Nantes : passage programmé aux compétences élargies.

(message de l’intersyndicale de l’université)

« Cher-e-s collègues,

Après présentation au CEVU et au CS, le Président de l’université a inscrit à l’ordre du jour du comité technique paritaire du 1er juillet et du conseil d’administration du 7 juillet le passage de l’université aux « compétences élargies », comme prévu par la loi LRU. Cette décision, après une année riche en contestation des réformes imposées aux universités par le ministère, permettrait la mise en place contestée de la modulation des obligations de service, la création de dispositifs d’intéressement, ainsi que la
possibilité de recruter en CDD ou CDI des agents contractuels, y compris pour des fonctions d’enseignement et de recherche.

L’affectation par le ministère d’une dotation globale incluant fonctionnement, investissement et masse salariale avec possibilité de transfert entre ces masses, pourrait modifier en profondeur la gestion des « ressources humaines », voire autoriser
l’externalisation de certaines fonctions.

Le transfert aux établissements de la gestion des personnels jusqu’alors fonctionnaires d’état, pourrait aussi induire des modifications importantes concernant leurs droits sociaux (chèques vacances, restauration…).

Si ces questions vous concernent, n’hésitez pas à solliciter vos élus dans les conseils.

Pour l’intersyndicale des personnels de l’université
CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA »

Répression administrative scandaleuse à Strasbourg !

Témoignage.
« J’ai envoyé un mel sur la liste il y a quelques semaines faisant état des pressions dans mon service suite à ma participation active dans les mobilisations et grèves de février à avril. J’ai été informé hier de ma mutation forcée au sein de l’Université, avec perte de toute autorité hiérachique, et perte indemnitaire. La mutation sera arrêtée le 1er juillet prochain (dans 8 jours !!!)
Je me permets de faire ci-dessous un petit résumé des semaines passées après la fin de la grève.

Donc faits et dates
Début Mai, mon Directeur me demande de prendre contact avec le Secrétaire Général pour changer de poste. Selon lui le SG lui aurait demandé de faire un papier contre moi. Le Directeur me dit refuser de faire un tel papier. Mais il faut que je coopère pour partir, sinon on me forcera à partir. Le Directeur me dit encore qu’il faut que je sois placé dans un poste plus cadré hiérarchiquement et plus technique.
Deux jours plus tard, le Directeur revient à la charge, et me demande si j’ai contacté le SG. Je lui réponds que je ne le ferai pas. Il me prend à partie devant tout le service.
La semaine suivante, il reviens vers moi, me dit que nous sommes partis sur de mauvaises bases, en fait on a découvert mes grandes compétences, il faut que je vois la DRH qui aurait des poste à me proposer, postes à la hauteur de mes fortes compétences.
La DRH me donne RV pour le 19 mai. Je vais à ce RV accompagné par 2 syndicalistes.
Il m’est proposé 2 postes : un comme adjoint en lycée, 1 comme adjoint en service central. Je refuse ces postes. Il m’est alors reproché mon attitude professionnelle. Il y aurait des plaintes de personnels contre moi.
Durant 1 mois les pressions s’accentuent dans mon service : rétention d’information, collaborateurs qui ont reçu ordre de ne me plus donner copie de leur travail, de ne plus m’informer. Des réunions se font avec le Directeur sans moi. Je ne vois plus du tout le Directeur. Mes derniers dossiers me sont retirés.
J’envoie un mel au SG en lui décrivant les pressions internes à mon service. Il me fait une réponse sèche, se sent visé par mes accusations de harcèlement, me dit de faire attention aux termes que j’emploie. Je lui réponds qu’il n’est pas visé, mais que je l’informe de la situation dans ma composante.
Je suis convoqué le 23 juin chez le SG.
Il m’est signifié une nouvelle affectation non négociable, en service central. Je serai sous l’autorité d’un chef de Département. Mes nouvelles fonctions ne seront assorties d’aucun pouvoir hiérarchique.
Il m’est dit que cette affectation n’est pas une sanction, elle serait motivée par l’absence de connivence entre mon Directeur et moi.
Je demande à garder le bénéfice de mon indemnité NBI. Le SG s’engage à me laisser l’indemnité jusqu’au mois de décembre prochain. Il me dit que je devrai déjà être content d’avoir touché cette indemnité durant 1 an.
Il finit l’entretien en me disant « alors on est bien d’accord »
Je lui répond qu’il ne s’agit pas d’accord, puisqu’il s’agit d’un ordre, mais que je prend acte de sa décision
Il me répond que c’est mon interprétation
Fin entretien
La mutation sera arrêtée et actée au 1er juillet prochain (j’ai envoyé cette nuit un message au SG pour demander de repousser cette date au 1er septembre, pour pouvoir me retourner, il m’a été répondu par la négative, la mutation sera arrêtée au 1er juillet, même si pour raisons congés et rangement de mon bureau actuel, ma prise d’acte effective ne se ferait qu’au 1er septembre)

David Romieux ».

Nota-Bene : des démarches syndicales sont en cours. Chacun est invité à apporter publiquement son soutien à David Rommieux et à donner une très large rediffusion à ce message. Une pétition sera lancée prochainement. Nous vous en tiendrons informés.

L’« autonomie » selon le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Un exemple édifiant. Communiqué de SLU (24 juin 2009)

A lire sur le site de SLU : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2777

Une décision unilatérale du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient d’être rendue publique : elle ôte à l’Université Paris 8 une de ses composantes, l’Institut Français d’Urbanisme (IFU), pour la rattacher à l’Université de Paris-Est/Marne-la-Vallée.

Résumons les faits : l’Institut Français d’Urbanisme est une composante de l’Université Paris 8 depuis sa fondation en 1969. A l’époque, il n’était pas situé très loin du site principal de l’Université Paris 8 qui se trouvait dans le bois de Vincennes. Entre 1980, date du déménagement forcé de l’Université à Saint-Denis et 2005 l’IFU a continué sans problème majeur – ni scientifique, ni financier, ni logistique – à se développer comme une des composantes de l’Université Paris 8, largement autonome dans ses choix puisque relevant de l’article 33 sur les Instituts. Un des fondateurs de l’IFU, Pierre Merlin, a même été élu à la Présidence de l’Université Paris 8 à la fin des années 1970. Depuis 2005, un débat a été ouvert : une partie de l’IFU demandant un rattachement de cette composante à une université plus proche, territorialement parlant, à savoir l’Université de Paris Est-Marne-la Vallée. A plusieurs reprises, les instances élues de Paris 8, après en avoir débattu, ont affirmé leur désaccord avec cette proposition. Passant outre cette position très claire de l’université, la direction de l’IFU s’est adressée directement au Ministère de tutelle en lui demandant d’intervenir. Ce dernier, sans même débattre de la chose, a décidé de trancher en donnant tort aux instances élues et légitimes de l’Université Paris 8.

S’il peut donc certes être fait état, pour justifier semblable décision, de considérations logistiques, d’aspirations individuelles ou de synergies scientifiques qui ne sont pas absurdes, il n’en reste pas moins que la chose demeure confondante dès lors que l’on se penche sur les faits et sur la méthode adoptée. A condition toutefois de considérer qu’une université n’est pas un simple agrégat des intérêts d’individus ou de groupes circonscrits.

Passons sur le fait que la décision intervient à la sortie d’un mouvement dans lequel l’université pénalisée par cette décision ministérielle – Paris 8 – a été l’un des établissements les plus mobilisés. Passons aussi sur le fait qu’on ne puisse dire que la direction de l’université qui « bénéficie » de cette décision ait brillé par son opposition à la politique gouvernementale. Passons enfin sur le fait que la décision datée théoriquement du 26 mai dernier a été communiquée au seul recteur de l’Académie de Créteil et qu’elle n’a été transmise que le 16 juin à l’Université Paris 8. Ce n’est pas là ce qui compte le plus en effet.

Ce qui importe c’est la méthode suivie et la façon dont la chose est mise en œuvre par notre Ministère de tutelle. En premier lieu, la décision est prise sans que les instances régulièrement élues de l’Université Paris 8 aient été consultées – ni le Président, ni les conseils centraux. En second lieu, la décision est prise sans que le Ministère ait sollicité le moindre avis du CNESER. Enfin, elle fait fi des règles élémentaires d’attribution des moyens aux établissements publics, ce qui est un cas unique pour la transformation du périmètre d’un établissement d’enseignement supérieur. L’autoritarisme et l’arbitraire dominent donc dans l’ensemble de ce processus. Au moment même où est en train de se conclure le « dialogue stratégique » lié au futur plan quadriennal de l’Université Paris 8, cette forme de dépeçage a lieu au mépris de la position officielle affichée maintes fois par les conseils centraux unanimes de cette université, comme si c’était bien là une communauté universitaire tout entière qu’il s’agissait de « punir ».

Le gouvernement, pensant avoir « gagné » contre les universitaires qui ont lutté plus de quatre mois contre sa politique, considère sans doute qu’il peut désormais se permettre n’importe quoi. Il agit d’ailleurs avec une précipitation étonnante. L’injonction est claire et ne souffre pas la moindre discussion : tout doit être réglé (transfert des biens et des personnels, nouvelle intégration) d’ici le mois de septembre 2009. Et, cela va sans dire, aucune mesure de compensation, tant pour les locaux que pour les postes perdus, n’a été envisagée !

Depuis la mi-mai se sont accumulées les interventions rectorales et les pressions ministérielles pour contraindre universitaires et présidents rétifs à l’application de la loi LRU ou de ses décrets d’application à rentrer dans le rang. On tient là une parfaite illustration de la conception de l’autonomie universitaire qui prévaut en haut lieu.

L’« autonomie » octroyée a donc pour limite permanente la volonté politique du gouvernement. Un avertissement est-il ainsi lancé par ce dernier à toute institution qui serait tentée de lui être par trop hostile ? En tout cas, quoi qu’il en soit, la voie est ouverte à une sorte de foire aux Instituts qui pourraient bien voir d’autres composantes d’université demander au nom d’arguments théoriquement audibles un changement de rattachement – dont on peut imaginer qu’il fera l’objet d’âpres négociations et de contreparties. Bref, voilà une nouvelle pierre posée pour l’édification de la concurrence de tous contre tous chère à ceux qui nous gouvernent. Voilà aussi un encouragement à la destruction programmée de ce qui peut rester de solidarités internes et de vision collective au sein des universités.

Bienvenue dans un monde meilleur !

Consultation Paris 11 : les réformes ne passent pas !

Ci-dessous, le communiqué de presse annonçant les résultats de la consultation réalisée à Orsay sur les réformes. 4000 personnes ont été sondées, 43% ont répondu.

Après Paris 13 – Villetaneuse, les personnels de l’assemblée générale de l’université de l’Université Paris Sud 11 (réunies au sein du collectif « Orsay en Lutte »), ont voulu répondre aux affirmations gouvernementales qui prétendent que le mouvement dans l’enseignement supérieur et la recherche qui dure depuis début 2009 n’est le fait que de minorités. Une consultation des personnels permanents (chercheur(se)s, enseignant(e)s-chercheur(se)s, personnels techniques et administratifs ITA/BIATOSS) et précaires (doctorant(e)s, post-docs, stagiaires, CDD) de l’UFR des Sciences et de l’UFR STAPS de l’Université Paris Sud 11 sur les réformes en cours a été organisée par le collectif du 19 mai au 05 juin.

Pendant deux semaines, près de 4000 personnes ont été consultées (1196 chercheurs et enseignants chercheurs sur les 2500 que comptent l’UFR, 664 personnels administratifs et techniques, et près de la moitié des doctorants présents sur le campus). Sur ces 4000 personnes, 43% ont voté et répondu à tout ou partie d’un questionnaire portant sur l’ensemble des réformes touchant actuellement l’enseignement supérieur et la recherche. Cette participation élevée pour un vote non officiel a donc une valeur incontestable (le taux de participation à l’élection du conseil d’administration de l’université de mai 2008 était de 39%).

Les résultats sont nets. Les personnels rejettent massivement les réformes engagées par le gouvernement (82% des votants, plus de 94% des exprimés) et demandent la mise en place de réformes alternatives pour l’enseignement supérieur et la recherche (74% des votants, plus de 89% des exprimés). Pour eux, le gouvernement n’a pas pris en compte les revendications exprimées par l’ensemble des personnels depuis trois mois (84% des votants, plus de 93% des exprimés) et ils soutiennent majoritairement les personnels mobilisés pour s’opposer aux réformes imposées par le gouvernement (82% des votants, plus de 96% des exprimés). Plus spécifiquement, ils rejettent la réforme de la formation des enseignants (63% des votants, plus 91% des exprimés), le nouveau décret du statut des enseignants chercheurs (65% des votants, près de 97% des exprimés), le pilotage de la politique de la recherche via l’ANR (62% des votants) et la restructuration des organismes de recherche comme le CNRS, l’INRA, … en agences de moyens (68%des votants, près de 97% des exprimés), la LRU sous sa forme actuelle (61% des votants, 92% des exprimés) et le décret relatif aux équivalences entre diplômes universitaires et diplômes délivrés par le Saint Siège (60% des votants, 89% des exprimés). Une exception, comme à Villetaneuse : le contrat doctoral, qui ne rassemble pas les opinions, une part importante des votants n’étant pas informée ou s’abstenant.

Ces résultats confirment ceux obtenus à Villetaneuse : les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche rejettent massivement les réformes engagées par Valérie Pécresse et Xavier Darcos. Le Collectif Orsay en Lutte appelle d’autres universités à procéder à des consultations similaires. La présidence de l’université ainsi que le ministère doivent entendre la voix des personnels, car l’université, c’est nous.

Le collectif « Orsay en Lutte », le 17 juin 2009.

Le collectif « Orsay en Lutte » est né en octobre 2007 de l’opposition à la loi LRU. Au plus fort du mouvement de lutte contre les réformes en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche, il a rassemblé de façon hebdomadaire des centaines de personnes (personnels et étudiants ) en assemblées générales à la faculté d’Orsay.

www.orsayenlutte.info

Motion AG des enseignants de Nancy 2 du 16 JUIN 2009

Cette motion accompagne la levée de la rétention des notes à Nancy 2 (encore 122 signataires vendredi dernier avec un ultimatum fixé au 15 juin).

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*Non à la destruction programmée de l’Université, *

*Oui à une Université démocratique, laïque, gratuite, ouverte à tous, soucieuse de réduire les inégalités sociales, indépendante des pouvoirs politique et économique*

Réunis en Assemblée générale le 16 juin 2009, les enseignants et enseignants-chercheurs de l’Université Nancy 2 réaffirment une nouvelle fois leur rejet des réformes conduites tambour battant dans l’enseignement supérieur depuis l’adoption de la loi LRU.
Sans concertation véritable avec les instances représentatives, sans considération aucune des innombrables manifestations et expressions collectives du rejet massif des « réformes » en cours, au mépris des principes pourtant affichés de « négociation » et de « participation », usant de manœuvres antidémocratiques pour faire diversion et désinformer le grand public sinon lui faire peur, le gouvernement a montré qu’il entendait bien faire passer en force ses orientations et ses choix libéraux, à la fois sur le statut des enseignants-chercheurs, sur le contrat doctoral unique, sur la mastérisation, sur le financement des universités, sur le démantèlement des organismes de recherche et, en définitive, sur la destruction programmée de l’Université.
Ayant engagé et soutenu de nombreuses actions depuis novembre dernier (non remontée des maquettes de masters, journées de grève, manifestations de rue, conférences en lutte, ronde des obstinés, etc.), en coordination quand cela a été possible avec les étudiants mobilisés, l’AG des enseignants-chercheurs appelle à présent – au vu des choix politiques réitérés du gouvernement en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, à la lumière de la conception de l’exercice politique du pouvoir telle qu’elle s’est révélée depuis plusieurs mois – à la consolidation de la mobilisation des personnels et à l’organisation d’une véritable résistance pour « sauver l’Université ».
L’AG appelle plus spécifiquement tous les personnels – BIATOS, chercheurs et enseignants – à lutter par tous les moyens appropriés contre les dispositifs et les mesures qui conduisent, tant au niveau des principes qu’au plan des situations professionnelles concrètes à la mise en œuvre d’une concurrence généralisée des personnels.

A ces fins, l’A.G. appelle les personnels qui en éprouvent désormais la nécessité à se constituer en un Collectif permanent « Sauvons l’Université – Nancy 2 » qui restera vigilant et mobilisé de façon solidaire avec l’ensemble des étudiants, enseignants-chercheurs et personnels des universités contre ces réformes et celles à venir inscrites dans le cadre de l’élargissement des responsabilités et compétences prévu au titre du déploiement de la LRU. Il reviendra tout autant à ce collectif d’analyser les principaux problèmes que nous rencontrons et de travailler en vue de constituer une force de propositions – à tous les échelons possibles et sous toutes les formes qui apparaîtront nécessaires.

L’AG appelle à renforcer l’action collective initiée sur le plan du rejet par anticipation de la modulation des services des enseignants-chercheurs dès l’an prochain, notamment par le moyen de l’appel à signer massivement la pétition déjà en circulation.

Rappel du site : http://nancy-luttes.net/petitions/?petition=4

Ce rejet par anticipation – il convient de le redire – constitue un refus catégorique à faire du service et du temps d’enseignement une variable d’ajustement qui justifie /de facto/ le non recrutement de nouveaux enseignants-chercheurs et le non remplacement de celles et ceux appelé(e)s à partir en retraite.

A brève échéance, l’A.G. invite l’ensemble des personnels et étudiants intéressés à participer à une après-midi de discussion et de bilan d’étape du mouvement, co-organisée avec le comité de mobilisation étudiant, suivie d’une soirée festive le jeudi 2 juillet sur le campus Lettres Sciences Humaines.

Dans l’immédiat, prenant acte de l’état actuel du rapport de forces au plan national, l’A.G. appelle à suspendre l’action de rétention des notes.
L’AG propose enfin d’organiser, en lien avec le comité de mobilisation étudiant, la prochaine rentrée universitaire pour accueillir et informer les nouveaux étudiants sur les réformes en cours et relancer la mobilisation sous des formes appropriées. Elle désigne à cet effet une délégation d’enseignants-chercheurs mandatés pour demander en son nom au président de l’université la programmation de journées banalisées en septembre prochain.

Motion votée à l’unanimité moins 2 voix

Environ cinquante collègues étaient présents ce matin 16 juin 2009.

Lettre ouverte de 130 EC de Paris Ouest

Lettre ouverte de 130 Enseignants-chercheurs de l’Université Paris-Ouest Nanterre,
à Valérie Pécresse et à Xavier Darcos.
Nanterre, le 12 juin 2009

Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,

Parce que nous sommes des chercheurs et des professeurs responsables, des humanistes, des parents et des citoyens, nous refusons de faire payer à nos étudiants le prix de votre incompétence et de votre despotisme. Nous ferons donc en sorte que, malgré des mois de grèves douloureuses et de perturbations multiples, nos étudiants aient un diplôme de qualité cette année, comme chaque année. Nous avons pris cette décision la mort dans l’âme, sachant que vos médias s’empresseront d’en déduire que nous reculons devant vos menaces insultantes et que « tout rentre dans l’ordre ». Mais nous restons solidaires de nos collègues qui, en divers points du territoire et dans des conditions particulières, ont pu prendre des décisions plus radicales, plus difficiles à tenir, sans doute, mais peut-être plus courageuses que la nôtre, pour vous résister avec plus de fracas. Nous le montrerons en continuant à manifester avec nos étudiants, et en résistant avec force à vos basses manoeuvres politiques. La crise des universités ne fait peut-être que commencer, car votre attitude actuelle qui consiste à imposer des décrets scélérats rejetés par tous, à la veille des vacances, ne fait que renforcer notre défiance à l’égard de votre administration.

Après 8 mois de motions unanimes, de tribunes publiques et de pétitions qui ne nous valurent pas même l’honneur d’une réponse ; après 4 mois de protestation vigoureuse ponctués de grèves diverses, d’actions symboliques et de manifestations rassemblant chaque semaine des dizaines de milliers de personnes dans le respect de l’ordre républicain, nous devons constater que vous avez, en apparence, gagné la bataille sur la question des examens si facile à mettre en musique médiatique. Vous avez eu raison de parier sur notre bonne nature : nous ne sacrifierons pas sur l’autel de vos vanités, l’avenir de nos étudiants.
Vous avez l’impression d’avoir gagné, pour quelques semaines, face au monde du savoir, face à l’innovation, face au dynamisme, face aux plus grands noms des sciences et des sciences humaines françaises qui, chaque jour, portent par leur travail, malgré vous, notre pays au rang des premières puissances culturelles et intellectuelles de la planète — face à tous ceux, prix Nobel compris, dont vous n’avez pas su entendre les appels raisonnables et argumentés. En vous appuyant sur des médias aux ordres, sur des mensonges éhontés, des chiffres ouvertement truqués, des intimidations policières et des lieux communs populistes, vous pouvez donner l’impression d’avoir gagné, pour un temps, mais pour un temps seulement, contre l’Université de la République.

Nous dénonçons la violence de votre gouvernance, qui préfère nous mettre en concurrence pour gérer une pénurie de moyens volontairement entretenue, au lieu de nous aider à unir nos forces dans une dynamique de réformes stimulantes et partagées. Nous dénonçons la violence et la cynique duplicité de vos discours, qui parlent d’ « autonomie » pour décrire la vente à la découpe des universités, de « milliards mis sur la table » pour mieux dissimuler des suppressions de postes, d’ « effort sans précédent » pour masquer le désengagement de l’Etat, la hausse des frais universitaires et l’endettement des étudiants. Nous dénonçons votre plan de destruction massive de l’école publique, laïque et ouverte à tous, que vous attaquez en portant gravement atteinte à la formation des maîtres, et en détruisant des postes indispensables — pour les pourvoir, dans le meilleur des cas, par des vacataires sans formation, voire pour les remplacer par des portiques de sécurité, encore moins coûteux. Dans le même temps, vous confiez des missions de service public à des universités catholiques privées, soumises à l’autorité du Vatican, avec l’espoir qu’elles drainent vers elles, moyennant des droits d’inscription considérables, des étudiants en butte aux pénuries orchestrées de l’université publique.

Alors oui, peut-être plions-nous aujourd’hui, Madame la ministre, Monsieur le ministre, devant tant de mépris pour l’avenir de nos étudiants, devant tant de sourde incompétence.
Mais nous ne rompons pas.

Nous refusons plus que jamais vos « preuves d’amour » qui ne sont que des mots pour couvrir d’un voile blanc le viol en réunion de la Princesse de Clèves et de l’Ecole de la République.
Et nous restons debout, aux côtés de nos étudiants, pour continuer à leur donner le meilleur de nous-mêmes dans les conditions de misère que vous promettez aux universités sous couvert d’illusoires libéralités.
Nous restons debout, aux côtés de nos collègues du secondaire et du primaire qui, comme nous, continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes à tous les enfants de ce pays, malgré le harcèlement moral qu’ils subissent depuis des années.
Nous restons debout, aux côtés de tous les défenseurs des services publics en voie de marchandisation et d’appauvrissement, et aux côtés de tous les citoyens porteurs des valeurs républicaines de solidarité, d’ouverture aux autres, de laïcité, de progrès partagé et d’esprit critique.
Nous restons debout dans la rue, dans les tribunes des journaux, et partout où cela sera nécessaire, pour appeler les Français à prendre conscience du désastre qui se joue aujourd’hui, sous leurs yeux, sans qu’ils n’en sachent rien.
En brisant un à un les liens qui unissent entre eux les Français ; en rompant une à une les amarres de notre histoire et de notre identité ; en privant tant de citoyens du droit à être entendus et du droit à penser différemment les relations humaines, vous n’avez, semble-t-il, qu’une ambition : faire de la rentabilité immédiate et de la concurrence sauvage les seules références morales dignes de respect dans notre société. Cette servilité, ce cynisme et cette étroitesse d’esprit, auront un prix, que vous paierez un jour.

Vous aspirez maintenant, paraît-il, à d’autres fonctions, trouvant dans la fuite vers d’autres ambitions politiciennes et carriéristes, le moyen, croyez-vous, de sortir la tête haute du gâchis monstre dont vous portez l’écrasante responsabilité. Votre bilan est pathétique.
Vous pouvez partir. Nous, nous restons. Vous avez détruit, nous reconstruirons.

Veuillez croire, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, à notre profond respect pour les fonctions que vous exercez.

Liste des signataires :

Verena Aebischer, MCF, psychologie ; Gianni Albergoni, MCF, Sociologie ; Anne-Claude Ambroise-Rendu, MCF, Histoire contemporaine ; Estelle Amy de la Bretèque, ATER, Ethnomusicologie ; Patricia Attigui, Professeur des Universités, Psychologie ; Sylvie Bauer, MCF, Anglais ; Annette Becker, Professeur des Universités, Histoire contemporaine ; Anna Bellavitis, MCF, Histoire moderne ;Cécile Birks, MCF, Anglais ; Hélène Blais, MCF, Histoire contemporaine ; Michel Blanc, MCF, Sociologie ; Chrystèle Blondeau, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Barbara Bonnefoy, MCF, Psychologie ; François Bost, MCF, Géographie ; Myriam Boucharenc, Professeur des Universités, Lettres ; Véronique Boucherat, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Michel Boutillier, Professeur des Universités, Economie bancaire et financière ; Cyrille Bouvet, MCF, Psychologie ; Jean-Albert Bron, PRAG, Arts du spectacle ; Jean-Pierre Bruckert, MCF, Psychologie ; Sylvaine Camelin, MCF, Ethnologie ; Jean-Marc Chamot, MCF, Civilisation américaine ; Jean-Luc Chassel,
MCF, Histoire du droit ; Serge Chauvin, MCF, Etudes anglo-américaines ; Nathalie Cheze, MCF, Mathématiques ; Miguel Chueca, MCF, Langue et civilisation espagnoles ; Céline Clavel, Post-doctorante chargée de cours, Psychologie ; Céline Clément, MCF, Sociologie ; Michèle Cohen-Halimi, MCF, Philosophie ; Franck Collard, Professeur des Universités, Histoire médiévale ; Sylvaine Conord, MCF, Sociologie ; Marcel Cori, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Flore Coulouma, MCF, Anglais ; Laurence Croq, MCF, Histoire moderne ; Bernard Cros, MCF, Civilisation britannique ; Vincent Cuche, ATER, Histoire ancienne ; Frédérique Cuisinier, MCF, Psychologie ; Elizabeth Deniaux, Professeur des Universités, Histoire ancienne ; Henri Desbois, MCF, Géographie ; Marianne Desmets, MCF, Sciences du langage ; Sylvia Dobyinsky, MCF, Mathématiques-Informatique ; Claude Dorey, MCF anglais ; Yvette Dorey, MCF, Psychopathologie ; Aude-Marie Doucet, ATER, Histoire médiévale ; Frédéric Dufaux, MCF, Géographie ; Stéphane Dufoix, MCF, Sociologie ; Jean Duma, Professeur des Universités, Histoire moderne ; Annie Duprat, Professeur des Universités, IUFM Versailles, Responsable agrégation interne d’Histoire et de Géographie à l’Université Paris Ouest Nanterre, Histoire moderne ; Brigitte Dussart, MCF, Sociologie ; Nicole Edelman, MCF, Histoire contemporaine ; Anne Fabre, PRAG, Economie-Gestion ; Alexandra Filhon, MCF, Sociologie ; Fabrice Flahutez, MCF, Histoire de l’art contemporain ; Arnaud Fossier, AMN, Histoire médiévale ; Bernard Friot, Professeur des Universités, Sociologie ; Danièle Frison, Professeur émérite, Anglais ; Marie-Pierre Gervais, Professeur des Universités, Informatique ; Elisabeth Gontier, ATER, Psychopathologie ; Justine Gourbière, Monitrice, Histoire de l’art médiéval ; Maya Gratier, MCF, Psychologie ; Claude Grimal, Professeur des Universités, Littérature américaine ; Jean-Marie Guillaume, I.E.R., Philosophie ; Matthieu Hély, MCF, Sociologie ; Olivier Hochedez, Moniteur, Sociologie ; Nicolas Jonas, ATER, Sociologie ; Sylvain Kahane, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Karine Kray-Baschung, MCF, Sciences du langage ; Emilie Kurdziel, AMN, Histoire médiévale ; Evelyne Labbé, Professeur des Universités, Littérature américaine ; Thierry Labica, MCF, Anglais ; Anne Lacheret, Professeur des Universités, Linguistique ; Frédéric Landy, Professeur des Universités, Géographie ; Frédérique Leblanc, MCF, Sociologie ; Marie Leca-Tsiomis, Professeur des Universités, Littérature française ; Samuel Lepastier, Professeur associé à l’Université Paris Ouest, Psychopathologie ; Claude Leroy, Professeur émérite, Littérature française ; Despina Liolios, MCF, Ethnologie ; Hubert Lisandre, MCF, Psychopathologie ; Julien Magnier, Doctorant, chargé de cours en psychologie ; Aliocha Maldavsky, MCF, Histoire moderne ; Luca Marsi, MCF, Italien ; Christophe Martin, Professeur des Universités, Littérature française du XVIIIe siècle ; Jacques Martineau, MCF, Littérature française ; Corinne Mazé, MCF, Sciences psychologiques ; Caroline Mellet, MCF, Sciences du langage ; Béatrice Ménard, MCF, Littérature latino-américaine ; Vincent Meyzie, MCF, Histoire moderne ; Christophe Mileschi, Professeur des Université, Etudes italiennes ; Virginie Milliot, MCF, Ethnologie ; Laure Moguerou, MCF, Sciences de l’éducation ; Annie Mollié, MCF, Mathématiques et Statistiques ; Jean-Pierre Morelou, MCF, Droit public ; Isabelle Moret-Lespinet, MCF, Histoire contemporaine ; Emmanuelle Mortgat-Longuet, MCF, Littérature française du XVIIe siècle ; Colette Noyau, Professeur des Universités, Sciences du langage ; Christine Ollivier, MCF, Psychologie ; Florence Paravy, MCF, Lettres modernes ; Nicolas Patin, AMN, Histoire contemporaine ; Christine Pauleau, MCF, Sciences du langage ; Richard Pedot, Professeur des Universités, Littérature anglaise ; Sylvie Pédron Colombani, MCF, Sociologie ; Marie Personnaz, MCF, Psychologie sociale ; Liliane Picciola, Professeur, Littérature française ; Patrick Pion, MCF, Archéologie pré et protohistorique ; Nicolas Prévôt, MCF, Ethnomusicologie ; Pierre Ragon, Professeur des Universités, Histoire moderne ; Véronique Rauline, MCF, Anglais ; Hélène Raymond, Professeur des Universités, Science économique ; François Regourd, MCF, Histoire moderne ; Rosine Réveillé, MCF, Statistiques ; Simone Rinzler, MCF, Anglais ; Nicolas Sallée, Moniteur, Sociologie ; Danielle Schütz, PRAG, Lettres modernes ; Pascal Sebille, MCF, Sociologie ; Gabriel Segré, MCF, Sociologie ; Christine Sellin-Catta, Assistante en Histoire contemporaine ; Alexis Sierra, MCF, Géographie ; Frédérique Sitri, MCF, Sciences du langage ; Amandine Spire, Monitrice, Géographie ; Jean-Fabien Steck, MCF, Géographie ; Anne Steiner, MCF, Sociologie ; Emmanuelle Tixier, MCF, Histoire médiévale ; Anne Trévise, Professeur des Universités, Anglais ; Delphine Tribout, ATER, Sciences du langage ; Laurence Vanoflen, MCF, Littérature du XVIIIe siècle ; Olivier Vecho, MCF, Psychologie ; Sarah de Vogué, MCF, Sciences du langage ; Christophe Voilliot, MCF, Sciences politiques ; Panayota Volti, MCF, Histoire de l’art médiéval ; Claudine Wolikow, MCF, Histoire moderne.

Répression administrative : témoignage édifiant à Strasbourg.

Message édifiant reçu sur la liste de discussion de la coordination nationale des universités.

« J’en profite pour parler de mon propre cas.
J’ai été pas mal mobilisé durant les grèves et actions entre janvier et avril dernier.
J’ai participé à 5 ou 6 CNU, et en ai organisé une à Strasbourg avec l’aide de quelques enseignants (je suis Biatos)
A la fin du mouvement Strasbourgeois, j’ai très rapidement été touché par une répression hiérarchique.
Il est vrai que je faisais partie des acteurs principaux du mouvement local, et  que j’avais réussi à organiser de nombreuses AG Biatos assez conséquentes (quelques fois 150 personnes, ce qui était historique à Strasbourg, puisqu’aucun Biatos n’avait jamais été engagé dans un mouvement de contestation local)
Je suis responsable administratif. Mon Directeur est venu me voir pour me conseiller de collaborer afin de changer de poste, sinon on me forcerait à partir en faisant « des papiers contre moi ». Il me fallait, d’après lui, un poste plus technique et plus cadré hiérarchiquement. J’ai refusé bien entendu ce chantage. Mon Directeur est revenu à la charge en me mettant en cause devant tout le service. J’ai tenu bon. La semaine suivante, changement de stratégie : « nous sommes partie sur de mauvaises bases, en fait nous avons découvert vos grandes compétences professionnelles et nous voulons vous proposer un poste plus en adéquation avec vos grandes compétences »

J’ai été convoqué chez la DRH. Deux syndicalistes m’ont accompagné.  Il m’a été proposé 2 postes : un en lycée (une vraie promotion !!!!), l’autre comme adjoint au chef de bureau marchés publics en services centraux (sous le chef de département, sous le Directeur de la direction financière, sous le secrétaire général adjoint, sous le secrétaire général…et ouais nous sommes université LRU), un poste effectivement plus cadré hiérarchiquement et plus technique (en ce moment je suis responsable administratif d’une UFR Physique, 1000 étudiants, 270 enseignants, 70 biatos avec les labos ; je n’ai qu’un supérieur hiérarchique, le Directeur de la composante, et bien entendu le secrétaire général et le président de l’Université)

Ils veulent ou me dégager de l’université ou tout au moins être sûrs que je ne sois pas à un poste politique où je pourrai avoir des infos stratégiques.
J’ai refusé immédiatement ces postes. S’en est alors suivie une attaque professionnelle en règle (« sans lien avec la grève », me fut-il assuré), faite de rumeurs et prétendus commérages

Depuis, je suis placardisé. Mes collaborateurs ont reçu ordre de ne plus me mettre en copie de leurs mels, et de ne plus me donner d’informations. Des groupes de travail, des réunions, se font constamment sans que j’en sois informé.

Aujourd’hui, le dernier dossier que j’avais en charge m’a été retiré.

J’attends la suite

Des syndicats ont proposé de négocier avec la direction qu’ils me placent dans un autre poste à responsabilité et salaire équivalent, et seulement si cette demande était refusé de réagir aux pressions qui me sont faites.
Je me permettrai de continuer à vous tenir informé des pressions et menaces qui me sont faites, au lendemain de la grève, « sans aucun lien, bien évidemment, avec celle-ci »

Et vive l’entreprise universitaire. »

Motions votées par le CA de l’université de Nice (9 Juin) : 16 équivalents temps plein supprimés pour la formation des professeurs stagiaires !!

Pour des équipes de formateurs pluri statutaires.
Le conseil d’administration de l’université de Nice Sophia Antipolis s’inquiète du désengagement progressif de l’État dans la formation des enseignants pour l’année 2009‐2010. Après avoir décidé de supprimer cette année toutes les décharges pour la formation des professeurs stagiaires (1er et 2nd degré), soit 16 Équivalent Temps‐Plein, le rectorat de l’académie de Nice est revenu dans un premier temps sur cette décision en en donnant 4 pour la prochaine rentrée.
En privant l’IUFM des moyens en formateurs de terrain, le ministère de l’éducation nationale choisit d’affaiblir le potentiel de formation de l’école interne et au delà de l’université et de mettre à mal une formation qui pour être pleinement efficace exige des équipes pluri statutaires. Alors qu’il y a à peine trois ou quatre ans, la volonté affichée par l’employeur était de faire en sorte que les trois quarts des formateurs à l’IUFM exercent conjointement en établissement, le conseil d’administration comprend mal ce revirement, sauf à ce qu’il préfigure la suppression de toute formation professionnelle des enseignants comme le projet de réforme de la formation et du recrutement des professeurs des premier et second degré peut le laisser penser.
Le conseil d’administration de l’université Nice Sophia Antipolis demande solennellement à Monsieur le ministre de l’éducation nationale et à Monsieur le recteur de l’Académie de Nice de revenir sur cette décision de suppression des moyens en formateurs (12 Équivalent Temps‐Plein) et de réaffecter les moyens nécessaires à la formation professionnelle des professeurs stagiaires dont le nombre reste stable et dont les modalités de formation n’ont pas changé. Cette décision serait prise comme le signe de la volonté de l’employeur de maintenir son engagement dans la formation des enseignants, notamment dans le cadre des réformes en cours.

Motion pour le CA du 9 juin
Le Ministère de l’Éducation Nationale s’apprête à publier des décrets sur les modalités de recrutement des enseignants : le processus est engagé (présentation au CTPMEN du 28 mai, au CSFPE du 12 juin).
Cette publication prématurée obèrerait les conclusions futures des groupes de travail qui se réunissent actuellement, ainsi que des travaux et des préconisations de la commission Marois/Filâtre récemment installée. Ainsi l’obligation d’être au moins inscrit en Master 2 pour pouvoir se présenter au concours préjuge de la place des épreuves du concours en interdisant toute épreuve avant le début de l’année de Master 2. Le CA de l’Université de Nice Sophia Antipolis dénonce la précipitation du gouvernement sur le dossier.
Il demande le retrait de ces projets de réforme et la remise à plat complète du dossier de manière à aboutir à une réforme de la formation des maîtres qui permette d’améliorer la formation des enseignants, tant au niveau professionnel qu’au niveau disciplinaire en respectant l’égalité territoriale.

Valérie Pécresse à Avignon.

Communiqué de Presse de l’intersyndicale CFDT-CGT-FSU-UNSA-Solidaires de l’UAPV

Mme Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, viendra ce jeudi 11 juin 2009 à 14h30 à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (UAPV).
Mme la ministre déclare dans les médias depuis plusieurs semaines que le mouvement social qui a bloqué pendant plusieurs mois les universités françaises – et dont l’UAPV a été partie prenante – fait suite à un malentendu, que ce malentendu est maintenant dissipé et que tout est rentré dans l’ordre.

L’intersyndicale de l’UAPV s’inscrit en faux contre ces déclarations. Si le mouvement a diminué d’intensité à l’approche des examens, les personnels et les étudiants des universités sont toujours aussi fermement opposés à la mise en concurrence et à la précarisation des universités, des personnels et des étudiants, aux diminutions de crédits, aux suppressions de postes qu’elle a mis en œuvre depuis 2007. Plutôt que de fanfaronner, Mme la Ministre ferait bien d’écouter enfin les revendications si elle ne veut pas se retrouver avec un nouveau mouvement universitaire à la rentrée 2009.

L’intersyndicale appelle personnels et étudiants à montrer la persistance de leur colère lors de la venue de Valérie Pécresse à
Avignon, ce jeudi 11 juin 2009, en participant :

  • à 13h en AT02 (site de Ste Marthe) à une Assemblée Générale
  • à 14h30 à un rassemblement devant le bâtiment nord du site de Ste Marthe.

A Avignon, le 09/06/2009.

Intersyndicale CFDT-CGT-FSU-UNSA-Solidaires de l’UAPV.

Le Mirail sous contrôle policier

Bonsoir à toutes et tous,
Vous aurez été sans doute avertis de l’évacuation de l’Arche du Mirail, très tôt ce matin, par des forces de police en très grand
nombre. La veille déjà, celles-ci avaient encerclé le campus avant de lever le siège en début de soirée. Les étudiants mobilisés avaient voté que certains restent occuper, la nuit dernière. Ils ont été délogés sans violence vers 5h du matin, et il n’y a pas eu
d’interpellations… tant mieux bien sûr ! Ce matin, seuls les personnels « autorisés » (= proches de la direction) étaient autorisés à rentrer, filtrés par des policiers. Une AG des personnels, augmentée de quelques étudiants mobilisés, s’est tenue devant les grilles fermées, a condamné l’intervention policière et reconduit la grève. De nouvelles AG sont appelées demain, elles se
tiendront sans doute de nouveau dehors.
En dehors des dépêches d’agence et des communiqués lisibles sur le site de l’UTM (voir aussi la rubrique Expression libre), pour vous informer sur ce qui se passe ces jours-ci au Mirail, évitez de préférence Libé Toulouse, qui verse depuis 2 jours dans l’affabulation et le sarcasme conjoints (comme le dit un commentaire sous l’un de ces articles à éviter, « Vous pigez aussi au Figaro et vous vous êtes gouré de fichier ? »).
Communiqués des personnels et des étudiants en lutte, récit, images… dans ces 2 billets de Poolp :

Le site des étudiants en lutte est celui-ci : http://mirail.enlutte.info/
Et il y a aussi quelques photos sur Indymedia Toulouse

Toujours obstinément,
Les Poolp de l’UTM

Paris 13 vote sur les réformes

Résultats de la consultation des personnels de l’Université Paris13 sur les réformes dans l’enseignement supérieur et la recherche

Résultats provisoires, 2 juin 2009

Le gouvernement a lancé une rafale de réformes dans l’enseignement supérieur et la recherche sans discussion ni concertation. Ces projets et ces méthodes ont provoqué 4 mois de grève généralisée, des menaces sur la bonne tenue des examens et une perturbation historique dans les Universités.
Reprenant la propagande ministérielle, plusieurs médias continuent néanmoins d’annoncer que ces réformes seraient « conformes aux attentes de la communauté universitaire »….
Dans ce contexte, les personnels de l’Université Paris13 ont organisé une consultation à bulletin secret de tous les personnels et doctorants sur ces différentes réformes, qui s’est déroulée du 25 au 29 mai sur le campus de Villetaneuse. Plus de 500 personnes y ont participé (participation de 45 % parmi les enseignants, enseignants chercheurs, chercheurs, 23 % pour les personnels Biatoss (*).
Les résultats de cette consultation confirment le formidable rejet de ces réformes :

  • Etes-vous pour ou contre le système SYMPA : Pour 5%   Contre 82 %
  • Etes-vous pour ou contre les nouveaux principes de gestion des personnels :   Pour 4 %  Contre 84 %
  • Etes-vous pour ou contre le décret sur le statut des enseignants chercheurs :   Pour 5 %  Contre 81 %
  • Etes-vous pour, contre le projet de formation des enseignants (masterisation) :   Pour 2%   Contre 85 %
  • Etes-vous pour ou contre le nouveau contrat doctoral : Pour 6%   Contre 61 %
  • Etes-vous pour ou contre les réformes actuelles des org. de recherche : Pour 5 %  Contre 79 %
  • Etes-vous pour ou contre la loi LRU : Pour 6 %  Contre 78 %
  • Pensez-vous que le gouvernement a apporté des réponses satisfaisantes aux revendications portées depuis 15 semaines par les universitaires ?   oui 1%  non 93 %

L’Assemblée Générale des personnels de l’Université Paris 13 invite l’ensemble des Universités à procéder à une consultation similaire pour que les professionnels de l’Université puissent, enfin, donner leur opinion, la faire connaître et confirmer à nouveau leur rejet de ces réformes ainsi que leur refus de leur application.

Nuit des universités à Paris 8

Alors que les 4 mois de grève seront bientôt dépassés dans les universités, du vendredi 12 juin au samedi 13 juin, se tiendra la NUIT DES UNIVERSITES à Paris 8.

Nous vous invitons à la prochaine réunion d’organisation des activités qui ponctueront cette nuit, le développement du programme (concerts, débats, expositions, théâtre…), et à communiquer autour de vous cette invitation à rejoindre cet évènement qui se veut dépasser le simple cadre universitaire.

LUNDI 1er JUIN 2009 à PARIS 8 VINCENNES ST-DENIS à 12H.

RDV Hall / Point Information
http://www.univ-paris8.fr/article.php3?id_article=227
métro Saint-Denis Université (ligne 13)

Aix Marseille : rétention des notes

Communiqué de presse pour le campus de Saint Jérôme (Aix Marseille I et III, secteur sciences)
*********************
Le gouvernement nous oblige à bloquer les notes!

Sur le campus de Saint Jérôme, les personnels en lutte ont décidé de ne pas perturber les examens de première session. Néanmoins, ils continuent de pratiquer la rétention des notes et refusent que soient passés en force les décrets sur la réforme des concours d’enseignement, dite ‘masterisation’.
Si le gouvernement maintient son attitude ouvertement méprisante vis à vis de toute forme de concertation, y compris celle qu’il a lui même mise en place, la deuxième session d’examen, prévue pour fin Juin, ne pourra avoir lieu faute de jurys. Les diplômes ne seront donc pas délivrés en Juin.

Voici le texte de revendication voté par les enseignants pratiquant la rétention des notes:
« Les personnels mobilisés du campus St.-Jérôme sont particulièrement choqués par le « passage en force » des décrets sur la réforme des concours d’enseignement du secondaire et du primaire sans attendre le résultat des concertations mises en place par le gouvernement.
En défense de notre système éducatif de la maternelle à l’université, nous annonçons que nous pratiquerons la rétention des notes et que nous empêcherons la tenue des jurys tant que le gouvernement ne retirera pas ce projet de décret et tant qu’il n’acceptera pas de rédiger un décret tenant compte de l’avis des personnels et étudiants de l’université. »

Fermeture administrative de la faculté des arts (Amiens)

Message du Doyen de la Faculté des arts d’Amiens
« Chères et chers collègues,
Ce mot pour vous dire que le Président a décidé la fermeture administrative de la Faculté et du Campus dès ce soir, mardi 6 mai.
Bien cordialement.
Serge Bismuth »
Pour mémoire, la Faculté des Arts avait voté le poursuite du blocage lundi dernier (25 mai). Le campus avait voté le déblocage lundi dernier (25 mai)a une voix pour et la reprise du blocage à sept voix pour aujourd’hui (26 mai) Le Campus (SHS, lettre, langues, histoire, géo) et la Faculté des arts comptent environ 5200 étudiants.

L’université du Havre reconduit la grève et le blocage (27 Mai)

L’Assemblée Générale de l’établissement a reconduit la grève jusqu’au vendredi 29 mai 13h00, date de la prochaine AG et a approuvé le principe du blocage comme moyen de perturbation pour la fin du semestre.

« Université d’Auvergne, les coulisses d’une fac modèle » (Bakchich-info)

Un article de Lucie Delaporte à Lire sur Bakchich : http://www.bakchich.info/Universite-d-Auvergne-les,07790.html

Extraits

« Gestion hasardeuse, partenariats suspects en Europe de l’Est, la fac d’Auvergne présentée par Pécresse comme un modèle a quelques cadavres dans ses placards. Elève modèle, la fac d’Auvergne collectionne les bons points. Première à passer sous le régime de l’autonomie, première à créer sa fondation pour lever les fonds d’entreprises privées, elle est aussi en pointe sur le développement à l’international. Quand la Sorbonne ressort les barricades contre la loi Pécresse, le président de Clermont1, Philippe Dulbecco, se répand à longueur d’interviews sur les bienfaits de la LRU : « Projet consensuel que la grande majorité des acteurs de l’enseignement supérieur appellent de leurs voeux depuis de nombreuses années » prophétisait-il hâtivement en début d’année dans les colonnes du Monde. Enfin, preuve que cette fac a décidément tout bon, le président a été promu au rang de chevalier de l’ordre national du mérite par son grand copain auvergnat, Brice Hortefeux, alors ministre de l’Immigration.

Une fac modèle…de dysfonctionnements

Reste qu’un certain nombre d’éléments dont Bakchich a pu prendre connaissance écornent un peu l’image du « modèle » érigé par le ministère. Publié à l’été 2008, mais étrangement boudé par la presse locale un rapport de la chambre régionale des comptes (téléchargeable à la fin de l’article) contient pourtant quelques perles sur la gestion pour le moins hasardeuse de la fac auvergnate. « la chambre a constaté l’existence symbolique de budgets de gestion », note d’emblée le rapport avant de pointer une série de « dysfonctionnements » propres à sérieusement ternir l’image de la fac. On y apprend ainsi que certains profs ou administratifs, et certains seulement, touchent des salaires plus que confortables comparés à la rigueur salariale en vigueur à l’université grâce à un système opaque d’heures complémentaires. Ainsi, relève le rapport, le directeur de l’IUP déclare chaque année quelques 300 heures sup’ soit l’équivalent de deux postes et demi d’enseignants et ce, alors qu’il collectionne déjà les fonctions administratives . « Un tel cumul d’activités ne manque de susciter des interrogations sur les conditions dans lesquelles une seule personne peut, réellement et effectivement, assumer une charge de travail aussi importante ». La chambre s’étonne d’autant plus qu’« En tant que directeur de l’IUP il est le seul à attester du service fait ». Voilà qui (…)

Saint-Lô conservera-t-elle son IUT ?

L’avenir de l’IUT de Saint-Lô, antenne délocalisée de l’université de Caen, résistera-t-elle à la révision des budgets accordés par l’État à l’enseignement supérieur ? La question a fait l’objet d’un long débat entre François Brière, Jean-Karl Deschamps et François Digard, à l’issue lundi soir du conseil municipal. Pour les membres de l’opposition, la ville doit s’impliquer dès à présent. Le maire estime qu’il ne s’agit pas d’un seul problème budgétaire.

(Ouest-France : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Saint-Lo-conservera-t-elle-son-IUT-_-946897_actu.Htm)

Caen : « le blocage de la Fac revoté dans l’indifférence » (Ouest-France)

À Caen, l’assemblée générale de mardi a confirmé ce mode d’action. La direction, elle, continue à organiser les rattrapages comme si de rien n’était.

Drôle d’ambiance à l’université de Caen. Lundi la présidente Josette Travert a décidé de rouvrir les bâtiments du campus 1. Mardi l’assemblée générale a voté la poursuite du blocage. Après seize semaines, le conflit se poursuit dans la confusion. Pour quelque 3 000 des 24 000 étudiants de l’université de Caen, la fin d’année s’écrit encore en pointillés.

Organisée sur les pelouses du campus 1, l’assemblée générale de mardi pouvait jouer les juges de paix. Il n’en a rien été. Sa faible affluence, reconnue dans les deux camps, ne lui offre pas une légitimité absolue. « Est-ce que ça crée un rapport de force ? », s’interroge un étudiant opposé au blocage. « J’appelle à l’abstention pour ne pas remettre en cause le vote de la semaine dernière », ose un des meneurs du mouvement.

Vers 13 h, 894 votants obtiennent le maintien du blocage dans un scrutin qui rassemble 1 713 personnes (261 abstentions). Ils étaient 2 932 votants une semaine plus tôt. Où sont passés les autres ? Ils ont repris le chemin des cours, à en croire la direction de l’université. Depuis lundi, des réunions entre enseignants et étudiants évoquent la fin de l’année, des rattrapages aux examens.

Solutions exceptionnelles

Quand le campus 1 (sciences de l’homme, droit, langues) ne peut pas accueillir tous les cours, les autres sites sont mis à contribution. « L’université de Caen dispose d’un patrimoine immobilier important, lance Pierre Sineux, président du conseil des études et de la vie universitaire (Cevu). Des filières terminent l’année. Elles laissent des locaux disponibles. » Les étudiants en droit, en sciences économiques, en médecine, en pharmacie et la plupart des scientifiques (sauf ceux de licence de biologie) ont terminé leurs programmes.

Les « bloqueurs » résistent, tentent de s’unir avec les autres mouvements sociaux, se frottent aux forces de l’ordre. La présidente Josette Travert regarde ailleurs. « Nous tentons de trouver des solutions exceptionnelles à une situation exceptionnelle. En délocalisant des cours et en proposant sur Internet. »

Les directeurs d’unité de formation et de recherche seraient les chevilles ouvrières de ce plan qui, selon l’administration, ne vise qu’un objectif : « Faire passer les examens à ceux qui le voudraient. » Tant pis pour les autres. « Une centaine d’étudiants restent déterminés pour un blocage sans intérêt. C’est une modalité d’action qui enferme dans une posture mais ne donne pas d’issue aux étudiants. » Iront-ils perturber les cours délocalisés ? Il sera difficile d’éviter ce que redoute le président du Cevu, Pierre Sineux : « Une sorte de jeu du chat et de la souris. »

Josué JEAN-BART.

Motion de l’AG de Rouen (25 Mai)

L’AG des personnels de l’université de Rouen réunie le 25/05/09 appelle l’ensemble des organisations syndicales de l’éducation nationale à dénoncer le coup de force gouvernemental que constitue le passage des décrets sur le statut des enseignants au CTPMEN du 27/05/09. Elle appelle également la CNFDE à organiser une initiative publique large permettant de démasquer le refus de négocier du gouvernement sur la mastérisation de la formation des enseignants en contradiction flagrante avec ses déclarations réitérées.

Voté à l’unanimité

Le comité de mobilisation de Rouen

http://urouenmobilisee.wordpress.com/

Violences CRS contre des enseignants à La Rochelle

Les CRS agressent violemment les enseignants, manifestant contre la présence de Darcos à la Rochelle. Article et photos.

http://www.musicologie.org/actu/05/24.html