du blocage à sept voix pour aujourd’hui (26 mai) Le Campus (SHS, lettre, langues, histoire, géo) et la Faculté des arts comptent environ 5200 étudiants.

27 Mai : ronde intempestive rue de Grenelle

Mercredi 27 mai, à 14h, une ronde intempestive se produira 110 rue de Grenelle
(rendez-vous Place Jacques Bainville)

Un ministère qui a une passion du secret
Comme l’avait fait Valérie Pécresse avec le décret sur le statut des enseignants chercheurs, Xavier Darcos veut faire passer ses nouveaux décrets sur la mastérisation en catimini. Aucun des points qui nous ont amenés à refuser ce projet  et à ne pas remonter de maquettes, n’a trouvé de réponse dans cette énième réécriture. La confusion y tient toujours office de raison et l’imprécation de modèle d’écriture.
La ronde infinie des obstinés se propose donc d’être là pour affirmer notre refus commun et annoncer que nous allons continuer d’opposer à ces décrets une fin de non-recevoir.
Au moment où le débat sur la sécurité à l’école est instrumentalisé par le gouvernement, c’est en effet l’ensemble du système scolaire qui est mis en danger par le ministère.

L’université du Havre reconduit la grève et le blocage (27 Mai)

L’Assemblée Générale de l’établissement a reconduit la grève jusqu’au vendredi 29 mai 13h00, date de la prochaine AG et a approuvé le principe du blocage comme moyen de perturbation pour la fin du semestre.

Communiqué des porte-parole de la 10e CNU, 26 mai 2009

Communiqué des porte-parole de la 10e CNU, 26 mai 2009

La communauté universitaire n’a eu cesse de le dénoncer haut et fort : ce gouvernement ne négocie pas, il ne fait aucune concession de fond, il se contente de faire croire et d’annoncer qu’il le fait !

Pour preuve le dernier acte de mépris du gouvernement, à la fois envers les acteurs de l’éducation nationale et envers les commissions qu’il nomme lui-même. Alors que les ministères concernés annoncent un prétendu report d’un an de la réforme sur la formation des maîtres (dite « mastérisation »), qui ne modifie d’ailleurs en rien son contenu aux conséquences désastreuses pour le futur de nos enfants et de notre société, alors que les deux ministères annoncent la création d’une commission nationale de concertation (dite « Marois-Filâtre ») devant rendre ses conclusions au 15 juillet, le gouvernement planifie au 27 mai, à la prochaine séance du Comité Technique Paritaire du Ministère de l’Education nationale (CTPMEN), le passage de sept décrets réglementaires relatifs à la mastérisation.

Après la loi LRU promulguée en Août 2007 et les décrets (modifiant le statut des enseignants-chercheurs, instaurant le contrat doctoral unique, sur le comité national des universités, sur l’accord France-Vatican) publiés au Journal Officiel pendant les vacances de printemps 2009, en pleine contestation universitaire, de nouveau le gouvernement profite des jours fériés de mai pour annoncer que les décrets sur la mastérisation existent et qu’ils seront présentés dans la foulée pour validation. Pourquoi le gouvernement estime-t-il tous ces passages en force nécessaires si cette loi et ces décrets se font en concertation et en accord avec la communauté universitaire, comme il aime à le clamer ?

La Coordination Nationale des Universités dénonce, encore une fois, ce manquement à l’éthique du gouvernement et appelle le peuple de France à s’informer sur la future école de ses enfants, suite à ces réformes imposées de force et que la communauté universitaire refuse de mettre en place en l’état.

Les porte-parole de la 10e CNU.

« Université d’Auvergne, les coulisses d’une fac modèle » (Bakchich-info)

Un article de Lucie Delaporte à Lire sur Bakchich : http://www.bakchich.info/Universite-d-Auvergne-les,07790.html

Extraits

« Gestion hasardeuse, partenariats suspects en Europe de l’Est, la fac d’Auvergne présentée par Pécresse comme un modèle a quelques cadavres dans ses placards. Elève modèle, la fac d’Auvergne collectionne les bons points. Première à passer sous le régime de l’autonomie, première à créer sa fondation pour lever les fonds d’entreprises privées, elle est aussi en pointe sur le développement à l’international. Quand la Sorbonne ressort les barricades contre la loi Pécresse, le président de Clermont1, Philippe Dulbecco, se répand à longueur d’interviews sur les bienfaits de la LRU : « Projet consensuel que la grande majorité des acteurs de l’enseignement supérieur appellent de leurs voeux depuis de nombreuses années » prophétisait-il hâtivement en début d’année dans les colonnes du Monde. Enfin, preuve que cette fac a décidément tout bon, le président a été promu au rang de chevalier de l’ordre national du mérite par son grand copain auvergnat, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration.

Une fac modèle…de dysfonctionnements

Reste qu’un certain nombre d’éléments dont Bakchich a pu prendre connaissance écornent un peu l’image du « modèle » érigé par le ministère. Publié à l’été 2008, mais étrangement boudé par la presse locale un rapport de la chambre régionale des comptes (téléchargeable à la fin de l’article) contient pourtant quelques perles sur la gestion pour le moins hasardeuse de la fac auvergnate. « la chambre a constaté l’existence symbolique de budgets de gestion », note d’emblée le rapport avant de pointer une série de « dysfonctionnements » propres à sérieusement ternir l’image de la fac. On y apprend ainsi que certains profs ou administratifs, et certains seulement, touchent des salaires plus que confortables comparés à la rigueur salariale en vigueur à l’université grâce à un système opaque d’heures complémentaires. Ainsi, relève le rapport, le directeur de l’IUP déclare chaque année quelques 300 heures sup’ soit l’équivalent de deux postes et demi d’enseignants et ce, alors qu’il collectionne déjà les fonctions administratives . « Un tel cumul d’activités ne manque de susciter des interrogations sur les conditions dans lesquelles une seule personne peut, réellement et effectivement, assumer une charge de travail aussi importante ». La chambre s’étonne d’autant plus qu’« En tant que directeur de l’IUP il est le seul à attester du service fait ». Voilà qui (…)

L’IUFM de Livry appelle à la rétention des notes au CERPE

Epreuves d’admission du concours de recrutement des professeurs d’école : APPEL A LA RETENTION DES NOTES
Pour les futures générations d’élèves et d’enseignants, pour l’avenir de l’école de la République, nous n’avons pas le droit de perdre notre combat pour le retrait de la réforme Darcos / Pécresse.
En effet, ni les masters 2 donnant droit à passer le concours, dont la plupart ne comporte ou ne comporteront aucune dimension professionnelle, ni la préparation du concours ne peuvent être considérés comme une formation initiale des enseignants ainsi que le prétend le gouvernement.
De même, le 1/3 d’année de formation « continue » que le gouvernement a dû concéder aux nouveaux enseignants affectés directement dans une classe, sans que la plupart d’entre eux n’aient jamais fait de stage devant élèves, ne saurait être considéré comme une formation professionnelle. Ce temps limité interdira aux formateurs de mettre en œuvre une formation professionnelle réflexive. Ils pourront juste tenter d’apporter des réponses d’urgence à des fonctionnaires-stagiaires placés dans des conditions d’entrée dans le métier très difficiles.
Par ailleurs, le recrutement de titulaires de master 2 « métiers de l’enseignement » ayant échoué au concours, non seulement développera la précarité chez les enseignants, mais annonce la disparition des concours, celle de l’appartenance des futurs enseignants à la fonction publique d’Etat et donc celle du caractère national de l’Education.

OPPOSONS-NOUS A LA CASSE DE LA FORMATION ET DE L’ECOLE DE LA NATION
Le gouvernement, après avoir concédé des stages pouvant atteindre 108 h en M1, 108 h en M2 (pour 50 000 étudiants sur 150 000), 1/3 de l’année en formation après le concours, l’ouverture du prochain concours aux titulaires d’une licence et le maintien des épreuves actuelles du concours, vient d’abandonner l’idée d’imposer un master 2 aux lauréats de 2010 pour être titularisés. Les enseignants recrutés en 2011 (reçus au concours 2010) ne seront pas mastérisés.

NOUS SOMMES EN TRAIN D’OBTENIR LE REPORT, NOUS OBTIENDRONS LE RETRAIT
Au mépris de la mobilisation sans précédent du monde universitaire, au mépris des pseudo-concertations qu’il a lui-même mises en place (commission Marois/Filâtre qui doit remettre ses conclusions le 15 juillet, groupes de travail, Etats généraux pilotés par la Conférence des directeurs d’I.U.F.M.), le gouvernement a décidé de passer en force en lançant dès le 27 juillet la procédure de promulgation des décrets.

LA MOBILISATION DOIT SE POURSUIVRE ET S’AMPLIFIER
le nouveau recul est intervenu alors qu’aux manifestations et grèves menées depuis quatre mois se sont ajoutés dans les académies d’Ile-de-France des formes d’action plus radicales majoritairement décidées : blocage d’un centre de correction du CERPE (Livry-Gargan), rétention des notes pendant une semaine dans l’académie de Paris et signature de motions de soutien à ces mouvements par des majorités de correcteurs issus de tous les degrés de l’enseignement.
Sans les opposer aux formes traditionnelles d’action qui doivent se poursuivre, ces initiatives, que les enseignants avaient jusqu’ici refusé d’adopter, ont montré au gouvernement la détermination des enseignants et à l’opinion publique la gravité des projets ministériels. Elles figurent désormais dans l’éventail d’actions proposé par la Coordination nationale des Universités tandis que le SNESup « appelle à poursuivre les actions dans les établissements par la suspension des responsabilités administratives et la grève administrative avec rétention des notes »

L’A.G des formateurs de Livry-Gargan réaffirme que ni les examens, ni les concours, ni les vacances, ni la promulgation à marche forcée des décrets ne mettront de terme à ce mouvement.

Ils appellent l’ensemble des personnels convoqués aux épreuves d’admission du CERPE à subordonner la transmission des notes à l’administration au retrait de la réforme par le gouvernement.

Si le gouvernement s’obstinait à vouloir imposer des projets que l’ensemble du monde universitaire rejette, il endosserait l’entière responsabilité des conséquences sur les candidats de cette initiative.

Le 26 mai 2009, L’Assemblée générale des formateurs de l’I.U.F.M. de Livry-Gargan