Répression administrative : témoignage édifiant à Strasbourg.

Message édifiant reçu sur la liste de discussion de la coordination nationale des universités.

« J’en profite pour parler de mon propre cas.
J’ai été pas mal mobilisé durant les grèves et actions entre janvier et avril dernier.
J’ai participé à 5 ou 6 CNU, et en ai organisé une à Strasbourg avec l’aide de quelques enseignants (je suis Biatos)
A la fin du mouvement Strasbourgeois, j’ai très rapidement été touché par une répression hiérarchique.
Il est vrai que je faisais partie des acteurs principaux du mouvement local, et  que j’avais réussi à organiser de nombreuses AG Biatos assez conséquentes (quelques fois 150 personnes, ce qui était historique à Strasbourg, puisqu’aucun Biatos n’avait jamais été engagé dans un mouvement de contestation local)
Je suis responsable administratif. Mon Directeur est venu me voir pour me conseiller de collaborer afin de changer de poste, sinon on me forcerait à partir en faisant « des papiers contre moi ». Il me fallait, d’après lui, un poste plus technique et plus cadré hiérarchiquement. J’ai refusé bien entendu ce chantage. Mon Directeur est revenu à la charge en me mettant en cause devant tout le service. J’ai tenu bon. La semaine suivante, changement de stratégie : « nous sommes partie sur de mauvaises bases, en fait nous avons découvert vos grandes compétences professionnelles et nous voulons vous proposer un poste plus en adéquation avec vos grandes compétences »

J’ai été convoqué chez la DRH. Deux syndicalistes m’ont accompagné.  Il m’a été proposé 2 postes : un en lycée (une vraie promotion !!!!), l’autre comme adjoint au chef de bureau marchés publics en services centraux (sous le chef de département, sous le Directeur de la direction financière, sous le secrétaire général adjoint, sous le secrétaire général…et ouais nous sommes université LRU), un poste effectivement plus cadré hiérarchiquement et plus technique (en ce moment je suis responsable administratif d’une UFR Physique, 1000 étudiants, 270 enseignants, 70 biatos avec les labos ; je n’ai qu’un supérieur hiérarchique, le Directeur de la composante, et bien entendu le secrétaire général et le président de l’Université)

Ils veulent ou me dégager de l’université ou tout au moins être sûrs que je ne sois pas à un poste politique où je pourrai avoir des infos stratégiques.
J’ai refusé immédiatement ces postes. S’en est alors suivie une attaque professionnelle en règle (« sans lien avec la grève », me fut-il assuré), faite de rumeurs et prétendus commérages

Depuis, je suis placardisé. Mes collaborateurs ont reçu ordre de ne plus me mettre en copie de leurs mels, et de ne plus me donner d’informations. Des groupes de travail, des réunions, se font constamment sans que j’en sois informé.

Aujourd’hui, le dernier dossier que j’avais en charge m’a été retiré.

J’attends la suite

Des syndicats ont proposé de négocier avec la direction qu’ils me placent dans un autre poste à responsabilité et salaire équivalent, et seulement si cette demande était refusé de réagir aux pressions qui me sont faites.
Je me permettrai de continuer à vous tenir informé des pressions et menaces qui me sont faites, au lendemain de la grève, « sans aucun lien, bien évidemment, avec celle-ci »

Et vive l’entreprise universitaire. »

4 Réponses

  1. Je vois que les pratiques s’intallent en toute circonstance et en silence. La placardisation répond à une faute de l’administration…Que les placardisés sortent de leur placard et fassent valoir ensemble leurs droits. Halte aux discriminations. Souhaiterais connaître la suite et comment les syndicats assument votre défense. Bon courage. Vous n’êtes pas seul.

  2. Bonjour,
    nous sommes probablement nombreux à souhaiter vous apporter notre soutien. Je compte envoyer un courrier à l’université de Strasbourg pour leur rappeler qu’hier encore, on pouvait faire la différence entre une université française et une administration orwélienne, si possible en faisant référence à autre chose qu’un récit anonyme. Seriez-vous disposé à donner votre nom, qui doit de toutes façons être clairement lié à votre récit pour vos supérieurs ? Existe-t-il un comité de soutien, une pétition ? Courage, vous n’êtes pas seul.

  3. Bonjour,

    Vous êtes tout simplement victime de harcèlement moral !
    Cela m’est arrivé il y a quelques années avec une chef de service (je suis contrôleur du Trésor Public).
    J’ai fait une requête auprès du Tribunal Administratif de Strasbourg.
    Je vous conseille de faire de même si vous voulez VRAIMENT être reconnu dans vos droits.
    N’écoutez pas les syndicats qui vous conseilleront sans doute de ne pas le faire.
    Les syndicats sont loin d’être inutiles, mais ils sont très frileux dans ce genre d’affaire.
    A l’époque, ils avaient toutes les cartes en main pour me défendre vraiment, mais ils n’ont fait que le « minimum syndical » !!!!!!

    Bon courage………..

  4. PS : m’informer des divers commentaires.

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