AG des doctorant-e-s (3 Mars)

AG des doctorant-e-s
Mardi 3 mars 2009, Salle Lombard
Présent-e-s : une centaine

Introduction
Présentation par Séverine de « l’historique » de cette AG : la journée « doctorants sous pression » du 5 février, et la volonté qui s’est exprimée de donner une suite à ces réflexions.
Plusieurs thèmes abordés : les questions de financement, l’encadrement des thèses, le recrutement.
Le constat général de cette journée : l’expérience commune de la précarité.
Le 5 février : principalement doctorants SHS, mais volonté aussi de s’élargir aux autres doctorants. Plusieurs poins sont resté en débat : la question des doctorants étrangers et de leur précarité « spécifique » ; la dénomination : doctorants ? Jeunes chercheurs ? Chercheurs non statutaires ?
Mobilisation
Etat des lieux de la mobilisation des doctorants, à partir des présent-e-s :

  • Paris 1 : mobilisation des doctorant-e-s en histoire portée par une association de doctorant-e-s, réunion de mobilisation le 4 mars. En sciences politique : pas de mobilisation massive.
  • Paris 3 : fac mobilisée, mais rien de spécifique au niveau des doctorants.
  • Paris 4 : pas de mobilisation spécifique, les doctorant-e-s sont dans le mouvement.
  • Paris 5 : SHS très minoritaires, une réunion a eu lieu, et un texte contre le CDU a été voté.
  • Paris 7 : vote d’une motion au conseil de l’Ecole doctorale contre le CDU, mais pas plus de mobilisation spécifique.
  • Paris 8 : appel de toutes les UFR contre le CDU. Mobilisation de doctorant-e-s, débat la semaine dernière avec la CJC et Papera. Prise de position de la réunion contre le CDU. Nouvelle réunion vendredi + info sur le site internet de la fac.
  • Paris 10 : collectif de doctorant-e-s SHS, info auprès des masters.
  • Paris 11 : comité contre le CDU.
  • Paris 12 : pas de mobilisation spécifique.
  • Paris 13 : réunion de doctorant-e-s mais pas un grand succès. Les doctorant-e-s SHS ne sont pas souvent sur place.
  • Evry : pas de mobilisation spécifique
  • Marne la Vallée : organisation commune avec les enseignant-e-s SHS, grève dure, sensibilisation dans les lycées
  • Versailles : pas de mobilisation spécifique
  • CNAM : pas de mobilisation spécifique, au contraire, incompréhension du fait que des profs fassent grève.
  • Sciences Po : les doctorant-e-s sont à l’origine de la mobilisation des labos.
  • Lyon 2 : grève revotée, pas de mobilisation spécifique.
  • Lille 2 : mobilisation commune EC/doctorant-e-s, plutôt dynamique et imaginative dans les modes d’action.
  • EHESS : surtout les master qui sont mobilisé-e-s
  • Site Pouchet : prise de position du groupe de labos contre le CDU.

Etienne : L’objet de cette AG n’est pas de scinder la mobilisation, mais d’élaborer une plate-forme commune des doctorant-e-s. A voir ensuite si on a besoin d’actions spécifiques et d’une coordination spécifique, toujours en lien avec le reste du mouvement.
Papera : collectif contre la « précarité dans l’enseignement supérieur, la recherche et ailleurs », créé il y a un an. Le collectif a travaillé sur une plate-forme de revendications, le site internet est collaboratif. Sur le CDU : analyse à venir sur le site internet.

Les étudiant-e-s étranger-e-s en doivent pas être oubliés, car ils subissent une triple pression : du directeur, de l’école doctorale, et de la préfecture. Il ne faut pas conditionner le titre de séjour à l’inscription en doctorat.

Le Contrat Doctoral Unique
Présentation des enjeux et des points problématiques.
Constat des organisateurs de l’AG : au-delà des graves problèmes que pose le CDU, ce contrat, c’est l’arbre qui cache la forêt des multiples problèmes que connaissent les doctorants : moyens, conditions d’encadrement, de travail, etc.
En résumé sur les problèmes que le CDU pose :
* Le renouvellement annuel, c’est de fait un CDD d’un an renouvelable 2 fois.
* La question du licenciement sans aucun droit/chômage
* Le niveau de rémunération : négociable avec le directeur, donc soumis à ce rapport de force très défavorable
* La question des activités annexes (enseignement, valorisation de la recherche) : là encore, quelle marge de manœuvre dans la négociation individuelle ?

Au vu de ces nombreuses limites, et d’après la CJC qui a négocié ce contrat avec Pécresse, le ministère préparerait une charte de bonne conduite, mais qui n’a rien de contraignant…

Le fond du problème :

  • * c’est que ce contrat intervient dans le cadre de la LRU, avec renforcement des pouvoirs du président d’université, budgets gérés par les facs, etc.
  • * c’est que ça ne résout pas la question des non-financé-e-s, au contraire : pourront-ils encore s’inscrire ?
  • * c’est que ça n’ouvre rien sur la durée de Thèse, qui est largement plus que 3 ans en SHS.

Débat suite à la présentation :

* Il faut replacer le CDU dans la logique globale de la LRU
* 3 ans de durée de thèse, c’est une hypocrisie, même en sciences « dures »
* Il y a un vrai risque de pilotage local de la recherche, avec des objectifs à courte vue, guidés par l’industrie et le privé, avec sélection des doctorant-e-s. Exemple de Paris 5.
* Le CDU n’est pas un détail, il faut en faire un levier de mobilisation, car il inclut la logique même de ces réformes (privatisation, mise en concurrence), c’est la précarité comme mode de gestion structurel de la société.
* Il y a un vrai risque de baisse radicale du nombre de doctorant-e-s dans certaines disciplines.
* Risque aussi d’une recherche à 2 vitesses : thèses financées, thèses non financées.
* Le retrait du CDU est demandé par les coordinations EC et étudiant-e-s, mais pas mis en avant plus que ça.
* Est-ce qu’on peut sanctionner les HDR qui n’encadrent pas leurs thésards ?
* Il faut demander la fermeture des grandes écoles.
* Plus largement, on doit demander que les grandes orientations de la recherche soient posées et discutées démocratiquement.
* Que vont devenir les ATER dans le cadre de la réforme ?

Revendications
Au final :   Les doctorant-e-s et docteur-e-s réunis le 3 mars affirment leur refus de la précarité généralisée qui les touche. Ils considèrent que le CDU n’est pas une réponse aux problèmes de fond que connaissent les doctorant-e-s, et demandent son retrait. Ils exigent plus de moyens pour la recherche, notamment au travers de financements massifs d’allocation de thèse et la création de postes dans l’ESR.
L’AG appelle les AG locales à se prononcer sur les revendications suivantes :
* Doctorant-e-s français-e-s et étranger-e-s : égalité des droits. Une carte d’étudiant = un titre de séjour.
* Autonomie de la recherche vis-à-vis des intérêts privés et industriels. Il faut poser démocratiquement les grandes orientations de la recherche.
* Remise à plat des relations entre Universités, grandes écoles et classes prépa.
* Instauration d’une grille de salaire, égalité salariale entre doctorant-e-s
* Reconnaissance de la carrière de chercheu-r-se dès l’inscription en thèse.
* Généraliser le principe d’une allocation de fin de thèse.
* Retrait du projet de masterisation.
* Maintien des postes d’ATER.
* Des infrastructures et des bureaux pour tous dans tous les labos.
* Pas d’obligation pour les doctorant-e-s sans obligation pour ceux qui les encadrent.
* Reconnaissance de la durée des thèses au-delà de 3 ans.

Une Réponse

  1. Quand a lieu la prochaine AG des doctorants ? Je suis de Paris Diderot et je souhaite participer à la prochaine AG.

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