Appel à se réunir en Coordination Nationale des Universités

Appel à se réunir  en Coordination Nationale des Universités
le lundi 25 janvier 2010 (Paris,  10h-17h)

Grâce à la mobilisation du printemps  2009 nous sommes parvenus à contenir et  à infléchir, sur un certain nombre de points, les projets du gouvernement. Mais  notre vigilance doit rester intacte et nous sommes nombreux à continuer à nous  opposer à des projets dont l’un d’entre eux en particulier (la  mastérisation de la formation des  enseignants) est parvenu à faire  l’unanimité contre lui.

Alors que les méthodes du gouvernement sont  de plus en plus critiquées et que leur inefficacité dans un certain nombre de  secteurs est désormais patente, le moment est venu, pour la communauté  universitaire, de se remobiliser. C’est pourquoi nous vous invitons à participer  à la première CNU de l’année 2010. Marquant l’anniversaire de la  coordination nationale du 22 janvier 2009, cette CNU doit être l’occasion, pour  toute la communauté universitaire — enseignants-chercheurs, chercheurs,  enseignants, BIATOSS, étudiants, titulaires et précaires — d’exprimer leur  détermination et d’affirmer leur résistance face aux réformes en cours et aux  projets gouvernementaux.

Les organisateurs de la prochaine  Coordination Nationale des Universités invitent tous les établissements,  départements , UFR, laboratoires,  à  organiser, partout où cela est possible, des assemblées générales pour mandater  des délégations où pourront figurer enseignants-chercheurs, chercheurs,  enseignants, BIATOSS, doctorants, étudiants, titulaires et précaires. En cas  d’impossibilité, nous suggérons aux collègues mobilisés de se réunir et de  désigner des délégués. L’idéal serait que chaque université et école puisse  constituer une délégation de 4 ou 5 personnes relevant de catégories  différentes.

Plus grand sera le nombre d’universités représentées,  plus cette Coordination Nationale sera en mesure de prouver aux ministres  concernés et au gouvernement la volonté de la communauté universitaire dans sa  diversité de faire échec à des projets dont la finalité est de démanteler le  service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Nous devrons  déterminer ensemble les moyens d’action les plus efficaces pour y  parvenir.

L’ordre du jour actualisé ainsi que les procédures  d’inscription seront communiqués ultérieurement.

Les porte-parole  et les organisateurs de la présente CNU, SLU, SLR

Ordre du jour indicatif :

1. Point sur l’état de la mobilisation et  discussion sur les priorités du mouvement
2. Rédaction, débat et vote d’une motion globale contre la politique gouvernementale
3. Débat sur la Mastérisation. Vote d’une motion et des moyens d’action.
4. Débat sur l’évaluation au niveau local et national. Vote d’une motion.
5. Débat sur le fonctionnement de la Coordination Nationale des Universités

(élection des porte-parole, prochaine CNU et ordre du jour indicatif)

Pause estivale.

Le site Universitesenlutte prend sa pause estivale.

Pour continuer de vous tenir informés, vous disposez des nombreux sites disponibles dans la colonne de droite, dont Sauvons La Recherche, Sauvons l’Université, la rubrique débats du site Fabula et la liste de discussion de la coordination nationale des universités.

Universités en lutte compte à ce jour 1251 billets et 665 commentaires organisés en 137 catégories. Depuis son lancement, il compte 380 453 visiteurs uniques. 449 personnes sont abonnés à son fil RSS et 535 à sa newsletter.

L’alimentation de ce site reprendra à la rentrée (courant du mois de Septembre) pour continuer de vous tenir informé du mouvement en cours dans les universités.

Non à la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires français !

Non à la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires français ! (I)

Le 11 juillet, la Coordination Nationale des Universités a diffusé une déclaration dénonçant : i) la loi en cours d’adoption sur la « mobilité » des fonctionnaires français qui dans la pratique « permettra d’aller encore plus loin que le licenciement » par l’absence d’une véritable procédure et d’allocations de chômage ; ii) la loi Bachelot qui « instaurera une médecine à deux vitesses » ;  iii) les décrets en préparation sur la formation et le recrutement des enseignants qu’il est prévu de publier « en plein milieu de l’été ». Il en sera d’ailleurs de même de la loi sur les fonctionnaires qui risque d’être définitivement adoptée fin juillet, et qui permettra dès la rentrée une vaste campagne de licenciements de fait dans la fonction publique : notamment, au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) qui se trouve placé dans une situation de restructuration globale par son contrat d’objectifs, et dans les universités dont la situation est analogue. Le communiqué de la Coordination Nationale des Universités dénonce également les « répressions et manoeuvres d’intimidation » qui accompagnent les « passages en force » de la période récente.

[la suite, sur le blog http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/07/11/non-a-la-loi-sur-la-mobilite-des-fonctionnaires.html ]

A lire sur SLU

« Ensemble, à la rentrée, nous continuerons la résistance » : communiqué de la CNU

La Coordination Nationale des Universités s’indigne devant la multiplication des attaques subies par le service public et la société en général, en cette fin d’année universitaire marquée par un passage en force du gouvernement sur plusieurs dossiers :

– Loi sur la « mobilité » des fonctionnaires qui permettra d’aller encore plus loin que le licenciement, puisqu’il sera possible de mettre tout fonctionnaire dont le poste serait supprimé en disponibilité sans solde, sans possibilité de toucher les allocations-chômage, s’il/elle refuse trois postes (ou demi-postes) proposés successivement (et pouvant se situer loin du domicile) ;
– Loi Bachelot qui instaurera une médecine à deux vitesses
– Décrets sur la formation et le recrutement des enseignants, qui contraignent les futurs enseignants à financer une année d’études supplémentaire, suppriment l’année de stage rémunéré et permettent de liquider 16000 postes dans l’éducation dès la rentrée 2010. Le gouvernement prévoit de publier ces décrets en plein milieu de l’été, passant outre toute véritable négociation avec la communauté universitaire et instaurant de nouveaux groupes de travail composés uniquement de membres de l’administration.

Ces passages en force s’accompagnent de répressions et de manœuvres d’intimidation. Le gouvernement profite de l’été pour frapper à la tête de la contestation : instituteurs désobéisseurs convoqués en conseils de discipline, lycéens menacés de non-réinscription s’ils ne s’engagent pas par écrit à ne plus bloquer leur établissement ; enseignants stagiaires non titularisés ; enseignants, chercheurs et BIATOSS menacés ou « placardisés » par leur hiérarchie.

La Coordination Nationale des Universités appelle à soutenir nos collègues et à continuer le mouvement universitaire, avec la rentrée en ligne de mire. Nos revendications n’ont toujours pas été entendues. Le gouvernement persiste dans le mépris et tente de faire croire à l’opinion que notre révolte viendrait d’un « manque de confiance » en nous-mêmes.

Nous ne laisserons pas le gouvernement bafouer nos valeurs : l’université n’est pas une entreprise, le savoir n’est pas une marchandise.

Ensemble, à la rentrée, nous continuerons la résistance.

Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités 11 juillet 2009

Collectif pour la Défense de l’Université Compte-rendu de la réunion du jeudi 2 juillet 2009

Collectif pour la Défense de l’Université
Extrait du compte-rendu de la réunion du jeudi 2 juillet 2009

1. Bilan – Les recours contre le Décret sur le statut des enseignants-chercheurs
Conformément à ce qui avait été annoncé lors de la dernière réunion, le Collectif a déposé un recours contre le décret du 23 avril 2009. En réalité, afin de couvrir l’éventuelle irrecevabilité d’un recours formé par le Collectif en tant que tel (qui constitue un groupement de fait et non de droit), deux recours identiques ont été formés devant le Conseil d’Etat. Ils ont été rédigés principalement par Jacques Petit (professeur de droit public à Paris 2), qui a reçu l’aide de Pascale Gonod (professeur de droit public à Paris 1). Les membres du Bureau ont tenu à les remercier chaleureusement pour le très beau travail accompli et pour le temps qu’ils ont bien voulu y consacrer.
L’un des deux recours a été fait au nom du Collectif pour la Défense de l’Université et signé par trois membres du Bureau (Olivier Beaud, Cécile Chainais, Jean Matringe). Le Conseil d’Etat a demandé la régularisation de ce recours par envoi des statuts et du pouvoir de représentation.
Un autre recours, signé conjointement par 5 personnes à titre individuel (les deux auteurs précités du recours et les signataires précités du Bureau) aura Jacques Petit pour représentant auprès du Conseil d’Etat. Le texte du recours soulève plusieurs motifs d’illégalité, dont le principal s’appuie sur l’illégalité du décret du fait de sa non-conformité à la loi LRU, celle-ci établissant une différence entre les universités aux compétences élargies et les autres, tandis que le décret attaqué s’applique à tous les enseignants-chercheurs, quelle que soit leur université.
Cette double voie procédurale a été adoptée afin d’éviter la multiplication des recours, mais les personnes concernées qui souhaitent participer à la procédure peuvent le faire par intervention simple à l’instance ainsi engagée.
Cette « requête en intervention volontaire », gratuite, peut être formée jusqu’à la fin de la procédure, en se rendant au greffe du Conseil d’Etat. Pascale Gonod se charge d’établir un modèle de requête en intervention que le Bureau tiendra à la disposition des intéressés qui en feront la demande, tout comme il leur fournira le recours qu’il faut joindre à la requête en intervention.
Il est signalé par ailleurs que d’autres recours ont été formés par d’autres organisations ou enseignants-chercheurs. »


Communiqué du MESR du 09/07 sur la méthode de concertation et de travail sur la masterisation.

Pour information, un communiqué du MESR du 09/07 sur la méthode de concertation et de travail sur la masterisation.
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid28866/luc-chatel-et-valerie-pecresse-precisent-leur-methode-de-concertation-et-de-travail-sur-la-masterisation.html

« Luc CHATEL et Valérie PECRESSE ont reçu ensemble des organisations syndicales représentatives, le bureau de la Conférence des présidents d’Université,et les deux co-présidents de la Commission nationale de concertation sur la réforme du recrutement et de la formation des maîtres.  A cette occasion, les ministres ont précisé leur méthode de concertation et de travail sur la mastérisation
Communiqué – Valérie Pécresse
09 juillet 2009

Luc CHATEL, ministre de l’Education nationale, porte-parole du Gouvernement, et Valérie PECRESSE, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ont reçu ensemble des organisations syndicales représentatives (FSU – SGEN CFDT- CSEN Autonomes – UNSA), le bureau de la Conférence des présidents d’Université, Daniel FILÂTRE, président de l’université de Toulouse II  et William MAROIS, Recteur de l’Académie de Bordeaux, les deux co-présidents de la Commission nationale de concertation sur la réforme du recrutement et de la formation des maîtres.

Les ministres ont indiqué que les décrets relatifs à la mastérisation seront publiés fin juillet après qu’ils auront pris connaissance, de façon détaillée, des travaux menés par la Commission dans son ensemble, représentant la communauté universitaire et la communauté éducative. William MAROIS et Daniel FILÂTRE présenteront aux deux ministres les conclusions et recommandations de la commission dans les jours à venir. Les conclusions des groupes de travail auxquels ont participé les organisations syndicales seront naturellement également prises en compte dans la réflexion.

Plusieurs points tels que les maquettes de concours, l’articulation concours-master, tenant compte des spécificités disciplinaires, ou encore le contenu de la formation continuée, restent encore à approfondir. C’est pourquoi, un travail sera lancé dès la rentrée dans le cadre de groupes de proposition associant les représentants des deux ministères et des experts issus de la communauté de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
Ces groupes tiendront compte des conclusions de la commission et de celles des groupes de travail ayant associé les organisations  syndicales.

Ces groupes de proposition pourront recevoir les organisations syndicales, par ailleurs associées à la réflexion par un contact étroit avec chacun des ministères avec des points d’étape réguliers. Ces groupes formuleront des propositions sur les maquettes de concours, les maquettes de diplômes et la nature de la formation continuée par type de concours, agrégation, capes, professorat des écoles, enseignement technologique et professionnel, dans le respect d’un cadre commun. Ces travaux devraient être finalisés pour le mois de novembre 2009.

Au cours du mois de décembre, les deux ministres recevront ensemble à nouveau les différents partenaires avant de procéder à l’arbitrage sur les maquettes de concours et de masters. Le cadrage national des maquettes de master fera également l’objet d’une discussion en CNESER. Les universités pourront dès lors, et  jusqu’à mi-avril, transmettre leur offre et maquettes de formation qui feront ensuite l’objet d’une séance du CNESER. »

Déclaration de la CDUL (Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR Lettres Langues Arts Sciences Humaines et Sociales)

Déclaration de la CDUL (Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR Lettres Langues Arts Sciences Humaines et Sociales) sur les mesures transitoires relatives aux futurs Masters Métiers de l’enseignement
La DGESIP a fait parvenir aux Présidents d’Université et aux Recteurs chanceliers une nouvelle circulaire datée du 5 juin qui entend préciser les modalités d’inscription et de validation de l’année universitaire 2009-2010 des étudiants préparant la session 2010 des concours des métiers de l’enseignement.
Les attendus et directives de cette circulaire sont préoccupants aux yeux de la CDUL (Conférence des Doyens et Directeurs d’UFR Lettres Langues Arts Sciences Humaines et Sociales), qui continue à exiger qu’au titre des mesures transitoires, et dans l’attente d’un nouveau dispositif qui ne saurait entrer en vigueur avant l’année universitaire 2010-2011, les modalités d’inscription à la session 2010 des concours demeurent d’une part identiques à celles de 2009 (avec donc la licence comme seul diplôme universitaire requis), et que d’autre part les enseignants-stagiaires lauréats des concours 2010 bénéficient du même régime de formation par alternance et d’entrée dans le métier (50 % de stage et 50 % de formation continuée) que les actuels étudiants de 2ème année d’IUFM.
La CDUL s’alarme par ailleurs des conséquences possibles des directives portées par la circulaire du 05/06. Sous couvert d’un côté d’assurer la transition entre deux systèmes de formation et de recrutement, et de l’autre de respecter l’autonomie des universités dans la délivrance des diplômes, il n’est en effet proposé qu’un cadrage flou, susceptible de déclinaisons locales très disparates. Le risque est réel qu’une logique concurrentielle entre établissements n’aboutisse dès l’année universitaire prochaine à une dérégulation de la carte universitaire nationale des préparations aux concours des métiers de l’enseignement. Le risque n’est pas moins grand que des modalités transitoires appliquées sans discernement et sans vue prospective n’aboutissent parfois à des validations contestables, qui feraient jurisprudence et pouvaient être ensuite opposables au nouveau dispositif.
La CDUL recommande en particulier à la communauté universitaire de n’accepter aucune validation totale de M2 pour les étudiants déjà titulaires d’un M1 sans une formation intégrant la rédaction d’un Travail d’ Etude et de Recherche. Une telle validation dérogatoire contreviendrait dans l’esprit et dans les faits aux normes internationales rappelées par le rapport Jolion, dont les nouveaux Masters Métiers de l’enseignement ne doivent pas s’écarter, même s’il s’agit d’inventer des formules nouvelles alliant professionnalisation, recherche-action nourrie d’expériences de terrain et formation académique à la recherche réflexive et critique.
Pour la CDUL, le 07/07/2009
Jacques Migozzi, Président

Actus sur SLU

Quelques (mauvaises) nouvelles à lire sur le site de SLU :

Bref, les vacances, ce n’est pas tout de suite.

Les Centres de recherches cibles du grouvernement grec

En Grèce, les Centres de recherches deviennent la cible du gouvernement, en particulier les sciences humaines et sociales.
Vous trouverez ci-dessous le lien qui renvoie à la petition ( en grec et en anglais) que nos collègues grecs nous demandent de faire circuler pour signature.
Vous pouvez éidemment la faire circuler à votre tour.
http://www.eie.gr/petition-en_sign.asp

MASTERISATION : SCANDALEUSE PRIME AUX INSTITUTS CATHOLIQUES !

Lors  du  CNESER  du  20  avril  dernier,  interpellé  par  le SNESUP, le directeur général des enseignements supérieurs, Patrick Hetzel, avait été contraint  d’avouer  l’intention du ministère d’évaluer les maquettes  de master  « enseignement »  de l’enseignement privé en dépit de l’opposition de  la  communauté universitaire au projet de réforme de la formation des maîtres,  et  contre  l’avis  formel  de l’AERES. Devant  la mobilisation quasi  unanime  de  l’enseignement  supérieur,  le gouvernement déclarait alors qu’il renonçait à sa tentative de passer en force.
Pourtant, le 11 juin, le Ministère de l’Education nationale a présenté au Conseil  Supérieur  de  l’Education un projet de décret qui transpose les récentes modifications des décrets statutaires des professeurs des écoles à l’enseignement privé. Comme pour les mesures concernant les enseignants du  public,  l’inscription  de  ces  projets  à  l’ordre  du  jour du CSE anticipait donc sur l’aboutissement des travaux  en  cours, sans que ces dispositions aient jamais été abordées dans les « groupes de travail ». Les
organisations  présentes  à  cette  réunion du CSE (FSU,  Unsa-Education, FCPE,  Ligue   de  l’enseignement, UNL) s’y sont aussitôt opposées et ont quitté  la séance devant le refus de l’administration de retirer ce point de l’ordre du jour.
Le  19  juin dernier, par la voix du secrétaire général de l’enseignement catholique,  les  instituts    catholiques  –  qui  demandent des moyens financiers  importants à l’État – annoncent être en mesure, dès septembre 2009,  de proposer et de délivrer sept masters « métiers de l’éducation et de  la  formation »  adaptés  à leurs propres modalités de formation et de recrutement  par  le biais  de jurys rectoraux. En conférant au recteur, chancelier   des   universités,  cette  responsabilité,  le  gouvernement s’asseoit  sur   les   garanties  de  qualité  des  diplômes  qu’apporte l’obligation  faite  aux  établissements privés de passer convention avec une  université  publique  pour  délivrer leurs diplômes. La procédure du jury  rectoral  et la connivence des autorités religieuses sont utilisées par  le  pouvoir comme un artifice pour contourner la résistance forte et raisonnée  que  la  communauté universitaire  oppose à une réforme de la formation  des  maîtres  bâclée  et  dangereuse pour l’avenir du pays, et imposer  ainsi  ses  projets  de « mastérisation » en donnant un avantage à l’enseignement catholique.

Le  SNESUP  condamne fermement cette opération de mise en concurrence des diplômes   et  la  prime  octroyée  à l’enseignement  catholique  par le gouvernement   au   mépris  des  principes  fondamentaux  de  la  laïcité républicaine.

Paris, le 22 juin 2009

LOI MOBILITE DES FONCTIONNAIRES, ATTAQUE GRAVISSIME CONTRE NOUS TOUS

Ayant été votée en procédure d’urgence au Sénat, la loi dite “mobilité des fonctionnaires” arrivera la semaine prochaine devant l’Assemblée. Cette loi met fin à la garantie de l’emploi des fonctionnaires et permet de licencier tout fonctionnaire. C’est une attaque gravissime contre tous.
Après la LRU, les décrets de cette année, la loi Bachelot, etc, … cette loi montre clairement les véritables buts du gouvernement concernant les services publics et ceux qui y travaillent.
Si vous voulez davantage d’informations, je vous joins une note syndicale unitaire en format PDF. (C’est une peu long mais assez bien expliqué).
Je vous joins aussi deux tracts,
* l’un de la CGT, Solidaires et la FSU qui appellent à un RASSEMBLEMENT ORGANISÉ A L’ASSEMBLÉE NATIONALE (Place Edouard HERRIOT) LE 2 JUILLET A PARTIR DE 17 H
(tract ci-joint).
* l’autre de FO, appelant aussi à réagir sans tarder.
Soyons très nombreux à (nous) manifester !
Pour plus d’informations, vous pouvez bien sûr contacter les sections syndicales locales; et contacter vos confédérations, pour demander qu’au plus haut niveau soit relayée l’exigence de retrait de ce projet de loi.

2009-06-15 FO MOBILITE-DES-FONCTIONNAIRES

DEMANTELEMENT_DU_STATUT_DES_FONCTIONNAIRES_(25_juin)_

09-05-06_note_mobilite-2

Nantes : passage programmé aux compétences élargies.

(message de l’intersyndicale de l’université)

« Cher-e-s collègues,

Après présentation au CEVU et au CS, le Président de l’université a inscrit à l’ordre du jour du comité technique paritaire du 1er juillet et du conseil d’administration du 7 juillet le passage de l’université aux « compétences élargies », comme prévu par la loi LRU. Cette décision, après une année riche en contestation des réformes imposées aux universités par le ministère, permettrait la mise en place contestée de la modulation des obligations de service, la création de dispositifs d’intéressement, ainsi que la
possibilité de recruter en CDD ou CDI des agents contractuels, y compris pour des fonctions d’enseignement et de recherche.

L’affectation par le ministère d’une dotation globale incluant fonctionnement, investissement et masse salariale avec possibilité de transfert entre ces masses, pourrait modifier en profondeur la gestion des « ressources humaines », voire autoriser
l’externalisation de certaines fonctions.

Le transfert aux établissements de la gestion des personnels jusqu’alors fonctionnaires d’état, pourrait aussi induire des modifications importantes concernant leurs droits sociaux (chèques vacances, restauration…).

Si ces questions vous concernent, n’hésitez pas à solliciter vos élus dans les conseils.

Pour l’intersyndicale des personnels de l’université
CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA »

Lettre des étudiants serbes, adressée au monde

Lettre des étudiants serbes, adressée au monde :

En Serbie, le processus de Bologne a débarqué avec une hausse enorme des frais d’inscriptions d’année en année, un chaos dans le système universitaire et un appauvrissement des cursus.

Pour les 10 ans de la déclaration de Bologne, les étudiants des universités de Belgrade ont organisé un représentation appelée « Quel est le prix du savoir? » dans la plus grande rue piétonne de la ville.

Pendant que nous, étudiants, étions assis dans la rue à travailler, les passants étaient invités à mettre un prix à certains savoirs – quel est le prix du savoir sociologique ? Quel est le prix des compétences d’un joueur de piano? Combien devrais couter le savoir de cet homme avec le t-shirt vert? Et celui de cette fille avec des sandales?

Pour nous, le prix du savoir à évoluer d’année en année, augmentant encore et encore, alors que le savoir transmis, lui, restait le même.

Les gens écrivaient sur des bouts de papiers un code barre des prix, et le donnait aux étudiants. La plupart des gens, de fait, considéraient que le savoir devait être gratuit. Certains, contrairement aux autorités administratives de nos universités, trouvaient qu’il n’était pas de leur ressors de répondre à la question, et ils s’en allaient donc après une discussion sur l’irresponsabilité du gouvernement, le nombre d’étudiant entrant sur le marché du travail, ou la gratuité de l’enseignement, etc … D’autre enfin exprimaient le point de vue qui est celui que la valeur du savoir ne peut être exprimé en argent comptant, alors ils écrivaient sous le code barre « priceless » (« sans prix »).

Si le savoir est effectivement « priceless », qu’est-ce qui est alors acheté par le « marché de la connaissance » européen de bologne? Ce qui est acheter n’est pas du savoir. Le savoir ne peut pas être donner, il peut être appris. Ce à quoi nous sommes vendus, ce que nos parents paient par les taxes, et ensuite à travers les frais d’inscriptions, c’est le processus d’ajustement de l’éducation aux règles du marché, qui induit l’appauvrissement des cursus, la disparition des savoirs n’induisant pas de profit. Si ce processus n’est pas arrêter : l’éducation ne sera bientôt plus qu’un espace commercial pour l’achat de diplomes.

Photos sur le web : http://www.studentizastudente.net/index.php?option=com_morfeoshow&task=view&gallery=10&Itemid=24

Répression administrative scandaleuse à Strasbourg !

Témoignage.
« J’ai envoyé un mel sur la liste il y a quelques semaines faisant état des pressions dans mon service suite à ma participation active dans les mobilisations et grèves de février à avril. J’ai été informé hier de ma mutation forcée au sein de l’Université, avec perte de toute autorité hiérachique, et perte indemnitaire. La mutation sera arrêtée le 1er juillet prochain (dans 8 jours !!!)
Je me permets de faire ci-dessous un petit résumé des semaines passées après la fin de la grève.

Donc faits et dates
Début Mai, mon Directeur me demande de prendre contact avec le Secrétaire Général pour changer de poste. Selon lui le SG lui aurait demandé de faire un papier contre moi. Le Directeur me dit refuser de faire un tel papier. Mais il faut que je coopère pour partir, sinon on me forcera à partir. Le Directeur me dit encore qu’il faut que je sois placé dans un poste plus cadré hiérarchiquement et plus technique.
Deux jours plus tard, le Directeur revient à la charge, et me demande si j’ai contacté le SG. Je lui réponds que je ne le ferai pas. Il me prend à partie devant tout le service.
La semaine suivante, il reviens vers moi, me dit que nous sommes partis sur de mauvaises bases, en fait on a découvert mes grandes compétences, il faut que je vois la DRH qui aurait des poste à me proposer, postes à la hauteur de mes fortes compétences.
La DRH me donne RV pour le 19 mai. Je vais à ce RV accompagné par 2 syndicalistes.
Il m’est proposé 2 postes : un comme adjoint en lycée, 1 comme adjoint en service central. Je refuse ces postes. Il m’est alors reproché mon attitude professionnelle. Il y aurait des plaintes de personnels contre moi.
Durant 1 mois les pressions s’accentuent dans mon service : rétention d’information, collaborateurs qui ont reçu ordre de ne me plus donner copie de leur travail, de ne plus m’informer. Des réunions se font avec le Directeur sans moi. Je ne vois plus du tout le Directeur. Mes derniers dossiers me sont retirés.
J’envoie un mel au SG en lui décrivant les pressions internes à mon service. Il me fait une réponse sèche, se sent visé par mes accusations de harcèlement, me dit de faire attention aux termes que j’emploie. Je lui réponds qu’il n’est pas visé, mais que je l’informe de la situation dans ma composante.
Je suis convoqué le 23 juin chez le SG.
Il m’est signifié une nouvelle affectation non négociable, en service central. Je serai sous l’autorité d’un chef de Département. Mes nouvelles fonctions ne seront assorties d’aucun pouvoir hiérarchique.
Il m’est dit que cette affectation n’est pas une sanction, elle serait motivée par l’absence de connivence entre mon Directeur et moi.
Je demande à garder le bénéfice de mon indemnité NBI. Le SG s’engage à me laisser l’indemnité jusqu’au mois de décembre prochain. Il me dit que je devrai déjà être content d’avoir touché cette indemnité durant 1 an.
Il finit l’entretien en me disant « alors on est bien d’accord »
Je lui répond qu’il ne s’agit pas d’accord, puisqu’il s’agit d’un ordre, mais que je prend acte de sa décision
Il me répond que c’est mon interprétation
Fin entretien
La mutation sera arrêtée et actée au 1er juillet prochain (j’ai envoyé cette nuit un message au SG pour demander de repousser cette date au 1er septembre, pour pouvoir me retourner, il m’a été répondu par la négative, la mutation sera arrêtée au 1er juillet, même si pour raisons congés et rangement de mon bureau actuel, ma prise d’acte effective ne se ferait qu’au 1er septembre)

David Romieux ».

Nota-Bene : des démarches syndicales sont en cours. Chacun est invité à apporter publiquement son soutien à David Rommieux et à donner une très large rediffusion à ce message. Une pétition sera lancée prochainement. Nous vous en tiendrons informés.

Nous avons plié mais nous sommes toujours debout !

Message du porte parole de mobilisation06

« L’année universitaire se termine. Une année exceptionnelle marquée  par le plus long mouvement que l’Université française ait connu.
« Un mouvement débuté juste après le Jour de l’An, qui se poursuit jusqu’aux vacances d’hiver, persévère jusqu’à Pâques, traverse avec légèreté trois « ponts » successifs, Ascension, 8 Mai, Pentecôte. « .
« Une demi-année ! Qui l’aurait imaginé ? Alors qu’en 1968 le mouvement n’avait duré que cinq semaines) [cette durée] est en soi une victoire, cette durée inédite donne la mesure de notre engagement et de notre persévérance. Les pressions, les chantages, la désinformation, les articles assassins, sans compter les gesticulations des bouffonnes associations de parents d’étudiants (sic), n’y ont rien fait. Nous n’avons pas cédé, ils ne nous ont pas réduits. « [1]

Par soucis de responsabilité vis à vis de nos étudiants nous avons fait en sorte qu’ils puissent  terminer l’année dans les moins mauvaises conditions. Ce ne sont pas les injonctions et menaces de Pécresse et Darcos qui y sont pour quelque chose.
Madame et Monsieur   les Ministres, « vous avez eu raison deparier sur notre bonne nature : nous ne sacrifierons pas sur l’autel de vos vanités, l’avenir de nos étudiants. Vous avez l’impression d’avoir gagné, pour quelques semaines, face au monde du savoir, face à l’innovation, face au dynamisme, face aux plus grands noms des sciences et des sciences humaines françaises qui, chaque jour, portent par leur travail, malgré vous, notre pays au rang des premières puissances culturelles et intellectuelles de la planète ­ face à tous ceux, prix Nobel compris, dont vous n’avez pas su entendre les appels raisonnables et argumentés. En vous appuyant sur des médias aux ordres, sur des mensonges éhontés, des chiffres ouvertement truqués, des intimidations policières et des lieux communs populistes, vous pouvez donner l’impression d’avoir gagné, pour un temps, mais pour un temps seulement, contre l’Université de la République. » [2]

Nous avons pliés mais nous sommes toujours debout.

Dans ce nouveau contexte, il importe d’analyser sans complaisance les résultats de cette lutte, les forces et les faiblesses du mouvement.
Chacun appréciera ces résultats  au vu des textes des décrets déjà parus et de ceux qui ne manqueront pas d’être promulgués pendant l’été. Au vu aussi de la poursuite de l’action d’affaiblissement des organismes de recherche publics au premier rang desquels le CNRS [3].
Des analyses plus globales sur la politique menée dans l’enseignement supérieur et la recherche publique ne peuvent être conduites en les isolant des politiques vis à vis des autres secteurs publics (éducation, santé, justice, action sociale… ) et doivent englober le niveau européen dans son contexte mondial.

Pendant l’été, le  site mobilisation06 va évoluer pour mieux prendre en compte ces exigences.
Il sera régulièrement tenu à jour.
Les rubriques « A la une » et « Dernières informations » de la page d’accueil vous apporteront des infos sur l’évolution de la situation.
La « Revue de presse » sera maintenue.
Nous nous proposons également de rassembler les contributions, tribunes libres, communiqués,  publiés par ailleurs pour nourrir cette cette nécessaire réflexion.
Nous projetons de restructurer les rubriques « Analyses » afin d’offrir une vision plus synthétique.
Toute suggestion de votre part  pour améliorer le site et mieux répondre à vos besoins est bienvenue.

Enfin nous faisons appel à vous pour contribuer à cet effort de synthèse et de réflexion en nous soumettant vos propres textes qui pourraient être incorporés au site dans la rubrique « Tribunes libres ».[4]

Bonne vacances prochaines.
Le porte parole de mobilisation06 // http://mobilisation06.fr/

Le savoir n’est pas une marchandise.
L’Université n’est pas une entreprise.

[1] D. Guedj. Université : le gouvernement n’a pas reculé d’un décret.  Rue89 (http://www.rue89.com), joint en fichier attaché.
[2] Extrait de la Lettre ouverte de 130 enseignants chercheurs de l’Université Paris-Ouest Nanterre à Valérie Pécresse et Xavier Darcos du 12 juin 2009. A lire sur le site mobilisation06 page Analyses / Tribunes libres.
[3] Sur ce point voir notamment la Tribune de Henri Audier sur le site mobilisation06 page Analyses / Tribunes libres également jointe en fichier attaché.
[4] Les textes peuvent nous être envoyés en fichier Word ou pdf . Nous nous réservons le droit d’accepter ou de refuser une contribution.

L’« autonomie » selon le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Un exemple édifiant. Communiqué de SLU (24 juin 2009)

A lire sur le site de SLU : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2777

Une décision unilatérale du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient d’être rendue publique : elle ôte à l’Université Paris 8 une de ses composantes, l’Institut Français d’Urbanisme (IFU), pour la rattacher à l’Université de Paris-Est/Marne-la-Vallée.

Résumons les faits : l’Institut Français d’Urbanisme est une composante de l’Université Paris 8 depuis sa fondation en 1969. A l’époque, il n’était pas situé très loin du site principal de l’Université Paris 8 qui se trouvait dans le bois de Vincennes. Entre 1980, date du déménagement forcé de l’Université à Saint-Denis et 2005 l’IFU a continué sans problème majeur – ni scientifique, ni financier, ni logistique – à se développer comme une des composantes de l’Université Paris 8, largement autonome dans ses choix puisque relevant de l’article 33 sur les Instituts. Un des fondateurs de l’IFU, Pierre Merlin, a même été élu à la Présidence de l’Université Paris 8 à la fin des années 1970. Depuis 2005, un débat a été ouvert : une partie de l’IFU demandant un rattachement de cette composante à une université plus proche, territorialement parlant, à savoir l’Université de Paris Est-Marne-la Vallée. A plusieurs reprises, les instances élues de Paris 8, après en avoir débattu, ont affirmé leur désaccord avec cette proposition. Passant outre cette position très claire de l’université, la direction de l’IFU s’est adressée directement au Ministère de tutelle en lui demandant d’intervenir. Ce dernier, sans même débattre de la chose, a décidé de trancher en donnant tort aux instances élues et légitimes de l’Université Paris 8.

S’il peut donc certes être fait état, pour justifier semblable décision, de considérations logistiques, d’aspirations individuelles ou de synergies scientifiques qui ne sont pas absurdes, il n’en reste pas moins que la chose demeure confondante dès lors que l’on se penche sur les faits et sur la méthode adoptée. A condition toutefois de considérer qu’une université n’est pas un simple agrégat des intérêts d’individus ou de groupes circonscrits.

Passons sur le fait que la décision intervient à la sortie d’un mouvement dans lequel l’université pénalisée par cette décision ministérielle – Paris 8 – a été l’un des établissements les plus mobilisés. Passons aussi sur le fait qu’on ne puisse dire que la direction de l’université qui « bénéficie » de cette décision ait brillé par son opposition à la politique gouvernementale. Passons enfin sur le fait que la décision datée théoriquement du 26 mai dernier a été communiquée au seul recteur de l’Académie de Créteil et qu’elle n’a été transmise que le 16 juin à l’Université Paris 8. Ce n’est pas là ce qui compte le plus en effet.

Ce qui importe c’est la méthode suivie et la façon dont la chose est mise en œuvre par notre Ministère de tutelle. En premier lieu, la décision est prise sans que les instances régulièrement élues de l’Université Paris 8 aient été consultées – ni le Président, ni les conseils centraux. En second lieu, la décision est prise sans que le Ministère ait sollicité le moindre avis du CNESER. Enfin, elle fait fi des règles élémentaires d’attribution des moyens aux établissements publics, ce qui est un cas unique pour la transformation du périmètre d’un établissement d’enseignement supérieur. L’autoritarisme et l’arbitraire dominent donc dans l’ensemble de ce processus. Au moment même où est en train de se conclure le « dialogue stratégique » lié au futur plan quadriennal de l’Université Paris 8, cette forme de dépeçage a lieu au mépris de la position officielle affichée maintes fois par les conseils centraux unanimes de cette université, comme si c’était bien là une communauté universitaire tout entière qu’il s’agissait de « punir ».

Le gouvernement, pensant avoir « gagné » contre les universitaires qui ont lutté plus de quatre mois contre sa politique, considère sans doute qu’il peut désormais se permettre n’importe quoi. Il agit d’ailleurs avec une précipitation étonnante. L’injonction est claire et ne souffre pas la moindre discussion : tout doit être réglé (transfert des biens et des personnels, nouvelle intégration) d’ici le mois de septembre 2009. Et, cela va sans dire, aucune mesure de compensation, tant pour les locaux que pour les postes perdus, n’a été envisagée !

Depuis la mi-mai se sont accumulées les interventions rectorales et les pressions ministérielles pour contraindre universitaires et présidents rétifs à l’application de la loi LRU ou de ses décrets d’application à rentrer dans le rang. On tient là une parfaite illustration de la conception de l’autonomie universitaire qui prévaut en haut lieu.

L’« autonomie » octroyée a donc pour limite permanente la volonté politique du gouvernement. Un avertissement est-il ainsi lancé par ce dernier à toute institution qui serait tentée de lui être par trop hostile ? En tout cas, quoi qu’il en soit, la voie est ouverte à une sorte de foire aux Instituts qui pourraient bien voir d’autres composantes d’université demander au nom d’arguments théoriquement audibles un changement de rattachement – dont on peut imaginer qu’il fera l’objet d’âpres négociations et de contreparties. Bref, voilà une nouvelle pierre posée pour l’édification de la concurrence de tous contre tous chère à ceux qui nous gouvernent. Voilà aussi un encouragement à la destruction programmée de ce qui peut rester de solidarités internes et de vision collective au sein des universités.

Bienvenue dans un monde meilleur !

Consultation Paris 11 : les réformes ne passent pas !

Ci-dessous, le communiqué de presse annonçant les résultats de la consultation réalisée à Orsay sur les réformes. 4000 personnes ont été sondées, 43% ont répondu.

Après Paris 13 – Villetaneuse, les personnels de l’assemblée générale de l’université de l’Université Paris Sud 11 (réunies au sein du collectif « Orsay en Lutte »), ont voulu répondre aux affirmations gouvernementales qui prétendent que le mouvement dans l’enseignement supérieur et la recherche qui dure depuis début 2009 n’est le fait que de minorités. Une consultation des personnels permanents (chercheur(se)s, enseignant(e)s-chercheur(se)s, personnels techniques et administratifs ITA/BIATOSS) et précaires (doctorant(e)s, post-docs, stagiaires, CDD) de l’UFR des Sciences et de l’UFR STAPS de l’Université Paris Sud 11 sur les réformes en cours a été organisée par le collectif du 19 mai au 05 juin.

Pendant deux semaines, près de 4000 personnes ont été consultées (1196 chercheurs et enseignants chercheurs sur les 2500 que comptent l’UFR, 664 personnels administratifs et techniques, et près de la moitié des doctorants présents sur le campus). Sur ces 4000 personnes, 43% ont voté et répondu à tout ou partie d’un questionnaire portant sur l’ensemble des réformes touchant actuellement l’enseignement supérieur et la recherche. Cette participation élevée pour un vote non officiel a donc une valeur incontestable (le taux de participation à l’élection du conseil d’administration de l’université de mai 2008 était de 39%).

Les résultats sont nets. Les personnels rejettent massivement les réformes engagées par le gouvernement (82% des votants, plus de 94% des exprimés) et demandent la mise en place de réformes alternatives pour l’enseignement supérieur et la recherche (74% des votants, plus de 89% des exprimés). Pour eux, le gouvernement n’a pas pris en compte les revendications exprimées par l’ensemble des personnels depuis trois mois (84% des votants, plus de 93% des exprimés) et ils soutiennent majoritairement les personnels mobilisés pour s’opposer aux réformes imposées par le gouvernement (82% des votants, plus de 96% des exprimés). Plus spécifiquement, ils rejettent la réforme de la formation des enseignants (63% des votants, plus 91% des exprimés), le nouveau décret du statut des enseignants chercheurs (65% des votants, près de 97% des exprimés), le pilotage de la politique de la recherche via l’ANR (62% des votants) et la restructuration des organismes de recherche comme le CNRS, l’INRA, … en agences de moyens (68%des votants, près de 97% des exprimés), la LRU sous sa forme actuelle (61% des votants, 92% des exprimés) et le décret relatif aux équivalences entre diplômes universitaires et diplômes délivrés par le Saint Siège (60% des votants, 89% des exprimés). Une exception, comme à Villetaneuse : le contrat doctoral, qui ne rassemble pas les opinions, une part importante des votants n’étant pas informée ou s’abstenant.

Ces résultats confirment ceux obtenus à Villetaneuse : les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche rejettent massivement les réformes engagées par Valérie Pécresse et Xavier Darcos. Le Collectif Orsay en Lutte appelle d’autres universités à procéder à des consultations similaires. La présidence de l’université ainsi que le ministère doivent entendre la voix des personnels, car l’université, c’est nous.

Le collectif « Orsay en Lutte », le 17 juin 2009.

Le collectif « Orsay en Lutte » est né en octobre 2007 de l’opposition à la loi LRU. Au plus fort du mouvement de lutte contre les réformes en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche, il a rassemblé de façon hebdomadaire des centaines de personnes (personnels et étudiants ) en assemblées générales à la faculté d’Orsay.

www.orsayenlutte.info

Communiqué des porte-parole de la CNU

Réponse de la Coordination Nationale des Universités aux déclarations de Xavier Darcos à l’AEF le 10 juin

Commentant la décision de la CPU de suspendre sa participation à la Commission Marois-Filâtre, Xavier Darcos minimise, banalise, normalise. Selon lui, ce serait « un petit épisode », dont « il ne faut pas exagérer » la portée ; d’autant que la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants (dite « mastérisation ») ferait l’objet d’un « consensus ».

X. Darcos a parfaitement raison, mais pas au sens où il l’entend : il y a bel et bien consensus pour ne pas accepter cette réforme. En l’état, elle entraînera une dégradation profonde de la formation disciplinaire et professionnelle des enseignants et, à terme, une remise en cause des concours nationaux ainsi qu’une précarisation des personnels. La Coordination Nationale des Universités, les directeurs des IUFM, les directeurs des Écoles Normales Supérieures, la Coordination Nationales des Formateurs d’Enseignants, la Conférence des directeurs des UFR de sciences, la Conférence des directeurs des UFR de lettres et sciences humaines, la Conférence des Présidents d’Universités, des sociétés savantes, des jurys de CAPES et d’Agrégation ont dit et redit, chacun de leur point de vue, leur opposition circonstanciée aux textes que X. Darcos est en train d’imposer. Et lors du vote au Comité Technique paritaire, aucun représentant des syndicats n’a voté en faveur de ce texte. Certes, comme le dit X. Darcos, certains se sont abstenus, et l’abstention revient à « ne pas voter contre ». Mais « ne pas voter contre » ne signifie pas non plus voter pour, comme les déclarations récentes de la FSU le montrent parfaitement.

Qu’importe. X. Darcos n’est pas à ça près. Ce qu’il appelle « consensus », c’est son refus réitéré depuis huit mois d’entendre les voix de désaccord, malgré leur nombre et leur convergence, malgré leurs compétences et leurs arguments, malgré leur bonne foi.

Le retrait de la CPU de la Commission Marois-Filâtre et les commentaires qu’il inspire à X. Darcos illustrent, une fois de plus, la façon dont ce ministre, à l’image du gouvernement dans son ensemble, mène ses réformes : dans le plus parfait mépris de ses interlocuteurs naturels et institutionnels. Ce que X. Darcos omet de dire, c’est que la suspension de la participation de la CPU à cette Commission a été suivie du retrait de plusieurs autre partenaires universitaires, également parties prenantes des travaux qu’elle avait mis en route.

En même temps qu’il prétendait vouloir dialoguer avec les présidents d’universités, les IUFM et les sociétés savantes à travers la Commission Marois-Filâtre, X. Darcos était déjà en train de la saborder. Que les « interlocuteurs » ainsi moqués decident d’en tirer les conséquences, c’est pour X. Darcos un « petit épisode ».

On ne saurait mieux dire combien il importe peu à X. Darcos d’« avancer » en bonne intelligence avec les professionnels qui, pourtant, seront chargés de mettre en œuvre ses réformes. Dès lors, son souci démagogiquement proclamé des étudiants ne peut convaincre que ceux qui se veulent dupes : en avançant en force, X. Darcos met en péril l’année 2009-2010 bien plus sûrement que s’il avait accepté, comme cela lui a été demandé dès septembre 2008, de prendre le temps d’un véritable dialogue, d’une véritable réflexion constructive avec les acteurs concernés.

C’est tellement évident qu’on ne peut qu’en déduire ceci : X. Darcos est l’exécutant de basses œuvres qui visent sciemment à démanteler le système éducatif français.

Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités, 15 juin 2009

Bilans : appel à contribution SLU

Nous nous proposons d’ouvrir sur le site de Sauvons l’Université! quelques articles de bilan sur les sujets ci-dessous. Nous faisons en effet l’analyse que plusieurs mois de mobilisation, et des mois plus nombreux encore de mise en place à marches forcées de la loi LRU nécessitent d’observer ce qui s’est passé, continue de se passer. Et d’essayer d’en faire la synthèse.

Merci donc à vous de nous envoyer les informations correspondant à chacune d’entre elles, aussi rédigées et précises que possibles. Certaines rubriques prendront plutôt la forme d’une synthèse pour ne pas stigmatiser telle ou telle fac (rubrique « comités de sélection » notamment), d’autres, probablement, la forme d’une liste de faits.
Plus nous auront reçu d’informations, plus ces bilans seront précis et significatifs. Bien entendu, ils ne se substituent pas à ceux que les syndicats peuvent faire de leur côté. Bien entendu aussi, il n’y a pas que les dysfonctionnements qui vaillent la peine d’être mentionnés : ainsi, la question que nous souhaiterions poser concernant les « comités de sélection » est d’abord de savoir s’ils constituent un mieux par rapport aux commissions de spécialistes (question qui inclut le rôle des CA notamment).

1. Bilan des « Comités de sélection ». Trois volets : mise en place, fonctionnement, résultats (rapports avec le CA et le président de l’université). Annliese Nef et Bertrand Guillarme (annliesen@hotmail.com et bertrand.guillarme@orange.fr)

2. Bilan « Retenues sur salaire et mesures de rétorsion pendant / à la fin du mouvement » (incluant les pressions des rectorats) : Yann Philippe (yphilippe15@yahoo.fr)

3. Bilan « Dérives autoritaires » (dérives par rapport au principe d’autonomie notamment) : Jean-Louis Fournel (Jean-Louis.Fournel@ens-lsh.fr

4. Bilan « Méthodes du privé appliquées aux universités » (PPP, gestion de bâtiments, évaluation, etc.) : Hélène Conjeaud (helene.conjeaud@free.fr)

5. Bilan « La loi LRU » (recrutements de CDD, DRH, désUmérisation, PRES, etc.) : Christine Noille-Clauzade (christine.noille-clauzade@wanadoo.fr)

Vous pouvez envoyer ces informations (ou d’autres qui vous paraîtraient importantes bien sûr) aux « responsables » des différentes rubriques et/ou à postmaster@sauvonsluniversite.com

Merci d’avance de vos contributions. Elles seront utiles à tous. Merci aussi de faire suivre ce message à des collègues qui n’auraient pas accès à cette liste mais pourraient contribuer à ces bilans.

Bien cordialement

Laurence Giavarini, pour « Sauvons l’Université! »