Communiqué de G. Molinié : « Cette contestation, il n’est pas question aujourd’hui d’y renoncer »

Communiqué du président de l’université Paris-Sorbonne
20 mai 2009

L’assemblée des trois conseils centraux et l’assemblée générale des étudiants et des personnels de l’université ont décidé hier, le même jour, de faire en sorte que la fin de l’année universitaire puisse aboutir à une forme de validation acceptable pour les enseignements du second semestre 2008-2009.
Il faut saluer cette convergence, qui fait l’honneur de toute notre communauté universitaire à un moment particulièrement critique.
C’était la voie de la raison et le choix de la responsabilité, la seule issue possible pour éviter que des milliers d’étudiants, pris en otage par l’obstination gouvernementale, ne perdent une année d’études.
Mais ce n’est une victoire pour personne.
Les réformes très largement contestées que les ministères de l’Education nationale d’une part, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’autre part, entendent imposer par la force, n’ont pas été retirées et sont d’ores et déjà en voie d’application. Depuis l’automne, elles ont semé le chaos dans les universités. Demain, elles bouleverseront le fonctionnement de la recherche, la formation des enseignants, l’ensemble du système éducatif.
En s’engageant résolument dans le refus de tels désordres, notre université a pleinement joué son rôle, critique et responsable. Dans l’unité de toutes les forces qui la composent, étudiants, personnels BIATOSS, enseignants, elle a porté une contestation massive, pacifique, argumentée.
Cette contestation, il n’est pas question aujourd’hui d’y renoncer. Elle doit prendre désormais d’autres formes. L’heure n’est pas à la résignation mais, plus que jamais, à la vigilance et à l’action critique.

Molinié menacé par Pécresse et reprise des cours à la Sorbonne

(info reprise depuis le site Fabula)

L’information a circulé sur internet, ici et (lire notamment les commentaires sur cette page), et a été confirmée en AG à Paris IV ce mardi 19 mai: le ministère a menacé Molinié d’une destitution, considérant qu’il faisait de l’obstruction et gênait le fonctionnement de son université.

Sur le site Polart:

Molinié, président de Paris 4, menacé par V. Pécresse

Le président de Paris 4, Georges Molinié, engagé dans le mouvement universitaire, a été menacé par la ministre Pécresse publiquement d’être démis de ses fonctions avec mise sous tutelle de l’université. Cette menace fait suite aux décisions des AG de Paris 4 de ne pas tenir les examens, aux centres fermés en raison des grèves des BIATOSS, aux non prélèvements de salaires contre ceux ci.
Georges Molinié est sommé de faire passer des examens, et d’ouvrir les centres de Paris 4. Sans quoi le ministère le démettra de ses fonctions et nommera un administrateur chargé de faire passer les examens sous protection policière, et de rouvrir les centres. Si cette menace était mise à exécution, ce serait une première. L’intersyndicale de Paris 1 a assuré de sa solidarité qui se traduira par un soutien physique en cas d’application de la menace.

——————

L’AG de Paris 4 a toutefois voté ce mardi 19 la reprise des cours pour lundi et l’organisation des examens dans la dernière semaine de juin:

Blocages levés à la Sorbonne et à Paris-III (AFP – NouvelObs.com 19.05.2009)

La Sorbonne revote la grève

L’assemble generale de la Sorbonne, plus de 700 partcipants, etudiants et personnels de Paris1 et Paris 4, a revote ce jeudi 7 mai en amphi Richelieu, la poursuite de la grève jusqu’a la prochaine assemblée générale.

NPPV 2
Abstentions 17
Contre 28
Pour 700 environ

Situation Paris 4

Quelques informations sur Paris 4.
1) Lundi, l’AG des personnels a revoté la grève (12 contre)
2) Hier, 700 étudiants réunis en AG ont revoté la grève (600 pour)
3) Hier toujours une assemblée de Biatoss a voté la grève pour aujourd’hui et demain en réaction aux déclarations de VP sur la catégorie C et par solidarité avec le mouvement

Il semble donc que la mobilisation ne faiblit pas (et Paris 4 ne semble pas isolée de ce point de vue)

Paris 4 : grève reconduite jusqu’au 11 Mai

L’Assemblée Générale des personnels (enseignants et biatoss) de Paris 4, réunie a 12h ce jour en l’amphi Milne-Edwards  a reconduit la grève, jusqu’à la prochaine AG du 11 mai, même lieu, même heure.

ABS : 9 CONTRE : 12 POUR : 178

Paris 4 revote la grève (27 Avril)

L’AG du personnels de Paris4 , enseignants et BIATOSS, (approx 200) a voté ce jour la reconduction de la grève jusqu’au lundi 4 mai:
Abs : 10
Contre : 5
Pour : 185 (approx)

9ème coordination nationale des universités : 29 Avril

Nous vous confirmons la tenue de la prochaine coordination nationale des universités, qui sera organisée par les Universités de Paris I et Paris IV à la Sorbonne, dans l’amphithéâtre Richelieu, le 29 avril 2009, de 10h à 17 heures.
Nous vous transmettrons mercredi prochain les informations relatives à l’inscription des mandatés et au déroulement de l’assemblée.

Le comité d’organisation Paris I-Paris IV

Le président de Paris 4 appelle à continuer le mouvement et le CA « alerte solennellement les ministères concernés sur le risque désormais imminent d’une non-validation du semestre en cours » (3 Avril)

Déclaration de Georges Molinié, président de l’université Paris 4

  • «Contrairement à la teneur du dernier communiqué de la CPU, il apparaît qu’il n’y aucune raison d’amoindrir le mouvement de résistance aux projets relatifs à la formation des enseignants du primaire et du secondaire. Subsistent en effet trois dispositions inacceptables pour l’organisation de l’année 2009/2010: la suppression de l’année de formation en alternance avec le statut d’élève fonctionnaire-stagiaire après la réussite au concours; l’existence de trois statuts d’inscription au concours du CAPES pour 2009/2010; le maintien d’un lien quelconque avec un master pour cette inscription. Et je n’évoque pas la question des stages ni des formations spécifiques. Il n’y a donc pas suspension d’un an du dispositif, mais mastérisation en douce sans discussion. Dans ces conditions, on a toutes raisons pour continuer le mouvement

Texte du Conseil d’Administration de l’Université Paris-4 Sorbonne :
Depuis huit semaines, l’université française traverse une crise majeure. A Paris-Sorbonne, comme ailleurs en France, la grève des cours a été pour la communauté universitaire — enseignants, personnels administratifs, étudiants — la seule réponse possible face à un gouvernement cherchant à imposer, sans concertation digne de ce nom, une refonte complète et immédiate du statut d’enseignant-chercheur et des concours de recrutement aux métiers de l’enseignement.
Parce qu’elle a été massive, cette lutte a, d’ores et déjà, contraint le gouvernement à des concessions importantes: preuve, s’il en était besoin, que la concertation préalable n’avait pas été suffisante! Mais, sur des points essentiels, comme la formation des futurs professeurs et chercheurs, le gouvernement refuse encore d’écouter la voix de la raison et du bon sens, prétendant toujours imposer ses diktats.
Le Conseil d’administration de Paris-Sorbonne, extrêmement préoccupé par l’absence de réponses claires et satisfaisantes de la part des autorités publiques, alerte solennellement les ministères concernés sur le risque désormais imminent d’une non-validation du semestre en cours. Dans ces circonstances graves et exceptionnelles, il rappelle que toute la communauté de Paris-Sorbonne, gréviste ou non gréviste, ne souhaite qu’une seule chose: pouvoir travailler et faire travailler les étudiants dans les conditions dignes d’une université qui a vocation à former les esprits et les préparer à la vie citoyenne.
Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne, réuni en formation plénière le 3 avril 2009, prend acte de la reconduction des concours pour l’année 2009-2010, qui constitue une mesure positive. Comme le Conseil d’école de l’IUFM de Paris réuni le 25 mars 2009, il s’associe aux conclusions exprimées par la CDIUFM le 23 mars 2009, qui restent d’actualité à la lecture du communiqué de presse diffusé par le Ministère de l’Education nationale le 31 mars 2009. Il faut en effet attirer l’attention sur:

  • le degré de confusion et d’incohérence atteint par la réforme du recrutement et de la formation des enseignants à force d’ajouts et de rectifications successifs;
  • les mesures concernant le caractère transitoire de l’année 2009-2010, qui ne font que rajouter un peu plus de confusion et d’incohérence;
  • la juxtaposition de trois catégories d’étudiants qu’il faut désormais traiter de manière différente;
  • la nécessité de bricoler un dispositif à la hâte pour un nombre significatif d’étudiants, ceux qui préparent les concours de professeurs des écoles, des lycées professionnels, de conseiller principal d’éducation;
  • l’obligation pour la plupart d’entrer dans la logique de préparation des actuels concours et de s’inscrire simultanément dans des masters (quand ils existent) qui ont été construits dans une toute autre logique;
  • et, au bout du compte, la dévalorisation et la perte de crédibilité pour ces masters.

Il existe pourtant une solution simple, claire, cohérente, efficace et lisible: puisque l’on proroge officiellement les concours actuels, il suffit de proroger l’année qui les prépare et l’année de formation professionnelle en alternance qui les suit. Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne demande donc:

  • que les conditions d’inscription aux concours soient réellement les mêmes pour la session 2010 qu’en 2009, y compris pour les étudiants sortant de L3;
  • que les programmes de formation et de préparation aux concours, comme leurs lieux — en particulier les IUFM ­— soient également maintenus pour 2010/2011;
  • que le succès des candidats aux concours 2010 donne accès aux mêmes droits qu’en 2009, et notamment à une année de formation en alternance rémunérée, sans l’obligation d’obtenir un M2 l’année suivante comme condition préalable à leur recrutement comme enseignants stagiaires.

(Via le blog de Sylvestre Huet)

Vers une validation automatique du second semestre à Paris 4.

Les personnels (EC+BIATOSS) de Paris 4 réunis en Assemblée Générale le lundi 6 avril, ont voté la poursuite de la grève jusqu’à la prochaine AG.
La motion suivante a été adoptée :

« Ayant envisagé l’hypothèse d’une poursuite du mouvement au delà des vacances de printemps,le gouvernement n’ayant satisfait aucune de nos revendications, les personnels de Paris 4 réunis en assemblée générale  le lundi 6 avril demandent le cas échéant la validation automatique du second semestre 2008-2009. Tout sera mis en oeuvre pour que les étudiants ne soient pas pénalisés par l’attitude intransigeante et irresponsable des ministres. »

NPPV : 9 ABS : 12 CONTRE : 4 POUR : 115

l’ISHA de Paris 4 vote pour la poursuite de la grève

L’Assemblée Générale des personnels de l’Institut des Sciences Humaines Appliquees de Paris4 du vendredi 3 avril, a adopte la motion suivante  (22 pour, 1 contre, 0 abs) :
« L’ISHA prend position pour la poursuite de la grève et contre la reprise des cours tout en maintenant le contact avec les étudiants. »
La position de l’ISHA sera rediscutée lors de sa prochaine AG qui se tiendra le lundi 27 avril.

Tonnerre de Brest ! Cinq présidents d’université appellent à la poursuite du mouvement !

Tonnerre de Brest !

La Conférence des Présidents d’Université (CPU) tient depuis le mercredi 25 mars son colloque annuel, à Brest. Pendant ce temps, nos ministres de tutelle maintiennent le cap des réformes que la communauté universitaire, après huit semaines de mobilisation, continue massivement à rejeter. Pendant que les présidents réunis à Brest appellent clairement les universitaires à rentrer dans le rang au prétexte que leurs principales revendications auraient été satisfaites, nos universités voient dans les faits le mouvement en cours se poursuivre, voire s’amplifier, avec une détermination et une inventivité étonnantes. Nous, présidents d’université responsables, avions hésité à participer à ce colloque brestois de la CPU que nous jugions pour le moins inopportun… et qui ressemble ces jours-ci  à une fuite à Versailles !

Le dernier communiqué de la CPU, ainsi que les conditions dans lesquelles se tient son colloque, justifient amplement nos préventions. En capitaines de navires qui traversent une tempête comme l’université n’en a pas connue depuis 1968, nous considérons que notre devoir est de rester sur le pont, solidaires de nos collègues enseignants-chercheurs et personnels administratifs, solidaires de nos étudiants.

Cet « Appel de Brest » lancé mercredi par la CPU invitant unanimement à la reprise des cours et de l’organisation des examens, sonne comme une réponse à «l’Appel de la Sorbonne» que nous avions lancé le 9 février, par lequel nous appelions les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à «retirer tous les projets de réformes controversés» et à organiser une véritable concertation pour construire sur de meilleures bases l’avenir de nos institutions universitaires. Ce communiqué n’a donc été voté qu’à l’unanimité des présidents présents à Brest et n’exprime donc nullement une position unanime de l’ensemble des présidents d’université.

Notre sens de la responsabilité nous conduit également à regarder les circonstances avec les yeux de l’honnêteté, à dénoncer le fait que nos ministres n’ont toujours pas pris la mesure de la situation, à regretter l’étrange surdité de certains collègues qui depuis le phare de Brest croient observer que le «champ de la concertation» a réellement été ouvert et qu’il convient donc que les universités reprennent leur activité normale… Fermez le ban !

Pour ce qui nous concerne, nous constatons que la réforme dite de la «mastérisation» reste confuse dans l’organisation qu’elle propose pour les concours de recrutement et que ce projet est maintenu dans des termes et des principes que nous continuons à rejeter comme nocifs tant à la qualité qu’à la cohérence de la formation des enseignants des premier et second degrés. Les dernières propositions du ministère génèrent une confusion pointée par tous les acteurs de la formation des enseignants en prétendant échanger un recul dans la mise en place des nouveaux concours contre une mise en place immédiate des nouvelles formations. C’est là une manœuvre pour faire entériner à l’avance tout le processus combattu par la majorité de la communauté universitaire. La seule solution simple et claire est de proroger le dispositif actuel dans sa totalité, pour un an (y compris l’année de formation en alternance). Nous constatons aussi que l’augmentation des moyens promise par les pouvoirs publics ne s’est jusqu’à présent traduite que par le travestissement des dotations budgétaires de l’Etat (qui font en réalité apparaître une baisse sensible de nos moyens) et que les suppressions de postes pour l’année 2009 sont toujours maintenues.

Nous constatons encore que la réforme du statut des enseignants-chercheurs, loin de satisfaire les attentes des personnels concernés, continue d’aggraver les contradictions de la loi LRU. Inscrite dans la dernière version du projet de décret, la possibilité pour les enseignants-chercheurs de choisir librement l’établissement dans lequel ils souhaitent effectuer leurs activités de recherche empêchera les acteurs de l’université de conduire efficacement la politique scientifique de leurs établissements, telle que la loi LRU pourtant les invite à la construire de manière autonome. Et c’est encore la concurrence entre universités qui sera ainsi exacerbée. Cette nouvelle version d’un décret que la ministre ne finit pas de réécrire, est proprement irréaliste en ce qu’il hypothèquerait tout recrutement sur les bases d’un profil de recherche correspondant à la politique scientifique de l’établissement.

Notre sens des responsabilités nous appelle, enfin, à garantir la qualité des diplômes de l’année 2009. Nos universités ont acquis depuis longtemps une expérience en matière d’aménagement des modalités de validation des cursus en période de grève, et nous n’avons pas besoin d’injonctions pour prendre les mesures qui conviennent à la situation. La fébrilité manifeste de certains, qui les conduit, face aux revendications des étudiants, à préférer à l’échange d’arguments, celui de gestes violents, dans des altercations confuses, ne les qualifie pas pour donner des leçons de responsabilité. Il est plus que temps de négocier sérieusement en acceptant de traiter globalement une crise qui est globale, ce qui suppose d’abord de retirer, comme nous le demandons depuis plusieurs semaines, les projets de réforme controversés. Cette crise aurait pu être évitée et réglée en quinze jours au mois de janvier : poursuivons tous la mobilisation pour que cette crise ne pourrisse pas davantage l’année universitaire.

  • Pascal BINCZAK, Président de l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
  • Bernadette MADEUF, Présidente de l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
  • Georges MOLINIE, Président de l’université Paris IV La Sorbonne
  • Philippe ROLLET, Président de l’université Lille I
  • Anne FRAISSE, Présidente de l’université Montpellier 3 Paul Valéry

(Source : le blog de Sylvestre Huet. D’autres présidents d’universités devraient incessamment rejoindre les signataires de cet appel. Ce billet sera mis à jour au fur et à mesure)


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SORBONNE le 26 Mars

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SORBONNE
(Paris 1, Paris 3, Paris 4, EPHE)

L’Assemblée Générale des personnels de la Sorbonne réunissant Paris 1, Paris 3, Paris 4, et L’École pratique des hautes études (EPHE) se tiendra le jeudi 26 mars de 12h à 14h dans l’Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne.

L’ordre du jour sera :
1- la poursuite de la grève et de la rétention des notes
2- un avertissement solennel au gouvernement
3- Libérons la Sorbonne ! (revotons tous ensemble)
4- les actions unitaires à envisager

Vous êtes cordialement invités à cette Assemblée !

Festival au temps de la mobilisation à Clignancourt !

Festival au temps de la mobilisation à Clignancourt !
MARDI 17 MARS 2009 // 12h00-18h00
La vie reprend sur Clignancourt !

Une annexe de la Sorbonne Paris 4. Rencontre inter-facs autour de la mobilisation. Pour tenter de réfléchir ensemble sur la crise universitaire actuelle et renforcer le lien enseignants-chercheurs, étudiants et personnels BIATOSS.
Nous organisons et vous attendons nombreux pour :
* Pique-nique philo… que vous n’oublierez pas d’apporter !
* Conférences-Débats, tables rondes : les inégalités sociales face à l’éducation, les dérives de l’individualisme, qu’est-ce qu’une université, analyse du projet de loi…
* Stands animés par les personnels BIATOSS, Atelier d’écriture, Expo photos sur le mouvement…
* Projections-Débats : L’engagement des philosophes, Le péril jeune, Universités : le grand soir

Centre Universitaire Clignancourt : 2 rue Francis de Croisset, 75018 Paris. Métro Ligne 4, arrêt Porte de Clignancourt.

Position du Président de Paris-Sorbonne (Paris-IV), le 9 mars 2009

Position du Président de Paris-Sorbonne (Paris-IV), le 9 mars 2009
A la communauté
Position du Président de Paris-Sorbonne (Paris-IV), le 9 mars 2009

A ce jour, tous les centres extérieurs sont fermés.

A la Sorbonne, il est très difficile de garantir les possibilités d’accès: d’une part, il y a des blocages à l’intérieur; d’autre part, le filtrage des entrées peut à tout moment se transformer en fermeture totale par décision du recteur-chancelier, chargé du maintien de l’ordre.

Sur le fond, on constate une radicalisation du mouvement étudiant, et une montée en puissance des revendications des personnels administratifs.

Cette radicalisation et cette montée en puissance étaient prévisibles: il y a des mois que nous l’annonçons, en vain.

Les risques sont graves: dérapage avec violences et dégradations, éclatement du front des revendications, retournement du mouvement, mise en péril de l’année universitaire.

Or, le mouvement, large et majoritaire dans toute la communauté universitaire, est légitime, massif, et nécessaire face à l’autisme des ministères relativement à des réformes inacceptables, notamment une réforme des procédures de la formation des maîtres qui représente à la fois une régression et une agression, et qui reste à l’ordre du jour malgré les protestations de la CPU, de l’ensemble des syndicats et de multiples associations représentatives.

La seule solution est la mobilisation forte et continue dans les manifestations publiques, ce qui implique une gestion maîtrisée de l’accès aux locaux.

Face à l’attitude de mépris qui nous est opposée, il est plus que jamais indispensable de manifester, dans la rue et dans les universités, une résistance résolue, massive et responsable.

Professeur Georges Molinié. Président de Paris-Sorbonne (Paris-IV)

GRANDE CHAÎNE HUMAINE AUTOUR DE LA SORBONNE (4 Mars, place de la Sorbonne, Paris)

GRANDE CHAÎNE HUMAINE AUTOUR DE LA SORBONNE (place de la Sorbonne, Paris)
Dans le cadre du mouvement général qui mobilise les universités autour des revendications qui sont les nôtres une chaîne humaine viendra entourer la Sorbonne.
Le mercredi 4 mars 2009, à 16h30 précises. Cet événement symbolique, aux intentions tout à fait pacifiques, est destiné à attirer l’attention du pays sur les dangers multiples qui pèsent sur l’université.
Déroulé des événements :
– A partir de 16h15, les participants (dans la mesure du possible vêtus de blanc) sont appelés à entourer progressivement le bâtiment sans former encore de chaîne.
– A 16h30 pile, les participants se donnent la main, formant autour de la Sorbonne une gigantesque chaîne. Cette chaîne n’est pas destinée à bloquer les accès à la Sorbonne, mais à marquer symboliquement que l’université à besoin de protection (en particulier, il est demandé aux personnes qui se retrouveront devant les portes d’accès au site, de laisser passer quiconque désirera entrer ou sortir du bâtiment)
– Dès que la chaîne aura été formée, un dossier sur lequel le nom des textes controversés sera inscrit, sera introduit dans la chaîne à partir de l’entrée principale de la Sorbonne, place de la Sorbonne.
– Ce dossier passera de mains en mains, jusqu’à faire le tour du bâtiment. A son retour à son point de départ, il sera symboliquement jeté dans une poubelle.
– La chaîne humaine pourra alors se disperser.
Pour que cette opération puisse se dérouler, une participation massive de volontaires de toute la région parisienne est nécessaire: étudiants, personnels universitaires, sympathisants…
Merci à tous pour votre présence. Merci aussi de transmettre ce document dans toutes les universités parisiennes et autour de vous (faites fonctionner courrier électronique et téléphone). Activez vos contacts dans les médias.

A quoi servent les humanités ?

A quoi servent les humanités – par Georges Molinié, président de l’université de Paris IV

« L’Humanité » du samedi 21 février 2009

Paris-Sorbonne est une université de renommée mondiale où sont enseignées de nombreuses disciplines littéraires. Elle est peuplée de gens que ces savoirs passionnent, au point de faire de leur élaboration et de leur transmission un idéal de vie. Or, l’utilitarisme dominant leur assène sans cesse une même question, implicite ou explicite, parfois avec candeur, trop souvent avec mépris : à quoi ça sert ? La réponse doit être franche et catégorique : ça sert.
Former aux Humanités, c’est former par les Humanités des jeunes qui s’en approprient les méthodes : la pensée critique, la rigueur intellectuelle, l’argumentation rationnelle, la curiosité, la conviction que l’on n’a jamais fini d’apprendre, qu’il faut toujours adapter son jugement aux mutations du monde et à la pensée de l’Autre.
Ces valeurs ne sont pas enseignées comme des dogmes, car les étudiants sont guidés progressivement vers plus d’autonomie intellectuelle. C’est tout le sens de la formation par la recherche qui doit constituer le cœur de nos masters. L’acquisition de ces valeurs doit préparer les générations montantes à prendre les rênes du pays.
À ce titre, professionnaliser les études initiales serait dévastateur. S’adapter aux besoins des entreprises en travaillant à leur fournir une main d’œuvre hyper-spécialisée n’est pas la bonne solution, parce que dans notre monde en perpétuel changement, les besoins des entreprises évoluent très vite, vouant à très court terme toute formation hyper-technique à être périmée. Ce qu’il faut, en revanche, c’est mettre en place à l’université des enseignements généralistes, dispensés en beaucoup plus petits groupes. À la Sorbonne, nous sommes en train de créer des « licences fortes », accessibles à tous, mais qui demandent aux étudiants un travail intensif. Cela exige des moyens. Or, la logique gouvernementale va exactement dans le sens inverse.
La communauté universitaire s’inquiète des obstacles qui sont mis à la réalisation de ses missions. Elle en est réduite à s’opposer à des suppressions de postes, alors même qu’elle a dû faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants, sans que les moyens nécessaires lui soient alloués. L’écart de dépenses consenties par l’État, pour chaque étudiant, entre l’université et les autres filières d’enseignement supérieur est scandaleux.
Le gouvernement pourra répondre, comme il l’a fait pour l’enseignement secondaire, que le qualitatif prime sur le quantitatif. L’un ne va pas sans l’autre. Surtout, la qualité de l’enseignement universitaire repose sur son articulation avec la recherche la plus neuve et la plus rigoureuse. Avalisant l’idée que plus d’enseignement puisse être accompli par des professeurs moins en prise avec la recherche, sans perte pour la qualité des formations, le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs est fondé sur un contresens. On a beaucoup glosé sur l’évaluation des universitaires. Eh bien, sur ce plan-là, le gouvernement gagnerait à mettre le qualitatif en avant. Nous écrivons des livres et des articles : qui veut les évaluer doit les lire et en comprendre les conclusions, pas seulement les compter.
Enfin, les nouvelles modalités de recrutement des enseignants du 1er et du 2nd degré seraient une régression dont les élèves feraient les frais. En supprimant le stage de formation en alternance rémunéré qui assurait aux lauréats du concours une entrée progressive dans le métier, le gouvernement affirmerait son refus de faire le lien entre la formation universitaire et la formation professionnelle des futurs enseignants. Il refuserait d’assumer ce que les entreprises, si chères et exemplaires à ses yeux, font. Car toute entreprise recrute en fonction des qualités intrinsèques qu’elle perçoit chez les candidats, avant de les former de manière précise aux missions qu’ils devront accomplir dans leur travail. Vouloir remplacer l’année de formation en alternance par une pseudo-formation facultative et bénévole qui se tiendrait lors du second semestre d’un master 2 est irresponsable. Une telle usine à gaz se révèlerait néfaste pour l’équilibre et le contenu des masters : comment les étudiants pourraient-ils en plus et se former par la recherche, en rédigeant un mémoire, et préparer un concours de haut niveau ? De la maternelle à l’université, l’ensemble du système éducatif de notre pays encaisse des coups auxquels le gouvernement donne le nom de réformes. C’est bien pour la défense de l’école de la République tout entière qu’il faut se mobiliser aujourd’hui.

Mobilisation 16-18 février, Paris Centre

Mobilisation 16-18 février, Paris Centre

Lundi 16 février
Sorbonne
12h – 13h30: Amphi Cauchy Les lundis de l’Histoire en Sorbonne
– N. Offenstadt (Paris 1) sur le Musée de l’histoire nationale
– A. Nef (Paris 4) : Pourquoi étudier l’histoire du Moyen Âge ?
– C. Callard : l’usage du faux en histoire

11h-14h : Amphi Lefebvre
Conférence communication (Paris 1 UFR Sc Po) : Médias et Mouvements sociaux
Intervenants :
Maxime Switek (Europe 1)
Christophe Aguiton (ATTAC)
Patrick Champagne (CSE)

Panthéon
Lecture-marathon de la Princesse de Clèves devant le Panthéon à partir de 15h et  jusqu’à épuisement : participons ! (Organisé par Paris 3)
– A 16h30 lecture bilingue de textes de Dante, Cellini, T. Campanella, Galilée, C. Beccaria, Vittorini, Pasolini, Calvino…  (Organisé par Paris 3)
– A 17h30, en deuxième partie de manifestation, la chorale « Chants de rage et de révolte » entonnera des chants traditionnels italiens engagés. (Organisé par Paris 3)

Place de la Sorbonne
18h : place de la Sorbonne : « cacerolazos » (du boucan avec des casseroles et tous accessoires imaginables)

Tolbiac, centre PMF  (ParisI)
– 13h30-15h, Amphi N : « La faillite du libéralisme: quel sens donner au retour de l’Etat? », Christophe Ramaux, Maître de conférences, économie, Paris I
– 15h30-17h, Amphi H , « La réforme universitaire italienne ou la « rationalisation économique d’un bien public » », Federico Tarragoni, Pr. desciences économiques et sociales, Doctorant en sociologie, Université Paris 7

Mardi 17 février  Place du Panthéon
15h : Une après-midi « Université Ouverte », en histoire de l’art (Paris IV).
Au programme (provisoire), trois cours : Lutèce antique, le Panthéon et les Grands Hommes, la rue Soufflot.

Site SORBONNE :  11h00-13h00 : l’UFR de musicologie organise un atelier création de « protest songs » mardi de 11 à 13h en amphi Quinet.
15h30-17h : « la désinformation dans les médias: parallèle avec les USA », par Monica Michlin, Amphi Cauchy.

Tolbiac  (Coordination Paris 1)
Conférences sur l’évaluation, la formation des enseignants, les doctorants, le passage d’une culture de service public à une culture de management, le discours de N. Sarkozy du 22 janvier dernier

Censier
Salle 125  14h-16h « Apprendre à lire, apprendre à écrire ? Sur la finalité des études de lettres», par Marc Escola (Université de Paris 8) et Sophie Rabau (Université de Paris3).

Mercredi 18 février  Sorbonne
17h-20h : Amphi Gestion
Conférence communication (UFR Sc Po Paris 1) : Les médias sont-ils aux mains des propriétaires?
Daniel Schneidermann (Arrêt sur Images)

Tolbiac
14-15h30 : Amphi K
Conférence débat (UFR Histoire Paris 1) : Etre journaliste aujourd’hui
15h30-17h : Amphi K
Conférence débat (UFR Histoire Paris 1) : L’histoire de France selon Nicolas Sarkozy, F. Madeline
14h-17h : Atelier banderoles et performances animé par François FORONDA (Tolbiac, 12e étage)

FAISONS LA UNE DES JOURNAUX !!! SOYONS PRÊTS POUR LA MANIFESTATION DE JEUDI !!! LA VISIBILITE EST FONDAMENTALE !!!

Place de la Sorbonne
18h : place de la Sorbonne : « cacerolazos » (du boucan avec des casseroles et tous accessoires imaginables)
Blog de l’UFR 11 de Paris 1 :
http://sciencepoenlutte.revolublog.com/article-74136-evenements-rendez-vous.html

– Au Forum des Halles (parce que l’Université, elle, n’est pas à vendre)
Tumba Shango Lokoho Sophie Rabau (Paris-3), cours sur « Littérature et politique »
– hall du cinéma MK2 Bibliothèque
15h à 17h, François Niney (UFR cinéma, Paris 3), « Y a-t-il un objectif sans point de vue ? A quoi sert l’analyse filmique »
Place Saint-Michel

– 12 heures précises, organisation d’un « flashmob » («rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance avant de se disperser rapidement). Chaque personne est invitée à s’y présenter munie d’un livre d son choix ; au coup de sifflet, immobilisation pour une lecture de 5 minutes à haute voix ;  Au deuxième coup de sifflet dispersion (cf. http://flashmobilisation.blogspot.com)

Mobilisation 19-20 février
Jeudi 19 février
place face à l’église St Médard
10h-12h , cours hors les murs de Paris-3, sur « Savoir scientifique contre « savoir » d’Etat: ce que les Lettres et Sciences humaines et sociales peuvent nous dire de l’identité ». Notamment : « l’identité britannique à travers la littérature et le cinéma » (L. Shankland) ; « Barbarie et identité romaine(s) : Bretagne et Bretons chez Tacite » (N. Griton) ; « l’identité professionnelle » (A. Jeantet) ; « Identité et interculturalité » (F. Najab) ; « l’identité en anthropologie ».
Site SORBONNE :
10h30-12h : atelier « chansons révolutionnaires », par Clémence Monnier et ses compagnons de la chanson, hall des amphis.
Vendredi 20 février
Censier
– 10h-12h, Salle 125, « Individus et d’invidualisme en politique »
– 12h-14h, Salle 125 :Cours alternatif « déjeuner » (il y aura des sandwichs et du café). « Les métiers de l’Université » : tous les personnels de l’Université de Paris3 (biatoss et enseignants-chercheurs) sont invités à venir présenter leur métier et leur rôle dans l’Université.

ACTU : ISHA Paris-Sorbonne (13 Février)

Motion
Réuni le 13 Février en Assemblée Générale, le personnel de l’ISHA (enseignants-chercheurs, BIATOS, statutaires et non-statutaires) de l’université Paris-Sorbonne constate qu’à ce jour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n’a pas retiré les projets de réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degrés, et du statut des enseignants-chercheurs.
L’Assemblée Générale constate que la seule réponse de Valérie Pécresse aux exigences de la communauté universitaire se résume à une manœuvre médiatique de diversion qui n’ouvre aucune perspective de négociation.
En conséquence de quoi l’Assemblée Générale reconduit la grève jusqu’au Jeudi 19 Février inclus, et convoque une prochaine assemblée générale pour le Vendredi 20 Février à 12h.

Présents : 23 Abstentions : 2 Contre : 1 Pour : 20

Appel de la Sorbonne (9 février) : Vidéo

AG Sorbonne (10 février)

Pour avoir une petite idée de l’ampleur de l’AG à la Sorbonne allez voir ça :

http://www.telesorbonne.com/index.php?option=com_xevgfx&func=detail&id=153

Sachant que deux autres amphis étaient bondés aussi….

Aujourd’hui, un cortège de 400-500 étudiants de la Sorbonne dans la manif (et encore une fois, beaucoup de prépa agreg).