Poitiers poursuit le mouvement !

Une Assemblée Générale des personnels s’est tenue hier midi dans les locaux de l’UFR Lettres et Langues et a réuni soixante – dix personnes environ (dont une dizaine d’étudiants présents à titre d’observateurs). Deux points à l’ordre du jour ont pu être discutés : 1) Etat de la mobilisation sur le plan national et local ; 2) Discussion et vote sur les modalités d’action.

1. Etat de la mobilisation
Le contexte actuel est marqué par le double mouvement de passage en force du gouvernement Sarkozy (promulgation des décrets contestés sur le statut des enseignants chercheurs et sur le contrat doctoral, poursuite de la réforme dite de « mastérisation ») et de répression exercée sur les personnels en lutte (comme à Lille 2 par exemple). Aucune avancée n’étant perceptible sur nos autres revendications (retour des postes supprimés particulier Biatoss, amélioration des salaires et des conditions de travail, arrêt du démantèlement des organismes de recherche, lutte contre la précarité étudiante…), l’heure est à la poursuite de la mobilisation dans les universités françaises conformément aux décisions prises lors de la dernière Coordination Nationale des Universités. En choisissant de suivre la tactique de l’affrontement direct, le gouvernement porte l’entière responsabilité de l’actuelle situation de blocage.
Tenant compte d’une mobilisation assez inégale au sein de notre propre université, nous avons d’emblée posé la question de la poursuite ou non du mouvement. A cette question, les personnels présents ont très largement répondu par l’affirmative (51 POUR ; 1 CONTRE ; 2 ABST ; 4 NPPV) laissant le champ libre aux discussions sur les modalités d’action.

2. Modalités d’action
Quatre principales modalités ont été discutées et soumises au vote : 1) rétention des notes du 1er et désormais du second semestre ; 2) démission des responsabilités administratives ; 3) non surveillance des examens ; 4) non participation aux jurys de Bac.

– Rétention des notes : un consensus s’est rapidement dégagé sur la nécessité de ne favoriser aucune position « isolée » en la matière, une telle action n’ayant de sens que si elle est collectivement organisée – au plus près des situations spécifiques à chaque UFR et chaque département – et largement suivie. Nous avons également rappelé que cette rétention des notes n’empêchait nullement leur communication aux étudiants ni la rédaction d’attestations en bonnes et dues forme par l’enseignant concerné.
Soumise au vote, cette modalité d’action a recueilli 41 voix POUR ; 1 CONTRE ; 3 ABST et 5 NPPV jusqu’au 20 mai prochain.

– Démission des responsabilités administratives : cette modalité se heurte aujourd’hui comme hier à la différence parfois subtile observée entre démission réelle et démission symbolique. Nous rappelons que seules les démissions réelles comptent ici, démissions qui peuvent être totales ou partielles. Soumise au vote, cette modalité d’action a recueilli 28 voix POUR ; 0 CONTRE ; 9 ABST et 3 NPPV

– Modalité d’action liée à la précédente mais de portée plus précise, la non surveillance des examens correspond à cette frange de tâches généralement assumées par les enseignants mais qui ne relève pas de leurs obligations statutaires (tout comme le tirage des sujets ou la réservation des salles) et qui illustre de profondes inégalités de traitement au sein même de notre Université. Le renoncement à ces tâches exercées bénévolement démontrera à n’en pas douter le manque cruel en postes statutaires !
Soumise au vote, cette modalité d’action a recueilli 32 voix POUR ; 1 CONTRE ; 4 ABST et 4 NPPV

– Enfin, la non participation aux jurys de Bac est une modalité d’action votée par la dernière CNU et sur laquelle il fallait que nous nous prononcions : Soumise au vote, cette modalité a recueilli 31 voix POUR ; 0 CONTRE ; 2 ABST et 5 NPPV

Une dernière modalité a été abordée sans être soumise au vote : il s’agit de la poursuite ou non de la ronde des obstinés. Un consensus s’est assez vite formé sur la nécessité de rompre avec le rythme quotidien de cette ronde, difficile à tenir, et de le remplacer par un rendez vous hebdomadaire communiqué par le comité de mobilisation. Le prochain rendez vous est fixé le mardi 12 mai, jour de mobilisation nationale et prochaine assemblée générale des personnels.

De tout ce qui précède, vous retiendrez aisément que le moment n’est pas venu pour nous de baisser les bras. Un rapport de force est engagé et nous n’avons aucune raison de penser que nous ne sommes pas en mesure de l’emporter.

Le CA de l’université de Poitiers demande le retrait des décrets EC et masterisation

COMMUNIQUE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION 15 avril 2009

L’université de Poitiers, comme la grande majorité des Universités françaises connaît une mobilisation très importante des étudiants et de son personnel depuis maintenant plus de 2 mois. Le gouvernement en choisissant la voie du pourrissement face aux contestations met l’enseignement supérieur dans une situation délicate.
Force est de constater que les réformes ne reçoivent pas l’assentiment de la communauté universitaire dans son ensemble. Il apparaît alors que seul le retrait du projet de réformes de la formation des enseignants et du projet de décret portant sur le statut des enseignant chercheurs dans leurs formes actuelles permettra une sortie de crise et un retour à une confiance réciproque.
Le conseil d’administration demande solennellement au gouvernement d’entendre la vive inquiétude de l’ensemble des personnels et des étudiants de l’Université. Il souhaite, une fois les projets actuels retirés, l’ouverture immédiate de réelles négociations avec les instances et organisations représentatives de la communauté universitaire portant non seulement sur ces  projets contestés mais aussi sur la recherche, l’emploi et la situation spécifique des personnels biatoss.
De manière générale, le CA insiste sur la nécessité de véritables concertations préalables à toute nouvelle réforme.